Felipe MASSA
 F.MASSA
Williams Mercedes
Lewis HAMILTON
 L.HAMILTON
Mercedes
Valtteri BOTTAS
 V.BOTTAS
Williams Mercedes

916. Großer Preis

VI Abu Dhabi Grand Prix
Nacht
Yas Marina
Sonntag, 23. November 2014
55 Runden x 5.554 km - 305.355 km
(Offset: 115 m)
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F1
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Lewis HAMILTON ist Weltmeister
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Jules Bianchi sort du coma artificiel

Le 19 novembre 2014 la famille Bianchi apprend à la presse que Jules est sorti du coma artificiel et a été rapatrié en France. Il est désormais hospitalisé au C.H.U. de Nice. On annonce aussi qu'il respire sans assistance, que ses signes vitaux sont stables, mais qu'il est toujours inconscient. Le chemin est donc encore très long avant une rémission du malheureux pilote français. Selon quelques spécialistes, il est probable qu'il souffrira de graves séquelles. Mais cette lueur d'espoir est bien accueillie dans le petit monde des passionnés de sport automobile.

 

La finale Hamilton - Rosberg

La saison 2014 de Formule 1 arrive à son terme avec cette dernière épreuve à Abou Dhabi. Le duel que se livrent les deux pilotes Mercedes Lewis Hamilton et Nico Rosberg depuis Melbourne va enfin trouver son épilogue. Hamilton aborde cette dernière manche avec confiance puisqu'il possède 17 points d'avance sur son rival. En considérant l'incroyable supériorité de sa voiture et sa forme actuelle, il semble tout proche de sa seconde couronne mondiale. Cependant la très contestée règle des points doublés pourrait tout bouleverser. La victoire ne vaudra ainsi pas 25 points, mais 50, la deuxième place non pas 18 mais 36, et ainsi de suite... Par conséquent, en cas de victoire de Rosberg, Hamilton doit absolument terminer deuxième pour être sacré. Pire, si l'Anglais ne devait pas terminer dans les points, une simple cinquième place suffirait à son équipier pour lui chiper le titre.

La grande majorité des journalistes et des passionnés estime en tout cas Hamilton mérite de devenir champion. Il a en effet remporté dix courses cette saison-là, contre seulement cinq pour Rosberg, lequel a été largement dominé lors de la seconde partie de l'année. On peut s'attendre à une lutte très âpre entre les deux coéquipiers dont l'amitié, tant célébrée autrefois, ne semble pas avoir survécu aux tensions apparues au cours de cette longue campagne.

 

Au moins cet ultime combat sera loyal. Toto Wolff et Niki Lauda ont en effet assuré qu'ils laisseront Nico Rosberg et Lewis Hamilton libres de se battre. Mais ils espèrent aussi que des problèmes de fiabilité ne viendront pas troubler cette bataille...

 

Présentation de l'épreuve

Cette course d'Abou Dhabi ne présente pas d'autres enjeux importants. Daniel Ricciardo est assuré de la troisième place du championnat des conducteurs. Chez les constructeurs, les positions sont figées. Mercedes a gagné le championnat et précède Red Bull-Renault. Williams est presque sûr de retrouver la troisième place devant Ferrari, McLaren, Force India et Toro Rosso.

 

Caterham a réussi son pari et est bien présente à Abou Dhabi grâce à de généreux donateurs qui ont apporté les trois millions d'euros nécessaires au déplacement. Parmi ces belles âmes se trouve Bernie Ecclestone qui a payé les frais de transport de l'équipe anglo-malaise. Celle-ci a confirmé l'engagement de Kamui Kobayashi mais ne peut plus compter sur Marcus Ericsson qui a rompu son contrat. Rubens Barrichello est un temps pressenti pour le remplacer, tout comme Max Chilton ou Roberto Merhi, mais c'est finalement le Britannique Will Stevens, 23 ans, honnête pilote de Formule Renault 3.5 qui est choisi, moyennant finance bien entendu. Mais l'objectif principal de Caterham est de trouver des repreneurs. Son administrateur Finbarr O'Connell doit rencontrer trois investisseurs potentiels à Abou Dhabi.

 

En revanche l'aventure est bien terminée pour Marussia. Malgré sa cessation d'activité prononcée deux semaines plus tôt, l'équipe a envoyé à Abou Dhabi tout l'équipement nécessaire pour participer à la course. Mais ses caisses sont désespérément vides et dès le jeudi soir cette ultime tentative est vouée à l'échec.

 

Cette dernière manche marque la fin de deux collaborations vieilles de 19 ans. Tout d'abord celle liant McLaren et Mercedes, l'équipe de Ron Dennis s'alliant avec Honda à compter de 2015. Ensuite Renault rompt avec l'équipe d'Enstone, qui avant de se nommer Lotus fut connue sous le nom de Benetton puis comme équipe d'usine de la firme française entre 2002 et 2011.

 

Transferts: Vettel confirmé chez Ferrari, rififi chez Sauber

Sur le front des transferts, Ferrari confirme enfin que Sebastian Vettel rejoindra la Scuderia en 2015. Il fera équipe avec Kimi Räikkönen, conservé malgré une saison catastrophique. Fernando Alonso quitte donc les Rouges. En cinq saisons passées avec cette équipe, il n'a pas réussi à décrocher un seul titre de champion du monde. Un terrible gâchis. Il déclare ne pas avoir été convaincu par les projets de restructuration annoncés par Marco Mattiaci : « En regardant l'avenir, les perspectives, la direction que les choses prennent, je ne suis probablement pas si convaincu et j'ai exprimé ce désir au président Montezemolo et à Ferrari, et ils ont compris. » De toute façon, Mattiaci lui-même quittera la Scuderia au soir de ce dernier Grand Prix. Sergio Marchionne a choisi de le remplacer par Maurizio Arrivabene, n°2 du service de communication de Philip Morris, et donc lié à Ferrari via Marlboro.

 

Alonso devrait sans aucun doute s'engager avec McLaren. Reste à savoir qui de Jenson Button et de Kevin Magnussen sera son équipier. Il semblerait que le jeune Danois soit préféré par Ron Dennis et par Honda car ses prétentions financières sont modestes. Ce Grand Prix pourrait donc être le dernier pour Button, ancien champion du monde présent en Formule 1 depuis quatorze ans.

 

Romain Grosjean a annoncé qu'il resterait chez Lotus l'année suivante. Le Franco-Suisse n'avait pas d'autre alternative malgré une saison 2014 calamiteuse.

 

Un homme est refoulé du paddock de Yas Marina. Il s'agit de Giedo van der Garde qui s'est vu retirer son accréditation par Sauber. Le Hollandais tempête contre l'équipe suisse et affirme qu'il possède un contrat pour piloter avec elle en 2015. C'est aussi ce que prétend Adrien Sutil. Tous deux contestent l'engagement de Felipe Nasr comme deuxième pilote et envisagent de porter leurs récriminations devant la justice.

 

Essais et qualifications

Le vendredi, Hamilton est le plus rapide des deux pilotes Mercedes. Rosberg reprend l'ascendant le samedi matin. Et l'après-midi, l'Allemand montre qu'il n'a pas baissé les bras en réalisant sa onzième pole position de l'année, la quinzième de sa carrière. Il précède Hamilton de trois dixièmes. Comme d'habitude désormais, les Williams occupent la deuxième ligne, Bottas devant Massa. Les Red Bull de Ricciardo et de Vettel se classent en troisième ligne. Suivent Kvyat, Button et les deux Ferrari, Räikkönen précédant pour une fois Alonso. Parmi les éliminés de la Q2 on trouve Magnussen, Vergne et les deux Force India. Suivent les Sauber et les Lotus, et en fin en dernière ligne les Caterham. Kobayashi précède Stevens de six dixièmes.

 

Le samedi soir, on apprend que les Red Bull ont été déclarées non conformes par les commissaires. Leur aileron avant serait en effet trop flexible. Les RB10 sont par conséquent exclues des qualifications et reléguées en dernière ligne. Grosjean se retrouve aussi en queue de peloton car il a reçu une pénalité de... vingt places, pour avoir utilisé son sixième moteur de la saison. Comme évidemment il ne peut reculer de vingt positions sur la grille, il devra en outre effectuer un « Drive-through » durant le Grand Prix.

 

Grâce à cette nouvelle pole, le V6 turbo Mercedes réalise l'exploit, uniquement atteint par Ford-Cosworth en 1969, de décrocher la totalité des positions de pointe dans la même saison.

 

Le Grand Prix

A l'approche du départ, le suspense est à son comble. L'atmosphère est électrique. Lewis Hamilton et Nico Rosberg reçoivent l'appui de leurs pères respectifs, toujours un peu encombrants, Anthony et Keke. On compte du beau monde dans le paddock pour cette finale du championnat. Le prince Harry de Grande-Bretagne est venu soutenir Lewis Hamilton. On aperçoit aussi l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos, toujours féru de vitesse. Celui-ci est bien bavard puisqu'il clame que Fernando Alonso va rejoindre McLaren en 2015. « Le roi a toujours raison » commente l'intéressé avec un sourire.

 

La majorité des coureurs choisit de partir avec des pneus super-tendres. Ricciardo, Vettel, Hülkenberg, Pérez, Magnussen et Vergne s'élancent en pneus tendres. Les Red Bull-Renault démarrent depuis les stands.

 

Départ : Rosberg part mal au contraire de Hamilton qui, bien que placé du côté sale de la piste, réalise un départ canon. Il vire en tête au premier virage devant Rosberg, Massa et Button. Bottas s'est loupé et se retrouve dans le paquet.

 

1er tour : Il y a quelques frictions durant les premiers mètres. Magnussen est notamment poussé hors limites par Hülkenberg avant de se frotter à Sutil.

Hamilton mène devant Rosberg, Massa, Button, Räikkönen, Alonso, Kvyat, Bottas, Hülkenberg et Pérez.

 

2e : Rosberg a reçu un coup au moral avec cet envol raté. Il a une seconde et demie de retard sur son équipier.

 

3e : L'usage du DRS est autorisé. Räikkönen, Alonso, Kvyat et Bottas sont roues dans roues.

 

5e : Alonso puis Kvyat doublent Räikkönen. En fin de tour l'Espagnol entre aux stands pour mettre des pneus tendres. Il est imité par Sutil.

 

6e : Hamilton mène devant Rosberg (1.6s.), Massa (5.3s.), Button (11.3s.) et Kvyat (13.4s.). Bottas double Räikkönen au virage n°8. En fin de boucle Button, Kvyat et Räikkönen vont chausser des pneus tendres.

 

7e : Reparti en queue de peloton, Alonso est gêné par Stevens et s'en plaint rudement à la radio.

 

8e : Hamilton est premier devant Rosberg (2.3s.), Massa (6.3s.), Bottas (17.2s.), Hülkenberg (23.7s.), Pérez (27.3s.), Vergne (30.8s.) et Ricciardo (34s.). Au championnat du monde pour l'instant, Hamilton est sacré avec 384 points contre 353 à Rosberg.

 

10e : Hamilton compte deux secondes et demie d'avance sur son équipier lorsqu'il entre aux stands. Hülkenberg reçoit cinq secondes de pénalité pour avoir poussé Magnussen hors des limites de la piste.

 

11e : Hamilton chausse des pneus tendres en 2.7s. Bottas change aussi de gommes dans la foulée.

 

12e : Après un tour passé en tête, Rosberg rejoint le stand Mercedes. Il chausse des Pirelli tendres (2.6s.) et repart trois secondes derrière Hamilton. Massa est le nouveau leader. Vergne et Ricciardo se battent dans la portion sinueuse. Le Français conserve l'avantage non sans changer dangereusement de trajectoire.

 

13e : Massa change ses pneus et laisse le commandement à Hamilton. Il repart troisième. Ricciardo prend la sixième place à Vergne au virage n°11. Bottas prend le neuvième rang à Vettel.

 

14e : Rosberg est maintenant plus rapide que Hamilton. Bottas double Magnussen.

 

15e : Hamilton est premier devant Rosberg (2.8s.), Massa (8s.), Hülkenberg (13.8s.) et Ricciardo (18.8s.). Arrêt aux stands pour Pérez. Kvyat s'arrête dans une échappatoire, en panne de moteur.

 

16e : Hülkenberg est au stand Force India pour changer ses pneus et purger sa pénalité de cinq secondes.

 

17e : Hamilton mène devant Rosberg (2.3s.), Massa (8.2s.), Ricciardo (22.4s.), Bottas (25.4s.), Magnussen (30.5s.), Vettel (31.3s.), Button (32.2s.), Alonso (32.7s.), Räikkönen (38.3s.) et Pérez (43.5s.).

 

20e : Hamilton a environ deux secondes et demie d'avance sur Rosberg. Magnussen, Vettel, Button et Alonso sont en bagarre pour la sixième place.

 

22e : Bottas menace Ricciardo dont les pneus sont usés. Magnussen et Vettel sont aux stands. Le premier met des Pirelli super-tendres, le seconde un jeu de tendres.

 

24e : Il fait désormais nuit sur Abou Dhabi. Rosberg commet une petite faute et passe par un dégagement. Bottas prend la quatrième place à Ricciardo.

 

25e : Rosberg est soudainement lent à cause d'une avarie dans son système de récupération d'énergie qui affecte son moteur et ses freins. En un tour il perd dix secondes par rapport à Hamilton.

 

26e : Mercedes tente de résoudre à distance le problème qui touche la monoplace de Rosberg. Mais l'Allemand sait qu'il est en train de perdre le titre mondial. Massa le rattrape facilement.

 

27e : Massa dépasse sans difficulté Rosberg qui semble au bord de l'abandon.

 

28e : Treize secondes séparent Hamilton et Massa. Ricciardo et Alonso s'arrêtent pour changer de pneus. Ricciardo repart entre les Force India. Le moteur de Maldonado prend feu : le Vénézuélien doit s'arrêter rapidement dans le gazon.

 

29e : Button change de pneus. Il repart juste devant Alonso qui le déborde par l'extérieur dans la ligne droite à mi-parcours. Cependant Button garde sa trajectoire et reste devant. Mais peu après il loupe son freinage au virage n°17 et Alonso le double. L'incendie est maîtrisé sur la Lotus de Maldonado.

 

30e: Cela semble aller un peu mieux pour Rosberg. Mais il compte maintenant dix-huit secondes de retard sur son équipier. Magnussen effectue son deuxième changement de pneus et troque les super-tendres au profit des tendres.

 

31e : Jusqu'alors huitième, Vergne passe par les stands. En fin de tour Hamilton s'arrête à son garage plus tôt que prévu : il est en effet victime d'une crevaison lente !

 

32e : Hamilton met un train de pneus tendres (2.7s.) et repart des stands derrière Rosberg. Celui-ci n'a pas retrouvé la puissance nécessaire pour lui résister et le laisse passer. Le titre mondial va échouer à Hamilton. Mais en attendant c'est Massa qui occupe désormais le premier rang.

 

33e : Massa a quinze secondes d'avance sur Hamilton. Bottas prend la troisième place à Rosberg.

 

35e : Rosberg entre à son stand pour changer de pneus. Il va devoir repartir sans assistance électronique. L'arrêt se passe mal à cause d'une roue avant droite récalcitrante. Le pauvre Allemand repart en septième position derrière Hülkenberg.

 

36e : Pour le moment Massa est plus rapide que Hamilton. Changement de pneus pour Bottas qui reprend la piste en quatrième position. Il cède le troisième rang à Ricciardo. Rosberg n'a pas un mauvais rythme mais est désormais sous la menace de Vettel.

 

38e : Tandis que Hülkenberg s'arrête à son stand pour mettre des pneus super-tendres, Vettel double Rosberg. Au classement du championnat, pour l'heure Hamilton compterait 370 points et Rosberg 329.

 

40e : Massa mène devant Hamilton (14.7s.), Ricciardo (39.3s.), Bottas (39.8s.), Pérez (54.3s.) et Vettel (55.2s.). Rosberg rencontre un souci d'accélérateur électronique. Il s'arrête dans une échappatoire puis redémarre lorsqu'inexplicablement l'accélérateur retrouve son énergie. Mais entretemps Button a doublé la Mercedes.

 

41e : Vettel menace Pérez pour la cinquième place.

 

42e : Pérez entre aux stands et chausse comme son équipier des pneus super-tendres.

 

43e : Hamilton est revenu à onze secondes de Massa. Le Brésilien entre aux stands en fin de boucle. Hülkenberg prend la huitième place à Alonso.

 

44e : Massa met des pneus super-tendres pour pouvoir rattraper Hamilton dans les derniers tours. Il repart en deuxième position, à onze secondes de Hamilton. Kobayashi renonce à cause de vibrations altérant sa tenue de route.

 

45e : Hülkenberg double Rosberg qui doit composer avec toutes les pannes électroniques affectant sa machine.

 

46e : Hamilton mène devant Massa (9.7s.), Ricciardo (25.1s.), Bottas (27.1s.), Vettel (48.7s.), Button (53.1s.), Hülkenberg (1m. 03s.), Rosberg (1m. 05s.), Alonso (1m. 07s.), Pérez (1m. 08s.), Räikkönen (1m. 12s.) et Magnussen (1m. 18s.).

 

47e : Massa remonte sur Hamilton : le voici revenu à huit secondes. Vettel passe par le stand Red Bull pour prendre des pneus super-tendres. Il repart en dixième position. Pérez double Alonso.

 

48e : Changement de pneus pour Ricciardo qui ne perd qu'une place au profit de Bottas.

 

49e : Six secondes séparent Hamilton et Massa. Le Brésilien aimerait remporter sa première victoire depuis six ans. Vettel se débarrasse d'Alonso.

 

50e : Ricciardo réalise le meilleur tour de la course : 1'44''496'''. Vettel dépasse Rosberg.

 

51e : Un nouveau souci électronique fait ralentir Rosberg. L'Allemand perd cinq places avant de pouvoir remettre les gaz. Mais il n'est plus que treizième.

 

52e : Massa est à trois secondes et demie de Hamilton. Ce dernier prend un tour à son équiper qui se traîne lamentablement...

 

54e : Hamilton n'a plus rien à craindre de Massa dont le train de pneus commence à s'effilocher. Paddy Lowe demande à Rosberg de ramener la voiture au garage. Mais Nico refuse afin de pas ajouter un abandon à sa défaite.

 

55ème et dernier tour : Lewis Hamilton remporte sa onzième victoire de la saison et devient ainsi champion du monde pour la seconde fois de sa carrière. Massa et Bottas obtiennent un excellent double podium pour Williams. Parti des stands, Ricciardo finit au quatrième rang. Button conclut peut-être sa carrière avec la cinquième place. Viennent ensuite les deux Force India de Hülkenberg et de Pérez. Vettel est huitième pour sa dernière course avec Red Bull. Les Ferrari d'Alonso et de Räikkönen prennent les derniers points. Magnussen, Vergne, Grosjean, Rosberg, Gutiérrez, Sutil et Stevens rallient aussi l'arrivée.

 

Une fois la ligne d'arrivée franchie, Hamilton reçoit par radio les félicitations du prince Harry en personne. Il effectue des « donuts » pour célébrer son triomphe et s'empare d'un drapeau britannique pour couvrir son tour d'honneur. Button parade aussi devant les tribunes, ce qui accrédite l'idée qu'il vient de disputer son dernier Grand Prix.

 

Après la course: le sacre de Lewis Hamilton

Peu après l'arrivée Rosberg, très désappointé, félicite un Hamilton tout à sa joie. L'Anglais est congratulé par Toto Wolff, par Niki Lauda, par son père Anthony, son frère Nicolas et sa compagne Nicole Scherzinger. Entouré de Felipe Massa et Valtteri Bottas, il fête sa victoire au champagne avant de répondre aux questions de Martin Brundle.

 

Ce deuxième titre mondial de Lewis Hamilton est celui de la maturité. Fin 2012, il avait accepté de couper le « cordon ombilical » le reliant à McLaren pour tenter l'aventure Mercedes, une équipe qui était alors en plein désarroi. Pour endosser cette responsabilité, il a beaucoup travaillé sur lui-même, acceptant de mettre quelque peu à l'écart son « clan » qui le suivait sur chaque course... et le dissipait. Deux ans plus tard, Mercedes a parfaitement préparé le changement de réglementation technique et a offert à ses pilotes une arme redoutable, cette F1 W05, une des voitures les plus efficaces de l'histoire de la Formule 1. Malgré quelques errements, Hamilton n'a dans l'ensemble pas flanché et relevé le gant face à un Nico Rosberg très ambitieux, mais aussi sans doute trop tendre.

 

Rosberg est mortifié par les problèmes techniques qui l'ont accablé durant la course. Certes, sans eux, il n'aurait sans doute pas pour autant réussi à dérober le titre à Hamilton. Son départ manqué avait scellé sa défaite. Mais il est désolant que le duel n'ait pu se poursuivre jusqu'au drapeau à damiers. La faute en revient en partie aux nouvelles normes techniques, encore imparfaitement maîtrisées par les écuries. Lorsque l'électronique fait des siennes, tous les systèmes de récupération d'énergie se dérèglent, et la voiture ne fonctionne plus sans que le pilote ou les ingénieurs y puissent grand-chose.

 

Mercedes GP avait promis une dernière course parfaite sur le plan de la fiabilité. Il n'en a rien été. Toutefois Hamilton apporte une seizième victoire cette année, ce qui est un nouveau record battue par la firme allemande.

 

La tension retombe peu à peu chez les Gris quelques heures après la course. Nico Rosberg félicite une nouvelle fois son équipier et admet même que celui-ci a été un peu plus fort que lui cette saison. Quant à Lewis Hamilton, il rend hommage au talent de l'Allemand qui lui a donné du fil à retordre.

 

Perspectives

Ferrari n'a pas remporté de Grand Prix cette année pour la première fois depuis 1993. Cette série de vingt saisons consécutives victorieuses était un record. 2014 est aussi un terrible échec pour Sauber qui n'a pas inscrit le moindre point pour la première fois depuis ses débuts en Formule 1 en 1993. L'équipe suisse est en crise, manque de liquidités, et pourrait ne pas être au départ de la saison 2015. Avec Lotus et Force India, elle tente de persuader Bernie Ecclestone de mieux redistribuer les fameux droits télévisés. Celui-ci sait qu'une renégociation des Accords Concorde est nécessaire, mais pour l'heure, aucune réforme n'est annoncée. Cela sera pourtant bien nécessaire pour éviter que le championnat du monde de Formule 1 ne se résume bientôt à une compétition entre quatre ou cinq très grosses écuries.

Tony