Présentation de la saison 1985
Les hommes de Rio
A la suite de l'annulation du peu regretté Grand Prix de Dallas, la saison 1985 commence tardivement, le 7 avril, par le Grand Prix du Brésil sur le circuit de Jacarepaguá. Cependant, ce Grand Prix est menacé jusqu'à la dernière seconde par la grave maladie du président élu Tancredo Neves dont le décès est malheureusement attendu d'un jour à l'autre. S'il survenait avant le Grand Prix, les organisateurs seraient dans l'obligation de l'annuler en signe de deuil. Loin de ses préoccupations, les Brésiliens ont déniché une nouvelle idole en la personne d'Ayrton Senna. Après sa brillante première saison chez Toleman, celui-ci apparaît comme la nouvelle étoile de la Formule 1. Sa cote monte en flèche. L'agglomération de Rio de Janiero se pare d'immenses banderoles « John Player Special » à sa gloire. Cette agitation autour de Senna irrite au plus au point le héros local Nelson Piquet, qui ne supporte pas de devoir partager un pan de gloire avec ce gringalet au teint ascétique, timide et introverti. Il lui voue dorénavant une haine farouche et irrationnelle. A chaque fois qu'il le pourra, Piquet dénigrera Senna par des attaques basses et puériles, et le grand champion qu'il est va peu à peu se muer en vieille diva jalouse et médisante.
Le « nabab » de la Formule 1 Bernie Ecclestone fourmille d'idées. Il martèle qu'il a bien l'intention d'organiser en 1986 un Grand Prix derrière le Rideau de Fer, soit à Moscou, soit à Budapest. Il est tellement accaparé par ses fonctions de « Grand Argentier » qu'il délaisse peu à peu la direction de Brabham. Sur le terrain, Herbie Blash et Gordon Murray sont les vrais dirigeants de l'équipe. Jean-Marie Balestre est lui absent à Rio de Janeiro, mais son état-major est là : le secrétaire général de la FISA Yvon Léon, l'ingénieur Gabriele Cadringher, le responsable de la communication Gille Gaignault et l'attachée de presse Sophie Sicot.
Très détendu, Niki Lauda envisage sereinement cette nouvelle année et aimerait remporter un quatrième titre mondial avant de raccrocher son casque et retourner à sa compagnie aérienne. Il n'entend pas céder un pouce de terrain à Alain Prost. Ainsi, lorsque l'ingénieur du Français Alan Jenkins a quitté McLaren pour rejoindre les États-Unis, il a repoussé l'idée de Ron Dennis d'étendre les pouvoirs de son propre ingénieur Steve Nichols aux deux MP4.
Vendredi matin, Stefan Bellof est soudainement mis à pied par Ken Tyrrell pour des raisons obscures. Il semblerait qu'un différend oppose Tyrrell à Willy Maurer autour du contrat du jeune Allemand. D'autres évoquent l'arrivée d'un pilote français soutenu par Renault et Elf. Philippe Streiff ? Alain Ferté ? Pour l'heure, Bellof est remplacé par Stefan Johansson, l'éternel intérimaire qui était venu au Brésil « pour s'amuser ».
De nombreuses personnalités arpentent le paddock comme Carlos Reutemann, Giancarlo Baghetti ou encore Emerson Fittipaldi qui entame sa reconversion dans le championnat CART. A signaler enfin la présence sympathique de Clay Regazzoni qui, depuis son fauteuil roulant, commente désormais les Grands Prix pour le compte de la RAI aux côtés du journaliste Mario Poltronieri.
Les qualifications
Très bien équilibrées, les Lotus dominent la première séance de qualification. Mais le samedi, c'est Alboreto qui décroche la pole position au volant d'une Ferrari exceptionnellement rapide. Arnoux (septième) est moins en réussite : il est sorti deux fois de la route... Après des essais catastrophiques le vendredi, Rosberg est monté dans sa FW09 de réserve et s'est rendu compte que le moteur Honda « respirait » beaucoup mieux dans cette vieille monoplace. Ses mécaniciens ont donc découpé dans le flanc de la FW10 une prise d'air similaire à celle de la FW09. Résultat : un chrono canon, et « Keke-la-foudre » se hisse en première ligne ! Son collègue Mansell obtient le cinquième temps. Les Lotus-Renault de de Angelis et Senna sont repoussées en deuxième ligne mais apparaissent comme des concurrents très sérieux. Les McLaren sont ralenties par un défaut de pression de suralimentation ainsi que par quelques défaillances des boîtiers Motronic. Cela explique les piètres performances de Prost (6ème) et de Lauda (9ème). Les Brabham-BMW sont handicapées par le manque de compétitivité des pneus Pirelli. Bien qu'il détienne la meilleure vitesse de pointe (329 km/h), Piquet se contente de la huitième place. Hesnault est relégué au 17ème rang. Le Dr. Mezzanotte, ingénieur de Pirelli, explique la situation : « Nous avons concentré tous nos efforts sur les pneus de course. Pour le moment ceux de qualification sont les anciens. Ils étaient meilleurs avant, mais nos adversaires ont progressé depuis... »
Les essais confirment que la Renault RE60, lourde et mal équilibrée, n'est pas bien née. Pire encore, ses freins manquent de fiabilité : Warwick (10ème) et Tambay (11ème) sont tous deux sortis de la piste après que leur pédale est allée au plancher. Lors d'essais préliminaires à Imola, Boutsen avait signé le meilleur chrono au volant de l'Arrows-BMW. Ici, une tenue de route défectueuse le repousse en douzième position. Son équipier Berger se classe dix-neuvième. Trop lourdes, les Ligier-Renault (de Cesaris 13ème, Laffite 15ème) végètent dans le ventre mou, de même que des Alfa Romeo (Patrese 14ème, Cheever 18ème) à la tenue de route désastreuse. John Macdonald est optimiste : pour la première fois depuis longtemps, ses RAM sont dans les vingt premiers. Winkelhock se classe seizième, Alliot vingtième. On retrouve ensuite les Tyrrell-Ford-Cosworth (Brundle 21ème, Johansson 23ème) et l'Osella-Alfa de Ghinzani (22ème). Ni Baldi ni Martini n'ont bouclé un seul tour lancé. Le moteur de la Spirit refuse de tourner rond tandis que les mécaniciens de Minardi n'ont pas réussi à changer un moteur Cosworth à temps. Toutefois, grâce aux forfaits de la Toleman et de la Zakspeed, les deux Italiens sont autorisés à prendre le départ.
Le Grand Prix
Prost réalise le meilleur chrono de l'échauffement et remet ainsi les pendules à l'heure. En configuration course, les Marlboro-TAG sont aussi compétitives que l'an passé... De Angelis change son moteur à la dernière minute tandis que Berger monte dans son mulet suite à un incendie survenu sur son A8. Warwick utilise le nouveau moteur EF15 à dimensions alésage-course modifiées mais celui-ci ne parait pas tourner rond...
La course se déroule par une chaleur étouffante. Les pneus risquent de souffrir, et pourtant chez Pirelli on choisit des gommes tendres. Du côté de Goodyear, on s'éparpille entre les pneus durs (A) et « super-durs » (AA). Mais compte tenu du caractère abrasif du tracé, tous les clients des Américains ont prévu d'effectuer un changement d'enveloppes.
Départ: Excellent envol de Rosberg qui double aussitôt Alboreto. Aussi bien parti que son équipier, Mansell dépasse Prost, se faufile entre les Lotus, puis se porte à la hauteur d'Alboreto. Il tente de faire l'extérieur à la Ferrari à l'entrée de la courbe, mais lui coupe tout simplement la trajectoire. Les roues s'entrechoquent. La Williams fait un bond et atterrit en toupie dans le gazon, tandis qu'Alboreto poursuit sans mal son chemin. Boutsen est resté immobile sur la grille à cause d'une pression d'essence à zéro et doit être poussé pour démarrer.
1er tour: Rosberg s'envole devant Alboreto, Prost, Senna, de Angelis, Arnoux, Piquet, Lauda, Patrese et de Cesaris. Mansell parvient à redémarrer avec l'aide des commissaires. Par chance, sa Williams parait intacte mais un échappement est endommagé.
2e : Rosberg compte deux secondes et demie d'avance sur Alboreto. Suivent en peloton Prost, Senna, de Angelis, Arnoux, Piquet et Lauda.
3e: A cause d'un grippage de boîte, Piquet part en tête-à-queue et escalade une bordure. Il peut se relancer mais se rend compte que sa suspension a souffert dans l'incident. Il doit mettre pied à terre.
4e : De Cesaris s'empare de la huitième position aux dépens de Patrese.
5e: Rosberg lève le pied pour ménager ses pneus... et laisse ainsi revenir Alboreto. L'Italien tente de le dépasser dans la courbe Sul, sans succès. Baldi est aux stands pour faire vérifier son moteur.
6e : Rosberg mène devant Alboreto (0.6s.), Prost (2.2s.), Senna (5.8s.), de Angelis (7.2s.), Arnoux (9s.) et Lauda (10s.).
7e: Rosberg a repris un peu de marge sur Alboreto qui se débat avec un important sous-virage. La collision avec Mansell a en effet déréglé la géométrie de son train avant gauche. Par conséquent, Prost grossit dans ses rétroviseurs.
8e: Rosberg, Alboreto et Prost se tiennent désormais en deux secondes. Second arrêt de Baldi qui cette fois va faire changer un turbo. Cette opération va durer près d'une heure.
9e: Mansell revient aux stands pour abandonner dans un nuage de fumée, échappement cassé.
10e: Rosberg casse un turbo et revient à son garage pour abandonner. Alboreto est le nouveau leader. Cheever se frotte à Hesnault et l'expédie en tête-à-queue dans l'herbe. Le jeune Français abandonne après avoir effectué une belle remontée. Les deux Williams et les deux Brabham sont hors-jeu après dix tours.
11e: Alboreto et Prost sont en bagarre pour le commandement de l'épreuve. Si la Ferrari est la plus véloce en ligne droite, dans les courbes la McLaren est à son avantage. Lauda sonne la charge : il dépasse de Angelis et se retrouve quatrième.
12e : Alboreto précède Prost (0.5s.), Senna (4.7s.), Lauda (5.8s.), de Angelis (7.8s.), Arnoux (11.6s.), de Cesaris (20.1s.), Patrese (36.3s.), Tambay (36.8s.), Laffite (43.9s.) et Cheever (45.4s.).
14e: Lauda prend la troisième place à Senna. Les Lotus ont des pneus trop durs et ne peuvent pas riposter.
15e : Alboreto est premier devant Prost (0.8s.), Lauda (7.8s.), Senna (10.4s.), de Angelis (15.3s.) et Arnoux (20.8s.). Suivent de Cesaris et Patrese. Laffite prend la neuvième place à Tambay.
16e: Prost continue à mettre la pression sur la Ferrari de tête.
17e : Le moteur de Warwick ne tourne pas rond. L'Anglais regagne le stand Renault pour faire changer ses bougies et redémarre quelques minutes plus tard.
18e: Alboreto rate une vitesse dans Vitoria, la dernière courbe. Prost saisit l'occasion pour laisser la Ferrari sur place et s'emparer du commandement.
19e: En bagarre depuis plusieurs tours, Patrese et Laffite s'accrochent. Tous deux regagnent leurs stands. Cheever est immobilisé aux stands pour réparer sa machine endommagée dans l'accrochage avec Hesnault. Il redémarre en dix-neuvième position.
20e : Prost est en tête devant Alboreto (4.9s.), Lauda (5.4s.), Senna (12.9s.), de Angelis (24s.), Arnoux (29.5s.), de Cesaris (31.1s.), Tambay (1m. 33s.) et Boutsen (1m. 36s.). Laffite s'arrête chez Ligier pour faire réparer sa monoplace et ressort en seizième position. En revanche, c'est terminé pour Patrese dont le demi-train arrière-gauche est mal en point.
21e: Lauda remonte comme une fusée sur Alboreto et semble en mesure de le dépasser bientôt. Beaucoup plus loin, de Cesaris est aux trousses d'Arnoux.
23e : Prost prend un tour à Tambay. Un voyant lumineux s'allume sur le tableau de bord de Lauda. Le boîtier électronique ne répond plus et le V6 TAG se met à bafouiller...
24e: Lauda revient aux stands pour faire changer son boîtier. Alboreto respire...
25e : Prost est premier devant Alboreto (13.4s.), Senna (20.7s.), de Angelis (26s.), Arnoux (45s.), de Cesaris (45.2s.).
26e: De Angelis est aux stands pour changer de pneus. Il repart sixième derrière de Cesaris. Changement de gommes pour Boutsen. Martini passe par son garage pour faire contrôler son moteur qui ratatouille.
27e: Suivi de près par de Cesaris, Arnoux emprunte l'allée des stands. Voyant l'ouverture, le Romain se glisse à l'extérieur mais est beaucoup trop optimiste et harponne la Ferrari. Il s'immobilise dans le gazon avec une suspension pliée tandis qu'Arnoux doit parcourir tout un tour avec une crevaison à l'arrière-gauche.
28e: Laffite remonte facilement : il a effacé les deux Tyrrell ainsi que la RAM de Winkelhock. Arnoux se traîne péniblement jusqu'à son stand. Tambay observe son changement de gommes et repart derrière l'étonnant Alliot.
30e: Prost arrive au stand McLaren et fait changer ses pneus en onze secondes. Alboreto le suit dans les stands, mais l'opération est plus longue pour lui (12s.). L'Italien redémarre derrière Senna. Arnoux change ses gommes et reprend la piste en quatorzième position.
31e: Senna s'arrête pour chausser de nouvelles gommes. Ses mécaniciens ne sont pas très rapides et exécutent leur tâche en seize secondes. Le Brésilien redémarre en troisième position. Berger change ses Pirelli mais l'opération s'éternise et le jeune Autrichien chute du septième au quatorzième rang. Lauda reprend la piste avec un boîtier neuf.
32e: Alliot chausse des pneus neufs et cède la cinquième place à Tambay. Laffite prend la septième place à Boutsen dont le moteur cafouille, à cause d'un défaut d'alimentation..
33e : Prost mène devant Alboreto (24.8s.), Senna (48.1s.), de Angelis (1m. 04s.), Tambay (-1t.), Alliot (-1t.), Laffite (-1t.), Boutsen (-1t.), Brundle (-1t.) et Johansson (-1t.).
34e: Prost signe le meilleur tour en course: 1'36''702'''. Johansson est à son stand pour changer ses roues. Lauda effectue un second arrêt pour examen et redémarre.
36e: Alliot n'a plus de cinquième rapport et se fait déborder par Laffite. Arnoux est lancé dans une folle remontée : il double successivement les Tyrrell de Johansson et de Brundle. Lauda rentre à son garage et cette fois abandonne pour de bon.
37e : Prost a vingt-trois secondes d'avance sur Alboreto, cinquante-et-une secondes sur Senna. Après une heure d'arrêt, Baldi reprend la piste avec un turbo neuf. Mais il n'effectue que quatre tours supplémentaires avant de renoncer.
39e: Arnoux dépasse Alliot.
40e : Prost est en tête devant Alboreto (24.5s.), Senna (56.8s.), de Angelis (1m. 23s.), Tambay (-1t.), Laffite (-1t.), Arnoux (-2t.), Alliot (-2t.), Boutsen (-2t.) et Brundle (-2t.).
42e : Senna baisse sa pression de suralimentation car sa consommation d'essence est trop élevée.
44e : Arnoux remonte comme une balle sur Laffite.
45e : Prost domine et précède Alboreto (26.8s.), Senna (1m. 05s.), de Angelis (-1t.), Tambay (-1t.), Laffite (-2t.), Arnoux (-2t.) et Alliot (-2t.).
46e: Arnoux double Laffite. Cheever revient aux stands à très faible allure, moteur muet.
47e: Arnoux est l'un des pilotes les plus rapides en piste et remonte sur Tambay.
49e: Désillusion pour les Brésiliens: Senna revient à son stand et abandonne, moteur cassé. Une petite pompe électrique d'alimentation a cessé de fonctionner.
50e : Prost est leader devant Alboreto (24.1s.), de Angelis (-1t.), Tambay (-2t.), Arnoux (-2t.), Laffite (-2t.), Alliot (-2t.), Johansson (-2t.), Brundle (-2t.) et Boutsen (-3t.).
51e: Seul Alboreto est désormais dans le même tour que Prost, gêné par le trafic.
52e: Arnoux prend la quatrième place à Tambay. Johansson s'empare de la septième place aux dépens d'Alliot qui se débat avec sa boîte de vitesses.
53e: Brundle double Alliot.
54e: Berger abandonne suite à un bris d'une rotule de suspension. Il occupait le onzième rang.
56e: Prost compte quinze secondes d'avance sur Alboreto.
57e : Boutsen est très lent en cette fin d'épreuve à cause d'un défaut de pression de suralimentation.
58e : Prost mène devant Alboreto (10s.), de Angelis (-1t.), Arnoux (-2t.), Tambay (-2t.) et Laffite (-2t.).
59e: Prost lève le pied pour conserver de l'essence jusqu'à l'arrivée. Alors qu'il comptait une quinzaine de tours de retard, Martini abandonne, moteur cassé.
60e : Boutsen roule à très faible allure : comme son équipier, il est victime d'un bris de suspension.
61ème et dernier tour: Alain Prost remporte le premier Grand Prix de cette saison 1985 avec trois secondes d'avance sur Alboreto. De Angelis termine troisième à plus d'un tour. Mal chaussé, le sage Italien ne pouvait faire mieux. A deux tours, on retrouve trois Français : Arnoux, qui a mangé du lion après sa friction avec de Cesaris, Tambay, mécontent de sa Renault, et Laffite qui fête son retour chez Ligier par un excellent point. Viennent ensuite Johansson, Brundle, Alliot, Warwick, Boutsen, Ghinzani et Winkelhock.
Après la course
Déshydraté par son effort, Alain Prost engloutit une bouteille d'eau minérale d'une seule rasade avant d'exprimer sa satisfaction : « Cette voiture me paraît plus homogène que la précédente. Je ne pouvais rien espérer de mieux. » La MP4/2B a en effet conservé toutes les qualités que sa devancière tout en améliorant sa tenue de route dans les grandes courbes. C'est ce qui a fait la différence, car à l'accélération la nouvelle Ferrari d'Alboreto était tout aussi rapide. Verra-t-on une bagarre Ferrari - McLaren ? Par ailleurs, il faudra surveiller de près les Lotus-Renault lorsque celles-ci ne seront pas munies de « pneus en bois ».
Du côté de Renault, c'est la soupe à la grimace. Certes Patrick Tambay inscrit deux points, mais il concède deux tours au vainqueur ! « Ces deux points ne sont pas une satisfaction, précise le Français, disons plutôt une consolation, pour les gars qui ont bien travaillé. Moi je reste sur ma faim... » Seul point positif: une fois ses bougies changées, l'EF15 de Derek Warwick a très bien fonctionné.
René Arnoux se contente de sa quatrième place après un week-end difficile. Il n'est pas mécontent de quitter Jacarepaguá, tracé qu'il déteste. Tandis qu'il discute avec les journalistes, à quelques encablures de là, Marco Piccinini aborde John Hogan, directeur du Marlboro Worldchampionship Team. « J'ai à vous parler d'Arnoux... » lui glisse-t-il à voix basse. Le complot est en marche...
Prost est donc le premier leader du championnat des pilotes. Chez les constructeurs Marlboro-McLaren et Ferrari se partagent la première place avec neuf points chacune.
Tony