Niki LAUDA
 N.LAUDA
McLaren TAG Porsche
Alain PROST
 A.PROST
McLaren TAG Porsche
Derek WARWICK
 D.WARWICK
Renault

399. Großer Preis

XLVI Grosser Preis von Deutschland
Wolkig
Hockenheim
Sonntag, 5. August 1984
44 Runden x 6.797 km - 299.068 km
Affiche
F1
Coupe

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Konstruktor
Motor

Les chantiers de Jean-Marie Balestre

Le Grand Prix d'Allemagne se déroule sur l'ultra-rapide circuit d'Hockenheim qui risque de mettre les moteurs à rude épreuve. Cela tombe bien car neuf des dix premières courses de la saison ont été gagnées par un moteur allemand, sept par TAG-Porsche et deux par BMW.

 

Jean-Marie Balestre multiplie les réunions avec les directeurs d'équipes, les ingénieurs et les pilotes afin d'améliorer la sécurité des monoplaces, dossier brûlant depuis les graves accidents de Martin Brundle et de Johnny Cecotto. La FISA envisage ainsi de renforcer les coques en instaurant la pratique du « crash-test ». Quant à la réduction de la puissance, elle pourrait être obtenue en réduisant l'indice d'octane réglementaire de 102 à 98 RON. Cette idée ne fait cependant pas l'unanimité car les utilisateurs d'un moteur de quatre cylindres y sont opposés. Balestre suggère aussi d'imposer une « essence spéciale F1 » qui serait produite par un seul pétrolier et utilisée obligatoirement par tous les concurrents. Mais cela générerait tant de problèmes techniques et financiers que cela ne paraît guère envisageable. En tout cas, le président de la FISA se montre étonnamment attentif, ouvert et conciliant... L'autocrate est en pleine « opération séduction ». Il brosse ainsi les pilotes dans le sens du poil en érigeant un « Conseil permanent des pilotes de F1 » chargé de remplacer le PRDA. Niki Lauda en prend la présidence, assisté de Nelson Piquet, Derek Warwick, Alain Prost, Michele Alboreto et Thierry Boutsen. Ce « comité Théodule », entièrement soumis à la FISA, neutralise donc le dernier organe d'expression des coureurs. Seul opposant à la manœuvre, Didier Pironi démissionne du PRDA qui disparaît de fait.

 

Pourparlers entre Niki Lauda et Gérard Larrousse

Niki Lauda a relancé son championnat par sa victoire au Grand Prix de Grande-Bretagne. Toutefois il n'est guère satisfait de sa position chez McLaren et envisage de changer d'air. Insensiblement, Ron Dennis réorganise en effet l'écurie autour d'Alain Prost. Les deux équipiers s'entendent très bien, mais n'en sont pas moins de féroces rivaux, et Lauda souffre d'être devancé en vitesse pure par son jeune collègue. Surtout, Dennis entend réduire de moitié son salaire pour 1985. Il est vrai que Lauda lui avait arraché fin 1982 un salaire extravagant... L'Autrichien n'est pas prêt à un tel « sacrifice », et après une entrevue houleuse à Ibiza avec son patron, décide de répondre favorablement aux avances de Renault.

 

Gérard Larrousse aimerait en effet l'attirer à Viry-Châtillon afin de relancer par ce coup d'éclat l'intérêt déclinant de la Régie pour la Formule 1. Le PDG Bernard Hanon doit en effet faire face à des pertes importantes et envisage un vaste plan social. Les activités de Renault Sport passent au second plan, et Larrousse craint que le programme F1 soit sacrifié. Avec Lauda dans sa manche, il espère convaincre le conseil d'administration que la marque peut encore tirer des bénéfices au moins publicitaires de son implication sportive.

 

Présentation de l'épreuve

Exclue du championnat du monde pour tricherie, Tyrrell est toute de même présente car elle a déposé un recours devant le tribunal d'appel de la FIA. Elle reçoit donc l'autorisation de prendre part aux épreuves jusqu'au verdict final, tout en ne pouvant prétendre inscrire de points.

 

Lotus-Renault n'apporte pas de modifications à Hockenheim mais attend beaucoup d'un nouveau pneu avant Goodyear destiné à réduire le gros sous-virage dont sont victimes les 95T. Les Noirs et Or peuvent nourrir encore quelques ambitions. Avec sa décontraction habituelle, Elio de Angelis souligne qu'il n'a que neuf points de retard sur Alain Prost. Il a inscrit des points à neuf reprises cette saison et apparaît comme un sérieux outsider. De Angelis est d'autant plus confiance qu'il travaille en symbiose avec Gérard Ducarouge : « Elio m'étonne toujours par son calme, sa disponibilité et sa soif d'apprendre », affirme l'ingénieur français. « J'ai du mal à croire qu'un pilote aussi jeune que lui puisse avoir amassé autant d'expérience. Le principal devoir que je me reconnaisse vis à vis de Lotus, c'est de préparer une machine de premier ordre pour Elio. Il a le potentiel et la dimension d'un champion du monde. » De Angelis sourit avec modestie à ces compliments : « Avec Gérard, tout devient simple. Il me saisit très bien. » Il sait qu'il ne pourra certainement pas lutter pour le titre mondial contre Prost et Lauda, mais une victoire en Grand Prix couronnerait sa très belle saison.

 

Après des essais peu concluants à Zeltweg, les Brabham BT53 retrouvent leur version « A » à pontons bas. Teo Fabi a mis fin à son programme en Indy Car et pilotera donc la seconde Brabham jusqu'à la fin de l'année. Chez Arrows, Surer reçoit la suspension placée sur le modèle de Boutsen à Brands-Hatch. Sur les deux A7 apparaît un dispositif de pulvérisation d'eau sur les échangeurs d'air. Tambay reçoit sa Renault « 100 % carbone », la copie de celle étrennée par Warwick en Angleterre.

Afin de privilégier la vitesse de pointe, le double aileron disparaît de la Toleman de Senna au profit d'un classique plan à sabots latéraux. Le Brésilien défend seul les couleurs de Toleman, Cecotto n'ayant pas été remplacé. Du côté d'ATS, Winkelhock reçoit un châssis neuf avec un empattement augmenté de sept centimètres. L'équipe allemande a recruté un nouveau manager en la personne de l'ancien motard Colin Seeley. Toutefois, découvrant les méthodes autoritaires de Gunter Schmidt, celui-ci claque la porte dès le samedi soir ! Ghinzani bénéficie d'une Osella spéciale « circuits rapides » pourvue d'un empattement rallongé et d'un aérodynamisme copié sur McLaren.

 

Ferrari continue de travailler avec acharnement sur sa 126 C4. Deux des quatre machines héritent ainsi d'une suspension arrière inédite à poussoirs, plus étroite. Une traverse et un gros extracteur d'air apparaissent aussi. Pour rien. Arnoux et Alboreto préfèrent utiliser leurs bolides conventionnels... Mauro Forghieri paraît tourmenté. Voilà trois mois qu'il retouche très régulièrement la C4, sans amélioration notable. Cette activité fiévreuse ressemble à une fuite en avant. Dans les tribunes fleurissent des banderoles réclamant le retour de Niki Lauda à Maranello...

 

L'atmosphère n'est guère plus respirable chez Euroracing où Riccardo Patrese rejette toute responsabilité dans le carambolage de Brands-Hatch, ce qui irrite profondément son équipier Eddie Cheever éliminé à cette occasion. Côté technique, Patrese accepte d'étrenner un nouveau dispositif de commande électronique de la pompe à injection.

 

Stefan Bellof ne peut pas disputer sa course nationale car il est lié à Porsche pour participer aux 1000 Km de Mosport. Du coup Ken Tyrrell fait appel au tout récent champion d'Europe de Formule 2 Mike Thackwell qui a déjà disputé le GP du Canada pour le compte de RAM.

 

Les qualifications

Les nouveaux Goodyear ont résolu les problèmes de tenue de route des Lotus. Ainsi de Angelis signe le meilleur temps de la séance officielle du vendredi. Il pleut le samedi matin, mais la piste s'assèche dans la dernière heure des essais chronométrés. Cela permet à Prost d'obtenir sa deuxième pole position de l'année, avec toutefois seulement cinq centièmes d'avance sur de Angelis. Lauda n'est que septième après s'être trompé dans ses réglages et avoir exécuté un tête-à-queue. Mansell (16ème) a eu beaucoup moins de chance que son équipier : accablé de pannes, il a de plus été bouchonné par de Cesaris. Les Renault sont en bonne forme et monopolisent la deuxième ligne, Warwick devant Tambay. Piquet est seulement cinquième mais est persuadé qu'il aurait pu obtenir la pole s'il n'avait pas été gêné par... Mansell et de Cesaris ! Son collègue Fabi obtient une satisfaisante huitième place. On l'a dit, les Ferrari ne sont pas à la fête et dans ces conditions, les efforts d'Alboreto (sixième) et d'Arnoux (dixième) sont méritants. Senna (neuvième) démontre l'efficacité du nouveau châssis Toleman.

 

Le développement des Ligier prend du retard, mais de Cesaris (11ème) fait bonne figure et devance nettement Hesnault (17ème). Chez Williams-Honda, Laffite se classe douzième tandis que Rosberg (19ème) a connu de gros pépins: gêné par Patrese, il a cassé son turbo puis son moteur ! Second sur piste mouillée, Winkelhock doit se contenter de la treizième place sur la grille. Il précède les Arrows-BMW de Surer et de Boutsen. Les Alfa Romeo (Cheever 18ème, Patrese 20ème) souffrent toujours d'un défaut de puissance. Les Osella-Alfa (Ghinzani 21ème, Gartner 23ème) encadrent la RAM d'Alliot. Viennent ensuite Rothengatter, Palmer et Johansson.

 

Sur ce tracé où la vitesse de pointe est reine, les Tyrrell-Ford-Cosworth à moteurs atmosphériques vivent un calvaire. Johansson se qualifie à la dernière place, avec trois secondes de retard sur la RAM de Palmer ! Les 012 sont même encore moins rapides que leurs devancières de 1983... Thackwell est vingt-septième et non-qualifié. Toutefois, et bien que son équipe soit en porte-à-faux vis à vis du pouvoir sportif, Ken Tyrrell demande aux officiels une dérogation pour permettre au Néo-Zélandais de prendre le départ, ainsi que Jo Gartner en a bénéficié à Brands-Hatch. Les commissaires acceptent à condition que tous les directeurs d'équipe donnent leur accord. Tyrrell obtient le soutien de ses collègues britanniques, mais Marco Piccinini saisit l'occasion de lui faire payer toutes les attaques qu'il a lancées contre Ferrari depuis deux ans. Il refuse de donner son assentiment. Thackwell regardera la course depuis les stands.

 

Le Grand Prix

Une ondée nettoie la piste dans la nuit du samedi au dimanche. La course se déroule sous un ciel gris mais aucune averse n'est annoncée. Sur la pré-grille Prost rencontre un problème de pompe à huile. Il décide de s'élancer avec la voiture de réserve qui a été préparée aux mesures de Lauda. Prost et Lauda partent avec trois pneus tendres et un pneu dur. Se souvenant de l'expérience de Brands-Hatch, Piquet choisit des gommes dures. Chez Goodyear les pneus AA très durs sont sélectionnés.

 

Départ: Placé à l'extérieur et incertain quant au comportement de ses freins, Prost prend un départ prudent. De Angelis s'installe au commandement. Warwick essaie de se glisser dans son sillage mais Prost lui ferme la porte au nez. Piquet double Tambay puis avale Warwick en sortant de la première courbe. Boutsen reste scotché quelques instants avant de pouvoir partir.

 

1er tour: Prost attaque de Angelis. Warwick commet une petite erreur à la première chicane qui permet à Piquet de le dépasser. De Angelis mène devant Prost, Piquet, Warwick, Tambay, Senna, Alboreto, Lauda, Fabi et de Cesaris. Rosberg est seizième. A court de pression de suralimentation, Surer ralentit et regagne son garage.

 

2e: De Angelis, Prost et Piquet sont très proches les uns des autres. Senna dépasse Tambay à la troisième chicane. Le moteur du Français manque de puissance. Lauda double Alboreto. Rosberg est déjà remonté au douzième rang.

 

3e: Fabi double Alboreto. Rosberg est maintenant onzième après avoir doublé de Cesaris.

 

4e: De Angelis précède Prost (0.8s.), Piquet (2.2s.), Warwick (5.6s.) et Senna (6.9s.). Un petit peu plus loin, Lauda dépasse Tambay. Puis Fabi attaque le pilote français et le double avant la première chicane. Rosberg prend la dixième place à Arnoux.

 

5e: Suite à la perte subite de son aileron arrière, la Toleman de Senna part en toupie et s'écrase contre le rail peu avant l'Ostkurve. Le choc est très violent mais le Brésilien en sort indemne, jetant son volant de colère. Rosberg est toujours aussi rapide : il « avale » Tambay puis Alboreto.

 

6e: De Angelis devance Prost (0.5s.), Piquet (1.4s.), Warwick (8.9.), Lauda (12s.), Fabi (13.7s.) et Rosberg (14.6s.). Suivent Tambay, Alboreto, Arnoux, Laffite et Mansell.

 

7e: De Angelis, Prost et Piquet sont à nouveau regroupés. Le Romain se défend contre le Français en zigzaguant. Rosberg prend la sixième place à Fabi.

 

8e: A la sortie de la première chicane des flammes s'échappent de la Lotus de de Angelis. Un piston vient de céder. L'Italien n'a plus qu'à regagner les stands. Prost s'empare de la tête mais Piquet est sur ses talons et le dépasse peu avant la troisième chicane. Laffite s'empare du huitième rang aux dépens d'Arnoux. Alliot abandonne : son moteur surchauffe et sa crémaillère de direction se balade dans son cockpit. Alboreto rencontre des chutes intermittentes de pressions d'essence et de turbo et revient à son stand pour faire examiner sa Ferrari.

 

9e: Piquet compte une demi-seconde d'avance sur Prost. Warwick est dépassé par Lauda avant la première chicane. Puis c'est Rosberg qui double le pilote Renault. De Angelis est revenu à son stand et met pied à terre. C'est aussi fini pour Boutsen suite à un souci de pression d'huile.

 

10e: Piquet précède Prost (0.9s.), Lauda (10.6s.), Rosberg (12s.), Warwick (13.5s.), Fabi (16.1s.), Tambay (23.1s.), Arnoux (28.6s.), Mansell (31.2s.), Cheever (45s.), Hesnault (46.9s.), de Cesaris (47.7s.), Winkelhock (48.7s.) et Ghinzani (49.3s.). Après une belle progression à l'instar de son équipier, Laffite se retire suite à une rupture de piston.

 

11e: Alboreto reprend la piste en dernière position. La belle remontée de Rosberg s'achève avec une panne électrique. Le Finlandais se gare dans une échappatoire du Stadium. Tambay entre dans les points.

 

13e: Une demi-seconde entre Piquet et Prost. Lauda est relégué à six secondes. Palmer renonce après une panne de turbo.

 

14e: Gartner entre aux stands avec un turbo cassé.

 

15e: Piquet mène devant Prost (1.4s.), Lauda (11.3s.), Warwick (18.3s.), Fabi (19.9s.) et Tambay (32.2s.). Suivent Arnoux, Mansell, Cheever et de Cesaris. Alboreto est de retour à son stand et renonce. Ghinzani s'arrête dans l'herbe suite à une panne électrique.

 

17e: Piquet s'échappe un peu et compte maintenant quatre secondes d'avance sur Prost. Patrese est à son stand pour abandonner : sa boîte de vitesses a rendu l'âme après une rupture de son support-moteur.

 

18e: Mansell prend la septième place à Arnoux. Le Grenoblois rencontre le même problème de pression de suralimentation qu'Alboreto, mais poursuit clopin-clopant.

 

19e: Lauda se rapproche de Prost. L'écart entre eux n'est plus que de six secondes. Fabi menace sérieusement Warwick.

 

20e: Piquet mène devant Prost (3s.), Lauda (8.7s.), Warwick (23.6s.), Fabi (24.1s.), Tambay (40.5s.), Mansell (44.8s.), Arnoux (48.3s.) et Cheever (1m. 09s.).

 

22e: Piquet perd l'usage de certaines vitesses. Un roulement de pignon à queue vient de lâcher sur la BT53. Le Brésilien ralentit dans le dernier secteur. Prost puis Lauda le dépassent, mais il demeure en piste.

 

23e: Prost est maintenant leader avec cinq secondes d'avance sur Lauda. Piquet dégringole au classement et entre aux stands à la fin de ce tour.

 

24e: Piquet s'immobilise à son stand et, au lieu de dégrafer son harnais, désigne ses quatre roues à ses mécaniciens. Interloqués, ceux-ci se ruent au travail, changent les pneus... lorsque Piquet coupe le moteur et quitte son cockpit en applaudissant ! Le Carioca farceur a l'échec joyeux...

 

25e: Prost devance Lauda (4.3s.), Warwick (27s.), Fabi (29.3s.), Tambay (46.7s.) et Mansell (47.5).

 

27e: L'écart se réduit entre Prost et Lauda et n'est plus que de trois secondes. Fabi convoite la troisième place détenue par Warwick. Arnoux s'arrête chez Ferrari pour changer ses roues. Il conserve sa septième place, loin devant Cheever.

 

29e: Lauda est un peu plus rapide que Prost et grappille quelques dixièmes de secondes. Il signe d'ailleurs le meilleur tour. Tambay et Mansell luttent pour la sixième place. Fabi rejoint les stands avec une pression de suralimentation à zéro.

 

30e: Prost précède Lauda (5.6s.), Warwick (32.7s.), Tambay (52.5s.), Mansell (53.1s.), Arnoux (1m. 47s.), de Cesaris (-1t.), Hesnault (-1t.) et Johansson (-2t.). Casse moteur pour Cheever qui se gare dans le Stadium.

 

31e: Prost réplique à Lauda et réalise le meilleur tour en course: 1'53''538'''. Mansell menace Tambay : la Renault manque de vitesse en ligne droite, mais en courbe ses pneus Michelin lui donnent un net avantage sur les Goodyear de la Lotus. Winkelhock est au ralenti à cause d'un problème de boîte de vitesses. L'Allemand roulait en onzième position.

 

32e: Prost porte son avance sur Lauda à six secondes. Il n'est toutefois pas tranquille car un gros morceau de polyéthylène s'est fiché dans le museau de sa McLaren. Si l'air le pousse jusqu'au radiateur, le TAG-Porsche risque de surchauffer...

 

33e: Après avoir parcouru un tour à très faible allure, Winkelhock rejoint enfin le garage ATS.

 

34e: Prost prend un tour à Arnoux. Mansell parvient enfin à doubler Tambay. Winkelhock a repris la piste mais est toujours aussi lent. Johansson effectue un tardif changement de pneus. Les Tyrrell ne perdent pas leurs habitudes...

 

35e: Les deux Ligier sont en lutte pour la septième place. Hesnault double son équipier de Cesaris. Winkelhock est de retour aux stands. Son turbo et sa boîte sont hors d'usage.

 

36e: Prost compte neuf secondes d'avance sur Lauda. Par chance, le morceau de polyéthylène qu'il a ramassé demeure en place. Viennent ensuite Warwick (42.1s.), Mansell (59s.), Tambay (1m.) et Arnoux à un tour. Hesnault est septième, à la lutte avec de Cesaris. Les deux seuls autres pilotes en piste sont Johansson et Rothengatter.

 

37e: Hesnault effectue un « tout-droit » dans le Stadium à cause d'une défaillance de son répartiteur de freinage. De Cesaris lui repasse sous le nez.

 

38e: Les Ligier poursuivent leur lutte fratricide: Hesnault reprend la septième place à de Cesaris.

 

40e: Huit secondes d'écart entre Prost et Lauda. Mansell accroît sa pression de suralimentation et paraît menacer Warwick, mais il doit pourtant ménager ses pneus qui sont très dégradés.

 

41e: De Cesaris s'impose définitivement face à Hesnault dont le moteur a des ratés.

 

43e: L'intervalle entre Prost et Lauda est maintenant de dix secondes.

 

44ème et dernier tour: Alain Prost remporte sa quatrième victoire de la saison. C'est le premier succès de Michelin à Hockenheim. Lauda se contente du deuxième rang et offre ainsi à McLaren son second doublé en 1984, ainsi qu'un triomphe à domicile pour Porsche. Warwick complète le podium après une course tranquille. Pour une fois épargné par les soucis techniques, Mansell est quatrième. Handicapé par des problèmes de moteur, Tambay retrouve quand même le chemin des points avec sa cinquième place. Arnoux obtient le dernier point. Il précède de Cesaris, Hesnault (au bord de la panne sèche), Johansson et Rothengatter.

 

Après la course

Les trois premiers sont accueillis sur le podium par le prince de Metternich, président de la FIA, et par Jean-Marie Balestre qui se fait arroser de champagne par son ami Alain Prost. Celui-ci rayonne. Après ses abandons à Dallas et à Brands-Hatch, le doute s'était instillé en lui : « Cette épreuve était capitale pour moi. La perdre aurait été dramatique pour la suite de la saison. » La sensible remontée de Lauda ne l'a pas troublé : « C'est vrai, Niki a tenté de me reprendre un peu de terrain mais j'avais la possibilité de me protéger. Beaucoup plus s'il avait fallu... Niki n'a d'ailleurs pas insisté. [...] Nous sommes tous deux des adultes et plutôt que de jouer le panache, il a misé sur l'intérêt de l'équipe. » Lauda approuve son collègue mais espère bien prendre sa revanche chez lui, en Autriche...

 

Les abandons de de Angelis et de Piquet les excluent de la course au titre qui sera donc l'apanage de Prost et de Lauda. Cette victoire permet au pilote français de compter 4,5 points d'avance sur son équipier. Au classement des constructeurs Marlboro-McLaren est sans rivale, tandis qu'à la deuxième place Lotus et Ferrari sont désormais à égalité.

 

 

Classements (avant la disqualification des Tyrrell):

 

Pilotes Constructeurs
1.Prost43.5 pts1.McLaren-TAG-Porsche82.5 pts
2.Lauda39 pts2.Ferrari35.5 pts
3.de Angelis26.5 pts3.Lotus-Renault35.5 pts
4.Arnoux24.5 pts4.Renault32 pts
5.Warwick23 pts5.Williams-Honda24 pts
6.Rosberg20 pts6.Brabham-BMW21 pts
7.Piquet18 pts7.Tyrrell-Ford-Cosworth13 pts
8.Alboreto11 pts8.Toleman-Hart8 pts
9.Tambay9 pts9.Alfa Romeo6 pts
10.Mansell9 pts10.Ligier-Renault2 pts
11.Senna8 pts11.Osella-Alfa Romeo2 pts
12.Brundle8 pts12.Arrows-Ford-Cosworth1 pt
13.Bellof5 pts
14.Laffite4 pts
15.Fabi3 pts
16.Patrese3 pts
17.Cheever3 pts
18.de Cesaris2 pts
19.Ghinzani2 pts
20.Boutsen1 pt
Tony