David COULTHARD
 D.COULTHARD
McLaren Mercedes
Mika HAKKINEN
 M.HAKKINEN
McLaren Mercedes
Eddie IRVINE
 E.IRVINE
Ferrari

641. Großer Preis

XV Magyar Nagydij
Sonnig
Hungaroring
Sonntag, 15. August 1999
77 Runden x 3.968 km - 305.536 km
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F1
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Un point sur les transferts

En Hongrie, Jarno Trulli est au centre de l'attention journalistique. Son agent Lucio Cavuto reconnaît que le jeune Italien est en passe de s'engager avec Jordan. Alain Prost espérait le conserver, mais une clause de leur contrat stipulait que Trulli serait libre si son équipe ne figurait pas à mi-saison dans les six premiers du classement des constructeurs. Avec trois maigres points, Prost GP est loin du compte... Flavio Briatore, qui gère les intérêts de Trulli, a négocié un arrangement entre Jordan et Benetton, écurie avec laquelle le natif de Pescara est toujours contractuellement lié (il n'est que « prêté » à Prost). Rocco Benetton a accepté de le libérer pour deux ans, jusqu'en 2001. A cette date, Benetton bénéficiera d'une option pour ramener Trulli au bercail. Olivier Panis quittera lui aussi Prost à l'issue de cette saison 1999, ce qui ne surprend personne. Le Grenoblois s'en remet désormais à Keke Rosberg et Didier Coton, ses nouveaux managers, pour dénicher un volant en 2000. Il lorgne sur un volant chez Sauber ou Arrows.

 

Alain Prost doit donc trouver deux nouveaux pilotes mais il a déjà son idée sur la question. Les pièces du puzzle s'assemblent dans le paddock hongrois. Tout d'abord, il s'entretient longuement avec Jean Alesi et son agent Mario Miyakawa. Prost veut faire de son ancien coéquipier la locomotive de son écurie, dans l'espoir que son nom et son aura inciteront Peugeot à poursuivre son engagement à long terme. L'Avignonnais, en rupture complète avec Sauber, ne se fait guère prier. Pour le deuxième volant, Prost a de prime abord un candidat tout désigné: l'essayeur Stéphane Sarrazin, auteur d'une remarquable « pige » avec Minardi au Brésil, et qui remporte justement ce samedi l'épreuve hongroise de F3000 pour Gauloises Formula, l'équipe satellite de Prost GP. Mais ce même jour, alors que Sarrazin fête sa victoire dans le garage bleu, Prost reçoit la visite de son vieil ami Ron Dennis. Ce dernier lui confie ni lui ni Mercedes ne s'opposent à ce que Nick Heidfeld, actuel leader de la F3000, fasse ses débuts en Formule 1 avec Prost-Peugeot en 2000.

 

Du côté de Benetton, rien ne bougera en 2000. Mais si Giancarlo Fisichella a signé son contrat dès juillet à l'usine d'Enstone, le sort d'Alexander Wurz est resté plus longtemps en suspens. Déçu par les performances de l'Autrichien, Rocco Benetton a noué des contacts avec Pedro Diniz qui réalise lui une belle saison avec Sauber. Un échange Diniz - Wurz a un temps été évoqué entre Benetton et Sauber, mais cette idée a achoppé sur des difficultés contractuelles. Le grand Autrichien à la chaussure rouge pilotera donc toujours pour l'écurie italo-britannique en 2000 et Diniz rempile chez les Helvètes, dans l'attente d'un nouvel équipier.

 

Chez Williams, l'avenir d'Alessandro Zanardi apparaît très incertain. L'Italien ne parvient pas à s'accommoder aux nouvelles Formules 1 et à leurs pneus striés qu'il dénigre ouvertement. Son bilan après dix Grands Prix est accablant: un score nul et vierge, tandis que son équipier Ralf Schumacher a déjà emmagasiné 22 points. Avec un second pilote compétitif, Williams pourrait disputer la troisième place du championnat des constructeurs à Jordan, alors qu'elle devance aujourd'hui avec peine Benetton et Stewart. Frank Williams et Patrick Head songent à se séparer de Zanardi, même si ce dernier possède encore une année de contrat. Son remplaçant naturel serait Juan Pablo Montoya, champion international de F3000 en 1998, et exilé depuis cette année dans le championnat CART. Williams l'a prêté à Chip Ganassi en remplacement de.... Zanardi. Le Colombien réalise cependant des débuts exceptionnels outre-Atlantique et est bien parti pour remporter le titre dès sa première saison. Et comme son contrat court jusqu'à fin 2000, Ganassi n'est pas désireux de le libérer plus tôt que prévu. Ainsi, Williams sera peut-être contrainte de reconduire Zanardi pour l'année prochaine.

 

Présentation de l'épreuve

Le Grand Prix de Hongrie revient de loin: suite l'invasion de la piste par un public incontrôlé au terme de l'édition 1998, les organisateurs ont dû verser une lourde amende de 250 000 dollars à la FIA, sous peine d'exclusion du calendrier. Janos Berenyi, le président du Hungaroring, affiche néanmoins sa satisfaction puisqu'il est parvenu à lever des fonds pour moderniser les infrastructures de ce circuit vieillissant. L'effort mérite d'être salué parce que les pouvoirs publics sont restés en retrait. Le gouvernement de Viktor Orbán s'est contenté de cautionner des prêts privés à longue échéance. Par ailleurs, Frank Tamas, directeur du circuit, confirme que 80 % des spectateurs du GP de Hongrie sont étrangers et dévoile une stratégie de modernisation résolument tournée vers l'international, avec notamment un projet de complexe hôtelier qui serait financé par des fonds autrichiens.

 

Ce Grand Prix s'annonce absolument crucial pour Mika Häkkinen et McLaren-Mercedes qui vivent une véritable série noire depuis quelques courses. On ne récapitulera pas toutes les tuiles qui sont tombées sur la tête du champion en titre depuis le GP de Grande-Bretagne. « J'ai l'impression de vivre un mauvais rêve », soupire-t-il. « Mon unique consolation est de ne pas m'être fait mal à Hockenheim. Avec autant d'occasions gâchées, conserver la couronne devient plus difficile. Il faut se dire que le vent va finir par tourner. » Häkkinen a pu se ressourcer début août sur les plages de Corse et de Sardaigne en compagnie de son épouse Erja, et si son hâle tend déjà à disparaître, sa détermination reste intacte: « McLaren reste une grande écurie et Mercedes un grand motoriste, avec d'énormes moyens. Ma voiture demeure la plus performante. Reste à le prouver sur la piste ».

 

Toutefois, à Budapest, il est encore question de l'explosion de pneu qui a expédié Mika Häkkinen dans le mur à Hockenheim. Cette affaire est prise très au sérieux par McLaren et Bridgestone. Dans un premier temps a été émise l'hypothèse d'une rupture de l'aileron arrière de la MP4/14 qui en s'effondrant aurait déchiqueté le pneumatique. David Coulthard et l'essayeur Nick Heidfeld ont parcouru des centaines de kilomètres en essais privés à Silverstone pour éprouver la solidité de cet élément. Rien de fâcheux ne s'est produit, et Ron Dennis a donc renvoyé la balle chez Bridgestone. En réponse, Hiroshi Yasukawa assure ses partenaires que l'enquête se poursuit au Japon pour déterminer les causes de l'incident. On lit néanmoins çà et là dans la presse que la clef de l'énigme serait bien à chercher chez McLaren qui aurait gonflé ses pneus avec une pression (trop) basse pour améliorer l'adhérence du train arrière de la MP4/14.

 

Häkkinen peut en tout cas compter sur le soutien de ses compatriotes qui comme l'an passé sont présents en masse dans les gradins de l'Hungaroring, au point que ce Grand Prix de Hongrie a des allures de « Grand Prix de Finlande ». La Formule 1 tend en effet à devenir aussi populaire que le rallye dans ce petit pays nordique, dont nombre de ressortissants travaillent ou prennent leurs vacances en Hongrie où le coût de la vie est peu élevé. Voilà pourquoi les drapeaux à croix scandinave peuplent les tribunes, jusqu'à étouffer les étendards ferraristes. Il est vrai que cette année les Allemands et les Italiens sont un peu moins nombreux à avoir fait le déplacement du fait de l'absence de Michael Schumacher. De toute façon, pro-Häkkinen et « Schumistes » de toute origine voisinent en bonne intelligence car la rivalité entre Häkkinen et Schumacher n'a jamais débordé du strict cadre sportif.

 

Désormais confortablement installé aux manettes du championnat des conducteurs, avec huit points d'avance sur Häkkinen, Eddie Irvine semble avoir tout pour être heureux en cet été 1999. Et pourtant, le tempétueux Irlandais n'a pas fini d'évacuer la rancœur qu'il a accumulée depuis trois ans chez Ferrari, aux côtés de Michael Schumacher. Début août, ce protestant se confesse dans les colonnes de l'hebdomadaire catholique italien Famiglia cristiana: « Je sais que je n'ai pas que des amis chez Ferrari, mais cela m'est égal. Jean Todt et Ross Brawn sont plus contents quand c'est Michael qui gagne. Ils l'aiment plus que moi... » Cette fois, Irvine va trop loin. Jean Todt sort exceptionnellement de sa réserve coutumière pour remettre les pendules à l'heure: « Eddie m'a dit que ses paroles avaient été mal interprétées. Je lui ai rappelé qu'il est l'un des pilotes que j'ai choisis et enrôlés chez Ferrari. J'ai payé Eddie Jordan en 1995 pour pouvoir l'engager. J'ai attendu le temps qu'il fallait pour que son talent soit reconnu par tout le monde. En trois ans et demi, il a accompli une grande carrière avec nous. Quant à la notion d'amitié, je ne la brade pas. Je ne possède pas plus de deux ou trois amis pour la vie ». Parmi lesquels se trouve Michael Schumacher.

 

Samedi matin, l'agitation gagne le stand Ferrari. Stefano Domenicali bat le rappel des troupes. Des « gorilles » inspectent les lieux. Il n'en faut pas plus pour lancer la rumeur d'une visite inopinée de Michael Schumacher ! En fait, c'est Giovanni Agnelli, le patriarche de Fiat, qui vient inspecter ses troupes. L'Avvocato salue particulièrement Jean Todt et Eddie Irvine. Mais il n'oublie pas le grand absent: « Aucun pilote n'a donné plus à Ferrari que Michael Schumacher ! » lance-t-il, avant de regrimper dans son hélicoptère, direction Saint-Moritz.

 

Et le « Baron Rouge », que devient-il ? Ses proches et Ferrari voilent de mystère sa convalescence, mais celle-ci paraît avancer très vite. Le 6 août, Michael Schumacher rencontre à Genève le Pr. Gérard Saillant, orthopédiste de renommée mondiale et grand ami de Jean Todt. Si le secret médical n'est pas rompu, il semble pourtant que le champion allemand souhaite désormais précipiter son retour. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Ferrari lui a programmé une séance d'essais au Mugello pour le 20 août, soit six semaines après son accident de Silverstone ! L'objectif de Schumacher est simple: prendre le départ du Grand Prix de Belgique le 29 août...

 

La haute stature du Prince Malik Ado Ibrahim ne hante plus le stand Arrows. Officiellement, le milliardaire nigérian s'est vu refuser un visa par les autorités hongroises. Officieusement, il est devenu persona non grata. Après avoir épongé les dettes de l'écurie cet hiver, Malik n'aurait plus versé un cent et sa « stratégie marketing » s'est jusqu'ici révélée fumeuse, comme en témoigne l'échec retentissant du partenariat avec T-Minus, une fantomatique marque de boissons énergétiques. Tom Walkinshaw se demande s'il n'est pas tombé sur une arsouille de première grandeur. En tout cas, la situation financière de la galaxie TWR est délicate. Chacun remarque que l'Arrows A20 ne reçoit plus aucun développement. Walkinshaw aurait vendu la plupart de ses concessions automobiles anglaises et Portman-Arrows, le « junior team » de Formule 3000, a été dissout au bout de trois courses...

 

Sylvester Stallone est de retour dans les paddocks... pour son agrément. La star américaine révèle en effet que son projet de film sur la Formule 1 est au point mort, officiellement faute de scénario convenable, en vérité parce que les producteurs américains ne sont pas convaincus par le projet, vue la faible popularité de ce sport outre-Atlantique, où la Nascar et l'IndyCar règnent sans partage. Stallone envisage toujours de tourner un long-métrage sur le sport automobile, mais avec pour cadre le championnat américain CART.

 

Pour ce circuit demandant un fort appui, les équipes reprennent les configurations aérodynamiques très chargées de Monaco. Benetton réemploie des solutions vieilles d'un an, notamment les déflecteurs entre les roues avant. Comme le week-end sera très chaud, de larges échancrures sont percées dans les pontons remodelés de la Williams tandis que les Prost sont équipées de prises d'air NACA sur le capot moteur. La BAR 001 apparaît avec des pontons inspirés par Ferrari, en plus arrondis, pour accueillir de nouveaux radiateurs d'huile. Elle reçoit en outre un diffuseur arrière inédit. Jordan réutilise à la demande de Hill le mini-aileron placé au-dessus de la prise d'air, peu esthétique mais efficace. Enfin, les Stewart utilisent ici les nouveaux V10 Ford-Cosworth « Série 3 ».

 

Essais et qualifications

Les essais du vendredi se déroulent sous un temps gris et frais, et la pluie s'invite doucettement l'après-midi. Irvine signe le meilleur chrono du jour (1'19''479''') devant Häkkinen qui finit la journée, planté dans les graviers. Le soleil et la chaleur apparaissent samedi matin pour la seconde session libre. Les McLaren sont nettement plus rapides que la concurrence. Häkkinen (1'18''219''') devance Coulthard (1'18''890'''). Un drapeau rouge survient lorsque Alesi, voulant éviter de la Rosa au ralenti, pulvérise sa Sauber contre le rail entre les virages n°1 et 2. Le Français, contusionné, effectue une radio de contrôle au centre médical. Il y retrouve Fisichella qui doit se faire retirer un débris métallique coincé dans un œil !

 

L'après-midi, Häkkinen obtient sans forcer sa neuvième pole position en onze Grands Prix (1'18''156'''). Coulthard place l'autre McLaren-Mercedes au troisième rang, ce qui lui permettra au moins de partir du côté propre de la piste. Irvine (1'18''263''') passe à côté de la première pole de sa carrière pour seulement 1/10e. Il partira deuxième sur la portion sale du bitume. Salo se noie complétement. Incapable de régler sa F399, qui plus est sur un circuit qu'il déteste, l'intérimaire partira 18e, la pire qualification d'une Ferrari depuis des lustres. Les évolutions aérodynamiques apportées par Benetton portent leurs fruits puisque Fisichella décroche une très belle quatrième place, à 4/10e seulement de Häkkinen. Wurz (7e) se montre aussi à son avantage. Frentzen place sa Jordan en cinquième position en dépit d'un équilibre précaire et d'une collision avec Herbert. Toujours très bon en Hongrie, Hill (6e) l'accompagne en troisième ligne.

 

Les Stewart-Ford pâtissent de réchauffement de la piste en fin de séance. Barrichello (8e) précède encore Herbert (10e) qui s'est accroché avec Frentzen. Villeneuve se démène pour amener sa BAR-Supertec en neuvième position. Son collègue Zonta (17e) s'empêtre en revanche dans ses réglages. Les Sauber-Petronas (Alesi 11e, Diniz 12e) souffrent d'un manque de grip. Rapides vendredi, les Prost-Peugeot perdent leur adhérence avec le retour de la chaleur. Trulli (13e) se plaint d'un moteur poussif et Panis (14e) dit avoir été gêné dans un tour rapide. Les Williams-Supertec font face à un grave déficit de grip mécanique. Pour une fois, Zanardi (15e) fait mieux que R. Schumacher (16e). Le châssis Minardi (Badoer 19e, Gené 22e) travaille mal avec les forts appuis réclamés par le Hungaroring. Enfin, les Arrows (de la Rosa 20, Takagi 21e) sont toujours aussi lentes et fragiles.

 

Le Grand Prix

Dimanche matin, les McLaren dominent encore lors du warm-up, mais cette fois le meilleur chrono revient à Coulthard. Irvine s'échine à balayer son emplacement sur la grille en roulant constamment hors trajectoire sur la ligne droite principale...

 

L'après-midi, une chaleur très estivale enveloppe le Hungaroring. La température au sol frôle les 50°C. La plupart des pilotes optent pour une stratégie à deux arrêts, exceptés Barrichello, Herbert, Salo et Gené qui ne devront stopper qu'une seule fois. D'autre part, la majorité du peloton part avec les pneus Bridgestone les plus durs, mais les Jordan et les Benetton, bien placées sur la grille, ont pris le composé tendre.

 

Départ: Häkkinen arrache parfaitement sa McLaren et conserve la première place devant Irvine. Bien placé du côté propre, Coulthard fait pourtant patiner ses roues arrière et est dépassé par Fisichella et Frentzen.

 

1er tour: Häkkinen creuse un écart net sur Irvine, repoussé à une seconde et demie. Suivent Fisichella, Frentzen, Coulthard, Hill, Barrichello, Wurz, Diniz et Alesi. Salo est seulement 20e.

 

2e: Häkkinen tourne une demi-seconde au tour plus vite que Irvine, déjà repoussé à deux secondes.

 

3e: Häkkinen imprime un rythme d'enfer et compte deux secondes et demie d'avance sur Irvine. Les pneus de l'Irlandais s'effritent déjà. Fisichella roule à cinq secondes. Coulthard tente de menacer Frentzen.

 

5e: Häkkinen est premier devant Irvine (5s.), Fisichella (8.5s.), Frentzen (10.9s.), Coulthard (11.5s.), Hill (14s.), Barrichello (16s.), Wurz (17s.), Diniz (19s.), Alesi (20s.), Trulli (21s.) et Herbert (22.5s.).

 

7e: Häkkinen caracole en tête avec plus de cinq secondes de marge sur Irvine. Coulthard reste dans le sillage de Frentzen mais n'a aucune occasion de porter une attaque.

 

9e: Häkkinen précède Irvine (6s.), Fisichella (13s.), Frentzen (17.2s.), Coulthard (17.8s.), Hill (21.4s.), Barrichello (23s.) et Wurz (26s.). Salo est toujours 20e et roule derrière de la Rosa qu'il ne peut pas doubler.

 

10e: En proie à une défaillance de son différentiel électronique, Zanardi sort dans les graviers dans le grand gauche au sommet de la colline. Le Transalpin regagne ensuite son stand pour abandonner.

 

12e: Häkkinen tourne en 1'20''992''' et possède sept secondes d'avantage sur Irvine. Fisichella évolue à plus de quinze secondes.

 

13e: Häkkinen devance Irvine (7.8s.), Fisichella (17s.), Frentzen (21.5s.), Coulthard (22.3s.), Hill (26.2s.), Barrichello (28.5s.), Wurz (31s.), Diniz (34s.) et Alesi (35s.).

 

15e: Häkkinen relègue Irvine à neuf secondes. Fisichella est isolé au troisième rang. Coulthard se morfond derrière Frentzen.

 

17e: Häkkinen rejoint Takagi, le premier attardé. L'intervalle avec Irvine n'augmente plus.

 

19e: Häkkinen précède Irvine (8.5s.), Fisichella (22s.), Frentzen (26.5s.), Coulthard (27.5s.), Hill (32s.), Barrichello (34s.) et Wurz (36s.).

 

20e: Häkkinen perd un peu de temps derrière Gené. Sauber demande à Diniz de s'écarter devant Alesi, mais le Brésilien part en tête-à-queue en entrant dans l'avant-dernier virage. Il cale son moteur et abandonne sa Sauber dans l'échappatoire.

 

21e: Irvine perd beaucoup de temps en effaçant Takagi et concède maintenant plus de onze secondes à Häkkinen.

 

23e: L'écart entre Häkkinen et Irvine atteint douze secondes. Parti en pneus tendres devenus presque lisses, Fisichella revient peu à peu sur l'Irlandais. Villeneuve ouvre le bal des ravitaillements.

 

25e: Häkkinen prend un tour au pauvre Salo, toujours bloqué derrière de la Rosa. Frentzen est parvenu à semer Coulthard.

 

26e: Häkkinen mène devant Irvine (13s.), Fisichella (18s.), Frentzen (25s.), Coulthard (27s.), Hill (35s.), Barrichello (37s.), Wurz (40s.),Alesi (42s.) et Trulli (45s.). Ravitaillement de Takagi.

 

28e: Fisichella stoppe chez Benetton pour ravitailler (8.8s.) et repart en neuvième position. R. Schumacher et de la Rosa opèrent aussi un premier pit-stop. Takagi se gare avant le second virage, victime d'un bris de demi-arbre.

 

29e: Irvine arrive aux stands pour son premier pit-stop (8.3s.), puis repart devant Barrichello. Hill et Wurz passent aussi par les stands, de même que Trulli, Zonta et Badoer.

 

30e: Häkkinen poursuit sa route tout en rencontrant des attardés. Frentzen fait escale chez Jordan pour un premier ravitaillement très court (6.4s.). L'Allemand repart derrière Fisichella.

 

31e: Häkkinen arrive chez McLaren pour son premier arrêt (7.4s.) et reste leader, quelques secondes devant Coulthard.

 

32e: Alesi rejoint le stand Sauber au bord de la panne sèche. Le Français fait tout de même une bonne affaire car il repart devant Wurz qui est passé par le gazon dans la dernière courbe.

 

33e: Coulthard stoppe à son tour afin de ravitailler (7.3s.), puis repart un souffle devant Fisichella et Frentzen. Il gagne ainsi deux places. Barrichello, qui a opté pour un seul arrêt, se retrouve troisième. Premier pit-stop de Gené. Zonta doit s'arrêter une seconde fois car sa pompe à essence n'avait pas fonctionné précédemment.

 

35e: Häkkinen est en tête devant Irvine (20s.), Barrichello (25s.), Coulthard (28s.), Fisichella (30s.), Frentzen (31s.), Hill (37s.), Alesi (41s.), Wurz (46s.), Herbert (47s.) et Panis (48s.)

 

36e: Häkkinen rencontre les retardataires Villeneuve et Salo et laisse quelques dixièmes dans ces dépassements.

 

38e: Häkkinen possède dix-neuf secondes d'avance sur Irvine. Bien plus loin, Frentzen est aux trousses de Fisichella pour la cinquième place. Herbert et Panis effectuent leur unique ravitaillement, et le Français repart devant l'Anglais.

 

40e: Coulthard tourne en 1'20''923''' et se rapproche d'Irvine. Barrichello fait halte chez Stewart pour remettre de l'essence et des pneus afin d'aller au bout (11s.). Le Brésilien glisse du troisième au huitième rang.

 

41e: Häkkinen précède Irvine (19s.), Coulthard (22s.), Fisichella (28s.), Frentzen (29s.), Hill (32s.), Alesi (45s.), Barrichello (49s.), Wurz (55s.), Trulli (1m. 05s.), Salo (-1t.) et R. Schumacher (-1t.).

 

42e: Irvine rencontre les attardés Herbert et Panis, ce qui permet à Coulthard de lui reprendre encore une seconde. Hill a rejoint Fisichella et Frentzen.

 

44e: Häkkinen améliore le meilleur chrono (1'20''710'''). Irvine bloque une roue en dépassant Gené. Coulthard revient à moins d'une seconde du pilote Ferrari. Salo se plie à son unique arrêt-ravitaillement et retombe en 15e position.

 

45e: Irvine est toujours mécontent de ses gommes. Il concède maintenant vingt-trois secondes à Häkkinen et doit contenir Coulthard collé dans ses échappements. L'Ecossais ne peut cependant pas attaquer en raison des turbulences.

 

47e: Häkkinen devance Irvine (27s.), Coulthard (27.5s.), Fisichella (37s.), Frentzen (37.5s.), Hill (38.5s.), Alesi (49s.), Barrichello (55s.), Wurz (1m. 01s.), Trulli (1m. 16s.), R. Schumacher (-1t.) et Villeneuve (-1t.)

 

48e: Hill apparaît chez Jordan pour son second pit-stop (8.1s.) et ressort devant Wurz.

 

50e: Coulthard pourchasse toujours Irvine. La décision se fera lors du deuxième ravitaillement. Frentzen effectue son second pit-stop (8s.) et repart devant Barrichello et Hill. Deuxième arrêt aussi pour Trulli et Villeneuve.

 

51e: Häkkinen compte trente secondes de marge sur Irvine et Coulthard. Hill sous-vire en doublant Zonta au sommet de la grande côte et doit traverser les graviers pour retrouver le circuit. Wurz et Badoer passent aux stands pour la seconde fois.

 

52e: Fisichella arrive chez Benetton pour un deuxième pit-stop. Hélas, il ne parvient pas à relancer son moteur suite à une chute de pression d'essence. L'Italien doit abandonner. R. Schumacher subit son deuxième arrêt-ravitaillement, de même que de la Rosa.

 

53e: Häkkinen est premier devant Irvine (32s.), Coulthard (33s.), Alesi (50s.), Frentzen (1m. 05s.), Barrichello (1m. 10s.), Hill (1m. 15s.), Wurz (-1t.), Trulli (-1t.) et R. Schumacher (-1t.).

 

54e: Alesi rejoint les stands en roue libre: comme tout à l'heure, son réservoir est vide ! Il commet ainsi un excès de vitesse... Ses mécaniciens lui remettent du carburant et des pneus neufs, mais il lui faut quinze bonnes secondes pour relancer son moteur. L'Avignonnais repart néanmoins septième.

 

55e: Häkkinen passe chez McLaren pour son dernier ravitaillement qui se déroule sans problème (7.4s.). Le Finlandais reste premier.

 

57e: Irvine et Coulthard évoluent toujours roues dans roues, à désormais dix secondes de Häkkinen.

 

58e: Irvine et Coulthard pénètrent tous deux dans la voie des stands pour leur second pit-stop. Les mécaniciens de McLaren sont plus prompts que ceux de Ferrari (6.3s. contre 6.8s.), mais la différence est trop faible pour inverser les positions: Irvine reste devant Coulthard !

 

60e: Häkkinen est premier devant Irvine (33.3s.), Coulthard (33.8s.), Frentzen (43s.), Barrichello (48.6s.), Hill (49.6s.), Alesi (1m. 04s.), Wurz (1m. 08s.), Trulli (-1t.), R. Schumacher (-1t.), Panis (-1t.) et Villeneuve (-1t.). Troisième pit-stop de Zonta.

 

62e: Coulthard maintient une forte pression sur Irvine. Villeneuve se retire une fois de plus suite à une panne d'embrayage. Piètre consolation: jamais le Québécois n'avait parcouru autant de kilomètres en course cette saison !

 

63e: Irvine se débat encore un mauvais train de pneus. Il sous-vire en entrant dans virage n°5 et glisse vers la pelouse. Il revient assez rapidement en piste, mais entretemps Coulthard s'est emparé de la deuxième place.

 

65e: Häkkinen jouit de trente secondes de marge sur Coulthard. Irvine concède maintenant quatre secondes à l'Écossais.

 

67e: Häkkinen mène devant Coulthard (25s.), Irvine (30s.), Frentzen (39s.), Barrichello (48s.), Hill (49.5s.), Alesi (1m.), Wurz (1m. 05s.), Trulli (-1t.) et R. Schumacher (-1t.).

 

68e: Alesi encaisse une pénalité de dix secondes suite à son excès de vitesse dans les stands.

 

69e: Häkkinen a adopté un rythme de sénateur. Coulthard tourne deux secondes au tour plus vite que son équipier et réalise le meilleur tour de la course (1'20''699'''). Alesi subit son « stop-and-go » et redémarre derrière Trulli.

 

71e: Vingt secondes séparent les deux pilotes McLaren. Irvine se débat avec une Ferrari instable suite à un souci de différentiel et n'est plus une menace pour Coulthard. Hill reste sur les talons de Barrichello et convoite la cinquième place.

 

73e: Häkkinen prend un deuxième tour à Salo, anonyme 13e. Frentzen est revenu à huit secondes d'Irvine. Alesi déborde Trulli au premier virage.

 

74e: Häkkinen précède Coulthard (16s.), Irvine (30s.), Frentzen (35s.), Barrichello (46s.), Hill (50s.), Wurz (59s.), Alesi (-1t.), Trulli (-1t.), R. Schumacher (-1t.), Panis (-1t.) et Herbert (-1t.).

 

76e: Coulthard finit l'épreuve à dix secondes de son équipier. Alesi boit le calice jusqu'à la lie: il s'immobilise, de nouveau à court d'essence. Un sérieux souci d'alimentation frappait sa Sauber.

 

77e et dernier tour: Mika Häkkinen remporte sa quatrième victoire en 1999 devant Coulthard qui assure le doublé des McLaren-Mercedes. Irvine se contente de la troisième place. Le très régulier Frentzen finit quatrième. Barrichello (5e) retrouve le chemin des points. Hill obtient la sixième place. Trulli, R. Schumacher, Panis, Herbert, Salo, Zonta, Badoer, de la Rosa et Gené viennent ensuite.

 

Après la course: Häkkinen se relance

Mika Häkkinen peut respirer. Grâce à cette victoire propre, nette et sans bavure, il clôt un bien mauvais cycle et se relance dans la course au titre mondial, puisqu'il revient à seulement deux points d'Eddie Irvine (56 pts contre 54). Le « Finlandais volant » a littéralement assommé toute concurrence ce week-end et a démontré à ses quelques détracteurs qu'il était bien capable de supporter l'adversité. Mieux : pour une fois, aucune défaillance n'est à déplorer chez McLaren, que ce soit sur les plans mécanique ou stratégique. « J'ai eu une voiture extraordinaire, tout simplement ! » se contente de lâcher Häkkinen. Même David Coulthard, si l'on excepte un mauvais départ, s'est montré irréprochable ! « Les résultats parlent d'eux-mêmes », assène Ron Dennis. La course de Mika a été un sans-faute et David a ajouté à la stratégie une conduite mémorable, plaçant Irvine sous pression pour le pousser à la faute. » Grâce à cet excellent doublé, McLaren-Mercedes (90 points) comble aussi une grande partie de son retard sur Ferrari (94 pts) au championnat des constructeurs.

 

Le constat diffère évidemment chez les Rouges. Si aux essais, Eddie Irvine fut très proche de Mika Häkkinen et semblait pouvoir enchaîner une troisième victoire de rang, il a très vite perdu pied en course à cause de ses gommes. « Mes pneus ont commencé à se détériorer après deux ou trois tours », commente le leader du championnat. « Un peu à l'avant, beaucoup à l'arrière. La voiture sautait, glissait... J'ai vraiment dû utiliser toute mon énergie pour la garder en piste. » Un écart dans le gazon a fini par lui faire perdre la deuxième place. « Sans cela, David n'aurait sans doute jamais pu me doubler, même s'il était plus rapide que moi. Je n'ai malheureusement rien pu faire : le train arrière s'est dérobé. Après cela, j'ai préféré être prudent. » L'Irlandais révélera un peu plus tard que son différentiel était en fait en train d'agoniser... Si Irvine n'a pas à rougir de sa prestation, il n'en va pas de même de Mika Salo qui fut seulement capable de devancer (et encore, avec peine !) les Arrows et les Minardi. Le Finlandais n'est tout simplement pas parvenu à régler correctement sa machine, ce qui est fort préjudiciable sur un circuit aussi tortueux. Et avec une stratégie à un arrêt unique, et donc un réservoir souvent rempli, Salo n'avait aucune chance de s'extraire des tréfonds du peloton. C'est dans de pareils moments que l'absence de Michael Schumacher se fait cruellement ressentir.

 

De son côté, Heinz-Harald Frentzen s'est classé parmi les quatre premiers pour la huitième fois en onze courses. Grâce à sa belle constance, le pilote rhénan occupe la troisième place du championnat, à égalité avec David Coulthard (36 points). Avec vingt longueurs de retard sur Eddie Irvine, il n'est a priori pas en lice pour le titre mondial, mais s'il reste très régulier et que sa Jordan-Mugen-Honda monte en puissance, il pourrait demeurer un sérieux outsider jusqu'en toute fin de saison. Prudent, Frentzen refuse de tirer des plans sur la comète. Il est déjà fort heureux de réaliser jusqu'ici la meilleure saison de sa carrière, qui est aussi la plus brillante de l'écurie Jordan après près de dix ans d'existence.

 

Enfin, ce dimanche soir, Jean Alesi se déchaîne contre l'écurie Sauber. L'Avignonnais n'en revient pas d'être tombé trois fois en panne sèche cet après-midi, trois semaines après avoir été contraint à l'abandon pour la même raison en Autriche. « Je ne comprends pas comment ils font leurs calculs ! Cette fois, le point de non-retour a été atteint ! » explose-t-il. Devant la presse, Alesi confirme qu'il quittera Sauber à la fin de la saison. Il ne veut plus entendre parler des Suisses: « Je suis prêt à courir n'importe où, au Japon, aux USA, ailleurs. Et si je n'ai pas voiture, j'irai faire du vélo sur les pentes du Ventoux ! » Peter Sauber observe ces imprécations avec philosophie. Comme toujours chez Alesi, derrière la colère bouillonnante affleure une énorme déception...

 

Sources :

- Renaud de Labroderie, Le Livre d'Or de la Formule 1999, Solar, 1999

- Formule 1, la saison 1999, Mixing GmbH, 1999

- Sport Auto, septembre 1999

Tony