Enjeux de la fin de saison: le duel Jones - Piquet
Il ne reste plus que quatre courses à couvrir avant la fin de la saison. Alan Jones, leader de l'équipe Saudia-Williams-Ford-Cosworth, est confortablement installé au commandement du championnat avec 47 points. Mais il est (comme souvent du reste) d'humeur bougonne. Il aurait aimé l'emporter en Allemagne et en Autriche. De plus, il songe toujours aux neufs points qu'aurait dû lui apporter sa victoire lors du Grand Prix « pirate » d'Espagne. Sa colère envers la FISA n'est pas retombée. Le seul rival sérieux de Jones est désormais Nelson Piquet, relégué à onze points. Le jeune Brésilien a parfaitement assimilé en 1979 les leçons de son maître Niki Lauda : doux sur la mécanique, prudent dans les affrontements, il accumule les places d'honneur avec une régularité de métronome. L'excellente Brabham BT49, très bien préparée, sert parfaitement ce fin styliste.
Avec 30 points au compteur, Carlos Reutemann peut en théorie toujours rêver au titre, mais Frank Williams lui a donné pour consigne de ne jamais attaquer Alan Jones. « Lole » ronge son frein... pour le moment. Avec 28 points, Jacques Laffite a encore quelques espoirs, mais décidément la Ligier-Gitanes a un comportement trop irrégulier. Avec Guy Ligier, il reporte son enthousiasme sur la saison 1981. Enfin René Arnoux et Didier Pironi, avec un score bloqué à 23 unités, ne peuvent plus prétendre au sacre. Si Arnoux ne s'en fait pas plus que cela, attendant son heure, Pironi est morose. Sa relation avec Guy Ligier se dégrade, et puis il n'a plus vu l'arrivée depuis Le Castellet. Ce qu'il ne dit pas, c'est qu'il a reçu une proposition d'Enzo Ferrari...
La F.O.C.A. vers le schisme ?
Les « accords du Castellet », fin juin, ont permis une trêve entre la fédération internationale du sport automobile et l'association des constructeurs afin de conclure paisiblement la saison 1980, mais aucun différent n'a été résolu au cours de l'été. La FISA maintient l'interdiction des « jupes » pour le 1er janvier 1981, décision que combat farouchement la FOCA qui voit en l'effet de sol sa seule arme pour contrer les grandes marques, bientôt toutes armées de moteurs turbocompressés. Certes, la situation doit pousser les protagonistes au compromis. Jean-Marie Balestre, président de la FISA, sait qu'il ne peut pas organiser de championnat du monde sans les constructeurs britanniques de la FOCA. Et Bernie Ecclestone, directeur de la FOCA, est conscient que s'il provoque un schisme avec l'autorité sportive, les sponsors, les organisateurs de courses et même certains de ses alliés du jour ne le suivront pas. Sa fortune naissante fondée sur l'immense manne financière que représente la Formule 1 moderne, médiatisée, financiarisée, internationalisée, pourrait être menacée.
Et pourtant Ecclestone semble décider à brandir la menace d'un championnat parallèle, principalement afin d'effrayer la FIA et la FISA. En ce mois d'août 80 il prépare méticuleusement ce qui n'est pour l'heure qu'un coup de bluff. Il obtient peu à peu l'accord de ses collègues patrons d'écuries, et surtout celui de Keith Duckworth, le directeur de Cosworth, qui assure le futur championnat « pirate » de la fourniture de V8. Mais Ecclestone ne s'arrête pas là : il rêve d'une entente avec l'homme qu'il admire le plus au monde : Enzo Ferrari. Une entente sur le dos de Balestre qui permettrait à « Mister E. » de faire triompher ses vues. Après tout, en 1977, c'est le soutien de Ferrari qui lui avait permis de se débarrasser de son rival Patrick Duffeler. Ecclestone a toujours caressé l'espoir de s'allier au Commendatore. Voici venu le bon moment pour essayer...
Présentation de l'épreuve
En 1979, la petite chicane « Scheckter » avait été très critiquée par les pilotes. Cette année elle est remplacée par un enchaînement beaucoup plus tortueux baptisé « Marlboro Bocht ».
Vittorio Brambilla fait son retour officiel à la compétition au volant de la deuxième Alfa Romeo, en remplacement de feu Patrick Depailler. Mo Nunn engage de nouveau une seconde Ensign confiée au pilote anglais Geoff Lees qui devient un spécialiste des voitures de fond de grille.
Jochen Mass effectue quelques tours le vendredi puis estime qu'il souffre trop des vertèbres depuis son accident en Autriche pour conduire. Jackie Oliver lui cherche un remplaçant en catastrophe et choisit finalement le pilote de réserve de Tyrrell, le tout jeune Néo-Zélandais Mike Thackwell, présent dans le paddock comme spectateur. Troisième du championnat d'Angleterre de Formule 3 en 1979, Thackwell n'est âgé que de 19 ans et 5 mois, ce qui fait de lui le plus jeune pilote jamais engagé dans le championnat du monde. Évidemment sa tâche ne sera pas aisée puisqu'il n'aura qu'une heure pour se qualifier au volant d'une voiture qu'il découvre.
Michelin apporte ici de nouveau pneus plus tendres, mais les pilotes Renault refusent de les utiliser en course car ils se montrent bien trop tangents avec le plein d'essence.
McLaren confie la nouvelle M30 à Alain Prost, John Watson pilotant toujours la M29. La M30 de Gordon Coppuck est une M29 épurée avec un empattement raccourci de cinq centimètres. Mais l'essentiel n'est pas là. Marlboro annonce officiellement que Ron Dennis, inspirateur de Project Four, sera le nouveau dirigeant de McLaren en 1981. Dennis et l'ingénieur John Barnard ont dans leurs cartons un projet ambitieux : construire la première Formule 1 en matériaux composites.
Les qualifications
La morphologie du tracé néerlandais est complètement différente de celle de l'Österreichring, et pourtant les Renault sont de nouveau aux avant-postes. Pour la seconde année de suite, Arnoux se hisse en pole position à Zandvoort. « Pas question d'invoquer l'altitude pour expliquer nos performances ici, n'est-ce pas ? En fait il doit bien y avoir un ou deux secteurs où la piste passe en dessous du niveau de la mer ! » plaisante René le samedi soir. Jabouille l'accompagne en première ligne.
Jones a été victime de deux très gros crashs, à chaque fois à cause d'un accélérateur resté ouvert. Il s'en tire indemne mais n'est que quatrième au volant de son mulet, derrière son équipier Reutemann. Les suspensions avant de la Brabham BT49 ont été redessinées pour s'adapter aux pneus de 13''. Elle est ainsi plus facile à conduire et Piquet se classe cinquième. Avec la boîte Weismann, Rebaque est lui treizième. Les Ligier manquent d'adhérence sur cette piste. Si grâce à de nouveaux pontons Laffite se place en sixième position, Pironi n'est que quinzième... Les Ferrari réagissent bien aux nouveaux pneus Michelin puisque Villeneuve est septième et Scheckter douzième. Giacomelli se classe huitième. Il devance Watson qui, malgré un très gros accident, a hissé sa vieille M29 de rechange en neuvième position. Les Lotus ont un comportement satisfaisant : Andretti est 10ème, de Angelis 11ème, Mansell 16ème. Tandis que Patrese est quatorzième avec l'Arrows, Prost est seulement 18ème avec la M30. Les Tyrrell sont cette fois-ci reléguées en fond de grille, aux côtés de Cheever, Surer, Fittipaldi et Brambilla. Lees est le dernier qualifié.
Lammers n'a pu se qualifier devant son public, et rejoint sur la touche Keegan, sur sa Williams privée, et Thackwell, qui n'a pas démérité. Rosberg a cassé sa F8 et échoue à se qualifier au volant de la F7 de secours.
Le Grand Prix
La course se déroule sous un ciel voilé, par un vent fort et froid.
Départ : Arnoux et Jabouille partent moyennement tandis que Jones surgit sur la gauche. Pendant que Jabouille est enfermé entre Reutemann et Laffite, Jones déborde Arnoux par l'extérieur à Tarzan et vire en tête.
1er tour : Jones mène avec déjà une seconde et demie d'avance sur un peloton composé d'Arnoux, Laffite, Reutemann, Jabouille, Piquet, Giacomelli, Villeneuve, Andretti et Watson. Rebaque regagne le stand Brabham : sa boîte transversale est déjà cassée.
2e : Villeneuve double Giacomelli. Jones semble parti pour faire la course en tête lorsqu'à l'épingle Hugenholtzbocht il part trop au large, escalade brusquement une bordure et arrache sa jupe droite. La Williams sous-vire terriblement et Jones est rattrapé par le peloton. Il bloque Arnoux et un train se forme ainsi derrière lui, mais en fin de tour il décide de regagner les stands.
3e : Arnoux mène désormais devant Laffite. Derrière eux, à Tarzan, Jabouille dépasse Reutemann et Villeneuve double Piquet. Reutemann est bientôt doublé aussi par Villeneuve et Piquet. Jones est à son stand pour faire réparer sa jupe. En fin de parcours, Laffite prend la première place à Arnoux. Surpris par un freinage prématuré de Patrese, de Angelis percute Pironi et les deux hommes finissent leur après-midi dans les graviers.
4e : Grâce aux nouveaux pneus tendres Michelin, Villeneuve est étonnamment rapide et menace désormais Jabouille. En toute fin de tour, en revenant vers les stands, Arnoux est aspiré par la Ligier de Laffite et essaie de la déborder par l'intérieur mais Laffite ne lui laisse aucun espace.
5e : Laffite emmène un peloton assez compact composé d'Arnoux, Jabouille, Villeneuve, Piquet, Reutemann, Giacomelli, Andretti et Watson. Patrese et Jarier gardent le contact avec ce groupe. Giacomelli finit par doubler Reutemann. Jones reprend la piste avec trois tours de retard.
6e : Piquet attaque Villeneuve à Tarzan, sans succès. Jabouille ralentit : un morceau de la jupe de Jones a abîmé son châssis et il regagne les stands pour réparer.
7e : Arnoux se montre dans les rétroviseurs de Laffite à Tarzan. Le pilote Ligier doit se débattre avec du sous-virage mais Arnoux est chaussé de pneus plus durs que ses Goodyear. Piquet prend l'avantage sur Villeneuve. Jabouille est reparti avant-dernier.
8e : Piquet est plus rapide que les deux hommes de tête et se lance à leur poursuite.
9e : Laffite, Arnoux et Piquet sont désormais regroupés tandis que Villeneuve contient Giacomelli, Reutemann, Andretti et Watson. Fittipaldi s'arrête aux stands pour faire purger ses freins.
10e : Piquet est sur les talons d'Arnoux. Giacomelli double Villeneuve devant les stands. Le voici quatrième.
A la fin de ce tour, le classement est le suivant : Premier Laffite devant Arnoux (0.4s.), Piquet (1s.), Giacomelli (3.7s.), Villeneuve (4.7s.), Reutemann (4.9s.), Andretti (5.3s.) et Watson (5.6s.).
11e : Reutemann passe Villeneuve à Tarzan. Les pneus tendres du Québécois sont déjà usés. Piquet déborde Arnoux à Panorama. Au même endroit Scheckter, jusqu'alors onzième, part en tête-à-queue. Il regagne ensuite son stand pour changer ses pneus.
12e : Piquet menace Laffite tandis que Giacomelli est revenu derrière Arnoux. Andretti prend à son tour l'avantage sur Villeneuve.
13e : Piquet dépasse Laffite sur la ligne de chronométrage et prend ainsi la tête du GP des Pays-Bas. Jones est présentement le pilote le plus rapide mais désormais la course est sans intérêt pour lui.
14e : Arnoux est sous la menace de Giacomelli et de Reutemann. Jabouille repasse par les stands pour de nouveau faire examiner son châssis car sa voiture sous-vire terriblement.
15e : Piquet est premier devant Laffite (2.7s.), Arnoux (6.4s.), Giacomelli (6.7s.), Reutemann (6.9s.) et Andretti (9.4s.).
16e : Giacomelli dépasse Arnoux avant Tarzan. Reutemann est maintenant sur les talons du Grenoblois. Watson double Villeneuve. Mansell perd ses freins avant Panorama. Il part dans une terrible embardée mais heureusement s'immobilise dans l'herbe sans n'avoir rien touché.
18e : Arnoux résiste à Reutemann. Victime d'une panne d'allumage, Watson doit regagner son garage. C'est dommage car il avait vraiment les moyens d'inscrire des points à la régulière.
19e : Andretti est désormais dans les roues d'Arnoux et de Reutemann. Villeneuve s'arrête chez Ferrari pour changer ses gommes et ressort en quinzième position. Fittipaldi abandonne: ses freins l'ont abandonné.
20e : Piquet a maintenant cinq secondes de marge sur Laffite. Andretti attaque Reutemann devant les stands, puis le double par l'extérieur à Tarzan. Il y a longtemps qu'on avait vu l'Italo-Américain si entreprenant. Jabouille est de nouveau aux stands.
21e : Arnoux, Andretti et Reutemann sont roues dans roues. Jarier évolue à deux secondes de ce groupe.
22e : A la chicane Marlboro Brambilla manque son freinage et emboutit l'arrière de l'Ensign de Lees. L'Italien s'arrête dans le gazon avec une suspension tordue tandis que l'Anglais n'ira guère plus loin.
23e : Laffite continue de perdre le contact avec Piquet pendant que Giacomelli se rapproche.
25e : Piquet est en tête devant Laffite (8.6s.), Giacomelli (11.3s.), Arnoux (18.5s.), Andretti (19.1s.), Reutemann (19.4s.), Jarier (23s.) et Patrese (26s.). Suivent Daly, Prost, Cheever et Surer.
27e : Jarier se rapproche de plus en plus du trio Arnoux - Andretti - Reutemann.
28e : Jabouille abandonne à cause d'une mauvaise tenue de route et d'un différentiel cassé.
29e : Reutemann déborde Andretti par la droite avant Tarzan et freine tard. Andretti conserve sa ligne et les deux hommes franchissent la grande courbe côte à côte. Leurs roues se frottent et bien qu'il semble emmené vers la poussière, Andretti conserve le contrôle de son bolide et reste devant Reutemann qui a levé le pied à temps. Jarier est désormais derrière lui.
30e : Piquet est premier devant Laffite (10.4s.), Giacomelli (12.9s.), Arnoux (23s.), Andretti (23.8s.), Reutemann (25s.) et Jarier (26s.). Suivent Daly, Prost, Cheever, Surer, Villeneuve, Scheckter et Jones qui a trois tours de retard. Patrese casse son moteur et quitte le Grand Prix.
32e : Giacomelli est actuellement le pilote le plus rapide en piste et a Laffite en point de mire. Arnoux, Andretti et Reutemann sont de nouveau regroupés. Jarier est un peu distancé.
34e : Moins de deux secondes séparent désormais Laffite et Giacomelli.
36e : Giacomelli est désormais derrière Laffite et semble pouvoir le doubler très bientôt.
38e : A l'approche de la chicane Panorama Giacomelli se porte sur la droite pour menacer Laffite mais manque son freinage, escalade la bordure et part en tête-à-queue. Il repart mais se fait doubler par Arnoux, Andretti, Reutemann, puis par Jarier.
40e : Piquet est premier devant Laffite (14.4s.), Arnoux (28.3s.), Andretti (29.1s.), Reutemann (30.2s.), Jarier (35.5s.) et Giacomelli (39s.). Cheever renonce suite à une panne de moteur.
41e : Giacomelli ne parvient pas à renouer le contact avec Jarier car il abîmé une jupe dans son embardée.
43e : Arnoux, Andretti et Reutemann se battent toujours pour la troisième place. Jones se retrouve derrière ce trio. Plus loin, Daly tente de conserver sa huitième position face aux assauts de Prost.
44e : Jones reprend un tour de retard à Reutemann. Il est en effet bien plus rapide que les hommes de tête.
45e : Piquet a seize secondes d'avance sur Laffite.
47e : Jones veut se dédoubler face à Andretti à Tarzan, mais l'ancien champion du monde ne le laisse pas faire et l'envoie sur la portion extérieure de l'asphalte. L'Australien doit rattraper une glissade.
48e : Jones déborde Andretti avant Tarzan par l'extérieur mais de nouveau le pilote Lotus ne lui laisse aucun espace. Après tout, il n'a pas à laisser passer un retardataire...
49e : Sur la ligne de chronométrage, Jones parvient à doubler Andretti. L'intrusion de cet élément perturbateur a permis à Arnoux de prendre un peu d'avance sur Andretti et Reutemann.
50e : Piquet a dix-sept secondes d'avance sur Laffite, trente secondes sur Arnoux. Dans la ligne droite principale Reutemann attaque Andretti par l'intérieur. Celui-ci lui laisse peu d'espace mais il parvient à s'imposer au freinage de Tarzan.
51e : Scheckter effectue un deuxième changement de pneus.
53e : Jones est derrière Arnoux mais gêne désormais Reutemann qui semble avoir les moyens de menacer la Renault.
55e : Piquet mène devant Laffite (20.8s.), Arnoux (30.6s.), Reutemann (31.4s.), Andretti (32.9s.) et Jarier (42.6s.). Giacomelli est isolé au septième rang tandis que Daly et Prost se battent pour la huitième place.
56e : Comme Scheckter, Villeneuve change une seconde fois ses pneus. Il erre en onzième position.
57e : Après vingt tours de patience, Prost parvient à doubler Daly.
58e : Arnoux a bien ménagé ses pneus et ses freins. Non seulement il ne cède pas le passage à Jones, mais en plus il commence à remonter sur Laffite. Les jupes de l'Alfa Romeo de Giacomelli sont irrémédiablement abîmées. L'Italien préfère abandonner.
60e : Pendant que Piquet parade en tête, Arnoux est revenu à neuf secondes de Laffite. Le pilote Renault entraîne toujours dans son sillage Jones, Reutemann et Andretti.
61e : Andretti plonge à l'intérieur à Tarzan pour surprendre Reutemann. Mais ce dernier garde sa ligne et se rabat devant la Lotus à la sortie de la courbe, conservant ainsi sa quatrième place. Quelques instants plus tard, toujours à Tarzan, un disque de frein se brise sur la Tyrrell de Daly. Incontrôlable, le bolide quitte la route et percute très violemment la barrière de pneus, puis décolle, tournoie dans les airs et atterrit sur le rail, sans s'être retourné. Les secours se précipitent pour extraire Daly de sa Tyrrell. Fort heureusement, celui-ci sort à nouveau indemne d'une incroyable cabriole.
62e : Daly a été couché au sol par les médecins mais il ne souffre que de quelques égratignures.
63e : Arnoux est maintenant à six secondes et demie de Laffite.
65e : Piquet mène devant Laffite (20.5s.), Arnoux (24.8s.), Reutemann (26.1s.), Andretti (27.5s.), Jarier (48.3s.) et Prost (1m. 11s.).
66e : Arnoux a moins de cinq secondes de retard sur Laffite. Jones (qui a couvert trois tours de moins), Reutemann et Andretti sont toujours derrière lui.
67e: Arnoux réalise le meilleur chrono de la course : 1'19''35'''.
68e : Le comportement de la Ligier de Laffite ne cesse de se dégrader. Arnoux le rattrape facilement et en plus réussit à semer les Williams.
69e : Une seconde sépare encore Laffite et Arnoux.
70e : Arnoux dépasse sans mal Laffite devant les stands. A court d'essence Surer rentre à très faible allure au garage ATS. Ses mécaniciens vont lui rajouter les litres nécessaires pour rallier l'arrivée.
71e : Andretti tombe en panne sèche. C'est fort dommage pour l'Américain qui réalisait son meilleur Grand Prix depuis longtemps. Prost entre du coup dans les points.
72ème et dernier tour : Nelson Piquet décroche son second succès en Formule 1 sans avoir tremblé. Arnoux obtient une très belle deuxième place tandis que Laffite se contente d'une troisième position assez décevante. Reutemann est quatrième : c'est la première fois depuis Kyalami qu'aucune Williams n'est présente sur le podium. Les Français Jarier et Prost prennent les derniers points. Villeneuve, Scheckter, Surer et Jones sont aussi à l'arrivée.
Après la course
Cette victoire de Nelson Piquet relance l'intérêt du championnat. La Brabham BT49 a été impressionnante cet après-midi, ce qui démontre qu'elle n'est pas seulement une voiture fiable. Quant au jovial Brésilien, il est maintenant admis au cénacle des champions du monde potentiels.
Il ne fait pas bon approcher Alan Jones après le drapeau à damiers. Cette fois-ci il a perdu la victoire « tout seul comme un grand », dès le deuxième tour. Sa belle avance de onze points sur Nelson Piquet fond à deux longueurs. Le pilote Brabham peut croire en sa bonne étoile. Reutemann, Laffite et Arnoux, avec respectivement 33, 32 et 29 points, n'ont peut-être pas dit leur dernier mot.
Au classement des constructeurs en revanche cette course a peu d'incidence. Williams se dirige tranquillement vers le titre mondial, avec 25 points d'avance sur Ligier-Gitanes, 35 sur Brabham. Renault-Elf est solidement arrimée au quatrième rang. Suivent Tyrrell, Arrows, Fittipaldi, McLaren, Lotus, Ferrari et Alfa Romeo. Que de noms prestigieux en cette queue de peloton !
Tony