Alpine se tourne vers l'Amérique
Présentation de l'épreuve
Stefano Domenicali annonce à Spielberg la prolongation jusqu'en 2030 du contrat du Grand Prix d'Autriche. L'Italien rend au passage hommage à l'œuvre de Dietrich Mateschitz, disparu en 2022, qui avait investi beaucoup de temps et d'argent pour améliorer les infrastructures du Red Bull Ring, un rendez-vous fort apprécié des pilotes et des fans. « La vision et la passion de cet homme qui aimait tant le sport ont rendu tout cela possible », proclame Domenicali. Par ailleurs, la traditionnelle « parade des légendes » organisée sur le circuit autrichien est cette année consacrée à la série CanAm, ce qui aussi l'occasion de rendre hommage à McLaren dont les furieux bolides firent la loi dans cette discipline au début des années 1970. Roulent ainsi David Coulthard (au volant d'une McLaren M6B), Alexander Wurz (McLaren M8C), Juan Pablo Montoya et Jos Verstappen (M8F), ainsi que Mark Webber (Lola T165) et même Helmut Marko qui pilote une BRM 157.
Si le Red Bull Ring est généralement aimé, il représente cependant un vrai casse-tête sur un point bien particulier: les limites de la piste peuvent être très facilement franchies, surtout avec les nouvelles F1 dont la lourdeur est excessive. Les deux derniers virages, bordés par du simple bitume, vont ainsi être le théâtre d'une multitude d'incartades durant tout le week-end. La FIA ayant arrêté une politique de « tolérance zéro », une avalanche d'avertissements et de pénalités s'abat sur les pilotes. « C'est l'un des pires circuits pour cette question », explique Max Verstappen. « Surtout sur la fin du tour, quand les pneus sont très chauds. Pour nous, depuis la voiture, c'est dur de juger, parce qu'il y a les compressions et que si on prend un virage un peu moins bien, la voiture nous emmène immédiatement au large, on prend un coup de sous-virage, et c'est très facile d'aller au-delà de la ligne blanche. » Bien sûr, ce problème pourrait être résolu en remettant du gravier aux abords des deux dernières courbes, mais cette idée n'est pas du goût des motards qui utilisent aussi ce circuit pour leur Grand Prix d'Autriche...
En début de saison, Sergio Pérez ambitionnait de lutter pour le titre mondial contre son coéquipier Max Verstappen. Depuis, le Mexicain a déchanté et enchaîne les contre-performances. Voilà déjà trois courses (Monaco, Espagne, Canada) qu'il achève hors du podium pendant que Verstappen moissonne les lauriers. En ce début d'été, plus personne ne parie un kopeck sur ses chances de conquérir la couronne mondiale, mais beaucoup glosent sur sa possible éviction à l'issue de cette saison 2023. La rumeur grandit lorsque Red Bull annonce que Daniel Ricciardo prendra prochainement la piste à Silverstone pour des tests organisés par Pirelli. Christian Horner nie qu'il s'agira d'une évaluation déguisée du pilote australien, mais Pérez ne peut y voir qu'un « coup de pression » afin qu'il améliore ses performances.
Les têtes pensantes de Red Bull planchent aussi sur le chantier AlphaTauri. Helmut Marko annonce au quotidien Kleine Zeitung que l'équipe italienne ne sera pas vendue et ne déménagera pas en Angleterre, comme cela avait été suggéré dans la presse. Néanmoins une antenne sera développée outre-Manche, à Bicester, pour renforcer la synergie avec RBR. Peter Bayer, futur successeur de Franz Tost à la tête de l'écurie, explique qu'il est de plus en plus difficile d'attirer des ingénieurs en Italie : « Nous avons des difficultés à attirer les ingénieurs expérimentés, qui ont des familles, parce qu'il y a un problème avec le système scolaire en Italie. Il n'y a qu'une université à Bologne, rien d'autre à moins de deux heures et demie de route, et nous pensons qu'il vaut mieux donner à ces personnes la possibilité de travailler au Royaume-Uni, Nous aurons donc une équipe aérodynamique et un groupe de performance des véhicules en Angleterre et les ingénieurs qui nous rejoindront seront basées là-bas. Mais le cœur de l'entreprise restera en Italie, c'est-à-dire la production, l'équipe de conception, les ressources humaines, les finances, le marketing et la communication. »
Par ailleurs, AlphaTauri changera à nouveau d'identité en 2024 et sa future dénomination se fondera sur son prochain sponsor-titre. « Il y aura de nouveaux sponsors et également un nouveau nom, assure Marko. L'orientation est claire : fondée sur Red Bull Racing, dans la limite de ce que permet la réglementation. Le bricolage n'est pas une bonne solution. » En ce qui concerne les pilotes, Marko donne un satisfecit à Yuki Tsunoda et tacle sans surprise le pauvre Nyck de Vries : « Yuki fait une très bonne saison, avec des résultats et des pénalités malheureuses, mais la performance est correcte. En revanche, nous ne sommes pas satisfaits de de Vries. Nous allons nous pencher là-dessus. » Le couperet pourrait tomber sur le pauvre Hollandais avant la trêve estivale...
Le plateau 2024 est pour l'heure loin d'être au complet et les interrogations sont multiples. L'une des clefs du marché des transferts est Lewis Hamilton qui est en fin de contrat avec Mercedes et négocie une prolongation. Celle-ci tarde à se concrétiser, ce qui alimente les rumeurs de discussions parallèles avec Ferrari. Les petites équipes pourraient aussi renouveler leur line-up. Chez Williams, le débutant Logan Sargeant est très loin de rivaliser avec Alexander Albon et pourrait être remplacé par un pilote plus expérimenté, tel Mick Schumacher, le protégé de Mercedes. Du côté de Haas, Kevin Magnussen subit la loi du vétéran Nico Hülkenberg et pourrait prendre la porte à la fin de la saison. Alfa Romeo-Sauber s'interroge sur le sort d'un Valtteri Bottas très décevant. Enfin, Álex Palou, l'actuel leader du championnat d'IndyCar, qu'il a déjà remporté en 2021, se présente sur le marché. Le Catalan de 26 ans est certes lié à McLaren dont il est le pilote de réserve, mais il est peu probable que l'écurie de Woking modifie son duo actuel, Lando Norris et Oscar Piastri donnant toute satisfaction. Palou ne dissimule pas son intérêt pour la F1 et postule pour un volant dans une des équipes précitées.
Audi poursuit sa longue marche vers son entrée en Formule 1 en 2026 en collaboration avec l'écurie Sauber. Le constructeur allemand annonce que le pilote suisse Neel Jani sera chargé de développer son futur groupe propulseur dans un simulateur. Toutefois une révolution en haut lieu pourrait quelque peu troubler ce processus. Le PDG Marcus Duesmann, qui a joué un rôle déterminent dans ce projet, vient d'être d'être débarqué par la maison mère Volkswagen. Son successeur sera Gernot Dollner, ancien directeur de la stratégie du Groupe VW, connu pour être au contraire très hostile à l'entrée d'Audi en F1. Certes, celle-ci ne sera pas entravée puisque le conseil de surveillance de VW la soutient, mais on peut penser qu'avec Dollner les exigences de réussite seront bien plus pressantes qu'avec Duesmann... A voir dans trois ans...
McLaren a choisi de contester la pénalité infligée à Lando Norris au Grand Prix du Canada. Rappelons que le jeune Anglais avait été sanctionné pour avoir ralenti de façon excessive derrière la Safety Car afin de pas être bloqué aux stands derrière son équipier Oscar Piastri, McLaren ayant décidé de rappeler ses deux pilotes en même temps. En Autriche, l'équipe britannique dépose une « demande de révision » de la sanction en question, agrémentée d'un épais dossier argumentaire montrant que pareille situation s'était produite à de nombreuses reprises par le passé sans que les autorités n'interviennent. Mais cela ne trouble pas les commissaires sportifs qui rejettent toute révision au motif qu' « aucun élément nouveau n'est porté à leur connaissance ». Cet incident fera donc jurisprudence à l'avenir.
McLaren apporte une évolution majeure de sa MCL60, réservée pour le moment à Lando Norris. La monoplace couleur papaye adopte à son tour les pontons en forme de « baignoire » de la Red Bull. Les entrées d'air des pontons présentent en outre une lèvre inférieure très avancée, toujours comme sur la RB19. Le plancher est révisé, avec des extrémités latérales simplifiées à l'arrière mais davantage découpées à l'avant. Ceci travaille avec un nouveau diffuseur qui doit optimiser le flux d'air sur tous les canaux générant de l'effet de sol. Ainsi, la MCL60 aura un peu plus de charge aérodynamique, ce qui lui faisait défaut en début de saison.
Vendredi: essais libres et qualifications
Vendredi, en début d'après-midi, Verstappen réalise le meilleur chrono de l'unique séance d'essais libres (1'05''742'''), quelques centièmes devant les Ferrari.
Un peu plus tard, le Néerlandais signe sa quatrième pole position consécutive (1'04''391'''), non sans avoir joué avec les limites de la piste, ce qui lui a valu l'annulation d'un chrono en Q2. Soupçonné d'avoir gêné Magnussen au premier virage, Verstappen est convoqué par les commissaires mais parvient à se disculper et conserve sa position. Affaibli par un vilain microbe, Pérez subit une nouvelle désillusion. Tous ses chronos de Q2 sont annulés pour franchissement des limites et le Mexicain est relégué en 15e position. Pour justifier cette quatrième absence consécutive en Q1 (!), Checo blâme Albon qui l'aurait gêné dans son dernier tour lancé. Les Ferrari sont de nouveau très compétitives et Leclerc (2e) manque la pole pour seulement un dixième. Sainz (3e) concède pour sa part trois dixièmes à Verstappen. Norris se met en vedette en décrochant une très belle quatrième place au volant d'une McLaren-Mercedes revigorée. Piastri (13e) passe à la trappe en Q1 puisqu'il a roulé derrière les lignes blanches dans son meilleur tour. Les Mercedes se montrent décevantes. Hamilton se classe cinquième et Russell, piètre onzième, se plaint d'une forte dégradation de ses gommes.
Chez Aston Martin, Stroll (6e) devance Alonso (7e) pour la deuxième fois de la saison. L'Espagnol a dû user un train de pneus supplémentaire pour s'extraire de la Q2 car son chrono précédent a été annulé pour passage hors-piste. Hülkenberg réalise un beau huitième temps avec sa Haas-Ferrari mais s'inquiète de la tenue de ses pneus en course, généralement catastrophique. Magnussen (19e) est beaucoup plus loin, notamment à cause d'un problème de boîte de vitesses. Gasly (9e) place son Alpine-Renault en Q3, contrairement à Ocon (12e) qui a vu son meilleur temps annulé pour passage hors limites. Albon (10e) parvient de nouveau à hisser sa Williams en Q3. Son équipier Sargeant (18e) est toujours loin du compte. Chez Alfa Romeo-Sauber, Bottas (14e) atteint la Q2 malgré un tête-à-queue tandis que Zhou (17e) peine à faire chauffer ses pneumatiques. Enfin, les AlphaTauri sont en fond de grille, et une fois encore Tsunoda (16e) fait mieux qu'un de Vries (20e) à la dérive.
Samedi: sprint
Samedi à la mi-journée se déroule la séance qualificative pour la course sprint de l'après-midi. Il a plu toute la nuit sur les monts de Styrie et le bitume est un peu mouillé au moment où débute cette séance, mais comme la trajectoire est sèche, chacun s'élance en slicks.
Verstappen réalise aisément le meilleur chrono (1'04''440''') et partira l'après-midi devant son collègue Pérez (2e). Le Mexicain a eu très chaud en début de séance puisqu'il n'a signé que le 14e chrono de la SQ1... Norris (3e) confirme sa performance de la veille tandis que sur l'autre McLaren Piastri (17e) est aussitôt éliminé. Hülkenberg signe un nouvel exploit en hissant sa Haas en quatrième position, bien qu'il ait roulé sur une de ses propres roues dans la voie des stands ! Son collègue Magnussen (10e) atteint la troisième étape de cette séance. Sainz place sa Ferrari en cinquième position malgré un problème de fly-by-wire en SQ1. Leclerc réalise le sixième chrono après avoir évité de justesse une élimination en SQ1. Il recule ensuite au neuvième rang pour avoir gêné Piastri. Les Aston Martin (Alonso 7e, Stroll 8e) partiront en quatrième ligne. Ocon (9e) place son Alpine-Renault en SQ1 mais Gasly (12e) cale à l'étape antérieure. Chez Williams, Albon se positionne en onzième position et Sargeant (20e) est de nouveau lanterne rouge. Les AlphaTauri sont en progrès puisque Tsunoda (13e) comme de Vries (14e) parviennent en SQ2. Mercedes vit en revanche une session calamiteuse: Russell (15e) est éliminé en SQ2 suite à un problème hydraulique sur sa colonne de direction et Hamilton (18e), légèrement gêné par Verstappen, est éliminé lors de la première manche. Toto Wolff accuse ensuite le double champion du monde d'avoir voulu « se venger » de son ancien rival... Les Alfa Romeo (Zhou 16e, Bottas 19e) passent tout de suite à la trappe.
Une nouvelle averse tombe sur le circuit en début d'après-midi et la course sprint se déroule sur une piste encore humide, quoiqu'en cours d'assèchement. Tous les pilotes s'élancent en pneus intermédiaires, sauf Bottas qui ose mettre les slicks, bien que la piste soit glissante.
Tour de formation: Se rendant compte de la folie de son pari, Bottas regagne son stand pour mettre des gommes intermédiaires. Le Finlandais partira donc depuis la pit-lane.
Départ: Pérez se porte aussitôt à la hauteur de Verstappen qui le serre contre le muret de droite. Mais le Mexicain insiste et s'impose au freinage par l'intérieur. Suivent Norris, Hülkenberg et Sainz.
1er tour: Verstappen réplique aussitôt à la réaccélération et se déporte à droite de son équipier qui le tasse à son tour et le contraint à mettre deux roues dans le gazon. Le Batave ne s'en laisse pas compter, prend l'aspiration et se jette à l'intérieur au freinage de l'épingle. Les deux Red Bull virent large. Verstappen reste sur la piste et prend à l'ascendant en remettant les gaz tandis que Pérez emprunte le dégagement et reste difficilement devant Hülkenberg. Norris, gêné par les Red Bull, voit son système anti-calage se déclencher et perd de nombreuses positions. Dans la descente vers Schlossgold, Pérez attaque Verstappen par l'extérieur mais il glisse loin de la corde. Hülkenberg s'infiltre à l'intérieur et conquiert la deuxième place. En fin de tour, Verstappen devance Hülkenberg, Pérez, Sainz, Stroll, Alonso, Albon, Ocon, Leclerc et Norris.
2e: La piste est encore détrempée. Verstappen s'échappe devant Hülkenberg et Pérez. Magnussen (11e) s'incline devant Russell, avant de reprendre autoritairement sa position au virage n°8.
3e: Verstappen devance Hülkenberg (1.8s.), Pérez (3.7s.), Sainz (4.9s.), Stroll (7s.), Alonso (8.3s.), Albon (9.5s.), Ocon (10.1s.), Leclerc (10.7s.), Norris (11.2s.), Magnussen (12.5s.), Russell (13.1s.), Hamilton (14.2s.) et Tsunoda (15.8s.).
5e: Verstappen survole les débats et repousse Hülkenberg à plus de deux secondes. En raison des projections d'eau, Pérez ne peut pas attaquer la Haas. Ocon repousse les assauts de Leclerc.
6e: La piste sèche et Verstappen améliore ses chronos (1'16''807'''). Les Mercedes sont toujours bloquées derrière Magnussen. Leclerc est à son tour assailli par Norris.
8e: Verstappen devance Hülkenberg (5.4s.), Pérez (6.4s.), Sainz (7.4s.), Stroll (11s.), Alonso (12.4s.), Albon (15.2s.), Ocon (16.1s.), Leclerc (16.8s.), Norris (18s.), Magnussen (20.2s.) et Russell (20.6s.).
9e: Russell déborde Magnussen au virage de Schlossgold.
10e: Verstappen tourne une seconde au tour plus vite que Hülkenberg. Pérez suit l'Allemand de près sans l'attaquer. Hamilton efface Magnussen dans la montée vers Remus, mais celui-ci reprend l'avantage à l'épingle. Hamilton se défait de son adversaire à la réaccélération.
12e: Verstappen tourne en 1'15''718''' et repousse Magnussen à neuf secondes. Pérez et Sainz sont dans le sillage de la Haas. Hülkenberg résiste bravement mais Pérez le déborde par l'extérieur de la courbe Rauch. Leclerc et Norris se livrent à un mano a mano. L'avantage reste au ferrariste.
13e: Sainz dépasse Hülkenberg à Schlossgold. Ocon emmène un peloton comprenant Leclerc, Norris, Russell et Hamilton.
14e: Leclerc tente de surprendre Ocon par l'extérieur au virage n°4, en vain. Il retente sa chance par l'intérieur à la réaccélération. Les deux hommes sont tout près de se toucher, mais Ocon garde l'avantage au tournant suivant.
15e: Dix secondes séparent Verstappen et Pérez. Leclerc glisse dans la dernière courbe et escalade la bordure. Norris en profite pour le dépasser. Russell entre aux stands, chausse des slicks tendres, puis ressort bon dernier.
16e: L'usage du DRS est autorisé. Verstappen affole le chronomètre (1'14''992'''). Il devance Pérez (11.6s.), Sainz (14s.), Hülkenberg (18.3s.), Stroll (19.2s.), Alonso (20.1s.), Albon (27.2s.), Ocon (28.8s.), Norris (29.5s.), Leclerc (29.8s.), Hamilton (31s.) et Magnussen (37s.).
17e: Hülkenberg est en difficulté avec ses gommes et devient une proie pour Stroll qui le double à l'épingle. Piastri s'empare à son tour de slicks tendres.
18e: Russell court très vite avec ses pneus lisses. Aussi, Hülkenberg entre aux stands pour chausser les slicks et repart en dixième position. Hamilton, Magnussen, Sargeant, de Vries et Zhou prennent aussi ce composé.
19e: Russell est le plus véloce en piste (1'19''989'''). Albon, Leclerc et Tsunoda chaussent les gommes slicks. Leclerc repart devant Hamilton et Albon, mais il doit bientôt s'incliner devant ceux-ci.
20e: Russell tourne trois secondes au tour plus vite que les pilotes en intermédiaires, à l'exception de Verstappen. Grâce à aux arrêts de ses adversaires, l'Anglais est revenu en 10e position. Hülkenberg dépasse Gasly qui n'a pas stoppé. Un surprenant Albon déborde Hamilton au premier tournant. A l'épingle, ce groupe arrive sur Bottas, très lent en intermédiaires. Albon est gêné par le Finlandais et Hamilton en profite pour le repasser. Mais le Thaïlandais actionne son DRS dans la descente vers Schlossgold et reprend son bien.
21e: Verstappen précède Pérez (17s.), Sainz (20s.), Stroll (25.6s.), Alonso (26s.), Ocon (35s.), Norris (35.2s.) et Hülkenberg (46s.). Russell chipe la 9e place à Gasly. Hamilton reprend l'avantage sur Albon.
22e: Alonso roule dans le sillage de Stroll mais ne l'attaque pas pour respecter une consigne d'équipe. Plus loin, Ocon et Norris, en pneus striés usés, deviennent des proies pour Hülkenberg et Russell. Piastri avale en une bouchée Leclerc et Albon au virage n°3, quitte à frotter la roue avant-droite de la Williams.
23e: Verstappen finit son après-midi avec 21 secondes d'avance sur Pérez. Hülkenberg se défait de Norris et prend Ocon en chasse. Russell signe le record du tour (1'10''385''').
24e et dernier tour: Hülkenberg prend la sixième place à Ocon. Russell chipe la huitième position à Norris, puis lance un rush final contre Ocon.
Max Verstappen remporte cette course sprint devant son équipier Pérez. Sainz conquiert la troisième place devant les Aston Martin de Stroll et d'Alonso. Hülkenberg prend les trois points de la sixième position. Ocon sauve sur la ligne sa septième place devant Russell... pour neuf millièmes ! Le Britannique signe au passage le meilleur tour (1'10''180'''). Viennent ensuite Norris, Hamilton, Piastri, Leclerc, Albon, Magnussen, Gasly, Tsunoda, de Vries, Sargeant, Zhou et Bottas.
Ce sprint mouvementé a surtout été marqué par la passe d'armes qui a opposé les deux pilotes Red Bull lors du premier tour. Max Verstappen a beau avoir serré Sergio Pérez contre le muret au démarrage, il juge inacceptable la réplique de son équipier au tournant suivant. Furieux d'avoir roulé sur l'herbe, le Hollandais a laissé éclater sa rancœur à la radio, mais devant les médias évite d'accabler son coéquipier. Helmut Marko se charge de la volée de bois vert: « Pérez a pris un meilleur départ et le premier virage a été serré, toutefois à ce moment-là, tout allait encore bien. Mais ce qu'il a fait ensuite, pousser Verstappen sur l'herbe, dans des conditions humides, c'était très mauvais. Cela aurait pu éliminer nos deux voitures ! Il va falloir en discuter en interne. » Pérez se défend en expliquant qu'il n'avait pas vu son équipier surgir sur sa droite à la réaccélération. Magnanime, Christian Horner accepte cette justification. Mais nul doute que cet épisode ne va pas réchauffer les relations, déjà quasi inexistantes, entre les deux pilotes Red Bull. Cet incident fait presque oublier le doublé du team Red Bull à domicile, une performance inédite lors d'un sprint.
La déception de ce samedi provient de Charles Leclerc. Après avoir failli signer la pole position la veille, il n'inscrit aucun point lors de ce sprint. Le Monégasque n'était pas en confiance au volant de sa Ferrari sur cette piste changeante, mais il reporte ses espoirs sur la course du dimanche qui se déroulera sur le sec.
Le Grand Prix
La course se déroule dans une douce atmosphère (23°C) et sous un ciel chargé, mais les météorologues ne prévoient pas d'averse. La majorité des pilotes partent avec les pneus médiums (C4). Alonso se distingue parmi les leaders en optant pour les durs (C3). Seul Piastri fait de même. La plupart des équipes tablent sur deux arrêts. Magnussen et de Vries s'élancent depuis les stands après que leurs monoplaces ont été modifiées sous le régime du parc fermé.
Avant le départ, pilotes et spectateurs respectent une minute de silence en hommage à Dilano van't Hoff, un jeune pilote néerlandais de 18 ans mort la veille lors d'une épreuve de Formule Régionale à Spa-Francorchamps. Ce drame, survenu sous la pluie, dans la ligne droite de Kemmel, alors que la course venait d'être relancée pour un seul tour, relance la controverse sur la sécurité du circuit ardennais.
Départ: Verstappen coupe la trajectoire à Leclerc et garde ainsi l'ascendant au premier tournant. Suivent Sainz, Hamilton et Norris. Au cœur du peloton, Tsunoda endommage son aileron avant contre l'arrière d'Ocon.
1er tour: Leclerc se décale à l'extérieur et parvient à la hauteur de Verstappen à l'épingle, mais le Hollandais reste devant. Dans le bout droit suivant, le pilote Ferrari retente sa chance, toujours à l'extérieur, et cette fois aborde Schlossgold devant Verstappen, mais il doit freiner fort pour éviter la sortie et son adversaire reprend le dessus. Au même endroit, Tsunoda loupe son freinage et sort dans les graviers. En fin de parcours, la voiture de sécurité est envoyée en piste en raison des débris semés par Tsunoda. Verstappen précède Leclerc, Sainz, Hamilton, Norris, Alonso, Hülkenberg, Magnussen, Stroll et Gasly. Pérez est 14e.
2e: Tsunoda passe aux stands pour faire réparer sa voiture et changer de pneus. Magnussen chausse des pneus durs. Les commissaires ramassent les morceaux de carbone semés au premier virage et le peloton emprunte la pit-lane.
3e: La voiture de sécurité s'efface à l'issue de cette boucle. Verstappen mène la meute.
4e: Verstappen prend une seconde d'avance sur les Ferrari. Hamilton est rapidement décroché et menacé par Norris.
5e: Sainz roule dans les échappements de Leclerc. Pérez prend la douzième place à Ocon. Russell sera sa prochaine cible.
7e: Verstappen précède Leclerc (2s.), Sainz (2.6s.), Hamilton (4.7s.), Norris (5.4s.), Alonso (7.4s.), Hülkenberg (8.5s.), Stroll (9s.), Gasly (9.6s.), Albon (10.2s.), Russell (10.8s.) et Pérez (11.4s.).
8e: Sainz paraît klaxonner derrière Leclerc. Hülkenberg manque son freinage à Remus et ouvre ainsi la porte à Stroll. L'Allemand repousse ensuite un assaut de Gasly. Zhou bascule sur les pneus durs.
9e: Norris se plaint par radio des écarts hors-piste de Hamilton. Une façon comme une autre d'attirer l'attention des commissaires sur le pilote Mercedes...
10e: Verstappen compte trois secondes d'avance sur Leclerc et Sainz. Pérez déborde Russell à Remus, puis les deux hommes, DRS ouvert, dévalent la pente vers Schlossgold où le Mexicain s'impose.
11e: Gasly dépasse Hülkenberg à l'épingle. Le pilote Haas repasse ensuite aux stands pour mettre les gommes dures.
12e: Verstappen possède quatre secondes et demie de marge sur les Ferrari. Le drapeau noir et blanc est présenté à Hamilton pour ses sorties hors limites. Pérez efface Albon. De Vries prend les pneus durs.
13e: Hülkenberg se gare avec un moteur fumant dans l'échappatoire de Schlossgold. Les doubles drapeaux jaunes sont déployés.
14e: La « voiture de sécurité virtuelle » est enclenchée à la fin de ce tour pour évacuer la Haas de Hülkenberg.
15e: Hamilton et Norris entrent aux stands pour chausser les gommes dures. Gasly, Albon, Russell, Ocon, Piastri et Sargeant font de même. Ocon est dangereusement relancé par Alpine sous le nez de Sargeant.
16e: Verstappen reste en piste avec ses pneus médiums. En revanche, Ferrari rappelle Leclerc puis Sainz pour remettre des pneus médiums. Les mécaniciens de la Scuderia lambinent: les deux opérations durent quatre secondes et demie ! Si Leclerc reste second, Sainz tombe au sixième rang. Alonso prend des gommes médiums et Stroll des enveloppes dures. Le drapeau vert est alors brandi. Bottas, qui ne s'est pas arrêté malgré un aileron endommagé, doit laisser filer Magnussen et Gasly, puis Russell et Albon.
17e: Verstappen compte dix-huit secondes d'avance sur Leclerc, dix-neuf secondes sur Pérez. Sainz dépasse Norris au virage de Remus. Hamilton reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir franchi les limites de la piste. Tsunoda écope de la même sanction.
18e: Gasly prend la 8e place à Tsunoda tandis que Russell avale Magnussen. Verstappen devance Leclerc (17s.), Pérez (20s.), Hamilton (21.3s.), Sainz (22.1s.), Norris (23.5s.), Alonso (28.6s.), Gasly (32s.), Tsunoda (33s.), Russell (34.5s.), Magnussen (35.2s.) et Albon (35.5s.).
19e: Sainz déborde Hamilton par l'intérieur à Remus. Le Britannique revient à la hauteur de l'Espagnol dans le bout droit suivant, mais ce dernier s'impose au virage n°4. Il conquiert ainsi la quatrième place et prend Pérez en chasse.
20e: Sainz dépasse Pérez à Schlossgold. Dans le peloton, Russell double Tsunoda tandis qu'Albon et Ocon se défont de Magnussen.
22e: Verstappen compte quinze secondes de marge sur Leclerc. Sainz se voit adresser le drapeau noir et blanc, toujours pour irrespect des limites de la piste. Hamilton tente en vain une attaque contre Pérez au virage n°4. Albon, Ocon et Stroll ont doublé Tsunoda. Piastri et Magnussen se frottent au sommet de Remus. Bottas passe en pneus médiums et remplace son museau.
23e: Hamilton signale que Pérez roule lui aussi au-delà des bordures au virage n°10... Piastri s'empare des pneus médiums.
24e: Leclerc est revenu à treize secondes de Verstappen. Tsunoda remplace ses gommes et subit sa punition. Ocon reçoit cinq secondes de pénalité pour son redémarrage intempestif devant Sargeant. Second arrêt pour de Vries.
25e: Verstappen stoppe chez Red Bull pour chausser les enveloppes dures (2.3s.), puis se relance juste derrière Sainz.
26e: Verstappen assaille Sainz et grâce à une excellente motricité dépasse l'Espagnol entre Remus et Schlossgold. Pérez passe aux stands pour mettre les pneus durs (2.6s.). Reparti onzième, il se défait aussitôt d'Ocon, puis d'Albon au passage suivant.
27e: Leclerc mène devant Verstappen (5.1s.), Sainz (7.2s.), Hamilton (11.5s.), Norris (12.3s.), Alonso (17.1s.), Gasly (22.8s.), Russell (27.7s.), Pérez (30.4s.), Albon (31.1s.), Ocon (32s.) et Stroll (33.3s.).
28e: Norris a rejoint Hamilton et le dépasse par l'extérieur avant la courbe de Schlossgold. Sainz écope de cinq secondes de punition pour un nouveau passage hors-limites dans le dernier enchaînement.
30e: Verstappen est revenu à trois secondes de Leclerc. Pérez dépasse facilement Russell au virage n°3.
32e: Leclerc ne compte plus que deux secondes de marge sur Verstappen qui remonte à tire-d'aile. Gasly et Albon sont les nouveaux récipiendaires d'un drapeau noir et blanc.
33e: Leclerc précède Verstappen (0.9s.), Sainz (7.2s.), Norris (14.3s.), Hamilton (15s.), Alonso (18.8s.), Gasly (27.2s.), Pérez (27.6s.), Russell (33.1s.) et Albon (38s.).
34e: Verstappen se montre dans les rétroviseurs de Leclerc qui verrouille le passage aux virages n°3 et 4. Pérez dépasse Gasly.
35e: Verstappen ouvre son DRS dans la seconde pleine charge et dépose Leclerc par l'intérieur au sommet de Remus. Magnussen attaque de Vries par l'extérieur dans la courbe Rauch, mais de nouveau le Hollandais tasse le Danois, contraint de traverser le bac à graviers.
36e: Hamilton dénonce à son tour Norris pour ses excursions au-delà des lignes blanches... Albon est sanctionné de cinq secondes pour un passage derrière les limites. Deuxième arrêt de Magnussen.
37e: Verstappen a creusé un écart de trois secondes sur Leclerc. Stroll (également averti par la direction de course) remet des pneus durs.
39e: Verstappen devance Leclerc (5.1s.), Sainz (10.4s.), Norris (19.5s.), Hamilton (21s.), Alonso (23.3s.), Pérez (26.7s.), Gasly (36s.), Russell (38.1s.), Albon (44.5s.), Ocon (46.3s.) et Sargeant (56.4s.). De Vries change encore ses pneus et reçoit cinq secondes de pénalité pour sa manœuvre contre Magnussen. Deuxième arrêt aussi pour Zhou.
41e: Ocon stoppe chez Alpine-Renault pour subir sa punition et chausser des gommes dures. Deuxième changement de pneus pour Bottas.
42e: Neuf secondes séparent Verstappen et Leclerc. Pérez dépose aisément Alonso. Norris est chez McLaren pour mettre les gommes dures (3.1s.). Russell prend lui des médiums chez Mercedes (2.8s.). Albon s'empare du composé dur.
43e: Gasly écope de cinq secondes de pénalité, toujours pour avoir mis les roues derrière les lignes blanches. Chez Mercedes, Hamilton se plie à sa punition puis se saisit de pneus médiums. Il repart derrière Norris. Piastri chausse les gommes jaunes.
44e: Norris prend la sixième place à Gasly. Brièvement neuvième, Sargeant s'empare de gommes dures. Tsunoda reprend le composé médium.
45e: L'intervalle entre Verstappen et Leclerc atteint onze secondes. Alonso prend des pneus médiums (2.5s.) et se réinsère entre Norris et Hamilton. Gasly se plie à sa pénalité et se saisit de Pirelli jaunes.
46e: Sainz apparaît aux stands, patiente cinq secondes, puis reçoit des enveloppes dures. Le Madrilène glisse derrière Norris, mais il le dépasse par l'extérieur au virage n°4.
48e: Leclerc stoppe chez Ferrari pour remettre des pneus durs (2.5s.). Il cède provisoirement la deuxième place à Pérez.
49e: Verstappen mène devant Pérez (26s.), Leclerc (34s.), Sainz (42.5s.), Norris (43.3s.), Alonso (51.5s.), Hamilton (54.5s.), Russell (1m. 04s.), Stroll (1m. 06s.), Gasly (1m. 11s.), Albon (-1t.) et Ocon (-1t.).
50e: Verstappen effectue une seconde halte chez Red Bull afin de mettre des pneus médiums (2.4s.). Il conserve la première place.
51e: Verstappen améliore le record du tour (1'08''150''). Pérez s'arrête pour s'emparer des gommes dures (2.4s.) et redémarre en cinquième position, derrière Norris.
53e: Verstappen compte quinze secondes d'avance sur Leclerc. Norris demeure dans le sillage de Sainz. Pérez remonte sur ce duo et améliore le record du tour (1'08''111'''). Tsunoda (18e) reçoit 10 secondes de pénalité pour avoir franchi les limites... sept fois !
54e: Stroll passe chez Aston Martin pour s'emparer d'enveloppes médiums et tombe au douzième rang.
55e: Verstappen précède Leclerc (17s.), Sainz (25.7s.), Norris (26.5s.), Pérez (27.2s.), Alonso (36.5s.), Hamilton (39.5s.), Russell (50.2s.), Gasly (56.8s.) et Albon (1m. 04s.). Stroll prend la 11e place à Ocon.
56e: Pérez dépasse Norris par l'intérieur au virage n°4. Le Mexicain prend Sainz en chasse.
57e: Pérez est dans les roues de Sainz sans porter d'attaque pour le moment. Norris reste au contact des deux hispanophones.
59e: Pérez prend l'aspiration de Sainz dans la montée vers Remus et se déporte à l'extérieur, non sans éviter un décalage tardif du pilote Ferrari. Celui-ci prend le virage en tête, mais à la réaccélération Pérez s'impose. Toutefois, Sainz bénéficie du DRS et reprend l'ascendant par l'extérieur à Schlossgold. Il est déporté sur le vibreur à la sortie de la courbe et le Mexicain se porte de nouveau à sa hauteur. Placé à l'intérieur, Sainz garde finalement l'avantage à la courbe Rauch.
60e: Vingt secondes séparent Verstappen et Leclerc. Comme au tour précédent, Pérez tente de contourner Sainz par l'extérieur à Remus, mais le Madrilène se défend vaillamment et verrouille toutes les issues, bien aidé il est vrai par l'aileron mobile.
61e: Cette fois, Pérez n'attaque pas Sainz avant Remus, mais se laisse aspirer dans la descente suivante, ouvre son DRS et s'impose sans coup férir par l'extérieur. « Checo » est troisième.
62e: Verstappen mène devant Leclerc (21.6s.), Pérez (32.2s.), Sainz (33s.), Norris (34.8s.), Alonso (41.8s.), Hamilton (46.6s.), Russell (56.7s.), Gasly (1m. 03s.), Albon (-1t.), Stroll (-1t.), Ocon (-1t.), Sargeant (-1t.) et Zhou (-1t.).
64e: Magnussen, Ocon et Sargeant reçoivent à leur tour le drapeau noir et blanc. Stroll prend la 10e place à Albon au virage n°4.
66e: Sargeant et Magnussen écopent de pénalités de cinq secondes pour s'être égarés hors piste. En queue de peloton, Magnussen retient un trio comprenant Bottas, Tsunoda et Piastri. Ceux-ci le dépasseront dans les derniers kilomètres.
68e: Verstappen précède Leclerc (24s.), Pérez (36.2s.), Sainz (39.6s.), Norris (42.6s.), Alonso (49.6s.), Hamilton (54.6s.), Russell (1m. 05s.), Gasly (-1t.) et Stroll (-1t.).
69e: Contrairement à l'avis de son équipe, Verstappen demande à changer de pneus pour chiper le point du meilleur tour à Pérez... et ce alors qu'il ne compte « que » 23 secondes d'avance sur Leclerc ! Tsunoda écope de 10 secondes de pénalité.
70e: Verstappen plonge aux stands pour chausser des gommes tendres (2.3s.) et repart trois secondes seulement devant Leclerc.
71e et dernier tour: Max Verstappen remporte son cinquième Grand Prix consécutif et signe qui plus est le record du tour (1'07''012'''). Leclerc place sa Ferrari en seconde position. Pérez (3e) retrouve enfin le podium. Sainz se classe quatrième, Norris cinquième. Alonso finit sixième devant les Mercedes de Hamilton et de Russell. Gasly se classe neuvième, Stroll dixième. Suivent Albon, Ocon, Sargeant, Zhou, de Vries, Bottas, Tsunoda, Piastri et Magnussen.
Après la course
Les malheureux commissaires sont astreints ce dimanche soir à une tâche stakhanoviste. Comme on pouvait s'y attendre, tous les pilotes ont franchi à un moment ou à un autre les limites de la piste, notamment dans les deux derniers virages, et toutes les infractions n'ont pas pu être repérées. Dans l'espoir de grappiller quelques points supplémentaires, Aston Martin demande une révision générale de toutes ces virées au large. La FIA doit ainsi réexaminer par moins de 1200 passages litigieux ! A 21h30, au terme de plusieurs heures de visionnage, les autorités annoncent l'annulation de 83 chronos et de nouvelles pénalités frappent les pilotes ayant le plus souvent dérivé. Carlos Sainz (10 secondes) est ainsi relégué en 6e position et Lewis Hamilton (10 secondes) cède la 7e place à son équipier George Russell. Pierre Gasly (10 secondes) passe derrière Lance Stroll et perd ainsi un point. Sont aussi frappés Alexander Albon (11e, 10 secondes), Logan Sargeant (13e, 5 secondes), Esteban Ocon (14e, 30 secondes), Nyck de Vries (17e, 15 secondes), Kevin Magnussen (18e, 5 secondes) et Yuki Tsunoda (19e, 15 secondes). Qui a dit ridicule ?... Au soir de cette pantalonnade, la fédération somme le Red Bull Ring de trouver des solutions pour que ce type d'incidents ne se reproduise pas en 2024.
Max Verstappen triomphe pour la quatrième fois en Autriche et permet à Red Bull de poursuivre sa superbe série de neuf victoires en autant d'épreuves. Le double champion du monde n'a guère tremblé au cours de ce Grand Prix. « Certains week-ends peuvent se passer plus mal, et je suis content que tout se soit bien déroulé ici, commente-t-il. Notre stratégie a bien fonctionné, nous avons bien fait de ne pas nous arrêter pendant la neutralisation. Je savais qu'on reprendrait l'avantage par ce moyen. Pour le reste, je ne pense pas trop au championnat pour le moment... » La supériorité de la Red Bull et de son pilote est telle que ce dernier a osé changer ses pneus à l'issue de l'avant-dernier tour dans le seul but de chiper le point du meilleur tour à son collègue Sergio Pérez. C'est ce qu'on appelle avoir de l'assurance.
Sergio Pérez retrouve un podium qu'il n'avait plus foulé depuis sa seconde place à Miami. Le Mexicain a connu un week-end mouvementé. Absent du paddock jeudi en raison d'une maladie, il a croisé le fer lors du sprint avec Max Verstappen avant d'opérer ce dimanche une belle remontée, au moyen de jolis dépassements, notamment sur Carlos Sainz. « Je suis très heureux car j'ai connu un week-end très difficile, notamment physiquement, confie-t-il. J'avais beaucoup de fièvre et je n'ai pas beaucoup dormi. La magnifique stratégie de l'équipe a bien fonctionné et j'étais très rapide. J'ai eu une belle bagarre avec Sainz, c'était difficile mais c'est toujours un plaisir de se battre contre lui. La Ferrari était rapide dans les virages lents et avait beaucoup de traction en sortie, c'est pourquoi j'ai eu du mal à la doubler. C'est une belle remontée pour moi. J'espère désormais être plus constant dans les prochaines courses. »
Sous les yeux du grand patron John Elkann, Ferrari a retrouvé des couleurs ce week-end en s'imposant comme la seconde force du peloton. Après ses déboires canadiens, Charles Leclerc est ravi de sa deuxième place: « Vendredi et aujourd'hui, on a optimisé le potentiel de la voiture. Hier par contre, j'étais hors du coup. Cependant les évolutions sur la voiture me permettent de me sentir un peu mieux au volant. L'équipe a beaucoup travaillé pour les amener plus tôt que prévu. C'est de bon augure pour le futur. Mais pour le moment, les Red Bull sont plus rapides. J'ai essayé de passer devant Verstappen lors du premier tour car je savais que sur la longueur de la course, il aurait plus de rythme. Mais ce n'était pas suffisant. Je me satisfais d'être de retour sur le podium, après plusieurs courses difficiles. » Carlos Sainz est en revanche beaucoup moins content. Le Madrilène est frustré d'avoir rongé son frein derrière son équipier en début de Grand Prix et estime qu'il méritait mieux que sa sixième place finale. Frédéric Vasseur lui répond que l'objectif des Rouges en début de course était de créer un écart substantiel avec la concurrence et qu'il n'était pas question de perdre du temps en intervertissant les positions. « Carlos connaissait parfaitement la stratégie, je pense qu'il essayait simplement de mettre un petit coup de pression », conclut le manager français.
Les Mercedes furent en revanche très décevantes ce week-end et les Aston Martin pas aussi performantes qu'à l'accoutumée. Dans ces circonstances, Lando Norris s'est mis en vedette au volant de sa McLaren-Mercedes MCL60 évoluée, redoutable d'efficacité. Sa quatrième place finale est porteuse de promesses pour la suite de la saison. « Je ne m'attendais pas à ce que le Grand Pris se déroule aussi bien », raconte l'Anglais. « J'ai fait une bonne course, j'ai bien géré mes pneus et mes dépassements. L'excellente nouvelle, c'est que j'étais plus rapide que les Mercedes. » Andrea Stella annonce qu'Oscar Piastri recevra les évolutions à Silverstone et que de nouveaux changements arriveront durant l'été: « Nous finalisons des solutions pour améliorer la façon dont la voiture interagit avec les pneus, et cela sera visible dès les prochaines courses. » L'objectif de McLaren est de rattraper Alpine-Renault qui compte pour l'heure 18 points d'avance au classement des constructeurs. Ce qui n'est pas irréaliste, vu le faible niveau affiché par les Bleus ce week-end. Décidément, la constance est bien le point faible de la firme au A fléché...
Source:
- Auto Hebdo n°2420, 6 juillet 2023
Tony