Gerhard BERGER
 G.BERGER
Ferrari
Alain PROST
 A.PROST
McLaren Honda
Nelson PIQUET
 N.PIQUET
Lotus Honda

453. Großer Preis

XVII Grande Premio do Brasil
Wolkig
Jacarepagua
Sonntag, 3. April 1988
60 Runden x 5.031 km - 301.860 km
Das Rennen war für 61 Runden angesetzt und wurde nach der Annullierung der Startprozedur auf 60 Runden verkürzt.
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Présentation de la saison 1988

 

Polémiques entre Piquet, Senna et Mansell

La saison s'ouvre par le Grand Prix du Brésil à Rio de Janeiro, repoussé en avril afin de permettre à toutes les écuries d'achever la conception de leurs monoplaces. Quelques jours plus tôt, une polémique éclate suite aux déclarations peu amènes de Nelson Piquet envers Nigel Mansell et Ayrton Senna. Dans une interview, le triple champion du monde déclare en effet que son ancien équipier est « bête comme une planche » et marié à « la femme la plus laide du monde ». Puis il attaque Senna, qu'il surnomme « le chauffeur de taxi de São Paulo », en affirmant que celui-ci « n'aime pas les femmes », et sous-entend donc qu'il est inverti. Si Mansell ignore ces brillantes saillies, Senna, très choqué, décide de poursuivre Piquet en justice pour diffamation.

 

L'ambiance dans le paddock n'est donc pas au beau fixe. D'autant plus que l'animosité de Piquet envers Senna peut aisément passer pour de la jalousie car le public brésilien semble soutenir de plus en plus le second au détriment du premier. Au-delà de leurs qualités respectives, les deux hommes sont fort différents. « Nomade de luxe », comme le qualifie Lionel Froissart, Piquet n'a jamais fait preuve d'une très grande dilection pour son pays. Il n'y séjourne que quelques semaines par an et passe la plupart de son temps entre son yacht en Méditerranée et son pied-à-terre monégasque. Au contraire, Senna est très attaché au Brésil et le fait savoir. Dès qu'il le peut, il fuit l'Europe pour retrouver son cocon familial à São Paulo. Les Brésiliens - Cariocas mis à part - lui sont très reconnaissants de faire montre d'un tel patriotisme. Finalement, une fois à Rio, Senna retire sa plainte contre Piquet, sur les conseils des attachés de presse de Marlboro et de McLaren.

 

Piquet se moque de ces péripéties et savoure l'honneur que lui ont fait les organisateurs du Grand Prix en renommant le tracé de Jacarepaguá « Autódromo Internacional Nelson Piquet ». Cependant le grand événement du week-end est d'ordre esthétique: Nigel Mansell a rasé sa moustache pendant l'hiver ! Mais heureusement il ne tardera pas à la laisser repousser...

 

Essais et qualifications

Le grand nombre d'entrants nécessite la réapparition d'une séance de pré-qualification, à l'issue de laquelle la Dallara F3000 de Caffi est sans surprise éliminée. De Cesaris réalise le 18ème temps au volant d'une Rial illégale. En effet, ses radiateurs d'huile sont placés derrière le carter de boîte, au-delà de la limite autorisée. Grâce à une modification de fortune, le Romain ne sera pas disqualifié...

 

Les essais sont largement dominés par les McLaren-Honda, ce qui jette un froid glacial parmi la concurrence. Senna s'adjuge la première pole position de l'année, six dixièmes devant Prost (3ème) qui rencontre quelques pépins mécaniques. L'exploit de ces essais est à l'actif de Mansell qui hisse sa Williams-Judd aspirée au second rang. « Le meilleur tour de ma vie », commente l'Anglais. Son équipier Patrese (8ème) rencontre trop de trafic pour faire mieux. Les Ferrari (Berger 4ème, Alboreto 6ème) manquent de puissance, probablement à cause d'un problème de régulation de turbo, car le V6 italien consomme par ailleurs trop d'essence. Les Lotus-Honda se révèlent instables et sous-vireuses. Piquet (5ème) sort deux fois de la route, et ne devance Nakajima (10ème) que d'une seconde. Les Benetton à moteur atmosphérique sont plutôt compétitives. Boutsen (7ème) loue la bonne tenue de son châssis. Nannini (12ème) rencontre en revanche des problèmes de gestion électronique.

 

Capelli (9ème) et Gugelmin (13ème) dévoilent l'excellent potentiel de la nouvelle March-Judd. Les Arrows-Megatron (Warwick 11ème, Cheever 15ème) réalisent des performances décevantes. De Cesaris qualifie son étonnante Rial, dite « la Ferrari bleue », en 14ème position. Les Lola (Alliot 16ème, Dalmas 17ème) sont relativement bien placées malgré une tenue de route très hasardeuse. Les nouvelles Ligier sous-virent de façon terrible et ne parviennent pas à faire chauffer leurs pneus. Les chronos d'Arnoux (18ème) et de Johansson (21ème) sont désastreux. Streiff glisse l'AGS en 19ème position. Chez Minardi, Pérez-Sala (20ème, malgré une collision avec de Cesaris) précède Campos (23ème). Les Tyrrell tiennent très mal la route et sombrent. Palmer (22ème) arrache sa qualification, au contraire de Bailey, 27ème et éliminé. Les Eurobrun (Modena 24ème, Larrauri 26ème) encadrent la Coloni de Tarquini.

 

Outre Bailey et Caffi, restent aussi sur le carreau l'Osella de Larini (sorti de la route) et les deux Zakspeed de Ghinzani et Schneider, dramatiquement lentes. L'équipe allemande a de toute façon la tête ailleurs car son designer Dave Kelly est victime d'une crise cardiaque, et est hospitalisé à São Paulo pour subir un pontage coronaire.

 

Le Grand Prix

Il fait très chaud sur Rio de Janeiro bien que le soleil soit caché par des nuages. Cela angoisse bon nombre d'écuries (notamment Williams et March) qui n'ont pas prévu des radiateurs suffisamment larges sur leurs monoplaces. Lee Gaug prévoit une sévère attrition des Goodyear et conseille aux pilotes de s'arrêter deux fois.

 

Grille de départ: Au moment de s'élancer, le sélecteur de vitesses de Senna se brise. Le Brésilien agite les bras. Roland Bruynseraede interrompt la procédure de départ. Dans le même temps, de la fumée s'échappe de la voiture de Capelli. Suite à une surchauffe, une canalisation s'est brisée sur la March. Larrauri est quant à lui victime d'une panne électrique.

Senna se précipite vers son garage et prend place dans le mulet de McLaren. Il s'élancera depuis les stands. Mais ce changement de voiture est interdit dès lors que la procédure de départ a été enclenchée. Senna est donc sous le coup d'une disqualification, tout comme Capelli qui saute lui aussi dans sa March de réserve. C'est en revanche fini pour Larrauri qui ne dispose pas de mulet.

 

Senna partant des stands, Mansell se retrouve de fait en pole position devant Prost. La course est réduite d'un tour. Lorsque les bolides s'ébranlent pour le second tour de chauffe, reste inerte la Ligier de Johansson. Et pour cause: le Suédois n'est pas à son bord ! Parti satisfaire un besoin naturel, il s'est attardé en route, et devra donc s'élancer en queue de classement.

 

Départ: Mansell prend un bon envol, mais Prost le déborde rapidement par l'extérieur. Au premier freinage, Mansell est attaqué par Berger et lui ferme la porte. Suivent Piquet, Alboreto et Boutsen.

 

1er tour: Berger double Mansell dans la pleine charge de Juncao. Prost mène devant Berger, Mansell, Piquet, Alboreto, Boutsen, Nannini, Patrese, Warwick et Nakajima. Senna est vingt-et-unième. C'est déjà terminé pour Gugelmin qui a cassé un arbre de transmission.

 

2e: Prost s'échappe devant Berger et Mansell. Boutsen attaque Alboreto pour la quatrième place. Senna est dix-huitième.

 

3e: Trois secondes entre Prost et Berger. Mansell roule à cinq secondes. Johansson stoppe chez Ligier pour faire refixer sa bonbonne d'air médical qui s'est détachée.

 

4e: Prost roule une seconde et demie au tour plus vite que ses adversaires directs. Piquet reste dans le sillage de Mansell, sans l'attaquer. Senna est quinzième.

 

5e: Prost est en tête devant Berger (5.8s.), Mansell (10.8s.), Piquet (13.7s.), Alboreto (15.4s.) et Boutsen (15.7s.). Senna est treizième après avoir dépassé Alliot puis Arnoux.

 

6e: Campos renonce après que son support d'aileron arrière s'est effondré.

 

7e: Boutsen remonte sur Alboreto dont le moteur tourne irrégulièrement. Le moteur Judd de Patrese se grippe et l'Italien s'arrête dans l'herbe. Senna déborde de Cesaris. Capelli renonce suite à une chute de pression d'huile. Il était de toute façon sujet à une disqualification... comme Senna.

 

8e: Prost a désormais dix secondes de marge sur Berger. Boutsen dépasse Alboreto au virage de Kartodromo. Les pilotes Benetton se débattent portant avec un accélérateur qui revient mal. Ce dysfonctionnement est fatal au moteur de Nannini, contraint à l'abandon.

 

9e: Mansell a distancé Piquet qui est désormais sous la menace de Boutsen. Senna double Cheever.

 

10e: Senna dépasse Nakajima et se retrouve huitième. Modena effectue une halte chez Eurobrun pour faire examiner sa pompe essence qui s'est grippée.

 

11e: Prost est premier devant Berger (12s.), Mansell (16s.), Piquet (24s.), Boutsen (24.6s.), Alboreto (28s.), Warwick (31s.), Senna (32s.), Nakajima (35s.), de Cesaris (37s.), Cheever (40s.) et Alliot (42s.).

 

12e: Rien n'arrête Senna qui se débarrasse de Warwick et vient menacer Alboreto. Streiff observe un long arrêt pour faire purger ses freins qui s'affaiblissent.

 

13e: Quatorze secondes entre Prost et Berger. Senna double Alboreto et se lance à la poursuite de Boutsen. En treize tours le Brésilien a gagné vingt places !

 

15e: Tandis que Prost poursuit sa démonstration, Mansell menace la deuxième place de Berger. Boutsen et Senna se battent pour la cinquième place.

 

16e: Senna « dépose » Boutsen dans Juncao et en profite même pour prendre un tour à la Coloni de Tarquini. Le public exulte. Alboreto s'arrête pour effectuer son premier changement de pneus et repart onzième.

 

17e: Senna est désormais sur les talons de son ennemi Piquet. Il dépasse la Lotus par l'intérieur au bout de la ligne droite de Juncao. De Cesaris prend la huitième place à Nakajima.

 

19e: Mansell s'aperçoit que la température de son moteur s'accroît dangereusement. Il stoppe chez Williams pour vérifier si ses entrées d'air ne sont pas obstruées, mais cale au redémarrage. Le moteur refuse de repartir. Le Britannique doit renoncer. Cela laisse Senna au troisième rang.

 

20e: Berger change de pneus (7.5s.) et repart en troisième position. Il est imité par Piquet (9.2s.).

 

21e: Les deux McLaren sont désormais en tête. Berger reprend la troisième place à Boutsen. Prost devance Senna (31.2s.), Berger (40.3s.), Boutsen (41.8s.), Warwick (51s.) et de Cesaris (54.9s.). Arnoux chausse des gommes fraîches.

 

22e: Modena abandonne car sa pompe à essence est définitivement hors d'usage.

 

23e: Nakajima et Johansson chaussent des pneus neufs. De Cesaris apparaît en sixième position sur la Rial.

 

24e: Prost s'arrête pour changer de pneus. L'arrêt dure douze secondes et permet au Français de demeurer en tête.

 

25e: Arrêts pour Cheever et Alliot. Arnoux renonce après que son embrayage en carbone a explosé.

 

26e: De Cesaris s'arrête aux stands pour prendre des Goodyear neufs.

 

27e: Senna arrive au stand McLaren pour chausser un nouveau train de pneus. Durant son arrêt, il discute avec Ron Dennis avant de se mettre à gesticuler: il demande à ses mécaniciens de nettoyer ses radiateurs qui sont bouchés par des détritus. L'arrêt dure une trentaine de secondes et Senna ne reprend la piste qu'au sixième rang. De Cesaris regagne les stands sur trois roues: la quatrième s'est fait la belle à cause d'un goujon mal emboîté !

 

28e: Prost mène avec onze secondes d'avance sur Berger. Changements de pneus pour Boutsen et Warwick. Le Belge repart cinquième devant Senna, tandis que l'Anglais est désormais septième. De Cesaris revient à son garage pour refixer ses roues et chute au quatorzième rang. Arrêt pneus pour Palmer.

 

30e: Prost est premier devant Berger (15s.), Piquet (41s.), Alboreto (45s.), Boutsen (53s.), Senna (55s.), Warwick (1m. 01s.), Nakajima (1m. 10s.), Cheever (1m. 34s.) et Alliot (-1t.). Dalmas et Pérez-Sala changent de pneus. Streiff revient chez AGS pour purger à nouveau ses freins.

 

31e: Un commissaire de course apparaît en bordure de piste. Il agite le drapeau noir tout en brandissant le n°12, celui de Senna. Le Brésilien est disqualifié pour changement illégal de voiture.

 

32e: Prost repousse Berger à dix-sept secondes. Senna revient à son stand et sort de sa voiture. Il s'explique brièvement avec Ron Dennis qui reconnaît son erreur. Changement de gommes pour Tarquini.

 

33e: Boutsen dépasse Alboreto dans le virage de Lagoa.

 

34e: Dalmas occupait la dixième place mais il renonce car son boîtier électronique surchauffe.

 

35e: Prost est en tête devant Berger (21.8s.), Piquet (48.1s.), Boutsen (56.8s.), Alboreto (1m. 02s.), Warwick (1m. 08s.) et Nakajima (1m. 16s.).

 

37e: Alboreto observe son deuxième changement de gommes et repart septième derrière Nakajima. Tarquini renonce car son roulement de moyeu arrière-droit s'est brisé net.

 

38e: Berger passe à l'offensive contre Prost qui vraisemblablement cherche à préserver son essence et ses pneus. L'intervalle tombe à dix-sept secondes.

 

40e: Prost est leader devant Berger (14s.), Piquet (47s.), Boutsen (59s.), Warwick (1m.), Nakajima (1m. 19s.), Alboreto (1m. 26s.), Cheever (-1t.), Alliot (-1t.) et Palmer (-1t.).

 

41e: Privé de freins, Streiff tire tout droit dans la pelouse et ne pourra pas se relancer. Johansson chausse son troisième jeu de pneus.

 

42e: Second changement de gommes pour Piquet (7.8s.). Le Brésilien repart cinquième derrière Boutsen et Warwick. Un support d'amortisseur arrière se brise sur la Lola d'Alliot qui sort de la piste. Le Vovéen coupe son moteur dans la pelouse.

 

43e: Berger décide de changer une deuxième fois ses Goodyear (7.4s) pour éventuellement menacer Prost en fin d'épreuve. Après cela, Prost précède Berger (39.6s.), Boutsen (1m. 03s.), Warwick (1m. 08s.), Piquet (1m. 11s.), Nakajima (1m. 25s.) et Alboreto (1m. 30s.).

 

44e: Le moteur de Boutsen surchauffe, ce qui contraint le Bruxellois à modérer sa cadence. Piquet et Warwick le rattrapent. Arrêt de Nakajima qui cède la sixième place à Alboreto.

 

45e: Grâce à ses pneus neufs, Berger réalise le meilleur tour en course: 1'32''943'''. Il revient à trente-secondes de Prost, qui n'a donc plus le temps de passer une seconde fois au garage sans perdre la première position. Le Français a commis une erreur tactique et doit achever l'épreuve avec des gommes déjà éprouvées.

 

46e: Prost a vingt-huit secondes d'avance sur Berger. Boutsen, Warwick et Piquet se tiennent en un mouchoir de poche. Dans Juncao, Piquet déborde Warwick, puis dépasse un Boutsen bien lent. Warwick profite de l'aspiration de la Lotus pour doubler à son tour le pilote belge.

 

48e: Piquet garde Warwick à distance. C'est au tour d'Alboreto de rattraper Boutsen.

 

49e: Alboreto s'empare de la cinquième place aux dépens de Boutsen. Comme son équipier, Pérez-Sala quitte la course après avoir cassé un support d'aileron.

 

50e: Prost devance Berger (18.1s.), Piquet (1m. 02s.), Warwick (1m. 05s.), Alboreto (1m. 15s.), Boutsen (1m. 18s.), Nakajima (-1t.) et Cheever (-1t.). Palmer lève le bras pour annoncer qu'il abandonne, transmission cassée.

 

52e: Prost diminue sa cadence pour économiser de l'essence, ce qui permet à Berger de lui reprendre deux secondes par tour.

 

53e: L'écart se réduit à dix secondes entre Prost et Berger. Le Français prend un tour à Boutsen.

 

55e: Berger n'est plus qu'à neuf secondes et demie de Prost. L'Autrichien peut-il encore convoiter la victoire ?

 

56e: Nakajima rattrape Boutsen. De Cesaris renonce à cause d'un moteur surchauffé. Mais la petite Rial a fait fort belle impression pour sa première apparition.

 

57e: Prost hausse le ton afin de ne laisser aucun espoir à Berger. Il le relègue à onze secondes. La McLaren et son pilote ont apparemment bien su endiguer l'érosion de leurs gommes.

 

58e: Nakajima prend la sixième place à Boutsen. Celui-ci n'a toutefois pas à craindre un retour de Cheever qui manque de pression de suralimentation.

 

59e: Prost conduit à sa main car il aura tout juste assez de carburant pour couper la ligne. Mais Berger est dorénavant trop loin pour le tourmenter.

 

60ème et dernier tour: Alain Prost remporte pour la cinquième fois le Grand Prix du Brésil. Il s'arrête sitôt la ligne d'arrivée franchie, à court d'essence. Seul pilote à pouvoir suivre le rythme des McLaren, Berger termine deuxième. Piquet se classe troisième devant son public. Warwick obtient une très belle quatrième place pour Arrows. Alboreto et Nakajima inscrivent les derniers points. Boutsen échoue au septième rang. Cheever et Johansson sont les deux seuls autres pilotes à rallier l'arrivée.

 

Après la course: McLaren-Honda assomme la concurrence

Ce Grand Prix se conclut par la totale domination des moteurs turbocompressés qui occupent les six premières places. Les seules voitures à moteurs atmosphériques à rallier l'arrivée, la Benetton de Boutsen et la Ligier de Johansson, finissent hors des points. Comme l'explique Gérard Crombac, « lorsque les motoristes auront appris à gérer les interférences entres les wastegates et les « pop-off valves », ils pourront certainement obtenir encore plus de puissance de leurs turbos, alors que l'évolution des moteurs aspirés de la génération actuelle sera plus lente. » La consommation, plus importante que prévue sur un circuit réputé peu exigent en la matière, inquiète aussi les ingénieurs, notamment ceux de Honda et de Ferrari. Prost et Berger ont achevé l'épreuve avec des réservoirs vides.

 

Sitôt à pied, Prost engloutit une énorme bouteille d'eau minérale. Osamu Goto et les ingénieurs nippons le félicitent très chaleureusement. L'association McLaren-Honda débute en fanfare. Prost affirme que cette victoire fut « très facile à remporter ». Le Français remonte le cours de sa propre histoire ; en 1984, pour ses débuts avec McLaren-TAG-Porsche, il avait déjà triomphé ici à Rio. Il récidive cette année avec le turbo Honda. Ayrton Senna, plus sombre, regrette de n'avoir pu défendre ses chances à domicile. Il évite tout commentaire et médite sa revanche...

 

La McLaren MP4/4 paraît beaucoup plus rapide que ses concurrentes et, en outre, comme ses devancières, ménage bien les pneumatiques. Cette domination écrasante dépite le paddock. Chez Ferrari et Lotus, les mines s'allongent. Berger déplore que sa Ferrari soit trop gloutonne en essence et use trop facilement ses gommes. Le moteur d'Alboreto n'a pas tourné rond de tout le week-end. Jamais compétitif, Piquet préfère louer la fiabilité de sa Lotus. Gérard Ducarouge est moins hypocrite: « Les McLaren vont tout rafler... » soupire l'ingénieur français en finissant une Gitane. Et si le pari de Ron Dennis - remporter les seize manches du championnat du monde - n'était pas irréalisable ?

Tony