Fernando Alonso et le défi d'Indianapolis
Le 12 avril, McLaren annonce à la surprise générale que Fernando Alonso manquera le Grand Prix de Monaco pour disputer les 500 Miles d'Indianapolis le 28 mai prochain. L'Asturien pilotera une monoplace à moteur Honda de la prestigieuse équipe de Michael Andretti, et aura notamment pour coéquipier le dernier vainqueur de cette course mythique, Alexander Rossi. Cet étonnant engagement est selon les observateurs une « distraction » offerte par McLaren et Honda à un champion démoralisé par les performances désastreuses du veau orange qui lui sert de Formule 1. Cependant, on a vu à Melbourne et à Shanghai un Alonso extrêmement combatif, capable de transcender sa machine pour se battre pour les points. En fait, l'Espagnol ne cache pas son intérêt pour les autres disciplines automobiles, notamment l'Endurance. Il affirme ainsi qu'il courra un jour au Mans. Pour l'heure, c'est donc l'Indy 500 qui retient son attention, et Honda lui offre une superbe opportunité de se mesurer aux cracks de la course sur ovale.
Jalousie ? Cette annonce ne suscite pas beaucoup d'approbations dans le paddock. Beaucoup y voient la preuve du désintérêt grandissant d'Alonso pour la Formule 1. Christian Horner porte un jugement catégorique et plutôt stupide: « Zak Brown a le problème d'avoir un pilote déprimé, il essaie de le garder motivé. Il a eu cette idée, l'envoyer à Indianapolis. Il doit être totalement cinglé, c'est la course la plus dingue que j'ai jamais vue. Alonso ne fera pas d'essais. Il va juste sauter dans la voiture... » Brown défend l'Espagnol avec vigueur: « Fernando n'a pas peur, il va faire quelques essais et étudie Indianapolis. C'est évidemment un défi mais c'est ce qu'il veut. Après tout, un rookie, Rossi, s'est imposé l'an dernier. Il aura une voiture capable de se battre à l'avant et sera extrêmement bien préparé. Il est très intelligent et c'est ce qu'il faut là-bas. »
Néanmoins, le fait qu'un double champion du monde de Formule 1 accepte de manquer le Grand Prix le plus prestigieux de la saison, Monaco, pour rouler aux États-Unis soulève plusieurs problèmes. D'abord celui de l'absurdité du calendrier qui organise des Grands Prix aux mêmes dates que l'Indy 500 ou les 24 Heures du Mans. Puis, il faut bien constater que l'attractivité de la Formule 1 ne cesse de décliner. Cette discipline propose le plus souvent des courses insipides tandis que les épreuves américaines sont passionnantes, pleines de rebondissements. Si un Alonso trouve plus de plaisir à tourner en rond à 380 km/h entre deux murs de béton qu'à sillonner les rues tortueuses de Monte-Carlo, alors la F1 devrait peut-être se remettre en question.
Présentation de l'épreuve
Du côté de Red Bull-Renault, on estime maintenant que le retard sur Mercedes et Ferrari est trop important pour être comblé cette année. Daniel Ricciardo pense ainsi que la RB13 rend en moyenne une seconde et trois dixièmes par tour à ses rivales. « En toute sincérité, nous ne nous attendions pas à être si loin », admet l'Australien. « A Barcelone, nous savions déjà que nous n'étions pas les plus rapides, mais nous pensions que nous serions au maximum à une demi-seconde, et qu'avec un bon châssis nous pourrions un peu compenser. Mais pas si loin. Nous avons pas mal de travail à faire. » Par ailleurs il confirme que les difficultés proviennent plus du châssis que du moteur: « Nous n'avons pas autant d'adhérence que Mercedes ou Ferrari. Ils peuvent freiner plus tard et garder plus de vitesse. Oui, leur groupe propulseur est meilleur, mais en fait je ne pense pas que le manque de puissance est notre plus grosse faiblesse, c'est le manque d'appuis. » Le temps que Red Bull comble ce retard, les Gris et les Rouges auront pris trop de points. « Et alors, bye-bye le titre... » conclut amèrement Ricciardo.
Depuis le GP de Chine, certains estiment que la Ferrari SF70H pourrait contenir des éléments trop flexibles comme l'aileron avant et surtout le fond plat, lequel se plierait vers le bas. Au moyen de nouveaux procédés de fabrication, Ferrari repousserait les limites de la fibre de carbone, mais pourrait aussi s'attirer un rappel à l'ordre des autorités sportives. A Sakhir, sa monoplace est examinée avec attention par les commissaires sportifs. Selon Marc Surer, ces éléments déformables portent la marque d'un ancien technicien de la Scuderia: « Ces pontons innovants sont signés Rory Byrne », affirme-t-il. « Il est plus simple cette année pour les pilotes de faire fonctionner les pneus, et c'est typique des voitures créées par Byrne ». Or l'ingénieur sud-africain, âgé de 73 ans et retraité depuis 2006, aurait été contacté fin 2016 par Mattia Binotto pour devenir un consultant officieux de son équipe technique...
Après avoir manqué les deux premières manches de la saison, Pascal Wehrlein reprend le volant de la Sauber à Bahreïn. Il révèle à l'occasion qu'il s'est fracturé trois vertèbres lors de la Course des Champions de Miami, information qu'il avait tenue secrète jusqu'ici. L'opacité entretenue par Sauber autour de cette absence a suscité quelques rumeurs qui ont passablement irrité le jeune Allemand dont, on le sait, le tact et la modestie ne sont pas les vertus premières: « Quand vous ne savez rien, je pense que vous ne devez pas critiquer ! » dit-il aux journalistes. « La blessure n'était pas très sérieuse, mais très douloureuse. Pensez-vous que Sauber et Mercedes accepteraient le fait que je n'aurais pas envie de courir ou les autres bêtises que j'ai pu entendre ? Alors, franchement, les commentaires négatifs, je n'en ai rien à faire ! »
A peine parti, le voici de retour ! Trois mois après son limogeage, Bernie Ecclestone revient dans le paddock, officiellement en touriste. En fait, l'octogénaire serait toujours chargé par le Formula One Group de négocier le contrat du Grand Prix de Bahreïn. Il s'entretient aussi avec son successeur Chase Carey, et n'en tire aucune morosité. Il fait même toujours étalage de son ironie: « De nos jours, je n'aimerais pas être chargé d'obtenir des résultats pour une société privée comme Liberty Media. Je suis désolé pour Chase qu'il doive faire ça. » Plus sérieusement, Ecclestone songerait à racheter le circuit d'Interlagos qui accueille le GP du Brésil. A court d'argent, la ville de São Paulo souhaite vendre son vieil autodrome. Ecclestone en discute avec le maire João Doria et son vieil ami Tamas Rohonyi, le promoteur de l'épreuve.
Mercedes renforce les attaches de son aileron en forme de T samedi matin sur l'injonction de la FIA. En effet ce petit élément disgracieux est déjà tombé à trois reprises des FW08 depuis le GP de Chine et a même endommagé le fond plat de la Red Bull de Max Verstappen. Christian Horner réclame l'interdiction de ces « T-wing », sans obtenir satisfaction pour le moment.
Essais et qualifications
La chaleur est au rendez-vous de cette épreuve et cela permet aux Ferrari de se mettre en évidence. Vettel survole ainsi les séances d'essais du vendredi tandis que les Mercedes sont en retrait. Mais la piste évolue rapidement, et la température ne sera pas forcément un élément déterminent puisque la seconde séance libre, les essais qualificatifs et la course se déroulent de nuit. Samedi après-midi, c'est Verstappen qui réalise le meilleur chrono de la dernière session libre.
Les Flèches d'Argent remettent les pendules à l'heure en qualifications et passent seules la barre d'1'29''. Mais cette fois, c'est Bottas qui réalise sa première pole position avec vingt-trois millièmes d'avance sur Hamilton. Les Ferrari (Vettel 3ème, Räikkönen 5ème) se retrouvent en concurrence avec les Red Bull (Ricciardo 4ème, Verstappen 6ème). Hülkenberg (7ème) démontre encore une fois le potentiel de la Renault en ne rendant qu'un peu plus d'une seconde aux Mercedes. Palmer (10ème) atteint pour la première fois de sa carrière la Q3 mais tourne en 1'31'' seulement. Chez Williams, Massa (8ème) domine toujours Stroll (12ème) qui peine à exploiter correctement ses pneus.
Grosjean place sa Haas au neuvième rang malgré des essais perturbés par un survirage récurrent. Magnussen partira dernier, n'ayant pu signer de bons chronos en Q1 à cause des drapeaux jaunes brandis suite à la panne de Sainz. Constat mitigé chez Toro Rosso-Renault: si Kvyat est onzième, Sainz (16ème) n'achève pas la première manche qualificative suite à une perte de puissance. La fiabilité de la STR12 laisse à désirer sur l'ensemble du week-end. Wehrlein (13ème) réussit pleinement son retour et distance Ericsson (19ème). Les McLaren-Honda subissent de nombreuses pannes au niveau de l'unité de puissance. Alonso (15ème) ne boucle aucun tour en Q2. Vandoorne est dix-septième. Enfin, les Force India (Ocon 14ème, Pérez 18ème) ne brillent pas car elles ne chauffent pas très bien leurs pneus.
Le Grand Prix
En ce jour de Pâques, un vent violent et frais souffle sur le désert bahreïni et charrie de la poussière sur la piste. Les pilotes devront veiller à ne pas visiter les bas-côtés. Tous partent en pneus super-tendres, excepté Ericsson qui prend des Pirelli jaunes tendres. Vandoorne rejoint son box dès son tour d'installation pour ne plus en ressortir. Une chute de pression d'eau affecte irrémédiablement sa McLaren. La nuit est déjà tombée lorsque le coup d'envoi est donné.
Départ: Bottas prend un bon envol tandis que Hamilton ne bouge guère de sa trajectoire qui est assez sale. Mal lui en prend car Vettel le déborde par l'intérieur. Verstappen démarre encore une fois très bien et double Räikkönen.
1er tour: Verstappen fait l'extérieur à Ricciardo avant le virage n°4. Räikkönen se fait surprendre par Massa. On compte quelques bousculades dans le peloton. Kvyat monte sur ses freins au virage n°13 pour ne pas emboutir Sainz et emprunte l'échappatoire. Bottas mène devant Vettel, Hamilton, Verstappen, Ricciardo, Massa, Räikkönen, Hülkenberg, Grosjean et Ocon.
2e: Bottas ne parvient pas à distancer Vettel qui reste dans son sillage.
3e: Vettel utilise le DRS pour menacer Bottas. Hamilton roule à une seconde et demie de son équipier.
4e: Les cinq premiers se regroupent aux ordres de Bottas. Räikkönen menace Massa.
5e: Bottas est premier devant Vettel (0.5s.), Hamilton (1.2s.), Verstappen (2.7s.), Ricciardo (3.8s.), Massa (6.3s.), Räikkönen (6.8s.), Hülkenberg (10.2s.), Grosjean (11.7s.), Ocon (13.2s.) et Sainz (14s.).
7e: Bottas adopte un rythme plutôt lent. Vettel, Hamilton, Verstappen et Ricciardo sont dorénavant dans sa roue.
8e: Les cinq leaders se tiennent en trois secondes. Räikkönen double Massa grâce à l'aileron arrière mobile.
9e: Vettel se montre dans les rétroviseurs de Bottas pendant que Verstappen titille Hamilton. Stroll change ses pneus après avoir fait un méplat. Magnussen se gare dans une échappatoire suite à une panne électronique sur sa Haas.
10e: Bottas apprend par radio que la pression de ses pneus arrière est trop élevée. Il souffre donc de sous-virage. Afin de ne plus lambiner derrière le Finlandais, Vettel s'arrête aux stands pour prendre des pneus super-tendres (3.1s.) et se retrouve douzième.
11e: Verstappen entre aux stands pour chausser les pneus rouges (2.9s.). Ocon change aussi de gommes.
12e: A l'abord du virage n°4, Verstappen s'aperçoit que ses freins ne répondent plus. La Red Bull part tout droit et s'échoue doucement contre une glissière. Les drapeaux jaunes sont déployés dans le secteur. Arrêts pneus pour Sainz et Wehrlein.
13e: Hamilton trépigne désormais derrière Bottas. Räikkönen chausse les Pirelli rouge. En quittant les stands, Sainz plonge à l'intérieur du premier virage pour dépasser Stroll. Le jeune Canadien ne voit pas surgir la Toro Rosso et braque comme si de rien n'était. Le choc est très rude. Stroll reste sur place, à même la piste, avec un ponton droit défoncé, tandis que Sainz se gare un peu plus loin. La voiture de sécurité entre en action.
14e: Les coureurs se précipitent dans l'allée des stands pour changer de pneus. Bottas prend les pneus tendres... et ressort derrière Vettel. De son côté, Hamilton ralentit considérablement et louvoie devant Ricciardo pour perdre le moins de temps possible derrière son équipier. Cela n'échappe pas aux commissaires. L'Anglais se munit de gommes tendres, tout comme l'Australien. Celui-ci redémarre le premier. Les mécaniciens de Mercedes ont rencontré quelques soucis pour utiliser leurs pistolets. Massa, Hülkenberg, Kvyat, Palmer et Alonso passent aussi aux stands.
15e: Les voitures se regroupent derrière la Safety Car. Vettel mène Bottas, Ricciardo, Hamilton, Massa, Räikkönen, Hülkenberg, Ericsson (qui n'a pas stoppé), Pérez, Grosjean, Ocon, Alonso, Palmer, Kvyat et Wehrlein.
17e: Les débris ayant été retirés, la course reprend ses droits. Hamilton fait l'extérieur à Ricciardo sur la ligne de chronométrage et s'empare de la troisième place. Le pilote Red Bull peine manifestement à faire chauffer ses Pirelli car il se fait successivement doubler par Massa et par Räikkönen. Bottas tente de déborder Vettel par l'extérieur au virage n°4 mais celui-ci l'envoie au large. Pérez prend l'ascendent sur Hülkenberg. Ericsson a perdu trois places.
18e: Vettel prend une seconde et demie d'avance sur Bottas. Ericsson, Alonso et Palmer luttent rudement pour la onzième place.
19e: Alonso vient à bout d'Ericsson dont les pneus sont usés.
20e: Hamilton écope de cinq secondes de pénalité pour avoir volontairement gêné Ricciardo à l'entrée des stands. En queue de peloton, une rude bagarre oppose Alonso, Palmer, Kvyat, Ericsson et Wehrlein.
22e: Vettel a deux secondes de marge sur Bottas. Le Finlandais reçoit l'ordre de s'effacer devant Hamilton qui roule plus vite que lui.
24e: Pour l'heure Bottas refuse de laisser passer Hamilton. Vettel s'envole. Räikkönen dépasse Massa au premier virage, au prix d'un freinage tardif. Au même endroit, Kvyat double Palmer mais se rabat un peu tôt devant la Renault qui perd un morceau d'aileron avant.
25e: Vettel est premier devant Bottas (5s.), Hamilton (5.6s.), Räikkönen (13.3s.), Massa (15.7s.), Ricciardo (16.6s.), Pérez (19s.), Hülkenberg (24.5s.), Grosjean (26s.), Ocon (27s.) et Alonso (30s.). Le drapeau jaune est brandi dans le premier secteur pour permettre le ramassage du carbone abandonné par Palmer.
27e: La mort dans l'âme, Bottas ouvre la porte à Hamilton au premier virage. Ricciardo fond sur Massa.
28e: Vettel devance Hamilton (6.7s.), Bottas (8s.), Räikkönen (14.3s.), Massa (18.3s.), Ricciardo (19s.), Pérez (22.3s.), Hülkenberg (27.7s.), Grosjean (29.2s.) et Ocon (30.7s.).
29e: Ricciardo déborde Massa au virage Schumacher.
31e: Hamilton remonte sur Vettel. Cinq secondes les séparent encore... c'est-à-dire la durée de la pénalité de l'Anglais ! Bottas arrive chez Mercedes pour chausser des pneus tendres (2.7s.) et repart septième.
32e: Hamilton ne rend plus que quatre secondes à Vettel. Bottas se défait non sans peine de Pérez. Grosjean est chez Haas pour prendre les Pirelli jaunes et se retrouve entre Wehrlein et Ericsson.
33e: Ericsson observe son unique arrêt aux stands.
34e: Vettel passe chez Ferrari pour prendre les pneus tendres (2.7s.). Il ressort derrière Räikkönen et devant Ricciardo. Hamilton s'empare provisoirement du commandement.
35e: Hamilton est premier devant Räikkönen (14s.), Vettel (17s.), Ricciardo (20.4s.), Bottas (23.1s.), Massa (25.2s.), Pérez (28.7s.) Hülkenberg (36.5s.), Ocon (39.2s.) et Kvyat (50.5s.).
36e: Räikkönen ouvre la voie à Vettel qui reprend une seconde par tour à Hamilton. Pérez passe chez Force India pour chausser des pneus tendres. Arrêts aussi d'Hülkenberg et Alonso.
37e: Bottas dépasse Ricciardo dont le train de pneus ne crée plus guère d'adhérence.
38e: Räikkönen se ravitaille en pneus tendres. Massa et Ocon font de même. Palmer prend lui des enveloppes super-tendres. Grosjean déborde Kvyat.
39e: Hamilton précède Vettel (11.5s.), Bottas (21s.), Ricciardo (24.5s.), Räikkönen (40.5s.), Massa (51s.), Pérez (54.2s.), Grosjean (57.7s.), Kvyat (1m.), Hülkenberg (1m. 06s.), Wehrlein (1m. 07s.) et Ocon (1m. 09s.).
40e: Ricciardo prend un dernier jeu de pneus super-tendres (3.4s.) et retrouve le circuit quelques secondes devant Massa.
41e: Entrée aux stands d'Hamilton qui observe sa pénalité puis prend des gommes jaunes, et perd en tout neuf secondes. Il repart en troisième position. Vettel est maintenant presque assuré de la victoire.
42e: Vettel devance Bottas de neuf secondes. Kvyat change pour la dernière fois de gommes et perd sa position dans les points.
43e: Vettel est devant Bottas (9.4s.), Hamilton (18.5s.), Räikkönen (26s.), Ricciardo (34s.), Massa (38s.), Pérez (42.4s.), Grosjean (50s.), Hülkenberg (1m.) et Ocon (1m. 01s.).
45e: Hamilton rattrape facilement Bottas. Six secondes les séparent.
46e: Hamilton réalise le meilleur tour de la course (1'32''798'''). Vettel tourne en 1'34''.
47e: Hamilton fond irrésistiblement sur Bottas. Le Finlandais s'écarte assez maladroitement dans le droit de la descente, mais l'Anglais passe sans mal.
49e: Vettel perd un peu de temps derrière les attardés Ericsson et Palmer. Hamilton lui a repris près de huit secondes en quelques tours. Räikkönen est plus rapide que Bottas et peut encore convoiter la troisième marche du podium.
50e: Vettel devance Hamilton (9.8s.), Bottas (15s.), Räikkönen (25s.), Ricciardo (35s.), Massa (46s.), Pérez (52s.), Grosjean (1m. 01s.), Hülkenberg (1m. 09s.), Ocon (1m. 12s.) et Alonso (1m. 25s.).
51e: Hamilton tombe à son tour sur les retardataires et ne grappille plus que quelques dixièmes sur Vettel.
52e: Ericsson renonce peu avant le virage n°4 avec une boîte de vitesses déréglée.
53e: Pendant que la Sauber d'Ericsson est évacuée, Vettel se défait d'un trio d'attardés comprenant Kvyat, Alonso et Wehrlein.
55e: Cinq secondes séparent Vettel et Hamilton. Räikkönen rend trois secondes à Bottas. Alonso regagne les stands clopin-clopant, moteur cassé. Le pauvre Espagnol n'a toujours pas vu le drapeau à damiers en 2017...
57ème et dernier tour: Sebastian Vettel remporte sa seconde victoire de la saison devant Hamilton. Bottas se contente de la troisième place. Räikkönen finit quatrième, Ricciardo cinquième. Le solide Massa se classe sixième devant le non moins constant Pérez. Hülkenberg termine huitième et donne à Renault ses quatre premiers points de la saison. Neuvième, Grosjean ouvre aussi son compteur. Ocon est dixième pour la troisième fois de suite. Wehrlein, Kvyat et Palmer rallient aussi l'arrivée.
Après la course
Tradition islamique oblige, les trois premiers s'aspergent à l'eau de rose sur le podium ! Valtteri Bottas fait une triste mine. Certes, il n'a pas pu convertir sa pole en victoire, mais il déplore surtout les consignes imposées par Mercedes en faveur de Lewis Hamilton. Quant à son problème de pression de pneus trop élevée, il provient d'une défaillance de générateur. De son côté, Hamilton accepte sa défaite avec philosophie et s'excuse auprès de Daniel Ricciardo pour son ralentissement intempestif.
Sebastian Vettel et Ferrari s'emparent des premiers rangs aux deux championnats. Le champion allemand estime avoir vécu une course parfaite: « Au départ, c'était très important de prendre la deuxième place, et j'y suis parvenu. La stratégie était aussi excellente. Nous avons décidé de nous arrêter tôt et ce choix s'est avéré payant. Vers la fin, j'ai réussi à gérer mon avance sur Lewis. Je m'attendais à ce qu'il attaque. Évidemment ça m'inquiétait, avec tout ce trafic devant moi. Mais au final tout s'est bien passé. » Cependant il refuse d'assumer le statut de favori qu'il abandonne à Hamilton: « Ce soir nous profitons du moment, mais demain nous sommes de retour au travail. Je n'ai pas changé d'état d'esprit: pour être champion du monde, il faut d'abord battre les Mercedes. Nous prendrons les choses course après course. » Cela étant, c'est la première fois depuis 2012 que Ferrari place un de ses coureurs en tête du classement mondial. Cela se fête...
Les équipes ne quittent pas le petit royaume de Bahreïn puisque commencent à compter du 18 avril les premiers essais de pneumatiques de la saison. Pendant deux jours les dix équipes sont mises à contribution par Pirelli pour éprouver sur de très longs relais la gamme actuelle d'enveloppes, mais aussi des prototypes destinés à la saison 2018. Antonio Giovinazzi est en piste pour Ferrari, ce qui émoustille quelque peu les tifosi qui le considèrent comme un possible successeur au décevant Kimi Räikkönen.
Tony