David COULTHARD
 D.COULTHARD
Williams Renault
Damon HILL
 D.HILL
Williams Renault
Gerhard BERGER
 G.BERGER
Ferrari

574. Großer Preis

XI Magyar Nagydij
Sonnig
Hungaroring
Sonntag, 13. August 1995
77 Runden x 3.968 km - 305.536 km
Affiche
F1
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Jacques Villeneuve chez Williams

 

Code de la route ou usine à gaz ?

Depuis quelques Grands Prix, la FIA a décidé de modifier le sens de certains éléments signalétiques présentés aux coureurs sur la piste, notamment le drapeau bleu. Si lors des essais le « bleu » indique toujours au pilote qu'il est sur le point d'être doublé par un concurrent plus rapide, en course il signifie désormais qu'il a affaire à un collègue qui va lui prendre un tour. Le pilote averti est donc contraint de s'écarter promptement, sous peine de pénalité. Par ailleurs, à compter de du Grand Prix de Hongrie, la fédération impose une nouvelle règle peu appréciée: en cas de collision entre deux pilotes, sera considéré comme fautif celui qui se trouvait devant et a donc refusé de se laisser dépasser. Ainsi le pilote « poursuivant » n'aurait qu'à s'agiter un peu dans les rétroviseurs de sa « proie » pour que celle-ci lui ouvre la porte par crainte d'être sanctionnée... Michael Schumacher s'élève vivement contre cette nouvelle consigne: « Cela signifierait que j'étais responsable de l'accrochage avec Hill à Silverstone ! Je souhaite vivement faire changer cette réglementation. Le pilote qui est devant possède un avantage et doit le conserver. »

 

Cependant, les officiels précisent que trois cas peuvent permettre d'absoudre le « défendant » : si seulement la partie arrière de sa monoplace est touchée, si l' « attaquant » a délibérément provoqué l'accrochage ou si des « circonstances exceptionnelles » sur la piste expliquent l'incident. De beaux maux de tête attendent les commissaires qui se pencheront sur les futures collisions... Beaucoup d'observateurs estiment que la fédération se ridiculise en tentant d'imposer ce « code de la route » à la Formule 1. Le premier d'entre eux est Bernie Ecclestone qui, à la sortie du briefing des pilotes, leur conseille de ne rien changer à leur comportement ! « Pfft, laissez tomber ! Je ne vois pas pourquoi on parle de c*nneries pareilles ! » s'exclame le Grand Argentier.

 

Transferts: Schumacher, Hill, Alesi...

À Budapest, il n'est question que du futur transfert de Michael Schumacher vers Ferrari, donné pour certain par de nombreux spécialistes de la presse internationale. Toutefois l'Allemand se fait un malin plaisir de prendre les journalistes à contre-pied en les convoquant pour leur annoncer... son mariage. « À ce jour, je n'ai rien signé depuis Hockenheim, excepté mon contrat de mariage », lâche-t-il, faraud. En effet, début août, Schumacher a épousé sa compagne Corinna Betsch dans la chapelle de Petersberg avant de donner une grande réception dans un château autrefois dévolu aux hôtes de marque de la république fédérale. Willi Weber a vendu à la chaîne de télévision RTL et au magazine Bunte l'exclusivité de la couverture de cet événement. Tout l'argent recueilli à cette occasion est reversé à l'Unicef, selon le souhait de Schumacher, très attentif aux combats humanitaires.

 

Avec l'engagement du néophyte Jacques Villeneuve, un vent de renouveau souffle sur l'écurie Williams. Celui-ci pourrait emporter Damon Hill, éreinté par la presse britannique pour sa saison globalement médiocre et surtout pour ses récents accidents à Silverstone et Hockenheim. Des rumeurs font état de la volonté de Frank Williams d'associer le jeune Villeneuve à un autre espoir (Heinz-Harald Frentzen) ou à un vétéran expérimenté (Gerhard Berger). Mais Williams, sur les conseils de Patrick Head, décide finalement de renouveler sa confiance à Hill qui peut tout de même encore se prévaloir de sa splendide saison 1994 et démontre régulièrement en qualifications qu'il n'a rien perdu de sa pointe de vitesse. En Hongrie, le pilote britannique entame des pourparlers avec ses deux patrons en vue d'un nouveau contrat pour 1996... et d'une revalorisation de son salaire. Cependant, Hill garde deux fers au feu: il a aussi été approché par Flavio Briatore pour remplacer son grand rival Michael Schumacher chez Benetton-Renault !

 

Toutefois les préférences de Briatore vont nettement vers Jean Alesi qui devrait, selon toute vraisemblance, croiser Schumacher sur la route reliant Enstone à Maranello. Les deux hommes confèrent sans se cacher à Budapest: Briatore propose à Alesi un contrat de deux ans, agrémenté d'un copieux salaire annuel de 30 millions de francs. Pour l'épauler, Benetton pourrait faire appel au jeune Rubens Barrichello qui se morfond chez Jordan. Johnny Herbert est pour sa part tombé en disgrâce, en dépit de sa victoire au GP de Grande-Bretagne, et devra se chercher un autre volant.

 

Présentation de l'épreuve

Le Grand Prix de Hongrie vit déjà sa dixième édition et son succès ne se dément pas. L'écroulement du bloc soviétique a en effet permis un essor du tourisme estival en Europe de l'Est dont profite pleinement cet événement. Par ailleurs, la « Schumi-mania » pousse des dizaines de milliers d'Allemands à franchir la frontière pour acclamer leur idole une seconde fois en quinze jours. La billetterie affiche complet. Néanmoins, l'avenir de l'épreuve, qui arrive au terme de son contrat avec la FOCA, n'est pas assuré. La toute nouvelle économie de marché hongroise ne dégage pas encore assez de ressources privées pour supporter le budget d'un Grand Prix. Le président du Hungaroring Janos Berenyi (qui est aussi le directeur de la compagnie ferroviaire nationale) doit donc faire appel à l'argent public pour régler la facture présentée par Bernie Ecclestone. En outre, les Hongrois redoutent la résurrection du GP d'Autriche, annoncée pour 1996 ou 1997, qui pourrait leur opposer une rude concurrence. Le 12 août, Bernie Ecclestone déjeune avec Janos Berenyi et Imre Dunai, le ministre hongrois de l'Industrie et du Commerce, mandaté par le chef du gouvernement Gyula Horn. Ceux-ci donnent au président de la FOCA toutes les garanties financières souhaitées. Ecclestone prolonge en conséquence le contrat du GP de Hongrie jusqu'en 2001, moyennant un écot annuel de cinq millions de dollars. Poussant son avantage, il propose à Berenyi et Dunai de créer un billet « couplé » pour les Grands Prix de Hongrie et d'Autriche. Devant l'étonnement irrité des deux Magyars, Bernie n'insiste pas...

 

Après Pacific et Arrows, Minardi doit à son tour remplacer un de ses pilotes pour renflouer ses caisses. Le très fidèle Pierluigi Martini cède son baquet au revenant Pedro Lamy, qui apporte selon Giancarlo Minardi une valise de deux millions de dollars qui permettra à sa petite scuderia d'achever la saison 95. Le jeune Portugais est récompensé de son abnégation: quinze mois plus tôt, lors d'essais privés à Silverstone, il se cassait les deux jambes dans un épouvantable accident au volant de la Lotus-Mugen-Honda. Lamy a subi une longue rééducation et savoure son retour en Grand Prix, après une tentative avortée avec Tyrrell cet hiver. « Je n'ai pas peur. Après tout ce que j'ai vécu, tout ce que je peux endurer me paraîtra facile », clame-t-il, rasséréné. Recruter Lamy permet aussi à Minardi de s'internationaliser quelque peu. « C'est difficile pour une équipe italienne, surtout avec deux pilotes italiens, de subsister à l'ombre de Ferrari », souligne Renato Capucci, le team manager. « Maintenant que Lamy est avec nous, nous recevrons enfin des journalistes étrangers... »

 

Le Grand Prix de Hongrie accueille un visiteur de marque, le grand patron de Fiat Gianni Agnelli, lequel passe toute la journée du samedi en compagnie des hommes de Jean Todt. Bien entendu, les commentateurs lient sa présence à la prochaine arrivée de Michael Schumacher chez Ferrari. L'Avvocato est épié par les journalistes et les photographes, mais il se gardera bien de rencontrer le prodige allemand. Du moins, pas en public... Flavio Briatore ricane: « Pour attirer Schumacher chez Ferrari, ils ont fait intervenir Montezemolo il y a quinze jours, et hier c'était Agnelli. Aujourd'hui ce sera le président de la république italienne, et peut-être demain Jean-Paul II !... »

 

Sur ce tracé tortueux, les écuries apportent à leurs bolides le maximum de charge aérodynamique possible. Ainsi Williams grée sa FW17 avec un nouvel aileron arrière très imposant. De son côté, la Benetton B195 dispose d'un diffuseur nouveau modèle: le dispositif à double soufflage est supprimé pour laisser place à une sortie d'échappement unique près du tunnel central. McLaren effectue quelques essais aérodynamiques sur sa MP4/10 et supprime un temps le mini-aileron au-dessus du capot central, avant de remettre cet élément censé donner plus d'appui. Les Minardi retrouvent le même mini-aileron testé à Monte-Carlo, un élément copié par Pacific. Chez Jordan, la répartition de freinage se voit dotée d'un capteur électronique afin de la rendre encore plus précise. D'autre part, Peugeot apporte une version « B » de l' « évolution 2 » de son V10 qui apporte quelques chevaux supplémentaires. À noter que Sauber démonte le carénage de ses roues arrière, habillage dont elle a pourtant la paternité et dorénavant adopté par une bonne partie du plateau, dont Ligier ici-même.

 

Essais et qualifications

Vendredi après-midi, Jean Alesi aborde la rapide courbe n°9 à 220 km/h lorsque, pour une raison inconnue, la Ferrari refuse de tourner, quitte la route et percute les glissières avec violence. Choqué, l'Avignonnais sort de sa monoplace détruite en titubant et se plaint du cou. Il craint que ses vertèbres cervicales, touchées en mars 1994 au Mugello, ne soient de nouveau atteintes. Il est transporté sur une civière vers l'infirmerie du circuit. Le médecin de garde l'oriente vers la clinique nationale de traumatologie de Budapest pour qu'il subisse un scanner. Pour sa part, Jean Todt se met en liaison avec le professeur Gérard Saillant qui s'est occupé d'Alesi l'an passé. Par bonheur, les résultats de l'examen sont rassurants: le choc est sévère mais les cervicales du pilote sont indemnes. En fin d'après-midi, Alesi, une minerve autour du cou, est de retour dans le paddock, prêt à prendre part aux essais du lendemain.

 

Les essais se déroulent sous une chaleur étouffante, propre à l'Europe centrale en cette saison. Jusqu'ici, le Hungaroring n'a jamais beaucoup souri aux Williams-Renault, mais cette année les FW17 sont souveraines sur cette piste tortueuse et poussiéreuse. Hill s'adjuge sa quatrième pole position de rang (1'16''982'''), trois dixièmes devant un Coulthard (1'17''366''') de plus en plus incisif dans cet exercice. Vendredi, Schumacher juge sa Benetton-Renault rétive et vicieuse et rend plus d'une seconde aux Williams. Il déniche le lendemain des réglages plus satisfaisants et se rapproche à cinq dixièmes de la pole, et ce en dépit d'une pirouette. Il partira troisième. Herbert (9ème) concède deux secondes et demie à son équipier. Chez Ferrari, Berger (4ème) est en bonne forme et reste dans le rythme des Williams. Accidenté vendredi, Alesi (6ème) est frappé le lendemain par une panne de boîte de vitesses. Belle performance de Häkkinen, cinquième au volant d'une McLaren-Mercedes en progrès. Le Finlandais écope toutefois de 5000 $ d'amende et d'un avertissement solennel pour vitesse excessive dans les stands. Blundell (13ème), moins chanceux, casse un moteur samedi.

 

Irvine (7ème) porte haut les couleurs de Jordan-Peugeot, mais échappe de peu à la disqualification car il a été poussé par les commissaires pour repartir suite un tête-à-queue. L'Irlandais s'en sort en pointant une erreur de procédure. Son équipier Barrichello (14ème) subit une panne de moteur le deuxième jour. Brundle hisse sa Ligier-Mugen au huitième rang, deux places devant Panis (10ème) qui souffre de sous-virage. Frentzen (11ème) se débat avec une Sauber-Ford instable sur les bosses. Boullion (19ème) est affaibli par une grippe et rend deux secondes à son équipier. Les Minardi-Ford semblent progresser: Badoer se classe douzième et le revenant Lamy bon quinzième. Les Tyrrell-Yamaha souffrent sur les bosses. Salo (16ème) se plante dans les graviers vendredi et Katayama (17ème) est toujours loin de son niveau de 1994. Les deux pilotes Arrows-Hart Inoue (18ème) et Papis (20ème) découvrent ce tracé. L'Italien se crashe violemment vendredi et les mécaniciens doivent reconstruire son châssis. En queue de peloton, les Forti (Moreno 21ème, Diniz 23ème) voisinent avec les Pacific (Montermini 22ème, Lavaggi 24ème).

 

Le Grand Prix

Dimanche matin, lors du warm-up, Schumacher occupe le haut de la feuille des temps devant l'étonnant Häkkinen qui, comme à l'ordinaire, tourne à vide au volant de sa McLaren. Le Hungaroring est plongé dans la fournaise et le mercure dépasse allègrement les 30°C. Goodyear préconise une course à trois arrêts, mais certains pilotes (Blundell, Frentzen et Barrichello notamment) prévoient de ne stopper que deux fois.

 

Départ: Hill et Coulthard démarrent idéalement et conservent leurs positions. Schumacher tarde à démarrer mais il parvient à bloquer Häkkinen, puis à demeurer devant Berger au premier freinage. Bien parti, Brundle s'intercale entre Häkkinen et Alesi.

 

1er tour: Hill mène devant Coulthard, Schumacher, Berger, Häkkinen, Brundle, Alesi, Irvine, Herbert et Frentzen.

 

2e: Hill compte une seconde et demie d'avance sur son coéquipier. Schumacher tente de garder le contact avec les Williams.

 

3e: Hill s'échappe peu à peu devant Coulthard et Schumacher. Alesi pourchasse son ennemi Brundle pour le gain de la sixième place.

 

4e: Häkkinen s'immobilise dans la pelouse entre les virages n°1 et 2. Son V10 Mercedes a serré au passage de la ligne.

 

5e: Hill devance Coulthard (4.8s.), Schumacher (5.4s.), Berger (12s.), Brundle (13.8s.), Alesi (14.7s.), Irvine (15.5s.), Herbert (17.7s.), Frentzen (19.8s.), Panis (20.6s.), Blundell (21.2s.) et Barrichello (27s.).

 

6e: Schumacher met la pression sur Coulthard qui rencontre du survirage. Lavaggi quitte la route au sommet de la crête et s'enlise dans les graviers. Sa course s'arrête là.

 

8e: Alors que Hill prend la poudre d'escampette en tête de l'épreuve, Coulthard retient comme il peut un Schumacher agressif. Plus loin, Berger emmène dans son sillage Brundle, Alesi, Irvine et Herbert.

 

9e: Moreno renonce après avoir cassé son levier de vitesses, élément que la Forti est encore seule à posséder.

 

10e: Hill précède Coulthard (12s.), Schumacher (12.6s.), Berger (25s.), Brundle (25.3s.), Alesi (26.3s.), Irvine (27.1s.), Herbert (29s.), Frentzen (34s.), Panis (34.6s.) et Blundell (35.2s.).

 

12e: Hill précède le duo Coulthard - Schumacher d'une douzaine de secondes.

 

13e: Coulthard manque son freinage à la petite chicane et part au large. Il parvient à demeurer sur la piste, mais Schumacher le « croise » à la sortie de l'enchaînement et s'empare de la deuxième place.

 

14e: Le moteur d'Inoue explose peu avant le retour vers les stands. Le Japonais se gare sur le bas-côté avec un train arrière fumant.

 

15e: Schumacher réduit l'écart sur Hill. Jugeant que les commissaires sont trop lents à intervenir, Inoue arrache un extincteur des mains d'un commissaire et se précipite vers sa machine pour éteindre le début d'incendie. Mais au même instant surgit un véhicule de secours qui manque son freinage sur l'herbe grasse et heurte le Japonais. Celui-ci boitille un temps avant de s'écrouler au sol. Choqué, Inoue tente en vain de se relever. La voiture médicale quitte les stands pour se porter à son secours.

 

16e: Coulthard effectue un long premier ravitaillement (12.8s.). Il se réinsère derrière le « groupe Berger ». Inoue est pris en charge par des médecins et orienté vers l'infirmerie du circuit. Il ne souffre par bonheur que d'une légère blessure au genou gauche.

 

17e: Hill observe un premier arrêt-ravitaillement qui se déroule sans encombre (9.6s.). Schumacher arrive aussi aux stands pour prendre de l'essence et des pneus neufs (6.7s.). Hélas pour lui, le tuyau de ravitaillement a mal fonctionné et il ne repart qu'avec dix litres d'essence dans le réservoir ! Berger, Brundle et Irvine opèrent un pit-stop et redémarrent dans cet ordre.

 

18e: Hill devance Schumacher de onze secondes. Panis effectue son premier pit-stop (8.8s.). Salo s'offre un « tout-droit » à la chicane.

 

19e: Alesi fait halte chez Ferrari pour ravitailler (9s.) et fait une excellente opération puisqu'il rejoint la course devant Berger. Herbert passe aussi aux stands et passe quant à lui devant Brundle et Irvine. Frentzen, Blundell et Barrichello, qui n'ont prévu que deux passages aux stands, se retrouvent devant les Ferrari. Arrêt également pour Papis

 

21e: Hill devance Schumacher (8.5s.), Coulthard (21.5s.), Frentzen (29.6s.), Blundell (30.3s.), Barrichello (34.5s.), Alesi (41.3s.), Berger (43.4s.), Herbert (44.6s.), Brundle (46s.), Irvine (46.6s.) et Panis (53.3s.). Ravitaillement de Montermini.

 

23e: Schumacher vole sur la piste grâce à son réservoir quasi-vide, mais ce n'est évidemment pas ce qui avait été prévu par Benetton. Frentzen stoppe chez Sauber pour son premier ravitaillement. Badoer, Katayama et Diniz apparaissent aussi aux stands.

 

24e: Schumacher revient à six secondes de Hill mais il va devoir revenir aux stands pour éviter la panne sèche.

 

26e: Blundell et Barrichello subissent leurs premiers ravitaillements et repartent derrière le quatuor Berger - Herbert - Brundle - Irvine. Arrêts aussi pour Salo et Lamy.

 

27e: Schumacher est contraint d'anticiper son deuxième pit-stop. Ses mécaniciens lui remettent de l'essence avec l'appareil dévolu à Herbert. L'opération dure neuf secondes et permet à l'Allemand de ressortir sous le nez de Coulthard. Premier arrêt de Boullion.

 

28e: Schumacher s'échappe très aisément devant Coulthard qui se débat toujours avec une Williams instable.

 

29e: Hill est en tête devant Schumacher (25.6s.), Coulthard (31.4s.), Alesi (51.2s.), Berger (1m.), Herbert (1m. 01s.), Brundle (1m. 02s.), Irvine (1m. 03s.), Blundell (1m. 07s.), Barrichello (1m. 11s.), Frentzen (1m. 18s.) et Panis (1m. 19s.).

 

31e: Schumacher revient à vingt-deux secondes de Hill qui rencontre quelques attardés.

 

32e: Hill rejoint Panis et Frentzen qui se battent pour la onzième place. Il s'en défait sans mal.

 

34e: Hill boucle le meilleur tour de la course (1'20''247'''). Il précède Schumacher de vingt secondes, Coulthard de trente secondes.

 

35e: Irvine observe son second pit-stop puis s'intercale entre Frentzen et Panis. Diniz quitte l'épreuve après une rupture de moteur.

 

36e: Coulthard effectue son deuxième arrêt aux stands (8.8s.) et demeure troisième. Berger et Herbert ravitaillent pour la deuxième fois et repartent derrière le duo Blundell - Barrichello qui a opté pour une autre stratégie.

 

37e: L'intervalle entre Hill et Schumacher est remonté à vingt-trois secondes. Brundle fait escale chez Ligier pour mettre de l'essence et des pneus neufs. Il se réinsère entre Berger et Herbert, et a donc gagné une position aux stands.

 

38e: Hill stoppe chez Williams pour ravitailler (8s.) et reprend la piste trois secondes devant Schumacher.

 

39e: Hill est gêné un temps par Panis, ce qui permet à Schumacher de le rattraper.

 

40e: Hill tombe sur Irvine qui tarde à s'effacer. Schumacher revient dans la boîte de son rival. Alesi effectue son second arrêt-ravitaillement (8.9s.). L'Avignonnais parvient à repartir devant Barrichello.

 

41e: Hill devance Schumacher (0.4s.), Coulthard (35.7s.), Blundell (1m.), Alesi (1m. 05s.), Barrichello (1m. 06s.), Berger (1m. 12s.), Brundle (1m. 16s.), Herbert (1m. 20s.), Frentzen (-1t.), Irvine (-1t.) et Panis (-1t.).

 

42e: Hill perd encore du temps dans le trafic, cette fois derrière Frentzen. Heureusement pour lui, « HHF » ne se précipite pas non plus pour ouvrir la voie à Schumacher... En fin de tour, une seconde sépare les deux leaders. Alesi rentre à son box pour abandonner avec un moteur muet. En cause: une bougie défectueuse !

 

43e: Le leader arrive sur les talons de Herbert. Celui-ci s'écarte sportivement devant Hill, mais aussi devant son coéquipier. Deuxième arrêt pour Papis.

 

44e: Schumacher est aux trousses de Hill et souhaite le doubler avant son troisième pit-stop. L'Anglais esquisse un début de glissade dans la chicane, ce qui permet à l'Allemand de pointer le bout de son museau entre les virages n°7 et 8, mais sans espoir de passer. Puis, Schumacher est gêné par Papis et doit rouler sur la portion sale de la piste pour contourner l'Arrows.

 

46e: Hill repousse Schumacher à deux secondes et demie. Coulthard est à trente-deux secondes de son équipier.

 

48e: Hill bute sur Brundle, ce qui permet à Schumacher de le recoller. L'Anglais de Ligier finit par s'écarter devant son compatriote mais bouchonne ensuite ostensiblement Schumacher. Ce dernier choisit de rejoindre les stands en fin de tour.

 

49e: Schumacher opère son troisième pit-stop (10.8s.) et demeure second. Katayama perd le contrôle de sa Tyrrell suite à une crevaison et heurte une glissière. Le petit Japonais abandonne. Papis renonce lui aussi à cause d'une panne de freins.

 

50e: Blundell, Barrichello et Berger passent aux stands pour ravitailler et redémarrent dans ce même ordre. L'Autrichien de Ferrari fait donc une mauvaise affaire puisqu'il a subi trois arrêts contre deux à ses adversaires. Frentzen, Badoer et Montermini passent aussi aux stands.

 

51e: Hill est premier devant Schumacher (25.4s.), Coulthard (33s.), Brundle (-1t.), Herbert (-1t.), Irvine (-1t.), Blundell (-1t.), Barrichello (-1t.), Berger (-1t.), Panis (-1t.), Frentzen (-1t.) et Salo (-1t.).

 

53e: Schumacher reprend quelques dixièmes à Hill. Arrêts successifs de Salo, Lamy et Boullion.

 

54e: Irvine effectue son troisième ravitaillement et tombe à la dixième place, entre Panis et Frentzen.

 

55e: Schumacher perd du temps dans le trafic, et notamment derrière Blundell dont le moteur est en train d'agoniser. Herbert se fait peur en mettant deux roues dans la poussière au sommet de la crête.

 

56e: Hill compte trente-deux secondes de marge sur Schumacher. Blundell rejoint au petit trot le stand McLaren pour mettre pied à terre.

 

57e: Coulthard opère son dernier pit-stop (8.9s.). Brundle stoppe pour la troisième fois au stand Ligier (10s.) et repart entre Panis et Irvine.

 

58e: Hill pénètre aux stands pour son troisième et dernier arrêt-ravitaillement (8.3s.) et retrouve le circuit une dizaine de secondes devant Schumacher.

 

60e: Herbert effectue un dernier arrêt (9.8s.). Cette tactique n'est pas payante puisqu'il glisse de la quatrième à la huitième place. Panis ravitaille aussi pour la troisième fois et perd trois places. Salo abandonne à cause d'une panne électrique.

 

61e: Hill domine devant Schumacher (11s.), Coulthard (38.6s.), Barrichello (-1t.), Berger (-1t.), Brundle (-1t.), Irvine (-1t.), Herbert (-1t.), Frentzen (-1t.) et Panis (-1t.).

 

62e: Hill rencontre des attardés et Schumacher lui reprend deux secondes. Mais les pneus de l'Allemand commencent à s'abîmer et il ne pourra pas tenir un rythme élevé jusqu'à l'arrivée.

 

64e: Hill accroît sa cadence et repousse Schumacher à onze secondes. La principale bagarre en piste oppose Berger, Brundle et Irvine pour la cinquième place. Les trois hommes se tiennent en une seconde et demie.

 

66e: Coulthard perd du temps derrière le trio batailleur Berger - Brundle - Irvine. Herbert se rapproche de ces trois pilotes.

 

68e: Dix secondes séparent Hill et Schumacher. Brundle rallie son box avec un moteur bafouillant et abandonne. Grosse déception pour le vétéran britannique qui avait réalisé une très belle course. Du coup, Irvine recolle à Berger.

 

70e: L'intervalle entre les deux leaders n'évolue plus. Irvine et Herbert mettent la pression sur Berger.

 

71e: Irvine est trahi par son embrayage, qu'il avait fortement maltraité lors de son dernier passage aux stands en repartant en deuxième vitesse. Le Nord-Irlandais n'a plus qu'à rejoindre son stand.

 

72e: À cinq tours de l'arrivée, Hill précède Schumacher (12s.), Coulthard (50s.), Barrichello (-1t.), Berger (-1t.), Herbert (-1t.), Frentzen (-1t.), Panis (-1t.), Badoer (-2t.) et Lamy (-3t.).

 

74e: Le moteur de Schumacher se coupe subitement. L'Allemand gare sa Benetton dans la pelouse suite à ce qui semble être une panne de pompe à essence. Les deux Williams se retrouvent en tête.

 

76e: Hill finit l'épreuve avec près d'une minute d'avance sur son équipier Coulthard. Barrichello est troisième à un tour du leader. Herbert pourchasse Berger pour la quatrième place. Frentzen et Panis recollent à ce duo.

 

77ème et dernier tour: Comme à Hockenheim, le V10 Peugeot de Barrichello est victime d'une chute de pression pneumatique, cette fois dans les tous derniers mètres ! Le Brésilien tente de rejoindre l'arrivée en roue libre mais il se fait doubler dans l'ultime accélération par le groupe Berger - Herbert - Frentzen - Panis.

 

Damon Hill remporte sa douzième victoire en F1 devant Coulthard. C'est le premier doublé de la saison pour Williams-Renault. Berger hérite de la troisième marche du podium. Herbert termine quatrième, Frentzen cinquième. Sixième, Panis apporte à Ligier un point supplémentaire. Désespéré, Barrichello coupe la ligne au ralenti en septième position. Badoer, Lamy, Boullion et Montermini reçoivent aussi le drapeau à damiers.

 

Après la course: Hill, la revanche

Damon Hill a cloué le bec à ses détracteurs de la plus belle des manières puisqu'il a réalisé un « grand chelem » : pole, victoire, meilleur tour, course menée de bout en bout. L'abandon de Michael Schumacher lui permet en outre de revenir à onze points de l'Allemand au championnat, et donc de convoiter à nouveau le titre mondial. D'autre part, il a largement dominé son équipier David Coulthard, moins brillant dans la recherche des réglages. Frank Williams, qui souffre de la chaleur ambiante, n'en couvre pas moins d'éloges son pilote: « Nous avons, Renault et moi, de très bons souvenirs ici depuis la consécration de Nigel Mansell en 1992. Aujourd'hui, c'est presque aussi beau que ce jour-là. En gagnant sous la pression, Damon s'est révélé à lui-même. Il a prouvé, enfin, qu'il pouvait vaincre tout en ayant conquis la pole position. C'est prometteur pour la suite de la saison. » « Je pense que je méritais de gagner », ajoute Hill. « Quelque part, nous ressentions nos récents échecs comme des injustices du sort. Je ne crois pas à la fatalité. Je préfère le travail. Et ici, chez Frank comme chez Renault, nous n'en manquons pas. Il paraît que pendant ce temps-là des Anglais partent en vacances. Je ne les envie pas ! »

 

Michael Schumacher repart d'Europe centrale sans point par le fait d'une curieuse panne de pompe à essence. De toute façon, après son premier ravitaillement manqué, l'Allemand estime qu'il ne pouvait pas jouer la victoire: « Après cet incident, contraint de changer de tactique, j'ai dû couvrir plus de tours que prévus avec mon second train de pneus. Ils se sont rapidement usés et j'avais toutes les peines du monde à garder la voiture sur la piste. C'était injouable. Cette course est une alerte pour la suite du championnat. »

 

Enfin, l'équipe Jordan-Peugeot vit très mal le podium perdu par Rubens Barrichello dans les derniers mètres, d'autant plus que celui-ci a été frappé par la même avarie qui l'avait éliminé du GP d'Allemagne: une chute de pression pneumatique. Pendant qu'Eddie Jordan rue dans les brancards, Jean-Pierre Jabouille est littéralement effondré: « C'est ma plus grosse déception avec Peugeot en Formule 1... Une course cruelle pour l'équipe et surtout pour les pilotes », lâche le Grand Blond. Jordan-Peugeot vient de laisser passer une belle occasion d'affermir sa quatrième place au classement des constructeurs. Pis: grâce à la sixième place d'Olivier Panis, Ligier-Mugen-Honda revient à une longueur du team irlandais. Pour fêter ça, Jacques Laffite, le boute-en-train attitré des Bleus, invite Panis... à son tournoi de golf. « - Mais je ne sais pas y jouer ! se récrie le Grenoblois - Et moi donc ? Tu crois que je sais jouer ? » réplique un Laffite rigolard.

Tony