Alain PROST
 A.PROST
Renault
Nelson PIQUET
 N.PIQUET
Brabham Ford Cosworth
Jacques LAFFITE
 J.LAFFITE
Ligier Matra

352. Großer Preis

XLIII Grosser Preis von Deutschland
Bedeckt
Hockenheim
Sonntag, 2. August 1981
45 Runden x 6.789 km - 305.505 km
Affiche
F1
Coupe

Wussten Sie es?

Fahrer
Konstruktor
Motor

Ligier se sépare de Gérard Ducarouge

La rupture couvait depuis plusieurs semaines et a été consommée le mardi 18 juillet : Guy Ligier se sépare de Gérard Ducarouge. Les dissensions entre les deux hommes se sont nettement accentuées depuis le début de l'année 1981 du fait des résultats médiocres des Ligier-Matra. Ducarouge ne sera néanmoins pas facile à remplacer car il était le véritable « homme-orchestre » de la marque vichyssoise, à la fois chef de l'équipe, ingénieur et directeur technique. Tout l'organigramme se retrouve chamboulé au profit des proches de Jacques Laffite. Son ami Jean-Pierre Paoli récupère ainsi la direction de l'écurie tandis que Jean-Pierre Jabouille est nommé superviseur des activités techniques. Michel Beaujon est ingénieur en chef, tandis que Lionel Hublet devient responsable de la voiture de Laffite et Jean-Claude Guénard responsable de celle de Tambay.

 

PSA, Talbot, Matra et la Seita ont été mis devant le fait accompli et n'ont pas vraiment eu leur mot à dire. Ducarouge parti, Guy Ligier prend un véritable risque en installant cette nouvelle direction, toute dévouée à Laffite, mais sans « tête pensante ».

 

Présentation de l'épreuve

Les pilotes sont comme l'année précédente inquiets à cause de la terrible « courbe est » où Patrick Depailler a trouvé la mort en août 80. Si les jupes coulissantes ne sont plus là, la vitesse de passage en courbe est toujours impressionnante à cause des compensateurs. De plus, la déportance n'est plus constante : la moindre bosse pourrait annihiler l'effet de sol, et alors la voiture deviendrait incontrôlable... Toutefois la zone de l'Ostkurve a été aménagée avec un dégagement de sable et des grillages de protection afin de prévenir une catastrophe. L'AvD a fait de gros efforts pour cet événement puisque des stands spacieux et flambant neufs sont inaugurés.

 

On déblatère toujours en coulisse. Peu après Silverstone les directeurs d'équipes se sont réunis pour décider le bannissement des dispositifs hydrauliques de variation de garde au sol. Cette belle entente se désagrège lorsque les équipes de la FOCA désirent assortir cette mesure d'une réduction de poids de sept kilos, ce dont les grands constructeurs ne veulent pas. Les compensateurs restent donc en place jusqu'à la fin de la saison.

 

A six courses de la fin de la saison, Carlos Reutemann se dirige vers le titre mondial. Son plus proche rival Nelson Piquet est en effet relégué à dix-sept points, un écart très conséquent. D'une régularité de métronome, Reutemann engrange les points et profite des mésaventures de ses concurrents, pour ne pas dire ennemis. Remarquablement constant en 1980, Piquet accumule les incidents cette saison et ne profite guère de sa formidable Brabham BT49. Il n'a inscrit que quatre points lors des cinq dernières courses et fini quatre fois dans le mur. Alan Jones, équipier et adversaire de Reutemann, alterne entre erreurs grossières et coups du sort. Ses espoirs de remporter un deuxième championnat consécutif sont maintenant faibles.

 

Malgré tout Reutemann n'est pas heureux. Il estime que son excellente position au championnat justifierait désormais un traitement de faveur au sein de son écurie. Mais Frank Williams garde en mémoire la « trahison » de Rio de Janeiro et cantonne l'Argentin au rang de pilote n°2. Ainsi en Allemagne, c'est Jones qui a droit à un nouveau châssis. Et il n'est évidemment pas question que Williams ou Patrick Head donnent des consignes en faveur de Carlos. Jones a carte blanche.

 

Il n'a échappé à personne que si Williams occupe confortablement le commandement des deux championnats, elle n'a plus gagné depuis le GP de Belgique en mai. Patrick Head a fait subir à la FW07C une cure de jouvence aérodynamique. L'aileron avant est remplacé par deux volets fixés de part et d'autre du museau. Deux prises d'air coiffent le capot moteur et les pontons sont redessinés. Le V8 Ford-Cosworth a lui aussi été revu afin de bénéficier d'une courbe de puissance plus « arrondie ».

 

Piquet a détruit son châssis lors de son crash à Silverstone. Malgré une luxation à la cheville, il est présent à Hockenheim, visiblement en pleine santé. Il conduit un modèle neuf doté de la partie avant aperçue sur la BT50. Pour la première fois les BT49 sont équipées de pontons latéraux en fibre de carbone.

Les Renault sont favorites sur ce tracé ultra-rapide. A noter sur la voiture d'Arnoux des pontons qui s'étendent jusqu'à l'aileron arrière.

Les Ferrari 126 CK possèdent de nouveaux ailerons et des pontons un peu plus allongés. Les Alfa Romeo apparaissent en version D, soit avec la nouvelle suspension arrière apparue à Silverstone. Après l'épisode tragi-comique de Silverstone, Colin Chapman est revenu à la raison en abandonnant pour de bon sa Lotus 88. Les Lotus 87 sont équipées de nouvelles jupes. Beaucoup d'optimisme du côté de Ligier qui sort d'essais intensifs à Charade. A noter qu'Essex disparaît pour de bon des pontons des Lotus, désormais revenues à leurs anciennes couleurs noire et or. Les voitures bleues sont munies d'un nouveau châssis avant plus étroit. L'équipe française a aussi travaillé avec la société SKF afin de corriger les roulements de roue qui lui ont causé tant de soucis en Angleterre.

Ted Toleman n'est toujours pas parvenu à qualifier une de ses voitures cette saison et pourtant celles-ci s'améliorent et progressent. En Allemagne elles utilisent de nouveaux échappements et des moteurs turbo Hart perfectionnés.

Les Tyrrell sont maintenant équipées de pneumatiques Avon. Si Eddie Cheever conduit la nouvelle 011, reconstruite après son carton à Silverstone, Michele Alboreto doit se satisfaire de l'antique 010.

 

Les qualifications

Comme lors des deux Grands Prix précédents, les Renault dominent les essais qualificatifs. Leur V6 turbo fait merveille dans les longues pleines charges de l'autodrome. Mais cette fois c'est Prost qui tire son épingle du jeu et obtient la première pole position de sa jeune carrière. Arnoux doit se contenter de la deuxième place. La deuxième ligne est occupée par les Williams. Reutemann met un point d'honneur à devancer Jones favorisé par le team. Les Ferrari manquent toujours d'adhérence et de fiabilité. Pironi et Villeneuve font de leur mieux et se classent respectivement cinquième et huitième. Piquet se qualifie sixième avec une Brabham munie de pneus de 13 pouces. Il aurait pu cependant faire mieux sans une fuite de son compensateur hydraulique survenue le samedi après-midi. Laffite est septième avec la Talbot-Ligier. Son équipier Tambay a été victime d'une défaillance de roulement de roue, comme à Silverstone, et n'est qu'onzième. Les McLaren MP4 souffrent ici d'un problème de pompage de suspension, et Watson et de Cesaris se trouvent relégués en cinquième ligne. Le jeune Italien a - une nouvelle fois - été victime d'un accident dans le Stadium le samedi après-midi. Même inefficacité chez Alfa Romeo : Andretti est douzième, Giacomelli piteux dix-neuvième...

 

Les Arrows vont cahin-caha : Patrese est treizième et Stohr qualifié de justesse au 24ème rang. Affligées d'un comportement désastreux dans les chicanes, les Lotus 87 sont mal qualifiées : de Angelis se classe quatorzième devant Mansell. Ils précèdent la seconde Brabham de Rebaque. Bien aidé par les pneus Michelin, Jarier qualifie l'Osella à une méritante dix-septième place. Il précède la Tyrrell 011 de Cheever. On retrouve aussi en fond de grille Borgudd, Daly, Surer et Salazar.

 

Consternation chez Fittipaldi : ni Rosberg (huitième sur la grille l'année précédente !) ni Serra ne sont qualifiés. Alboreto a échoué à qualifier la vieille Tyrrell 010. Sont aussi éliminées la seconde Osella de Gabbiani et les Toleman-Hart de Warwick et Henton.

 

Le Grand Prix

Lors du warm-up Reutemann voit son moteur hoqueter comme lors du GP de France. Ce nouveau souci d'alimentation frappant les Williams est pour le moins inquiétant. Finalement l'Argentin s'élance avec le mulet qui n'est pas équipé des nouveaux pontons... et est exclusivement préparé pour Jones. Watson part lui aussi avec sa McLaren de réserve.

 

La course se déroule sous un ciel très chargé. La pluie est redoutée.

 

Départ: Bon envol de Prost qui reste en tête suivi par Reutemann, Arnoux et Pironi qui se faufile devant Jones.

 

1er tour: Pironi passe Arnoux dans la première longue ligne droite. Piquet double Jones. A la seconde chicane Piquet se frotte à Arnoux. Peu après le pneu arrière droit de la Renault se dégonfle et Arnoux doit ralentir. Jones repasse devant Piquet à l'entrée du Stadium, bientôt imité par Laffite. Prost mène devant Reutemann, Pironi, Jones, Laffite, Piquet, Villeneuve, Andretti, Tambay et Watson. Arnoux entre à son stand pour changer son pneu crevé et repart dernier.

 

2e: Le moteur de Pironi explose en pleine ligne droite. Devant, Prost et Reutemann s'échappent quelque peu en tête de la course. Tambay passe Andretti et de Cesaris dépasse Watson.

 

3e: Jones revient sur les deux leaders tandis que Piquet déborde Laffite dans la première ligne droite. Watson effectue un tête-à-queue et perd six places. Il se plaint d'une tenue de route catastrophique de son mulet. De Cesaris double Andretti.

 

4e: Jones signe le meilleur tour en 1'52''42''', chrono qui ne sera pas battu. Salazar revient au stand Ensign pour résorber une fuite à un étrier de frein. Il y perd énormément de temps mais revient tout de même en course.

 

5e: Prost a une seconde et demie d'avance sur Reutemann. Jones est revenu sur Reutemann et le double à la deuxième chicane. De Cesaris se frotte à Tambay et part en tête-à-queue dans le Stadium. Il cale. C'est un nouvel abandon pour le jeune Italien. Patrese double Andretti. Rebaque remonte dans le paquet et se retrouve dixième.

 

6e : Prost est en tête devant Jones (1s.), Reutemann (2.5s.), Piquet (5.5s.), Laffite (11s.) et Villeneuve (17s.). Celui-ci retient un peloton composé de Tambay, Patrese, Rebaque, Andretti et de Angelis.

 

7e: Très rapide, Jones est revenu dans les roues de Prost, mais celui-ci résiste. Deux secondes plus loin, Piquet se rapproche de Reutemann. Prost en Michelin doit donc faire face à trois machines chaussées de pneus Goodyear plus performants

 

8e: Jones se porte à la hauteur de Prost avant la deuxième chicane, mais n'arrive pas à prendre l'avantage. Laffite a vingt secondes de retard sur la tête de course. Tambay prend la sixième place à Villeneuve et Rebaque double Patrese.

 

9e: Jones retente la manœuvre précédente, sans plus de succès. Piquet vient à bout de Reutemann. Rebaque attaque Villeneuve par l'intérieur au premier virage. Leurs roues se touchent et la Ferrari est envoyée dans la poussière. Lorsque Gilles revient en piste, furieux, Patrese, Cheever et Andretti l'ont doublé. Surer s'arrête au stand Theodore pour changer ses pneus arrière cloqués.

 

10e: Jones déborde Prost par l'extérieur dans la Sachskurve mais le Français garde sa place. Les deux machines franchissement la courbe côte à côte et Prost conserve finalement la première position.

 

11e: La situation se complique pour Jones qui voit Piquet revenir dans ses roues tandis que Prost est imperturbable. Victime d'une touchette avec Mansell, Daly fait un tout droit dans une échappatoire. Il regagne ensuite son stand pour changer son capot avant.

 

12e: Ayant repris une seconde d'avance sur Piquet, Jones se montre dans les rétroviseurs de Prost, toujours sans résultat. Rebaque prend la sixième place à Tambay. Villeneuve s'arrête à son stand et change ses quatre pneus encrassés après sa touchette avec Rebaque. Il reprend la piste en dix-septième position.

 

13e: Prost ne parvient pas à semer Jones, même en ligne droite car le limiteur de régime de la Renault s'est déréglé. Le surcroît de puissance dû au turbo est donc réduit à néant. S'impatientant derrière Villeneuve, Mansell heurte l'arrière de la Ferrari. Celle-ci n'a rien, mais une fuite d'essence se déclare dans le cockpit de la Lotus. Mansell n'a plus qu'à renoncer.

 

14e : Prost est premier devant Jones (0.3s.), Piquet (1.6s.), Reutemann (1.9s.), Laffite (19.4s.) et Rebaque (35.4s.). Suivent Tambay, Patrese, Cheever et de Angelis.

 

15e: Reutemann rattrape Piquet et le double à la première chicane. Le Brésilien a perdu sa jupe gauche et sa voiture survire.

 

17e: Prost, Jones et Reutemann sont roues dans roues. Brièvement reparti, Daly abandonne, sa direction étant faussée après son accrochage avec Mansell.

 

18e : Giacomelli s'arrête chez Alfa Romeo pour changer ses quatre pneus. Il se retrouve en 19ème position.

 

19e : Patrese prend la septième place à Tambay qui est aussi menacé par Cheever.

 

20e: Prost mène devant Jones (0.4s.), Reutemann (0.9s.), Piquet (3.6s.), Laffite (25.2s.) et Rebaque (41.4s.). Suivent Patrese, Cheever, Tambay, de Angelis, puis un trio composé d'Andretti, Jarier et Watson.

 

21e: En arrivant sur le Stadium, Prost rattrape sur Arnoux, relégué à un tour. Avant la Sachskurve, Arnoux se range à l'intérieur pour laisser passer son équipier, mais Jones très intelligemment se glisse entre les deux Renault. Jones et Prost arrivent côte à côte dans la courbe à gauche, mais l'Australien se trouve à la corde et s'empare enfin du commandement.

 

22e: Prost est maintenant menacé par Reutemann. Il s'inquiète pour son pneu avant droit qui s'est encrassé en mordant dans la poussière.

 

23e : Jones s'échappe et compte trois secondes de marge sur Prost. Patrese part en tête-à-queue dans le Stadium et repart après s'être fait doubler par Cheever et Tambay.

 

25e : Le moteur de Tambay émet un bruit inquiétant. Patrese lui reprend la huitième place.

 

26e: Jones compte sept secondes d'avance sur Prost, toujours menacé par Reutemann et Piquet.

 

27e : Reutemann rencontre des problèmes avec son moteur. Piquet lui prend le troisième rang.

 

28e: Le moteur de Reutemann part en fumée avant la deuxième chicane, obligeant l'Argentin à abandonner. Dans le même temps Tambay et Patrese rencontrent aussi des problèmes. Tambay revient au stand Ligier avec un nouveau roulement arrière cassé et sa course s'arrête là. De même Patrese met pied à terre, moteur muet.

 

29e: Jones mène devant Prost (10s.), Piquet (13.5s.), Laffite (32s.) et Rebaque (50s.). Cheever occupe la sixième place et précède de Angelis. Puis vient un trio en bagarre formé par Andretti, Jarier et Watson.

 

30e : En passant devant les stands Jones interpelle ses mécaniciens car son moteur commence à ratatouiller. De nouveau un défaut d'alimentation frappe les voitures blanches et vertes.

 

31e : Un léger crachin tombe sur le circuit mais ne suffira pas à humidifier l'asphalte.

 

32e: Jones poursuit sa route mais est très inquiet car sa voiture subit le même problème de pompage que celui rencontré à Monaco. Victime lui aussi d'un souci d'alimentation, Borgudd est chez ATS pour remettre de l'essence dans son réservoir.

 

33e: Alors qu'il compte onze secondes d'avance sur Prost, Jones fait de nouveau signe à son stand en franchissant la ligne, visiblement soucieux pour son moteur. Cela ne l'empêche pas de prendre un tour à Andretti.

 

34e : Malgré ses problèmes Jones prend un tour à de Angelis. Il « pleuviote » toujours.

 

35e: Jones commence à rencontrer de sérieux soucis d'alimentation en essence et ralentit. Il ne compte plus que huit secondes d'avance sur Prost. C'est le moment que choisit Piquet pour passer à l'attaque.

 

36e: Toujours ralenti par son limiteur de régime, Prost devient une proie facile pour Piquet, d'autant plus qu'il est gêné par des retardataires. Watson se débarrasse d'Andretti puis de Jarier et se retrouve huitième. Jarier lui-même double Andretti.

 

37e: Piquet passe Prost dans la première ligne droite. Le Brésilien se lance à la chasse de Jones.

 

38e: Piquet est maintenant à cinq secondes de Jones. Watson prend la septième place à de Angelis. Borgudd abandonne, l'essence ne parvenant plus jusqu'à son moteur.

 

39e: Jones est désormais quasi au ralenti. Son moteur ne cesse de hoqueter. Piquet le déborde tranquillement sur la ligne de départ et prend la tête de la course. Prost, malgré ses propres ennuis, n'a aucun mal à dépasser également l'Australien.

 

40e : Piquet est en tête devant Prost (2.7s.), Jones (7.7s.), Laffite (51.9s.), Rebaque (1m. 28s.) et Cheever (1m. 42s.). Suivent à un tour Watson, de Angelis, Jarier, Andretti, Villeneuve et Stohr.

 

41e: Piquet est maintenant en route vers la victoire. Comptant quarante secondes d'avance sur Laffite, Jones poursuit l'épreuve en espérant accrocher le podium.

 

42e: A la fin de ce tour Jones entre aux stands pour tenter de faire réparer sa Williams. Ses mécaniciens s'affairent pendant plus de trente secondes pour remédier à la défaillance d'alimentation, sans succès. L'Australien reprend quand même la piste en neuvième position.

 

43e : Piquet a neuf secondes d'avance sur Prost.

 

44e: Toujours très lent, Jones se fait passer par Andretti et Villeneuve, puis voit Piquet et Prost lui prendre un tour. Suite à une rupture de suspension avant gauche, Surer sort de la route et atterrit dans un rail. La Theodore est démolie mais le Suisse est indemne.

 

45ème et dernier tour: Nelson Piquet gagne le Grand Prix d'Allemagne, sa sixième victoire et son premier succès depuis quatre mois. Prost termine deuxième d'une course difficile pour les Renault. Comme à Silverstone, Laffite est troisième après une course prudente. Rebaque finit à une belle quatrième place sur la deuxième Brabham, suivi par Cheever et Watson. L'Irlandais se contente de ce point car sa McLaren était véritablement très difficile à piloter. De Angelis est septième devant Jarier qui obtient une très belle huitième position pour Osella. Sont aussi à l'arrivée Andretti, Villeneuve, le malchanceux Jones, Stohr, Arnoux et Giacomelli. A cause de ses soucis techniques, Salazar est non-classé.

 

Après la course

C'est un Nelson Piquet radieux qui monte sur le podium entouré des deux Français Prost et Laffite. Le prince de Metternich, président de la FIA, lui remet les lauriers. Le Brésilien est soulagé : cette victoire intervient après une longue série noire. Les pneus de treize pouces choisis par son équipe lui ont assuré une monoplace très compétitive malgré l'arrachage d'une jupe. C'est aussi la première victoire de Goodyear depuis son retour. Ce succès couplé à l'abandon de Reutemann relance l'intérêt du championnat : « Il ne convenait pas de m'enterrer trop tôt... » sourit Piquet. De son côté Alain Prost a réalisé une course admirable, résistant à Jones malgré la perte de 400 tours/minute. Il est chaudement félicité par Gérard Larrousse et Bernard Vernier-Paillez, le PDG de la Régie.

La désillusion est en revanche très grande pour Alan Jones, à nouveau frappé par la poisse. L'Australien n'a plus inscrit de point depuis le GP de Monaco et presque perdu tout espoir de conserver son titre mondial. Surtout Williams doit absolument résoudre ce souci d'alimentation qui frappe trop régulièrement ses machines.

 

Le championnat du monde des pilotes est désormais relancé puisque Piquet revient à huit points de Reutemann. Laffite s'empare de la troisième place aux dépens de Jones. Le Français compte dix-huit longueurs de retard sur Reutemann. Chez les constructeurs Williams fait du sur-place mais totalise encore vingt-quatre points d'avance sur Brabham, solidement ancrée au second rang. Suivent dans un mouchoir Ferrari, Talbot-Matra, Renault-Elf et Marlboro-McLaren.

Tony