Patrick TAMBAY
 P.TAMBAY
Ferrari
René ARNOUX
 R.ARNOUX
Renault
Mario ANDRETTI
 M.ANDRETTI
Ferrari

372. Großer Preis

LIII Gran Premio d'Italia
Sonnig
Monza
Sonntag, 12. September 1982
52 Runden x 5.800 km - 301.600 km
Affiche
F1
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Titre mondial : avantage à Rosberg

Grâce à sa victoire au Grand Prix de Suisse, Keke Rosberg s'est confortablement installé en tête du championnat du monde avec 42 points, soit trois de mieux que Didier Pironi qui ne sera donc pas le premier champion français de l'histoire. Le pilote finlandais devance également Alain Prost (31 pts), Niki Lauda et John Watson (30 pts chacun). Il peut donc recevoir la couronne dès ce GP d'Italie s'il ne concède pas plus d'un point à Prost, pas plus de deux aux pilotes McLaren.

 

A nouveau frappé par la malchance à Dijon-Prenois, Prost ne baisse pas encore les bras. La Renault est désormais compétitive sur tous les circuits et peut fort bien triompher à Monza et à Las Vegas... à condition qu'elle soit enfin fiable. Ce satané boîtier électronique d'injection a suscité bien des nuits blanches aux ingénieurs français ! John Watson est toujours en lice mais apparaît hors du coup. Il n'a plus inscrit de point depuis le GP du Canada ! Quant à Niki Lauda, sa situation est complexe car il pourrait récupérer sur tapis vert les quatre points perdus lors de sa disqualification à Zolder. Il reviendrait alors à huit points de Rosberg et deviendrait un adversaire autrement redoutable. Mais ce challenge ne l'intéresse pas. Plus pragmatique que jamais, l'Autrichien estime ses chances à zéro et regarde vers l'avenir et le développement du moteur turbo Porsche.

 

Il y a plus de suspens en ce qui concerne le championnat des constructeurs. Ferrari ne compte en effet que quatre points d'avance sur McLaren, neuf sur Williams et quatorze sur Renault. La question est de savoir si pour la première fois une équipe utilisant un moteur turbo sera sacrée. Enfin, il ne faut pas oublier la guerre des pneus, elle aussi très serrée : à deux épreuves du but, Goodyear et Michelin sont ex æquo avec sept victoires partout.

 

Ferrari: retour de Mario Andretti, arrivée de René Arnoux

Les organisateurs du Grand Prix d'Italie se sont longtemps inquiétés de la baisse des ventes de billets. La mort de Gilles Villeneuve avait en effet refroidi l'enthousiasme de nombreux tifosi. Et puis a surgi la folle rumeur : Mario Andretti, 42 ans, s'installerait à Monza dans le baquet de la seconde Ferrari. Bruit très vite confirmé : huit jours avant la course, le champion italo-américain débarque à l'aéroport de Milan coiffé d'un chapeau rouge flanqué du cheval cabré ! L'enfant du pays est de retour, qui plus est au volant d'une voiture rouge. Les guichets de l'autodrome sont pris d'assaut. La dernière fois qu'Andretti avait piloté une Ferrari, c'était il y a tout juste dix ans, lors du GP des USA 1972. Il prend sa mission très à cœur et s'installe aussitôt au volant de la 126 C2 pour mener des essais intensifs à Fiorano.

 

Il y aura deux Ferrari au départ car Patrick Tambay fait son retour bien qu'il ne soit pas encore remis de son hernie discale. Le Cannois s'est alité neuf jours et s'est bourré de cortisone pour pouvoir être au rendez-vous de Monza. Résultat : il a le visage couvert de boutons mais est apte à conduire. « Je suis ici avec 60 % de mes moyens physiques » déclare Patrick qui, en quelques semaines, a conquis l'amour du public italien en prenant victorieusement la succession de Gilles Villeneuve.

 

La Scuderia Ferrari annonce également que ses deux pilotes en 1983 seront Patrick Tambay et René Arnoux. Le Grenoblois de 34 ans espère relancer sa carrière et oublier ces deux dernières saisons très délicates aux côtés d'Alain Prost chez Renault. Sa fougue et son enthousiasme devraient faire le bonheur des tifosi. Atout crucial : René parle l'italien. Néanmoins, cette future collaboration avec Tambay laisse sceptique. Les deux Français ne s'apprécient guère Cette inimitié remonte à leurs confrontations en Formule Renault et en Formule 2 dans les années 70. Marco Piccinini essaie de déminer à l'avance le terrain en précisant qu'Arnoux et Tambay seront traités sur un pied d'égalité.

 

La nouvelle alliance McLaren - TAG - Porsche

A la Villa d'Este, la « Marlboro Party » organisée par Aleardo Buzzi permet à Ron Dennis et à Niki Lauda d'annoncer la conclusion d'un accord entre le groupe Techniques d'Avant-Garde et McLaren International pour l'utilisation en 1983 d'un V6 turbo Porsche baptisé TAG Turbo POI.

 

A l'origine de ce partenariat se trouve Mansour Ojjeh, le directeur commercial de TAG, qui souhaitait une plus grande implication en Formule 1 de sa société, jusqu'ici un simple sponsor de Williams. Il a conduit de longs pourparlers avec Porsche par l'intermédiaire de l'influent François Mazet. Cet accord tripartite permet d'atténuer le double investissement de Porsche et de McLaren sur le turbo. TAG financera le dessin, la construction et la mise au point du V6. Avec Niki Lauda, Porsche bénéficie d'un formidable ambassadeur dans le monde germanophone. C'est un atout que Ron Dennis, fin limier, n'a pas manqué de mettre en avant.

 

Intrigues franco-françaises

Le futur coéquipier d'Alain Prost chez Renault est désormais connu : il s'agit d'Eddie Cheever. Plusieurs noms avaient circulé ces derniers jours : Derek Warwick, Oscar Larrauri, Mauro Baldi, Patrick Tambay... Cheever a pour lui la jeunesse, le talent, le sérieux, la maîtrise du français, et aussi une souplesse de caractère qui le cantonnera à son rôle de second pilote... C'était une exigence de Prost qui ne voulait pas subir une nouvelle cohabitation avec une forte tête comme Arnoux.

 

Soupçonnée depuis des semaines, la rupture entre Ligier et Talbot est rendue officielle. L'équipe vichyssoise retrouve sa complète indépendance. C'est à peu près tout ce qui lui reste ! Elle n'a pas de moteur pour 1983, Jacques Laffite est sur le départ et Cheever file chez Renault... Guy Ligier reçoit cependant une contrepartie à ce transfert : la Régie va sérieusement étudier la possibilité de lui livrer son V6 turbo. « Approvisionner une troisième grosse écurie n'ira pas sans nous poser de gros problèmes techniques, affirme pourtant le PDG de Renault Sport Max Mangenot, mais comment peut-on refuser la motorisation d'une écurie française ? » Oui, comment peut-on, quand Renault est une entreprise d'État et que le « père Ligier » est suivi comme son ombre par Jean Glavany, le directeur de cabinet du président Mitterrand...

 

Présentation de l'épreuve

Côté transferts, Marc Surer a annoncé qu'il resterait chez Arrows en 83. Ce pilote de grand talent mérite pourtant mieux qu'un volant dans le ventre mou du peloton. Mais, comme beaucoup, il espère que son équipe obtiendra d'ici peu un moteur turbo.. A ce propos, Dieter Stappert, directeur de la compétition chez BMW, confirme qu'outre Brabham, ATS bénéficiera aussi d'un moteur turbo bavarois l'année suivante. Il déclare aussi discuter avec Tyrrell. La piste Williams semble donc abandonnée.

 

Le samedi, Alfa Romeo dévoile sa nouvelle voiture à moteur turbo, très similaire à la 182 malgré une cellule de carburant plus haute et plus grande. Le moteur V8 turbo milanais disposerait de 600 chevaux à 11 000 tours/minute. Andrea de Cesaris effectue quelques tours de démonstration, mais ce modèle ne sera pas aperçu en course avant l'année suivante.

 

Williams offre à Keke Rosberg un dispositif de radio lui permettant de converser avec les stands. Pour cette épreuve, les FW08 arborent un aileron arrière monobloc et bombé, déjà aperçu au Grand Prix... d'Argentine 1980 ! Chez March, Adrian Reynard a considérablement remanié la voiture de Raul Boesel, apportant notamment des suspensions de type « rising rate ». L'équipe de John Macdonald a épuisé son stock de pneus Avon racheté au printemps. Fort heureusement, elle a passé un accord de fourniture avec Michelin afin de pouvoir disputer les deux dernières courses de la saison. Comme la course se déroule en Italie, Mauro Baldi récupère la nouvelle Willi... pardon, la nouvelle Arrows A5, et Marc Surer se contente de la vieille A4.

 

Toleman présente sa toute nouvelle TG183, œuvre de Rory Byrne, présente en un seul exemplaire pour Derek Warwick. Elle est aussi élégante que la TG181 était laide. Elle dispose d'une coque en fibre de carbone et de suspensions de « type Brabham ». La recherche de l'effet de sol et de l'appui est totale. Les accessoires du moteur Hart sont déplacés vers les côtés, comme cela se fait sur beaucoup de voitures désormais.

 

Ken Tyrrell a le sourire car il s'est enfin trouvé un commanditaire : Denim Musk, un cosmétique du groupe Unilever. Les 011 sont repeintes en vert, en « british racing green » pour être plus exact. Comme Tyrrell, Ensign rencontre de graves difficultés financières et Mo Nunn a été tout proche de mettre la clef sous la porte après Dijon, où de plus Guerrero a cassé les deux moteurs dont disposait son équipe. Un apport d'argent frais a permis le déplacement en Italie.

 

Enfin, Pirelli apporte de nouveaux pneus à flancs plus rigides pour les Arrows, les Toleman et l'Osella.

 

Les qualifications

Andretti est l'attraction du week-end et fait honneur au public italien en obtenant une incroyable pole position pour sa première course avec un turbo ! Il prouve ainsi qu'il n'a pas perdu son coup de volant. L'autodrome entre en ébullition et fait une ovation à Mario, véritable héros national. Tambay place la seconde Ferrari au troisième rang. Les Brabham-BMW sont très à l'aise : Piquet est second et Patrese quatrième. Il faut souligner que les pneus Goodyear de qualification fonctionnent mieux que les Michelin ici. Aussi, les Renault de Prost et d'Arnoux sont repoussées en troisième ligne. Arnoux a notamment été victime d'un accrochage avec de Angelis.

 

Les voitures à moteur atmosphériques rendent au minimum trois secondes au turbo. Rosberg est le meilleur d'entre eux avec le septième chrono. Daly n'est que treizième après avoir rencontré des soucis techniques. Les Alfa Romeo de Giacomelli et de de de Cesaris sont respectivement huitième et neuvième. Les McLaren manquent d'adhérence, en partie à cause des Michelin. Lauda se classe dixième et Watson douzième. Ils encadrent Alboreto. Henton n'est que 20ème avec la seconde Tyrrell. Fortunes diverses chez Ligier : si Cheever obtient une convenable 14ème place, Laffite est repoussé au 21ème rang après que sa voiture a été jugée trop légère à la pesée. Ses mécaniciens avaient oublié de compléter le niveau de fluides avant de passer à la bascule... Jarier est un brillant quinzième avec l'Osella. A ses côtés on retrouve Warwick bien que les nouveaux pneus Pirelli ne fonctionnent pas avec la TG183. Fabi est vingt-deuxième avec la vieille TG181. Les pilotes Lotus ont subi une foule d'incidents techniques ou sportifs. Le résultat n'est pas brillant : de Angelis est 16ème, Mansell 23ème. Le vaillant Guerrero est dix-huitième avec sa poussive Ensign. Surer (19ème) qualifie l'Arrows A4 devant l'A5 de Baldi (24ème). Salazar et Serra occupent la dernière ligne. Keegan, Boesel, Winkelhock et Byrne sont mis sur la touche.

 

Le Grand Prix

Une foule immense s'est déplacée à Monza pour acclamer Mario Andretti, mais aussi Patrick Tambay dont on admire le courage. Les deux Brabham-BMW prévoient de ravitailler et sont équipées de pneus tendres.

 

Départ: Andretti s'élance bien jusqu'à ce que son limiteur de régime se mette en marche. Piquet, Tambay et Arnoux le doublent par la droite tandis que Prost, placé à gauche et surpris par le ralentissement de la Ferrari, met deux roues dans l'herbe. Il chute dans le peloton tandis qu'Andretti se maintient au quatrième rang. A la première chicane, Daly se frotte à Guerrero et casse un triangle de suspension arrière. Il poursuit sans s'en apercevoir.

 

1er tour: Au freinage della Roggia, la suspension de Daly rompt. La Williams part en vrille, heurte la Tyrrell de Henton, laquelle traverse la piste et vient percuter Warwick. Les deux Anglais abandonnent. Piquet ralentit après Lesmo à cause d'un souci d'embrayage. Il se fait doubler par Tambay et Arnoux, puis par Patrese et Andretti. A la sortie de la Parabolica Arnoux prend l'aspiration derrière Tambay et le déborde par l'intérieur dans la longue ligne droite de départ. Arnoux mène devant Tambay, Patrese, Andretti, Piquet, de Cesaris, Giacomelli, Rosberg, Watson et Prost.

 

2e: Arnoux s'échappe en tête tandis que Piquet chute au treizième rang. Prost vient à bout de Watson. A la fin du tour, Patrese déborde Tambay par l'extérieur de la Parabolica. Daly regagne son stand clopin-clopant pendant que Guerrero fait réparer son Ensign.

 

3e: Prost prend la septième place à Rosberg. Fabi stoppe sa machine dans l'herbe, en panne de moteur.

 

4e: Patrese revient sur les talons d'Arnoux grâce à son réservoir à moitié-vide. Plus loin, Prost remonte comme une balle et dépasse les deux Alfa de Giacomelli et de Cesaris.

 

5e: Patrese se montre dans les rétroviseurs d'Arnoux à la Variante Ascari. Tambay concède quatre secondes au leader. Prost rattrape Andretti. Ces deux pilotes emmènent un peloton constitué de de Cesaris, Giacomelli, Rosberg et Watson.

 

6e: Prost déborde Andretti dans la ligne droite principale, mais l'Américain reprend sa place à la sortie de la chicane. Patrese ralentit, victime d'une panne d'embrayage. L'Italien revient à son stand et doit abandonner. Au même instant Laffite rentre au garage Talbot avec une boîte vitesses cassée.

 

7e: Sur la ligne de chronométrage, Prost déborde à nouveau Andretti et cette fois-ci s'empare de la troisième place. L'Italo-Américain est handicapé par un accélérateur qui se grippe par intermittence.

 

8e: Arnoux mène devant Tambay (7.4s.), Prost (16.2s.), Andretti (18.7s.), de Cesaris (20.3s.), Giacomelli (21.7s.), Rosberg (22.2s), Watson (23.1s.), Alboreto (26s.) et Lauda (28s.). Tombé au treizième rang, Piquet abandonne. Les embrayages ont cassé sur les deux Brabham.

 

9e : Watson menace Rosberg pour la septième place. Cette lutte est importante dans l'optique du championnat.

 

10e : Arnoux précède Tambay (8s.), Prost (15.8s.) et Andretti (21.1s.). Celui-ci a semé les deux Alfa. Guerrero reprend la piste après avoir fait réparer sa voiture.

 

11e: Grosse frayeur pour Jarier qui voit sa roue arrière-gauche se détacher à l‘issue de la grande ligne droite. Il coupe à travers le gazon puis parvient à immobiliser son Osella. Pendant ce temps-là, de Cesaris s'arrête au stand Alfa Romeo pour faire vérifier son allumage. Il repart en dix-septième position.

 

12e: Watson prend la sixième place à Rosberg dans la ligne droite principale.

 

13e: Watson dépasse Giacomelli à la première chicane et se retrouve cinquième.

 

15e: Arnoux mène devant Tambay (8.7s.), Prost (15.7s.), Andretti (24.3s.), Watson (32.4) et Giacomelli (34.7s.).

 

17e : Salazar reçoit le drapeau noir car son capot-moteur menace de se détacher. Mais le Chilien ne s'arrête pas et le danger disparaîtra de lui-même lorsque le morceau de carrosserie se détachera.

 

18e : Neuf secondes séparent Arnoux et Tambay. Rosberg convoite la septième place détenue par Giacomelli.

 

19e: Prost est l'homme le plus rapide en piste et remonte sur Tambay. Jusqu'alors onzième, de Angelis entre au stand Lotus pour changer ses pneus.

 

20e : Arnoux est premier devant Tambay (9.8s.), Prost (13.1s.), Andretti (32.1s.), Watson (43.3s.), Giacomelli (46.6s.), Rosberg (48s.), Alboreto (51s.) et Lauda (52s.).

 

22e: Victime d'un problème de freins, Lauda regagne le stand McLaren. Il discute de longs moments avec John Barnard puis sort de son habitacle. Ses derniers espoirs d'être titré s'envolent.

 

23e : Prost est revenu derrière Tambay et convoite la seconde place.

 

25e: Arnoux signe le meilleur tour en course: 1'33''619'''. Prost attaque Tambay avant le premier freinage mais le pilote Ferrari lui ferme la porte. Quelques instants plus tard, au même endroit, l'aileron arrière de la Williams de Rosberg s'envole ! Le Finlandais conserve la maîtrise de son véhicule mais ne comprend pas ce qui lui arrive. Il regagne les stands, pensant avoir crevé. Giacomelli le dépasse à la seconde chicane en lui faisant signe qu'il a perdu quelque chose.

 

26e: Rosberg entre aux stands. Il s'entretient avec Frank Dernie pendant qu'Alan Challis et son équipe lui montent un nouvel aileron.

 

27e : Prost bute toujours sur Tambay qui se défend farouchement. Surer est au ralenti avec un moteur bafouillant. Il passe par son garage puis redémarre.

 

28e: Nouveau coup de théâtre: à Lesmo Prost lève le bras et ralentit. Pour la énième fois, le boîtier d'injection tombe en panne. Après avoir voulu s'arrêter dans l'herbe, le Français tente de regagner les stands. Au même instant Rosberg reprend la piste en quinzième position, deux tours derrière Arnoux et Tambay.

 

29e: Prost s'arrête à son stand et redémarre, mais tombe en panne juste après la première chicane. Cette fois, c'en est fini de ses espoirs de devenir champion du monde en 1982. Nouvel arrêt de Surer.

 

30e : Arnoux est en tête devant Tambay (15.8s.), Andretti (49.9s.), Watson (1m. 01s.), Giacomelli (1m. 08s.) et Alboreto (1m. 12s.). Puis suivent Cheever, Mansell, de Angelis et Salazar.

 

32e : Rosberg entame sa remontée et double Baldi. Giacomelli s'arrête à son stand pour changer de pneus car sa voiture « pompe » excessivement. Cela permet à Cheever d'entrer dans les points.

 

33e : Surer renonce à cause d'un allumage défaillant.

 

34e: Arnoux mène devant Tambay (18.5s.), Andretti (57.5s.), Watson (1m. 11s.), Alboreto (1m. 26s.), Cheever (-1t.), Mansell (-1t.) et Salazar (-1t.). Rosberg est dixième après avoir doublé Serra. Son Alfa Romeo étant décidément inconduisible, Giacomelli préfère renoncer.

 

35e: De Angelis entre au stand Lotus et abandonne car son accélérateur s'est grippé.

 

37e: Arnoux prend un tour à Alboreto.

 

38e: Arnoux précède Tambay (18.6s.), Andretti (57.9s.), Watson (1m. 17s.), Alboreto (-1t.), Cheever (-1t.), Mansell (-1t.), Salazar (-2t.), Rosberg (-2t.), de Cesaris (-2t.), Serra (-2t.), Baldi (-3t.) et Guerrero (-10t.).

 

40e : L'écart est stable entre Arnoux et Tambay. Plus loin, Watson n'a aucune chance de remonter sur Andretti et se contente de sa quatrième place qui lui suffit pour rester dans la course au titre.

 

42e: Arnoux n'a plus rien à craindre de ses adversaires mais s'inquiète d'une petite fuite de carburant qui le laisse « les fesses dans l'essence » selon sa propre expression. De plus sa Renault manque d'équilibre.

 

43e : Arnoux devance Tambay (17.7s.), Andretti (57.7s.) et Watson (1m. 22s.).

 

45e: Rosberg prend la huitième place à Salazar.

 

48e : L'écart entre Arnoux et Tambay tombe à seize secondes.

 

50e : A deux tours du but, Arnoux mène devant Tambay (14s.), Andretti (54s.), Watson (1m. 26s.), Alboreto (-1t.) et Cheever (-1t.).

 

52ème et dernier tour: René Arnoux remporte sa quatrième victoire après une solide démonstration. Tambay et Andretti amènent leurs Ferrari sur le podium. Watson finit quatrième et inscrit ses premiers points depuis trois mois. Alboreto et Cheever s'emparent des derniers points. Mansell est septième, Rosberg seulement huitième. Suivent Salazar, de Cesaris, Serra et Baldi. Guerrero est non classé à douze tours.

 

Après la course

Comme d'habitude, la foule envahit le circuit dès l'arrivée du vainqueur. Ce qui n'est pas sans danger. A la Variante della Roggia, Rosberg ne change pas de trajectoire pour éviter les tifosi qui doivent s'écarter précipitamment, en vociférant contre le Finlandais. Loin de tout cela, Arnoux a enlevé son casque pour son tour d'honneur et salue la foule. Même si la victoire échappe à une voiture rouge, le public italien n'est pas mécontent et considère déjà Arnoux comme un des siens.

 

Sorti de sa voiture, Arnoux est ballotté entre des supporteurs fanatiques. A bout d'idées, ses gardes du corps finissent par le hisser sur leurs épaules et le déposent... devant le garage Renault. Puis René monte sur le podium avec les deux pilotes Ferrari, sous les vivats des tifosi. Mario Andretti est particulièrement applaudi. Le champion américain est un véritable « héros des Deux Mondes ». Il a été particulièrement brillant lors de ce week-end et démontre qu'il n'a rien perdu de son brio. Il ne faudrait pas le pousser beaucoup pour qu'il accepte un volant en Formule 1 pour la saison à venir.

 

Quant au vainqueur, il semble déjà avoir oublié qu'il pilotait une voiture jaune : « Je pense avoir prouvé que le Commendatore n'avait pas fait un mauvais choix pour 1983. Sur ce podium, je me suis senti le compagnon d'écurie de Tambay et d'Andretti. » « René n'est déjà plus chez nous... » soupire Gérard Larrousse. Pendant ce temps-là, Alain Prost a déjà quitté le circuit et fait ses bagages le cœur lourd. « Ce n'était pas mon année... » soupire-t-il en se dirigeant vers l'aéroport.

 

Malgré ce score vierge, Rosberg fait une bonne opération puisqu'il est désormais débarrassé des menaces Prost et Lauda, et possède encore neuf points d'avance sur Watson, soit l'équivalent d'une victoire. « Wattie » a réalisé une très belle course et prouve qu'on l'a peut-être enterré un peu trop vite. Sa tâche demeure néanmoins fort compliquée : pour devenir champion du monde, il devra impérativement gagner à Las Vegas sans que Rosberg n'inscrive un seul point.

 

Au classement des constructeurs, Ferrari fait une excellente opération avec ce double podium et compte désormais onze points d'avance sur McLaren-Ford-Cosworth. Renault a encore une minuscule chance de décrocher ce titre mais pour cela, il faut que la firme française signe le doublé à Las Vegas et que Ferrari ne marque pas plus d‘un point. Williams est par contre définitivement hors course.

Tony