Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Charles LECLERC
 C.LECLERC
Ferrari

1013. Großer Preis

VIII Russian Grand Prix
Sonnig
Sotschi
Sonntag, 29. September 2019
53 Runden x 5.848 km - 309.745 km
(Offset: 199 m)
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McLaren- Mercedes: remariage en 2021

Le samedi 28 septembre, McLaren renoue avec son passé et annonce qu'elle ne renouvellera pas le contrat de motorisation qui la lie avec Renault jusqu'à fin 2020, afin d'utiliser de nouveau des groupes propulseurs Mercedes à compter de la saison 2021. Le nouvel accord McLaren-Mercedes portera sur quatre saisons, soit jusqu'en 2024. Les raisons de la rupture avec Renault ne sont pas connues précisément, mais il semblerait que McLaren ne soit guère satisfaite du niveau de fiabilité du groupe propulseur français. Ainsi, après quinze Grands Prix en 2019, les monoplaces orange ont déjà été quatre fois stoppées en course par une défaillance de leur moteur. Par ailleurs, McLaren a communiqué le moins possible autour de son partenariat avec Renault qu'elle considère comme un simple fournisseur, ce qui à la longue a lassé les dirigeants de Renault Sport qui à l'origine désiraient établir une véritable synergie avec Woking. Ainsi, Cyril Abiteboul a proposé en 2018 à Zak Brown de coopérer autour de la conception de pièces communes aux deux écuries, comme par exemple la boîte de vitesses. En vain, McLaren souhaitant conserver une totale indépendance.

 

En tout cas, Mercedes devient le motoriste privilégié du peloton, puisqu'en 2021 la firme à l'Étoile fournira pas moins de trois clients, en plus de son écurie officielle, à savoir McLaren, Racing Point et Williams. Avec cette dernière équipe s'épanouit un mariage de longue durée, puisque Claire Williams a récemment officialisé une prolongation de contrat jusqu'en 2025.

 

2021: de nouvelles équipes ?

La nouvelle réglementation technique, ainsi, et surtout, que les budgets plafonnés, alimentent les projets de nouvelles écuries de Formule 1 à l'horizon 2021-2022. En cet automne 2019, deux potentielles nouvelles-venues font ainsi des avances auprès de la FIA. Le premier projet, baptisé Panther Team Asia F1, mûrit non loin de Silverstone, porté par deux Français: Benjamin Durand, directeur général des équipes d'endurance SMP Racing et BR Engineering, et Michel Orts, un avocat niçois, ex-pilote amateur. Les deux hommes auraient réussi à piocher des financements en Asie, d'où la dénomination provisoire de l'écurie. Le maître d'œuvre serait l'aérodynamicien Tim Milne, un ancien de Honda, Super Aguri et Toyota.

 

Le second projet est dévoilé début octobre, à l'occasion d'une conférence de presse. Il est espagnol et se construit sur la base de la fameuse équipe Campos Racing, présente en F2 et en F3. On se souvient que déjà en 2009 Adrián Campos avait tenté de faire grimper sa structure jusqu'en F1, avant d'être mis à l'écart au profit de l'option Hispania Racing Team (HRT). Cette fois, il s'assure du concours d'une société monégasque, MIM (Monaco Increase Management), ainsi que de deux ingénieurs expérimentés, Peter McCool (ex-Super Aguri) et Ben Wood (ex-Prost). Adrian Campos et son associé Salvatore Gandolfo plaident leur cause auprès de Chase Carey et affirment vouloir relancer la popularité de la Formule 1 en Espagne, mise à mal par le retrait de Fernando Alonso.

 

Néanmoins, la FIA douche quelque peu les espérances de ces structures naissantes en affirmant que le plateau ne s'ouvrira à de nouveaux teams qu'en 2022, lorsque le « concept 2021 » des Formules 1 sera éprouvé.

 

Présentation de l'épreuve

Le Grand Prix de Russie vit déjà sa sixième édition à Sotchi et connaît une certaine prospérité: un contrat solide le lie jusqu'en 2025 au Formula One Group et le succès ne se dément pas avec les années. Cependant certaines rumeurs font état d'un possible déménagement de l'épreuve vers Saint-Pétersbourg. Le Daily Mail affirme ainsi que le président Vladimir Poutine soutiendrait la construction d'un nouveau circuit près de la deuxième ville du pays, plus facile d'accès que la station balnéaire de la mer Noire. Liberty Media, qui aimerait voir la Formule 1 rayonner à proximité des grandes métropoles, verrait cette idée d'un œil favorable. Mais la discipline reine pourrait se voir couper l'herbe sous le pied par la Formule Électrique: Sergueï Vorobyev, le promoteur du GP de Russie discute avec Alejandro Agag, le président de la FE, en vue d'organiser un « e-Prix » à Saint-Pétersbourg pour la prochaine saison de cette catégorie.

 

La standardisation progressive promue par les autorités aurait-elle du plomb dans l'aile ? On apprend en tout cas le 27 septembre que l'appel d'offre lancé pour la construction de systèmes de freinage uniques à l'horizon 2021 est annulé par la fédération internationale. La compagnie italienne Brembo avait pourtant déjà été présélectionnée. La FIA décide de repousser l'introduction de ces freins uniques, officiellement afin de prendre le temps de mieux évaluer le comportement des futures monoplaces qui apparaîtront dans deux ans. Mais certains y voient une reculade devant les récriminations des grands constructeurs, assez hostiles au principe des pièces standardisées.

 

Lors du Grand Prix d'Allemagne, les Alfa Romeo de Kimi Räikkönen et d'Antonio Giovinazzi, classées respectivement septième et huitième, ont été pénalisées de trente secondes après l'arrivée en raison d'une infraction commise lors du coup d'envoi de l'épreuve: le couple de l'embrayage était trop long sur les deux monoplaces. Cette sanction a donc fait perdre pas moins de dix points à l'écurie italo-suisse qui en a fait appel devant le tribunal de la FIA. Elle est cependant entérinée le 24 septembre par cette juridiction, visiblement peu convaincue par les arguments techniques avancés par l'équipe de Frédéric Vasseur. Cela permet à Robert Kubica de conserver sa dixième place, ainsi que le point glané à cette occasion, le seul de Williams en 2019.

 

Nyck de Vries s'adjuge à Sotchi le titre de champion du monde de Formule 2 pour le compte de l'écurie française ART. Néanmoins, déjà âgé de 24 ans, le plus-si-jeune Hollandais n'a pas vocation à grimper en Formule 1. Mercedes l'a ainsi engagé comme pilote officiel pour sa future équipe de Formule E, à compter de la prochaine saison qui débutera fin novembre. De Vries fera équipe avec l'ancien espoir belge Stoffel Vandoorne. Le jeune Russe Robert Shwartzman a pour sa part le bonheur d'être consacré à domicile champion de Formule 3, un titre acquis pour le compte du team Prema. À noter enfin que deux Schumacher prennent part à ce week-end russe: David Schumacher, le fils de Ralf, s'aligne en Formule 3 en remplacement d'Alex Peroni, blessé à Monza, et rejoint ainsi son cousin Mick qui évolue lui en F2.

 

Honda décide de remplacer les moteurs à combustion interne sur les quatre blocs utilisés par Red Bull et Toro Rosso, et ceci dans le souci évident d'aborder le Grand Prix suivant à Suzuka (donc à domicile) avec le moins de kilométrage possible. Verstappen, Albon et Gasly reculeront ainsi de cinq rangs sur la grille. En revanche, Kvyat remplace l'intégralité de son groupe propulseur et prendra le départ de sa course nationale en queue de peloton.

 

Essais et qualifications

Les essais du vendredi sont plutôt favorables aux Ferrari et aux Red Bull-Honda puisque Leclerc et Verstappen dominent les deux sessions libres. Les Mercedes, d'ordinaire souveraines ici, souffrent d'un manque d'équilibre et de puissance en ligne droite.

 

Leclerc effectue de nouveau le meilleur temps samedi matin, puis l'après-midi décroche sans forcer sa quatrième pole position consécutive, sa sixième déjà de la saison (1'31''628'''). Vettel (3ème) ne parvient toujours pas à conclure un « tour parfait » et est vaincu par son équipier en qualifications pour la neuvième fois d'affilée. Les Ferrari sont bien plus rapides que les Mercedes, en partie grâce à une configuration spéciale du moteur italien que Hamilton qualifie de « mode jet » ! Mais les Flèches d'Argent sont surtout trop rétives. Hamilton se hisse tout de même en première ligne, devant Vettel, mais concède quatre dixièmes à Leclerc. Bottas (4ème) déplore une mauvaise tenue de route, notamment dans le troisième secteur. Les Red Bull-Honda souffrent ici de survirage. Après quelques figures, Verstappen signe le quatrième chrono et, du fait de sa pénalité, recule donc au neuvième rang. Albon s'arrête en Q3 après avoir percuté les glissières du virage n°13. Il fera remplacer son fond plat sous régime de parc fermé et partira donc depuis les stands. Les McLaren-Renault (Sainz 5ème, Norris 7ème) se positionnent pour inscrire de gros points et devraient lutter contre les Renault (Hülkenberg 6ème, Ricciardo 10ème).

 

Grosjean et sa Haas-Ferrari retrouvent la dernière manche des qualifications et s'élanceront huitième. Magnussen (13ème) se montre plus brouillon. Les deux pilotes Racing Point, Pérez (11ème) et Stroll (15ème) ont chacun commis quelques fautes de pilotage en Q2. Les Alfa Romeo manquent de rythme et de stabilité. Giovinazzi (12ème) devance de nouveau Räikkönen (15ème) qui est éliminé dès la Q1. Gasly réalise un bon onzième temps avec sa Toro Rosso-Honda, mais se retrouve seizième à cause de son changement de pièces. Kvyat connaît un week-end à domicile très éprouvant: victime d'une perte de puissance vendredi, il reste au garage samedi après-midi, son moteur refusant de fonctionner ! Il part de toute façon 19ème du fait de sa cascade de pénalités. Enfin, chez Williams-Mercedes, Russell (17ème) devance d'une seconde un Kubica (18ème) puni pour un changement d'éléments sur son unité de puissance.

 

Le Grand Prix

Il se déroule sous un ciel dégagé, par une douce après-midi de début d'automne (21°C). Les stratégies des deux équipes de pointe divergent: les Ferrari s'élancent en pneus tendres (C4), les Mercedes en pneus médiums (C3). La majorité des participants sont équipés de Pirelli rouges. Stroll, Gasly, Räikkönen, Albon, Russell et Kubica partent avec les gommes jaunes. Seul Kvyat choisit le composé dur (C2).

 

Départ: Les Ferrari prennent un excellent envol, au contraire des Mercedes qui démarrent difficilement et se font doubler par Sainz. Vettel profite de l'aspiration de Leclerc pour doubler Hamilton, mais parvient aussi à se hisser à la hauteur de son équipier, se déporte à l'intérieur et prend la tête au premier freinage. Hamilton repasse devant Sainz au deuxième tournant. Räikkönen anticipe le départ d'une seconde, puis monte sur ses freins à l'extinction des feux et se retrouve ainsi bon dernier.

 

1er tour: Au virage n°4, Giovinazzi se retrouve pris en sandwich entre Grosjean à sa gauche et Ricciardo à sa droite. Il harponne ces deux voitures: la Haas, projetée en l'air, atterrit dans les glissières de sûreté alors que la Renault part en tête-à-queue. Grosjean abandonne sa monoplace accidentée. La voiture de sécurité intervient en piste.

 

2e: Les pilotes se rangent derrière la Safety Car. Vettel précède Leclerc, Hamilton, Sainz, Bottas, Norris, Pérez, Verstappen, Hülkenberg, Magnussen, Stroll, Giovinazzi (dont l'Alfa Romeo est miraculeusement intacte), Gasly, Kvyat, Räikkönen, Russell et Albon. Kubica effectue deux arrêts successifs chez Williams pour se débarrasser des pneus durs. Ricciardo regagne le stand Renault avec une crevaison à l'arrière-droit et reprend place en queue de peloton.

 

3e: La Haas de Grosjean a été ôtée par les commissaires. La course va reprendre au tour suivant.

 

4e: Le drapeau est vert est brandi. Vettel s'échappe assez aisément devant Leclerc. Magnussen dépose Hülkenberg au deuxième virage.

 

5e: Vettel compte une seconde et demie d'avance sur Leclerc, trois secondes et demie sur Hamilton. Bottas pourchasse Sainz.

 

6e: Ferrari demande à Vettel de céder les commandes de l'épreuve à Leclerc, car il n'était pas prévu qu'il profite de l'aspiration au démarrage pour prendre la tête. Mais l'Allemand oppose un ferme refus. Hülkenberg repasse devant Magnussen.

 

7e: Leclerc se plaint par radio du comportement de Vettel et exige que celui-ci s'efface. Bottas prend l'ascendant sur Sainz. Räikkönen écope d'un « drive-through » pour avoir volé le départ.

 

8e: Vettel ne cesse de creuser l'écart sur Leclerc. Du coup, son ingénieur de course Riccardo Adami lui signifie que l'ordre de s'effacer est annulé. Pour sa part, le directeur sportif Laurent Mekies promet à Leclerc qu'il retrouvera les commandes un peu plus tard, sans préciser par quel moyen. Le jeune pilote ne dissimule pas sa mauvaise humeur. Verstappen déborde Pérez après une rude passe d'armes dans la courbe de la place des Médailles.

 

9e: Vettel mène devant Leclerc (2s.), Hamilton (4.5s.), Bottas (11.5s.), Sainz (17s.), Norris (20.3s.), Verstappen (21.3s.), Pérez (22.7s.), Hülkenberg (23.5s.), Magnussen (27.1s.) et Stroll (28.5s.). Quatorzième, Albon bute sur la Toro Rosso de Kvyat.

 

10e: Verstappen est sur les talons de Norris. Räikkönen effectue sa pénalité et se retrouve lanterne rouge.

 

12e: Vettel tourne sept dixièmes au tour plus vite que Leclerc. Verstappen se défait de Norris au deuxième virage au prix d'un freinage tardif.

 

14e: Les pneus tendres des Ferrari commencent à s'altérer et Hamilton est dorénavant le plus rapide en piste. Hülkenberg déborde Pérez.

 

15e: Vettel est en tête devant Leclerc (3.6s.), Hamilton (6.6s.), Bottas (14.8s.), Sainz (31s.), Verstappen (32s.), Norris (37s.), Hülkenberg (38s.), Pérez (39.4s.) et Magnussen (44.7s.).

 

16e: Vettel porte son avantage sur Leclerc à quatre secondes. Hülkenberg stoppe chez Renault pour changer de pneus et y perd quelques secondes car le cric des mécaniciens rencontre une courte défaillance...

 

17e: Verstappen fait l'intérieur à Sainz au deuxième tournant et conquiert ainsi la cinquième position. Albon vient enfin à bout de Kvyat.

 

19e: Vettel devance Leclerc de quatre secondes, Hamilton de sept secondes. Albon attaque Gasly qui lui résiste farouchement.

 

20e: Les pilotes Ferrari souffrent avec leurs gommes arrières, assez endommagées. Norris opère son changement de pneus et repart en treizième position, derrière Kvyat.

 

21e: Ferrari prépare les pneumatiques pour ses deux pilotes. Sainz chausse des gommes médiums une boucle après son coéquipier.

 

22e: Leclerc pénètre aux stands en fin de boucle et prend les pneus médiums (2.5s.). Il ressort quatrième derrière Bottas.

 

23e: Vettel devance Hamilton de six secondes. Leclerc se montre très rapide dans l'espoir de réaliser l' « undercut » sur son compagnon d'écurie.

 

24e: Pérez effectue un changement de pneus. Albon dépasse Gasly par l'extérieur au virage n°4. Ricciardo regagne son garage pour renoncer: depuis son accrochage avec Giovinazzi, la Renault manquait dramatiquement d'équilibre et d'appui.

 

25e: Leclerc est revenu à vingt-cinq secondes de Vettel qui devrait passer aux stands au tour suivant.

 

26e: Vettel fait halte chez Ferrari et s'empare de gommes jaunes (3s.). Comme on pouvait le subodorer, il reprend la piste derrière Leclerc. Hamilton recueille le commandement et devance Bottas de douze secondes. Changement de pneus pour Gasly.

 

27e: Le moteur de Vettel ne répond plus, sans doute à cause d'une rupture du boîtier électronique. L'Allemand s'immobilise dans l'échappatoire du virage n°16. Michael Masi enclenche la « voiture de sécurité virtuelle », procédure qui était loin de s'imposer, mais qui offre une superbe opportunité stratégique à Mercedes. Magnussen, Stroll et Kvyat passent aux stands pour changer d'enveloppes.

 

28e: Hamilton puis Bottas font escale chez Mercedes pour s'emparer des gommes médiums et, grâce à la neutralisation, s'offrent de superbes « arrêts gratuits ». Hamilton demeure premier et Bottas repart juste derrière Leclerc. Giovinazzi, Räikkönen et Russell sont aussi aperçus aux stands. L'arrêt du Finlandais s'éternise car le « jackman » ne parvient pas à retirer le cric de dessous l'Alfa Romeo. Il n'y parvient qu'avec l'aide d'un camarade et, emportés par leur élan, les deux hommes tombent en arrière, sans heureusement se faire du mal.

 

29e: Verstappen passe à son tour aux stands pour prendre les Pirelli jaunes alors que les drapeaux verts sont agités. Le Hollandais demeure néanmoins quatrième et devance son équipier Albon. À peine la course est-elle relancée que Russell tire tout droit au virage n°8 et percute les glissières. Un écrou de roue mal serré est à l'origine de cet incident. Cette fois, la voiture de sécurité doit intervenir en personne.

 

30e: Comprenant que Leclerc a été joué, Ferrari le rappelle aux stands pour le munir de pneus tendres, avec l'espoir qu'il pourra dépasser les Mercedes après le re-start. Le Monégasque tombe au troisième rang, derrière Bottas. Albon, Hülkenberg et Kvyat chaussent aussi des gommes rouges. Suite à l'accident de Russell, Williams rappelle Kubica aux stands pour qu'il renonce: l'équipe de Grove redoute en effet une pénurie de pièces de rechange !

 

31e: Le peloton se regroupe peu à peu derrière la Safety Car. Hamilton précède Bottas, Leclerc, Verstappen, Sainz, Magnussen, Norris, Pérez, Stroll, Albon, Hülkenberg, Gasly, Kvyat, Giovinazzi et Räikkönen. La Williams de Russell a disparu. La Safety Car va regagner l'allée des stands en fin de boucle.

 

32e: La course reprend. Hamilton reste en tête alors que Leclerc ne peut que se montrer dans les rétroviseurs de Bottas.

 

33e: Grand bénéficiaire de la neutralisation, Albon se défait sans peine de Stroll, puis de Pérez, et part en chasse de Norris.

 

34e: Bottas remplit son rôle de sentinelle modèle et retient Leclerc pendant que Hamilton s'échappe facilement en tête de l'épreuve.

 

35e: Leclerc bénéficie du DRS derrière Bottas mais ne parvient pas à se porter à sa hauteur. Albon et Pérez prennent l'ascendant sur Norris.

 

36e: Leclerc harcèle Bottas sans pouvoir porter d'attaque. La course est en train de basculer en faveur de Hamilton.

 

37e: Hamilton devance Bottas (3.1s.), Leclerc (4.4s.), Verstappen (6.4s.), Sainz (14.6s.), Magnussen (16.2s.), Albon (18.7s.), Pérez (20.8s.) et Norris (22.7s.). Hülkenberg prend la dixième place à Stroll. Gasly tente de faire l'intérieur à Kvyat au second virage, mais il freine tard, emprunte l'échappatoire, et reprend la piste derrière Räikkönen.

 

39e: Hamilton précède Bottas de trois secondes et demie. Leclerc ne dispose plus de l'aileron arrière mobile. Albon remonte facilement sur Magnussen.

 

40e: Albon est dans les échappements de Magnussen mais, déventé dans une courbe, s'offre une courte excursion sur les bordures asphaltées et y perd une seconde.

 

41e: Hamilton est premier devant Bottas (4.1s.), Leclerc (5.3s.), Verstappen (8.5s.), Sainz (22.6s.), Magnussen (26.7s.), Albon (27.7s.), Pérez (28.8s.), Norris (33s.), Hülkenberg (33.6s.), Stroll (34.5s.) et Kvyat (38s.).

 

42e: Hamilton enchaîne les meilleurs tours alors que les pneus tendres de Leclerc commencent à se détériorer. Albon dépasse Magnussen au virage n°13.

 

44e: Pérez est sur les talons de Magnussen. Comme à son habitude, le Danois louvoie devant le Mexicain avant le premier freinage, puis est contraint de partir au large. Il regagne le circuit sans contourner le plot réglementaire, ce qui lui sera reproché.

 

46e: Hamilton jouit de cinq secondes de marge sur Bottas. Leclerc évolue à six secondes et demie. Plus loin, Verstappen roule en solitaire. Albon recolle à Sainz.

 

47e: Magnussen reçoit une pénalité de cinq secondes pour être revenu en piste de façon incorrecte au 44ème tour.

 

48e: Leclerc tente une dernière offensive contre Bottas mais de nouveau est trop loin pour l'attaquer. Albon s'empare de la cinquième place aux dépens de Sainz au virage n°4.

 

50e: À trois tours du but, Hamilton précède Bottas (4s.), Leclerc (6s.), Verstappen (12.5s.), Albon (36s.), Sainz (42s.), Pérez (44.6s.), Magnussen (50s.), Norris (53.6s.), Hülkenberg (54.6s.) et Stroll (55.8s.).

 

51e: Hamilton s'empare du point du meilleur tour en course (1'35''761'''). Leclerc abandonne la poursuite de Bottas. Magnussen fait le forcing pour perdre le moins de positions possibles du fait de sa pénalité.

 

53ème et dernier tour: Lewis Hamilton remporte sa 82ème victoire en F1 devant Bottas et Leclerc. Viennent ensuite les Red Bull-Honda de Verstappen et d'Albon. Sainz, sixième, retrouve le chemin des points après trois courses difficiles. Pérez décroche la septième place. Magnussen se classe huitième devant Norris et Hülkenberg. Suivent Stroll, Kvyat, Räikkönen, Gasly et Giovinazzi.

 

À cause de sa punition de cinq secondes, Magnussen recule au neuvième rang, au bénéfice de Norris. Cette déconvenue suscite la colère noire de Guenther Steiner qui qualifie le directeur de course Michael Masi de « personnage stupide et idiot ». Des propos injurieux qui pourraient valoir au patron du Haas F1 Team une remontrance de la part de la fédération internationale.

 

Après la course: Hamilton vers le titre - Tension maximale chez Ferrari

Grâce aux maladresses tactiques de Ferrari et surtout au déclenchement opportun de la « Virtual Safety Car », Mercedes hérite d'un doublé tout à fait inattendu, tant la Flèche d'Argent semblait hors du coup ce week-end. Néanmoins, Lewis Hamilton n'a jamais baissé les bras, s'est cramponné en début de course à son volant ainsi qu'aux Ferrari, les forçant à « taper dans leurs gommes », pour ensuite cueillir le fruit d'un arrêt au stand « gratuit ». Écuyer modèle, Valtteri Bottas a couvert sa fuite en avant après le redémarrage. « C'est incroyable de décrocher ce résultat tant les Ferrari étaient rapides dans le premier relais », reconnaît le Britannique. « C'était vraiment dur de rester à leur contact, surtout en n'étant pas avec les mêmes pneus, mais nous avons tout donné et la voiture se comportait vraiment bien aujourd'hui. » Toto Wolff affiche aussi une mine réjouie puisque son écurie a effectué un grand pas vers les deux titres mondiaux. Au classement des pilotes, Hamilton compte dorénavant 73 points d'avance sur Bottas et pourrait coiffer sa sixième couronne au GP du Mexique. Chez les constructeurs, Mercedes devance Ferrari de 162 unités.

 

Ce Grand Prix de Russie a finalement tourné à la bérézina pour Ferrari. Non seulement par le résultat final (troisième place pour Charles Leclerc, panne moteur pour Sebastian Vettel), mais aussi à cause de l'imbroglio qu'a provoqué le dépassement de l'Allemand sur le Monégasque au coup d'envoi. Au soir du Grand Prix, les deux hommes se réfugient soit dans le mutisme, soit dans les banalités, laissant à Mattia Binotto le soin d'exposer la situation devant une presse aux aguets. « Notre idée était de contrôler la course en plaçant nos deux voitures en tête au premier freinage », narre-t-il. « Pour y parvenir, nous avons convenu, tous ensemble, que Leclerc ne donnerait pas l'aspiration à Hamilton mais l'offrirait à Vettel, quitte à ne pas défendre sa première place. Le marché était que cet avantage offert à Sebastian serait plus tard rendu à Charles. Le départ s'est déroulé parfaitement. Mais ensuite, Leclerc n'était pas assez prêt de Vettel pour qu'on puisse intervertir leurs positions. » Binotto semble ainsi oublier le premier message transmis par Riccardo Adami à Sebastian Vettel. Puis, il assure à l'étonnement général que l' « undercut » de la mi-course n'était pas volontaire: « Nous ne voulions pas rendre la première place à Charles mais lui offrir de nouveaux pneus . Si Vettel avait suivi, nous aurions été vulnérables à une voiture de sécurité en laissant la tête à Hamilton. On a tenté de le garder en piste jusqu'à ce que ses pneus soient aussi abîmés. Lorsqu'il est ressorti des stands, Leclerc était devant. S'il n'avait pas abandonné, nous aurions eu le temps de décider s'il devait rester second ou pas... »

 

Voilà un exposé bien laborieux qui, en somme, dévoile une Scuderia incapable de désigner un « numéro un » entre Sebastian Vettel et Charles Leclerc, et croit, comme on l'a vu à Singapour, qu'elle peut intervertir à son gré les positions en course de ses deux pilotes tout en ménageant leur susceptibilité. Un tel équilibre paraît impossible à tenir et, au soir de Sotchi, Vettel et Leclerc nourrissent chacun de solides griefs à l'égard de leur écurie. Le premier estime qu'il avait course gagnée après les premiers tours et n'aurait pas dû s'effacer devant son équipier. Le second a le sentiment d'avoir été floué par le tour de passe-passe du premier freinage. Mattia Binotto et Laurent Mekies auront fort à faire pour les rasséréner et éviter un « clash » plus sérieux que le paddock pressent imminent. La presse italienne, toujours prompte à souffler sur les braises, déclare quant à elle que la « guerre » est ouverte entre les deux locataires de Maranello.

 

Enfin, l'écurie Williams n'a pu s'épargner le ridicule en retirant de la course la voiture de Robert Kubica, pourtant en parfait état de marche, à la seule fin de préserver son stock de pièces détachées, entamé par les deux accidents successifs de George Russell. Certes, ce n'est pas la première fois cette année que l'écurie britannique est frappée par une telle pénurie. Mais ce nouveau déboire jette une lumière crue sur sa situation financière plus qu'angoissante. De plus, Kubica, blême de colère, ne digère pas ce retrait volontaire et s'emporte violemment contre son écurie et cet abandon humiliant. Jusqu'ici, s'il finissait toujours dernier, au moins finissait-il ! Son père et manager, Arthur Kubica, se fait l'écho de ses pensées en déclarant que Williams est une écurie finie, à court d'argent, au bord de la mise en vente. Puisse-t-il se tromper !

Tony