Michael SCHUMACHER
 M.SCHUMACHER
Ferrari
Mika HAKKINEN
 M.HAKKINEN
McLaren Mercedes
Heinz-Harald FRENTZEN
 H.FRENTZEN
Jordan Mugen Honda

632. Großer Preis

XXVIII Grande Premio do Brasil
Sonnig
Interlagos
Sonntag, 11. April 1999
72 Runden x 4.292 km - 309.024 km
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F1
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La quatrième rainure et ses conséquences

 

L. Badoer blessé - Une pige pour S. Sarrazin

Le 28 mars, Luca Badoer effectue des essais à Fiorano pour le compte de Ferrari, lorsqu'il perd le contrôle de sa F399 à haute vitesse et se fracasse contre les glissières. Le pilote italien peut s'extraire de sa monoplace, mais il est expédié vers la polyclinique de Modène, où les médecins lui diagnostiquent une fracture de la main droite. Badoer en est quitte pour quelques semaines de plâtre, et doit en conséquence déclarer forfait pour le GP du Brésil qu'il devait disputer avec Minardi. Cesare Fiorio, le directeur sportif de la scuderia de Faenza, se met aussitôt en quête d'un remplaçant. Il sonde Jos Verstappen, Mika Salo et Tarso Marques. En vain. Fiorio propose alors à ses patrons, Gabriele Rumi et Giancarlo Minardi, deux Français: Laurent Redon ou Stéphane Sarrazin. Redon aurait été un choix logique puisqu'il fut le réserviste de Minardi en 1998, mais il a depuis migré vers Benetton. Rumi et Minardi préfèrent donc se rabattre sur Sarrazin, 23 ans, l'un des meilleurs espoirs du sport automobile français. Le natif d'Alès pilote actuellement en F3000 pour le « junior team » de Prost GP, tout en assurant le rôle d'essayeur de l'écurie bleue.

 

En raison de ses liens anciens avec Cesare Fiorio, Alain Prost ne fait aucune difficulté à libérer son poulain pour un Grand Prix. Sarrazin s'envole pour le Brésil avant même d'avoir obtenu sa super-licence, précieux sésame dont la délivrance est accélérée par Bernie Ecclestone, toujours soucieux d'aider Minardi. Une fois à São Paulo, le jeune Gardois est chaudement accueilli par son équipe d'un week-end. Sa tâche s'annonce rude car il doit loger son mètre quatre-vingts dans l'habitacle de sa Minardi. « Badoer mesure 10 cm de moins que moi ! Mes mains touchent mes cuisses, je ne parviens pas à contre-braquer correctement. J'ai mal partout ! » soupire le pauvre intérimaire après ses premiers tours de roue. Heureusement, il parviendra peu à prou à adapter sa position au cours du week-end.

 

Présentation de l'épreuve

Cinq semaines séparent les Grands Prix d'Australie et du Brésil, à cause de l'annulation du GP d'Argentine. McLaren met à profit ce long intervalle pour tenter de fiabiliser sa rapide mais fragile MP4/14. Mika Häkkinen et David Coulthard accomplissent de nombreuses simulations de course à Silverstone, sous la supervision de Ron Dennis himself, preuve de la gravité de la situation. « Depuis Melbourne, la fiabilité est devenue un problème qui ne nous laisse pas tranquille », lâche Norbert Haug. Le patron de Mercedes Motorsport laisse toutefois filer dans la presse une information plus positive: le V10 flanqué de l'Étoile consommerait moins que le V10 Ferrari. A kilométrage égal, la différence atteindrait huit litres. En tout cas, une fois au Brésil, le clan anglo-allemand affiche un bel optimisme. Le double abandon de Melbourne n'est plus qu'un lointain souvenir. « Non seulement nous conserverons nos deux titres mondiaux, mais nous nous en assurerons beaucoup plus tôt qu'en 1998 ! » proclame Häkkinen, bizarrement fanfaron. Coulthard est beaucoup plus prudent: « Je ne suis pas certain que nous puissions disputer l'intégralité d'une course sans problème. Lors des essais privés, quelques petits incidents nous ont empoisonnés... »

 

Juste avant de partir pour São Paulo, McLaren s'est mis en frais pour recevoir un hôte de marque: le prince Charles, héritier de la couronne britannique. Ron Dennis, Mika Häkkinen et David Coulthard ont fait découvrir à l'Altesse royale tous les arcanes de l'usine ultra-moderne de Woking, tandis que Martin Brundle lui a présenté la fameuse McLaren biplace. Le prince de Galles, en complet-veston, n'a pas osé se glisser à l'intérieur de l'étrange bolide...

 

Le 20 mars, Michael Schumacher participe à une séance d'essais privés à Jerez et surprend les observateurs présents en boitillant de la jambe gauche. L'Allemand et Ferrari refusent de répondre à toute question à ce sujet. Ce n'est que quelques jours plus tard que l'on apprend que Schumacher s'est foulé la cheville une semaine plus tôt lors d'un entraînement du FC Aubonne, le club suisse de football avec lequel il joue parfois en amateur. Au Brésil, certains commentateurs glosent sur cette activité de footballer qui, selon eux, ne sied guère à un champion de Formule 1. Schumacher, trop occupé à régler sa monoplace, ne prend pas la peine de répondre.

 

Son équipier Eddie Irvine est beaucoup plus disert. Grisé par son succès de Melbourne, l'Irlandais ne cache plus qu'il en a assez d'être astreint au rôle ingrat de porteur d'eau. « C'est important pour Ferrari d'aligner deux pilotes gagnants », déclare-t-il à la presse allemande. « Mais moi, si je suis en tête d'un Grand Prix devant Michael, je dois le laisser passer. Et si je ne respecte pas les ordres, je risque d'être viré ! » Outré par ces propos qui fleurent bon le crime de lèse-Baron rouge, Schumacher sort de son silence pour égratigner le vassal récalcitrant: « L'aimable Eddie a gagné une course qui le récompense de son travail de l'ombre. Mais rien ne change pour autant: je suis toujours le patron ! » On ne fait pas plus méprisant. Jean Todt intervient pour éteindre la polémique et assure que l'entente entre Schumacher et Irvine est complète. Nul ne le croit. Depuis sa victoire australienne, Irvine affiche une totale désinhibition. Ainsi, à São Paulo, lors d'une visite d'une école de samba, il se trémousse sans vergogne avec des jeunes danseuses dénudées devant des photographes amusés. « Le rêve de tout homme, c'est d'en avoir trois ou quatre dans son lit ! » lâche-t-il. Jean Todt fronce les sourcils.

 

Depuis environ deux ans, Rubens Barrichello pouvait tristement constater l'érosion de sa popularité dans son pays. Hissé trop vite et trop tôt au rang d'héritier de « Magic » Senna, Rubinho s'est enlisé chez Jordan, puis chez Stewart. Début 1999, il entamait à 27 ans sa septième saison de Formule 1 sans avoir remporté la moindre victoire, et certains doutaient de son avenir dans cette discipline. Toutefois, sa splendide cinquième place australienne, conquise de haute lutte, au volant d'une Stewart-Ford semble-t-il fort bien née, a rebattu les cartes. Lorsqu'il arrive à Interlagos, l'enfant du pays draine de nouveau un vaste mouvement de sympathie. Les tribunes se soulèvent à chacune de ses apparitions, ce qui le galvanise. « Ma 5e place de Melbourne ne fut qu'une rampe de lancement ! » prévient-il. Barrichello entend lui aussi honorer son public et arbore un casque spécial entièrement chromé réalisé par Sid Mosca, le célèbre graphiste brésilien qui a notamment travaillé pour Emerson Fittipaldi, Nelson Piquet et bien sûr Ayrton Senna. Comme toutes ses autres réalisations, celle-ci est signée « SID » et rejoindra ensuite la collection de Barrichello qui reprendra son casque traditionnel dès Imola.

 

Tom Walkinshaw brille par son absence à Interlagos. L'écurie Arrows est conduite ici par le directeur des opérations Roger Silman et le team manager Rod Benoist, sous l'étroite supervision du prince Malik Ado Ibrahim, le nouvel actionnaire majoritaire. L'étrange milliardaire nigérian paraît avoir désormais la haute main sur Arrows et il se murmure que Walkinshaw serait en voie d'être, sinon évincé, du moins mis en retrait. Ce n'est pas pour cela que les A20 de Tora Takagi et Pedro de la Rosa rouleront plus vite...

 

Les essais privés qui se sont déroulés au mois de mars n'ont pas souri aux trois écuries motorisées par Supertec, Williams, Benetton et BAR, frappées par une série de casses moteur. Les techniciens de ces trois teams critiquent ouvertement le V10 Renault-Mecachrome commercialisé par Flavio Briatore: il serait à la fois trop faible, trop fragile et surtout trop cher ! De toute évidence, Renault aborde une phase de transition qui doit, ce n'est plus un secret, aboutir à un retour officiel en Formule 1 d'ici deux ou trois ans. C'est pourquoi Billancourt entreprend une révolution à Viry-Châtillon, surtout après l'échec retentissant de la Renault Spider. Jean-François Robin, l'ancien lieutenant de Bernard Dudot, et Bruno Mauduit, de longue date responsable du R&D, viennent d'être brutalement débarqués.

 

On l'a dit, McLaren travaille pour fiabiliser la MP4/14. Il s'avère que les défaillances hydrauliques rencontrées en Australie ont été causées par des vibrations excessives que le team anglais s'efforce d'atténuer. En outre, la circulation du flux d'air a été revue afin de réduire la chaleur sous le capot moteur. Ferrari a procédé à de nombreux essais pour éprouver de nouvelles configurations aérodynamiques sur la F399. Au Brésil, on aperçoit un nouveau déflecteur derrière les roues avant, ainsi qu'un profil inédit devant les roues arrière, doté d'un rebord prononcé pour mieux évacuer l'air chaud. Peu de nouveautés sur la Williams FW21, si ce n'est la réduction des déflecteurs situés derrière les roues avant. Le Benetton B199 a perdu 10 kg pour compenser le poids du FTT et bénéficie d'un nouvel aileron avant. La BAR-Supertec reçoit une nouvelle géométrie de suspension et se singularise par une carrosserie percée afin d'améliorer le refroidissement. La Jordan 199 est dotée d'un aileron avant et d'un diffuseur remaniés. L'Arrows possède un aileron avant plus large et des déflecteurs inédits derrière les roues avant, tandis que l'aileron arrière se pare de nouvelles dérives. Sur la Prost-Peugeot apparaît un aileron arrière de forme trapézoïdale. L'arrière de la Minardi M01 est retouché, avec une carrosserie rallongée et des structures déformables remaniées. Enfin, Sauber a tenté de fiabiliser sa boîte de vitesses... sans succès.

 

Les nombreux envols d'ailerons arrière constatés depuis les essais hivernaux font peser des soupçons sur la légalité de ces éléments, dont la flexibilité pourrait dépasser le degré légal. La FIA décide de contrôler leur rigidité. Au Brésil, l'équipe de Jo Bauer dispose ainsi d'une curieuse machine chargée d'éprouver la solidité des supports d'aileron. Les vingt-deux bolides sont soumis à examens systématiques samedi et dimanche qui ne révèlent rien d'anormal.

 

Essais, accident de R. Zonta et qualifications

La séance du vendredi débute par un crachin matinal. Les pilotes partent en pneus intermédiaires et les pirouettes sont nombreuses. La piste s'assèche à partir de la mi-journée et les McLaren-Mercedes se portent aux avant-postes. Häkkinen devance Coulthard et M. Schumacher d'une demi-seconde.

 

La session libre du samedi matin, sous le soleil, est encore dominée par les McLaren. Une demi-heure avant le drapeau à damiers, Ricardo Zonta perd l'arrière de sa BAR dans la très rapide et très bosselée courbe de Ferradura. Faute de graviers, la monoplace ne ralentit guère avant de s'encastrer dans le rail à plus de 200 km/h. Le choc est si violent que tout son côté gauche est détruit, y compris les radiateurs. Zonta s'extrait seul de son épave, mais, visiblement groggy, il est pris en charge par le personnel médical et transporté en ambulance vers l'hôpital pauliste le plus proche. Là, on s'aperçoit que des éléments de suspension ont sectionné des tendons de son pied gauche. Le jeune Brésilien est immédiatement opéré, après quoi il demeure hospitalisé pendant 24 heures en observation. Il doit bien entendu déclarer forfait et ne pourra pas reconduire avant quelques semaines. Après cet accident, Charlie Whiting décide de ne pas relancer la dernière séance libre, ce qui plonge les écuries, qui avaient encore beaucoup de travail de mise au point à effectuer, dans la consternation. Coulthard et Häkkinen ont réalisé les meilleurs temps.

 

L'après-midi, la pluie menace lorsque démarrent qualifications et chacun s'aventure donc très tôt en piste. A nouveau, les McLaren-Mercedes sont intouchables. Häkkinen réalise une nouvelle pole position (1'16''568''') devant Coulthard (1'16''715'''). Les tribunes s'enflamment lorsque Barrichello place sa Stewart-Ford au troisième rang, à 7/10e de la pole. Galvanisé à domicile, le Brésilien démontre toute la compétitivité de son nouveau bolide. Son équipier Herbert se qualifie en dixième position. M. Schumacher (4e) est mécontent de l'assiette de sa Ferrari et concède une seconde à Häkkinen. Irvine (6e) est encore plus en retrait. Les Benetton-Playlife se montrent ici à leur avantage: Fisichella décroche une belle cinquième place et Wurz (9e) n'est pas très loin. Les Jordan-Mugen-Honda (Hill 7e, Frentzen 8e) déçoivent quelque peu, mais occupent la quatrième ligne.

 

Les Williams-Supertec rencontrent ici un déficit d'adhérence. R. Schumacher se classe seulement onzième. Quant au pauvre Zanardi (16e), en proie à de multiples problèmes de transmission, il ne cache pas son désarroi devant ce retour si délicat en F1. Les Prost-Peugeot se montrent solides, et Panis (12e) parvient cette fois à devancer Trulli (13e). Tout va mal en revanche chez Sauber-Petronas: Alesi (14e) et Diniz (15e) font face à une très mauvaise tenue de route. Les Arrows affichent des performances décentes. De la Rosa (17e) perd son meilleur chrono pour ne pas avoir ralenti sous drapeau jaune, mais il devance tout de même Takagi (19e). Chez Minardi, le néophyte Sarrazin (18e) crée la sensation en devançant de sept dixièmes son équipier Gené (20e). Le jeune Français espère se faire remarquer des managers... Enfin, BAR vit un week-end désastreux. Après l'accident de Zonta, Villeneuve, seul en lice, est frappé de diverses avaries, avant de perdre son 16ème chrono car l'échantillon de carburant prélevé sur sa monoplace samedi soir ne correspond pas à celui déposé la veille. Le Québécois est disqualifié. Il s'élancera 21ème et dernier.

 

Samedi soir, Jean Todt déclenche le branle-bas de combat chez Ferrari après ces essais fort décevants. L'objectif est de redonner au bolide de M. Schumacher sa stabilité perdue. Une liaison est établie avec Maranello pour analyser les données télémétriques enregistrées au Brésil et trouver un remède au moyen de simulations de course informatisées. Ross Brawn supervise ce travail jusque tard dans la nuit, sans égard pour la fatigue de ses hommes, ni la sienne propre.

 

Le Grand Prix

Dimanche matin, le warm-up est dominé par les McLaren-Mercedes et Häkkinen réalise une fois de plus le meilleur temps (1'17''709'''). Panis crée la surprise avec une belle quatrième place. Selon lui, Prost a retiré de l'appui et l'AP02 est devenu un « vrai vélo ».

 

L'après-midi, la course se déroule sous une forte chaleur et certains redoutent une forte dégradation des pneus Bridgestone. Néanmoins la plupart des écuries planifient un seul arrêt-ravitaillement, avec quelques exceptions notables comme Stewart-Ford qui compte rappeler Barrichello deux fois. Les tribunes sont bondées comme aux grandes heures d'Emerson Fittipaldi et d'Ayrton Senna, avec 110 000 spectateurs entièrement acquis à la cause de « Rubinho ».

 

Départ: Häkkinen démarre en tête devant Barrichello et M. Schumacher, tandis que Coulthard ne parvient pas à passer ses rapports et reste scotché. Par bonheur, tout le monde parvient à l'éviter.

 

1er tour: Häkkinen mène devant Barrichello, M. Schumacher, Irvine, Fisichella, Frentzen, Wurz, Hill, Panis et Herbert. Coulthard a calé son moteur et est poussé vers les stands.

 

2e: Bien parti, Sarrazin tire tout droit au S de Senna et dégringole en 20e position. Alesi exécute un tête-à-queue dans la portion sinueuse et se relance devant Sarrazin.

 

3e: Häkkinen devance Barrichello d'une seconde et demie, Schumacher de trois secondes. Zanardi commet à son tour une erreur et se retrouve entre Alesi et Sarrazin. Coulthard a pu relancer son moteur et reprend la piste avec trois tours de retard, à la hauteur de son équipier.

 

4e: Häkkinen parcourt le deuxième bout droit lorsque sa boîte se bloque. Le Finlandais ne parvient pas à passer la 6e vitesse. Il doit descendre un à un tous ses rapports pour reprendre sa marche en avant, mais Barrichello, Coulthard (à un tour) et M. Schumacher l'ont déjà contourné. Les gradins explosent: Rubinho est en tête !

 

5e: Barrichello est premier devant M. Schumacher (3.4s.), Häkkinen (5s.), Irvine (6.5s.), Fisichella (8.5s.), Frentzen (10s.) et Wurz (11s.).

 

6e: Barrichello maintient un écart confortable avec M. Schumacher, Coulthard faisant bouchon entre eux. Léger en essence, Alesi effectue une remontée - éclair. Il dépasse Diniz et se retrouve 13e.

 

7e: Takagi exécute à son tour un passage dans la pelouse et perd quelques positions.

 

8e: Barrichello compte trois secondes d'avance sur Schumacher, quatre secondes et demie sur Häkkinen.

 

9e: Alesi dépasse Trulli et se lance à la poursuite de R. Schumacher. Zanardi a pour sa part doublé Takagi, Gené, de la Rosa et Villeneuve.

 

10e: Hill assaille Wurz au premier virage et percute le flanc gauche de la Benetton. L'Autrichien traverse la pelouse et perd de nombreuses positions, tandis que le Britannique regagne son stand avec une suspension avant endommagée. Alesi dépasse R. Schumacher et se retrouve neuvième.

 

11e: Coulthard s'écarte devant M. Schumacher et Häkkinen. Panis reçoit un « stop-and-go » de dix secondes pour avoir anticipé le départ. Zanardi effectue un premier ravitaillement assez long en raison d'un écrou récalcitrant. Hill met pied à terre.

 

12e: Barrichello mène devant M. Schumacher (2.8s.), Häkkinen (3.2s.), Irvine (12s.), Fisichella (17.8s.), Frentzen (20.1s.), Herbert (22s.), Alesi (23s.), R. Schumacher (30s.) et Trulli (34s.). Panis se plie à sa pénalité et dégringole au 18e rang.

 

13e: Häkkinen est désormais dans les échappements de Schumacher. Coulthard évolue dans le sillage de son équipier, mais a trois tours de retard. Herbert résiste farouchement aux assauts d'Alesi, notamment à l'orée des S de Senna. Le jeune Sarrazin réalise une belle course puisqu'il double son équipier Gené.

 

15e: Barrichello compte trois secondes et demie de marge sur M. Schumacher et Häkkinen. Herbert regagne les stands à très petite allure. Victime d'une chute de pression hydraulique, il a perdu l'usage de sa commande de boîte. C'est le deuxième abandon du jour.

 

17e: Häkkinen se montre dans les rétroviseurs de Schumacher au premier freinage. Mais dans les lignes droites, la Ferrari est un peu plus rapide que la McLaren-Mercedes qui a beaucoup d'appuis.

 

18e: Barrichello devance M. Schumacher (3.8s.), Häkkinen (4.3s.), Irvine (16.5s.), Fisichella (23s.), Frentzen (25s.), Alesi (27s.), R. Schumacher (33s.), Trulli (42s.) et Diniz (50s.). Wurz quitte la route à Subida do Lago et retrouve le bitume avec peine, en 15e position.

 

19e: M. Schumacher commet un travers au virage n°8 et y laisse quelques dixièmes. Alesi poursuit son impressionnante remontée et prend la sixième place à Frentzen. Panis taille aussi la route dans le peloton et prend la 14e place à Sarrazin. Il rattrape ensuite Villeneuve et de la Rosa.

 

20e: Häkkinen est dans les roues de Schumacher qui semble à la peine dans les freinages. Trulli opère un ravitaillement.

 

21e: Barrichello perd un peu de temps en doublant l'attardé Takagi. Il devance Schumacher et Häkkinen de trois secondes. Alesi prend l'ascendant sur Fisichella dans le S de Senna. Où s'arrêtera le natif d'Avignon ?

 

22e: Trulli regagne le stand Prost pour abandonner car une panne hydraulique affecte sa sélection de vitesses.

 

23e: Schumacher et Häkkinen prennent difficilement un tour à Gené. Alesi est le plus rapide en piste et remonte maintenant sur Irvine. Coulthard exécute un travers au premier virage après avoir perdu son cinquième rapport. Il rejoint ensuite son stand pour faire vérifier sa boîte.

 

24e: Barrichello précède M. Schumacher (3.1s.), Häkkinen (3.3s.), Irvine (19s.), Alesi (24s.), Fisichella (31s.), Frentzen (33s.) et R. Schumacher (39s.).

 

26e: Alesi passe chez Sauber pour ce qui doit être son premier pit-stop. Hélas, il cale au redémarrage et perd douze secondes dans cette opération. Le malchanceux Coulthard renonce après avoir perdu tous ses rapports de boîte.

 

27e: Barrichello apparaît chez Stewart pour mettre de l'essence et des pneus neufs (8.8s.) et reprend la piste en quatrième position. Panis effectue aussi un ravitaillement et perd cinq secondes au redémarrage à cause d'un moteur cafouillant.

 

28e: M. Schumacher est désormais leader devant Häkkinen (0.8s.), Irvine (24.2s.), Barrichello (28.5s.), Fisichella (39.8s.), Frentzen (40.2s.), R. Schumacher (44s.), Diniz (55s.), de la Rosa (1m. 10s.), Villeneuve (1m. 11s.) et Sarrazin (1m. 12s.). Alesi se gare dans une échappatoire avec une boîte de vitesses bloquée. Ainsi s'achève sa fantastique chevauchée.

 

30e: Schumacher et Häkkinen prennent un tour à Sarrazin qui occupe une belle onzième place. Ils doublent ensuite Villeneuve.

 

31e: L'attardé de la Rosa s'écarte devant Schumacher avant le premier virage, mais ne laisse filer Häkkinen qu'après les S. Barrichello n'est pas aussi rapide qu'attendu en pneus neufs et concède maintenant trente secondes aux leaders.

 

33e: Häkkinen s'empare du meilleur chrono provisoire (1'18''880''). Sarrazin entame le gauche rapide de la remontée vers les stands, lorsque sa Minardi refuse de tourner. Celle-ci se fracasse dans le mur des vieux pneus, puis revient en piste en tournoyant une dizaine de fois sur elle-même, telle une toupie ! Elle finit par s'immobiliser hors trajectoire. Sarrazin sort de son épave avec un vif tournis, mais complétement indemne. La direction de course se contente de déployer les drapeaux jaunes.

 

34e: La Minardi de Sarrazin est rapidement évacuée par les commissaires. Par chance, peu de débris ont été répandus sur la piste. Häkkinen est revenu à moins d'une seconde de Schumacher. Premier arrêt pour Gené.

 

35e: M. Schumacher précède Häkkinen (0.8s.), Irvine (34s.), Barrichello (34.3s.), Fisichella (47.6s.) et Frentzen (48s.). R. Schumacher stoppe chez Williams pour son unique pit-stop (11s.) puis redémarre sous le nez de Diniz.

 

36e: Schumacher a repris quelques dixièmes à Häkkinen. Revenu sur Irvine, Barrichello prend son aspiration dans la longue pleine charge, le déborde par l'intérieur au freinage des S et s'empare ainsi de la troisième place.

 

38e: M. Schumacher apparaît chez Ferrari en fin de tour, fait changer ses gommes et remettre de l'essence (10.3s.). Le pilote allemand redémarre devant Barrichello qui perd ainsi ses espoirs de victoire. Häkkinen est désormais leader.

 

39e: Fisichella fait escale chez Benetton pour son ravitaillement. Ceci fait, le jeune Romain ne parvient pas à enclencher le premier rapport. Ses mécaniciens remplacent alors son volant, en vain: l'embrayage a lâché. Fisichella doit abandonner.

 

40e: Häkkinen tourne en 1'18''457''' et possède trente-deux secondes d'avance sur M. Schumacher, quarante secondes sur Barrichello. Irvine arrive chez Ferrari pour ravitailler (11.6s.) et se relance derrière Frentzen, mais aussi devant Häkkinen, qui a près d'un tour d'avance. Arrêt aussi pour de la Rosa.

 

41e: Häkkinen évolue juste derrière Irvine, une situation périlleuse... Il plonge logiquement dans la pit-lane en fin de parcours.

 

42e: Häkkinen apparaît chez McLaren pour un prompt pit-stop (9.1s.). Le champion du monde reprend la piste deux secondes devant Schumacher. La course vient de basculer. Zanardi rencontre des problèmes de transmission et fait une halte à son stand pour une vérification, avant de repartir. Wurz et Takagi opèrent leur unique ravitaillement.

 

43e: Désarroi dans les tribunes: Barrichello se gare à l'entrée des stands avec un moteur fumant et perd ainsi un podium quasi-assuré. Villeneuve apparaît chez BAR pour remettre de l'essence et changer de gommes. Panis récupère la sixième place. Diniz entre en contact avec Takagi à Junção. L'Arrows roule sur l'aileron avant de la Sauber et celle-ci exécute un tête-à-queue. Diniz cale son moteur et doit renoncer.

 

44e: Häkkinen perd une seconde en doublant les attardés Takagi et Gené, en bagarre pour le dixième place. Schumacher se défait de ceux-ci plus facilement.

 

45e: Häkkinen précède M. Schumacher (2.8s.), Frentzen (38s.), Irvine (53s.), R. Schumacher (1m. 16s.), Panis (-1t.), Villeneuve (-1t.), Wurz (-1t.), de la Rosa (-1t.), Gené (-1t.) et Takagi (-1t.). Zanardi regagne pour de bon le stand Williams à cause d'une panne de différentiel.

 

46e: Frentzen fait halte chez Jordan pour opérer son ravitaillement et redémarre en quatrième position.

 

47e: Schumacher rend maintenant quatre secondes et demie à Häkkinen. Panis effectue son deuxième pit-stop (8s.) et parvient à conserver sa sixième position devant Villeneuve.

 

49e: Häkkinen creuse toujours l'écart sur M. Schumacher tandis que Frentzen n'évolue qu'à deux secondes de Irvine.

 

50e: Villeneuve rentre à son box et se retire suite à un problème hydraulique. Gené repasse au stand Minardi pour remettre de l'essence.

 

52e: Häkkinen est en tête devant M. Schumacher (6s.), Irvine (1m.), Frentzen (1m. 03s.), R. Schumacher (-1t.), Panis (-1t.), Wurz (-1t.) et de la Rosa (-1t.).

 

54e: De la Rosa se gare le long du muret des stands à cause d'une chute de pression d'eau. Il n'y a plus que neuf bolides sur la piste.

 

55e: Irvine effectue un second pit-stop inattendu car ses mécaniciens doivent réinjecter de l'air comprimé pour sauver le rappel pneumatique des soupapes. L'Irlandais reprend sa route en cinquième position, doté de pneus neufs.

 

57e: L'intervalle demeure stable entre Häkkinen et M. Schumacher. Six secondes les séparent. Seul Frentzen est encore dans le même tour que les leaders. Plus loin, R. Schumacher compte dix secondes d'avance sur Irvine.

 

59e: Häkkinen devance M. Schumacher (6.7s.), Frentzen (1m. 07s.), R. Schumacher (-1t.), Irvine (-1t.), Panis (-1t.), Wurz (-1t.), Takagi (-2t.) et Gené (-3t.).

 

61e: L'écart n'évolue plus entre les deux leaders. Irvine tente de revenir sur R. Schumacher qui se débat avec des pneus abîmés.

 

63e: Häkkinen et Schumacher continuent à attaquer et se battent à coups de dixièmes de seconde. Irvine a comblé une bonne partie de son retard sur R. Schumacher. Trois secondes le séparent de la Williams-Supertec.

 

65e: Häkkinen précède M. Schumacher (6s.), Frentzen (1m. 10s.), R. Schumacher (-1t.), Irvine (-1t.) et Panis (-1t.).

 

66e: M. Schumacher améliore le record du tour (1'18''616'''). Irvine est revenu à moins d'une seconde de R. Schumacher.

 

68e: Häkkinen conserve cinq secondes de marge sur M. Schumacher. R. Schumacher contient pour sa part la Ferrari d'Irvine.

 

70e: Häkkinen s'empare du meilleur tour en course (1'18''448'''). M. Schumacher lui rend désormais cinq secondes et demie.

 

72ème et dernier tour: Frentzen tombe en panne d'essence dans les derniers kilomètres et doit stopper dans l'herbe. Cependant, comme ses poursuivants, relégués à un tour du leader, coupent la ligne avant de dépasser sa Jordan, il conservera sa troisième place.

 

Mika Häkkinen remporte son dixième Grand Prix de F1. M. Schumacher termine deuxième et ouvre son compteur de points. Frentzen est classé troisième en dépit de son abandon. R. Schumacher finit quatrième, un souffle devant Irvine. Panis (6e) engrange son premier point depuis un an et demi. Wurz, Takagi et Gené coupent aussi la ligne d'arrivée.

 

Instant nostalgie sur le podium: c'est Viviane Senna qui remet le trophée du vainqueur à Mika Häkkinen, jadis équipier de son regretté frère. Nelson Piquet et Emerson Fittipaldi sont également là pour féliciter les trois premiers. Tous regrettent évidemment l'absence de Rubens Barrichello qui aurait fait chavirer la foule dans une liesse indescriptible...

 

Après la course: demi-victoire pour McLaren

Chez McLaren-Mercedes, le bilan est une fois encore mitigé. Oui, Mika Häkkinen a bien remporté le GP du Brésil, mais après avoir subi une chaude alerte au niveau de la boîte de vitesses. Ce même élément a d'ailleurs contraint David Coulthard à un second abandon en deux courses. Il semblerait que le système hydraulique de la Flèche d'Argent soit toujours aussi fragile... Häkkinen narre cette course mouvementée: « Tout marchait à merveille, l'écart avec Barrichello se creusait de plus en plus, lorsque, subitement, la cinquième vitesse n'a plus voulu s'enclencher. Je me disais que c'était terminé. Mais j'ai essayé encore une fois et la transmission s'est remise à fonctionner. » Le Finlandais s'est ensuite imposé à la faveur des ravitaillements. « Je n'étais pas particulièrement satisfait de mon rythme derrière Schumacher. J'aurais pu tenter à plusieurs reprises un dépassement, mais le risque était trop élevé. J'ai donc décidé d'attendre qu'il s'arrête. » Ensuite, Häkkinen n'eut qu'à profiter des performances remarquables de sa MP4/14. Celle-ci paraît décidément imbattable... pour peu qu'elle termine la course.

 

Michael Schumacher achève à la deuxième place un week-end compliqué. L'Allemand n'a jamais été satisfait du comportement de sa Ferrari F399 et ne cache pas la vive déception qu'elle lui inspire pour l'heure. Certes, après quelques progrès dans les réglages, il fut plus proche de la McLaren de Häkkinen en course qu'aux essais. Mais il estime être encore loin du compte. « Mika était beaucoup plus rapide, même quand il était derrière moi », avoue-t-il. « J'ai cru pouvoir me maintenir en tête malgré mon ravitaillement, mais ce n'était pas raisonnable. Il n'y avait rien à faire. J'ai essayé en vain de lui mettre la pression. Et encore, je suis sûr qu'il ne roulait pas à fond. » Jean Todt évoque quant à lui « huit points de réconfort » et admet que Ferrari doit travailler dans tous les domaines pour combler la seconde qui la sépare des Flèches d'Argent. Quant à Eddie Irvine, il pavoise en dépit d'un podium perdu dans les derniers tours: il abordera le GP de Saint-Marin, à Imola, temple des tifosi, en tête du championnat du monde !

 

Heinz-Harald Frentzen a sauvé sa troisième place malgré l'étonnante panne sèche qui a frappé sa Jordan-Mugen-Honda en fin de parcours. Grâce à ce second podium en autant de courses, le pilote allemand pointe à la seconde place du classement des pilotes, ex æquo avec Häkkinen (10 points), à deux longueurs seulement d'Eddie Irvine (12 pts). « Notre stratégie à un seul arrêt tardif était la bonne, raconte-t-il. Évidemment, je suis resté longtemps bloqué derrière Fisichella qui avait une excellente motricité malgré de faibles appuis. Après son abandon, j'ai eu le champ libre. » La lune de miel entre Frentzen et Jordan se poursuit donc. En revanche, Damon Hill, avec deux abandons consécutifs, apparaît sur la sellette, et nombreux sont ceux qui doutent de sa motivation...

 

Rubens Barrichello a cru à la victoire pendant une trentaine de tours. Profitant du problème de boîte rencontré par Häkkinen, le petit Brésilien a en effet occupé les commandes de son épreuve nationale jusqu'à son ravitaillement, peu avant la mi-course. Puis, il fut lâché par son tout nouveau V10 Ford-Cosworth ultra-compact, très performant, mais encore bien fragile. Certes, sa stratégie à deux arrêts ne lui aurait pas permis de terminer devant Häkkinen et Schumacher, mais la troisième place lui était acquise avant cet abandon. Barrichello préfère cependant retenir les incroyables performances de sa Stewart-Ford qui fut, lors des essais, la seule monoplace à approcher les McLaren-Mercedes. « Ce week-end brésilien restera l'un des plus beaux de ma carrière », confie-t-il. « Après avoir montré ce dont nous étions capables, nous ne pouvons pas être déçus de cet abandon. Je le suis, malgré tout, vis-à-vis du public que je voyais vibrer pour moi. Pardon pour lui, mais ce n'est que partie remise ! » Au soir de ce GP du Brésil, la plupart des spécialistes n'hésitent pas à placer Stewart-Ford en troisième force du peloton, derrière McLaren-Mercedes et Ferrari.

 

Enfin, Olivier Panis prend un bol d'air frais avec le point de cette sixième place qu'il attendait depuis le GP du Luxembourg 1997 ! Le pilote français aurait même pu faire beaucoup mieux s'il n'avait pas reçu cet étrange « stop-and-go » pour départ anticipé. « Je suis pourtant certain de ne pas avoir bougé d'un millimètre », affirme-t-il. Quoiqu'il en soit, les Prost-Peugeot sont en nets progrès. Déjà, en Australie, Jarno Trulli aurait pu grimper sur le podium. Les Bleus retrouvent le moral après une saison 98 cauchemardesque. « Chez Prost comme chez Peugeot, on sent une hargne, une vraie volonté d'y arriver, et ce point acquis ne pouvait pas tomber mieux ! » sourit Panis. Son compatriote Jean Alesi est beaucoup moins ravi. Trahi une fois encore par la boîte de vitesses de sa Sauber après une remontée sensationnelle, il confie, dépité, au micro de TF1, qu'il est en quête d'un autre employeur pour l'an 2000... Enfin, le néophyte Stéphane Sarrazin a fait forte impression pour sa « pige ». Sans son impressionnante cabriole, dont il est tout à fait innocent, il aurait pu inscrire un point ! Le jeune Gardois espère ne pas avoir échapper à la vigilance des team managers...

Tony