Conférence plénière de la F.I.S.A.: Balestre compte ses troupes
Le 7 octobre s'est tenue à Paris la réunion plénière de la FISA. Jean-Marie Balestre a organisé une démonstration de force contre la FOCA. Les délégués des fédérations du monde entier sont venus confirmer leur allégeance à l'organisme international. La grande majorité de ces pays sont régis par des lois interdisant les compétitions sportives si elles ne sont pas patronnées par leur fédération nationale. Si des organisateurs de circuit prennent le risque de se rallier au championnat parallèle imaginé par Bernie Ecclestone, ils perdront leur homologation internationale et ne pourront plus organiser aucune épreuve, ce qui signifierait leur ruine assurée. Balestre détient ici une arme terrible. Pour la parer, Ecclestone peut seulement compter sur la Grande-Bretagne, les États-Unis et le Canada, pays dotés de législations différentes autorisant des épreuves non parrainées par les fédérations nationales. Autant dire que son projet de nouveau championnat international perd singulièrement de sa substance.
En parallèle la FISA a fixé au 15 novembre la fermeture des inscriptions au championnat du monde 1981. Les équipes de la FOCA n'en tiendront certainement pas compte afin de faire pression sur la FISA. Car Balestre sait aussi qu'il n'a derrière lui que des bataillons réduits, insuffisants pour assurer un futur spectacle digne de ce nom en cas de schisme.
De plus, le 28 septembre la FOCA a présenté des propositions alternatives pour améliorer la sécurité sans interdire l'effet de sol. Ces idées ont été balayées par la FISA lors de la conférence plénière. Une semaine plus tard, la FOCA dépose une plainte auprès de la justice britannique contre la FISA, accusée d'abus de pouvoir dans la rédaction du règlement technique. Les juges anglais se déclarent incompétents car la FISA, dont le siège est à Paris, est un organisme relevant du droit français.
De manière plus anecdotique, la fédération entérine la disparition de championnat des conducteurs et de la coupe des constructeurs qui « fusionnent » en une seule et même compétition, le championnat du monde de Formule 1 de la FIA, divisé en deux classements pilotes et constructeurs.
Présentation de l'épreuve
Ce dernier Grand Prix de l'année aurait fort bien pu ne pas avoir lieu. Les propriétaires du circuit de Watkins Glen ont dû en effet refaire le revêtement de certaines portions de la piste avant l'épreuve. Le résultat n'est pas à la hauteur : « On a supprimé certaines bosses pour en rajouter d'autres ! » grogne Alan Jones. Dans certains virages le nouveau revêtement commence trop tard et finit trop tôt, ce qui déséquilibre les voitures et engendre des sorties. Ce vieux circuit devient de toute façon beaucoup trop dangereux pour la Formule 1 moderne, tant les zones de dégagements sont étroites. La Formule 1 effectue sa dernière étape dans l'État de New-York.
Ce Grand Prix est le dernier pour le champion 1979 Jody Scheckter qui a annoncé sa retraite. On ne le sait pas encore, mais le double champion du monde Emerson Fittipaldi va aussi raccrocher son casque à l'issue de cette course, bien qu'il prétende le contraire devant la presse. Fittipaldi est en effet las de hanter les fonds de grille depuis cinq ans et va rejoindre son frère Wilson à la direction de leur équipe. On ne peut s'empêcher de soupirer en pensant à son immense talent gâché dans une aventure personnelle certes courageuse, mais bien vaine.
Suite à la blessure aux jambes de Jean-Pierre Jabouille, Renault n'engage qu'une voiture pour cette manche, celle d'Arnoux.
Ensign ne présente qu'une voiture pour Jan Lammers, tandis que son ancien équipier Geoff Lees se retrouve dans la deuxième Williams privée de l'équipe RAM, à la place de Kevin Cogan.
La saison se termine par une série de nouveaux accidents. C'est tout d'abord Laffite qui percute le rail le vendredi à vive allure. Mais c'est de nouveau le pauvre Prost qui va taper le plus violemment, encore victime des défaillances techniques des McLaren. Lors de la séance de qualifications du samedi, un triangle de suspension casse sur sa M30 et l'envoie contre le rail. Une roue se détache et heurte la tête du Français. Transporté à l'infirmerie du circuit, il s'en tire avec de violents maux de tête et un défaut de vision passager. Mais il se jure de quitter McLaren à la fin de la saison.
Les qualifications: Giacomelli hisse Alfa au sommet
Les qualifications voient une grosse surprise avec la pole position de Bruno Giacomelli. L'Italien domine les deux séances d'essais qualificatifs et apporte ainsi à Alfa Romeo sa première pole depuis son retour à la compétition. La 179 semble être l'arme absolue sur ce tracé. Piquet obtient la deuxième place sur la grille, à sept dixièmes de Giacomelli. Les Williams de Reutemann et de Jones occupent les troisième et cinquième rangs. De Angelis se classe quatrième, ce qui est la meilleure performance d'une Lotus en qualifications cette saison. Arnoux est sixième avec la seule Renault, ce qui est assez décevant. Il précède Pironi, Rebaque et Watson, toujours aussi content de sa M29C.
De Cesaris confirme son excellente prestation de Montréal avec le dixième temps. Il devance la Lotus d'Andretti. Laffite est seulement douzième suite à son accident. Rosberg est treizième sur la Fittipaldi tandis que son équipier et patron se classe 19ème. Keegan réalise une excellente prestation en hissant sa Williams privée en 15ème position. Il précède Cheever qui s'est montré véloce malgré un accident et une Osella peu adaptée à cette piste. Surer est dix-septième avec l'ATS tandis que les Arrows offrent une prestation bien terne : Patrese est vingtième, Mass vingt-quatrième. Les Ferrari sont complètement hors du coup, toujours à cause des pneus Michelin qui ne montent pas en température par temps froid: Villeneuve est 18ème, Scheckter 23ème. Daly et Jarier ont accumulé les soucis sur des Tyrrell reconstruites à la va-vite après le carambolage canadien. Ils se contentent de figurer en avant-dernière ligne.
Suite au forfait de Prost, qualifié treizième, Lammers est admis au départ alors qu'il était initialement non qualifié.
Victime d'une rupture de freins, Thackwell échoue à qualifier la troisième Tyrrell. Lees a détruit sa Williams et n'est logiquement pas qualifié.
La pole position de « Jack O'Melley » (Giacomelli) est évidemment une excellente performance pour le jeune Italien, mais elle rappelle surtout à l'esprit la prédiction du regretté Patrick Depailler qui, en début d'année, affirmait que l'Alfa Romeo pourrait remporter une course en 1980. A l'époque tout le monde avait souri, à tort.
Le Grand Prix
Ce dimanche 5 octobre 1980 la pluie menace mais ne fera pas son apparition. Nelson Piquet choisit de s'élancer en pneus durs afin, pense-t-il, de pouvoir rivaliser avec Giacomelli sur toute la durée du Grand Prix.
Départ: Giacomelli conserve l'avantage de sa pole. Derrière lui Jones prend un superbe départ et se porte à la hauteur de Reutemann et de Piquet. Mais l'Australien a été trop optimiste et fait un gros écart par la poussière, imité en cela par de Cesaris et par Arnoux. Ces trois pilotes chutent dans le classement.
1er tour: Deuxième, Piquet tente de déborder Giacomelli avant Loop, mais sans succès. Giacomelli mène ce premier tour devant Piquet, Reutemann, Pironi, de Angelis, Rebaque, Watson, Laffite, Andretti et Keegan. Jones est douzième.
2e: Jones prend la onzième place à Villeneuve. Jarier est au stand Tyrrell pour régler son moteur qui ratatouille.
3e: Jones passe Keegan, puis Andretti. De Cesaris tente de regagner le terrain perdu et dans sa fougue emboutit l'arrière de la Tyrrell de Daly. C'est terminé pour le jeune Transalpin tandis que l'Irlandais poursuit sa route malgré un triangle de suspension endommagé.
4e: Rien n'arrête Jones qui a passé Laffite. A l'approche du virage « 90° », les freins de Daly ne répondent plus et la Tyrrell part en tête-à-queue pour atterrir dans les grillages. C'est le cinquième crash consécutif en course pour l'Irlandais !
5e: Giacomelli compte environ trois secondes d'avance sur Piquet. Reutemann, Pironi et de Angelis sont dans le sillage du Brésilien.
6e : Giacomelli mène devant Piquet (3s.), Reutemann (5.1s.), Pironi (6.7s.), de Angelis (7.4s.) et Rebaque (13s.). Suivent Watson, Jones, Laffite et Andretti.
7e: Jones menace Watson qui lui-même est sur les talons de Rebaque.
9e: Seul Reutemann suit encore Piquet. Pironi et de Angelis sont distancés. Watson déborde Rebaque.
10e: Giacomelli mène confortablement devant Piquet (5s.), Reutemann (5.8s.), Pironi (8s.) et de Angelis (9s.). Jones se débarrasse de Rebaque. Laffite revient également sur le pilote mexicain.
11e: Jones passe Watson. Laffite dépasse Rebaque qui entre dans les stands dans ce tour pour changer de pneus.
12e : Giacomelli contrôle parfaitement ce début d'épreuve. Piquet et Reutemann se suivent mais ne peuvent le menacer.
15e: Giacomelli possède une confortable avance de plus de cinq secondes sur Piquet. Ce dernier est de plus en plus menacé par Reutemann. Plus loin, Jones remonte sur le duo composé de Pironi et de de Angelis.
16e: Emerson Fittipaldi renonce à cause d'un bris de suspension arrière. On ne reverra plus le double champion du monde dans une Formule 1.
17e: Grosse sortie de route pour Patrese qui atterrit dans les protections. Bien qu'indemne, l'Italien est prisonnier du grillage, et c'est à coup de pinces qu'il est délivré par un commissaire de piste. Lammers abandonne après que sa colonne de direction s'est brisée.
19e: Jones est le pilote le plus rapide et revient facilement sur de Angelis.
20e: Giacomelli compte désormais dix secondes d'avance sur ses deux poursuivants. Reutemann harcèle Piquet dont les pneus durs ne montent pas en température en raison du froid. Arnoux passe par les stands pour faire réparer une jupe endommagée lors du premier tour. Le pilote Renault est seulement seizième. Rebaque passe par les stands.
21e: Reutemann attaque Piquet par l'extérieur du premier virage, en vain. Pironi, de Angelis, et par conséquent Jones, reviennent sur leurs talons. Son moteur ne fonctionnant plus, Rebaque entre définitivement au garage Brabham et abandonne.
22e : Scheckter concède un tour à Giacomelli.
23e: Jones passe de Angelis et s'attaque maintenant à Pironi. Abandon de Cheever à cause d'un bris de suspension.
25e: Dans le premier virage Piquet perd le contrôle de sa voiture, part en tête-à-queue et atterrit à faible vitesse dans une clôture. Le Brésilien sort de sa voiture, constate qu'elle est peu endommagée et appelle les commissaires afin qu'ils l'aident à la dégager et à la remettre en piste.
26e: Giacomelli mène désormais avec onze secondes d'avance sur Reutemann, lequel contient difficilement Pironi et Jones. Suivent de Angelis, Watson, Laffite, Andretti, Villeneuve et Keegan. Piquet revient au stand Brabham où ses mécaniciens constatent qu'une jupe de la BT49 est endommagée. Le Brésilien doit donc abandonner.
28e: Giacomelli signe son meilleur tour en 1'34''850'''. Jones attaque Pironi dans les Esses, sans succès. Le pilote Ligier se retrouve bientôt gêné par Surer. Dans la longue ligne droite avant Loop, il déborde l'ATS par l'extérieur, mais Jones effectue la même manœuvre sur la Ligier et s'impose au tournant.
29e: Giacomelli compte toujours onze secondes d'avance sur Reutemann, désormais menacé par Jones. L'Argentin est aux prises avec un pneu avant gauche détérioré.
30e: Jones dépasse Reutemann par l'extérieur avant Loop. L'Australien se lance à la poursuite de Giacomelli, à douze secondes devant lui.
31e: Reutemann essaie de repasser Jones à Loop, sans résultat.
32e: Après une course parfaite, Giacomelli est trahi par une platine d'allumage de son Alfa Romeo. Il doit s'arrêter dans l'herbe. C'est une énorme déception pour le jeune Italien qui semblait être parfaitement en mesure de résister au retour de Jones.
32e: Jones est donc le nouveau leader, suivi par Reutemann, Pironi, de Angelis, Watson, Laffite, Andretti, Villeneuve, Keegan et Surer.
35e: Jones compte trois secondes d'avance sur Reutemann. Il prend un tour à Andretti. Handicapé par du sous-virage, Pironi est relégué à dix secondes du leader.
37e : Mass abandonne avec un arbre de transmission cassé.
38e: Jones est de plus en plus rapide et plus rien ne semble pouvoir l'empêcher de gagner ce Grand Prix. Seul Reutemann demeure dans son sillage, à quelques secondes. Arnoux prend la dixième place à Surer.
40e : Jones mène devant Reutemann (5s.), Pironi (14s.), de Angelis (26s.). Watson est cinquième à plus d'une minute et précède Laffite et Andretti.
41e : Jarier est encore arrêté à son stand à cause de son moteur. Il ira tout de même au bout mais sera très distancé.
42e: Arnoux réalise une belle fin de course grâce à un train de pneus en meilleur état que ceux de ses concurrents. Il double Keegan. Le voici neuvième.
43e: Laffite prend la cinquième place à Watson qui rencontre des soucis de tenue de route.
44e: Jones réalise son meilleur tour en course: 1'34''068'''. Ce chrono est plus rapide que son temps réalisé en qualifications ! Frank Williams demande à son pilote de lever le pied pour préserver la mécanique.
45e: Watson revient au stand McLaren car il a cassé un amortisseur. Les mécaniciens vont réparer sa machine, mais le Nord-Irlandais ne repart qu'au bout de plusieurs minutes. Andretti entre dans les points.
47e: Arnoux double Villeneuve et se lance à la poursuite d'Andretti.
48e : Jones obtempère aux consignes de son stand et ralentit sa cadence. Il possède huit secondes d'avance sur Reutemann, quinze secondes sur Pironi.
49e : Arnoux est revenu derrière Andretti qui n'a presque plus de freins.
50e: Arnoux passe Andretti sans difficulté et entre ainsi dans les points. Dans les Esses Villeneuve heurte un rail par la gauche et brise ses suspensions. Il s'arrête sur le bas-côté. Pendant ce temps-là, son équipier Scheckter navigue en dixième position.
51e : Jones prend un tour à Laffite.
54e: Jones mène tranquillement devant Reutemann (7.5s.), Pironi (15.1s.), de Angelis (28.6s.), Laffite et Arnoux, relégués à un tour.
55e: Arnoux subit la dégradation de son train de pneus et devient une proie facile pour Andretti, qui le repasse et reprend la sixième place.
57e: Jones prend un nouveau tour au champion sortant Scheckter.
59ème et dernier tour: Alan Jones remporte sa cinquième victoire de la saison, la sixième si l'on compte comme lui le GP d'Espagne. Reutemann est deuxième et offre à Williams son deuxième doublé consécutif. Pironi conclut son dernier Grand Prix pour Ligier avec une troisième place. De Angelis est quatrième, devant Laffite et Andretti. Le vétéran américain sauve ainsi l'honneur après une saison désastreuse en inscrivant in extremis un petit point. Arnoux est septième, puis viennent Surer, Keegan, Rosberg et Scheckter qui achève donc son dernier Grand Prix à la onzième et dernière place. Watson et Jarier voient aussi le drapeau à damiers mais ne sont pas classés.
Après la course
Pendant que Jones clame à qui veut l'entendre qu'il vient de remporter sa sixième victoire de l'année, Jody Scheckter est arrosé de champagne par Gilles Villeneuve et les mécaniciens de Ferrari. Pourtant, l'ancien champion du monde finit la saison au 19ème rang mondial, avec seulement deux points au compteur. Pas terrible. Mais tout le monde salue le champion sur le départ. Et déjà prêt à poursuivre son combat en faveur de la sécurité : « Je vais me battre pour que personne ne revienne courir ici. A Watkins-Glen, c'est trop dangereux. »
Aucun changement majeur ne se produit dans les classements après cette dernière course. Le podium du championnat des conducteurs est constitué de Jones, Piquet et Reutemann. Chez les constructeurs, Ligier et Brabham sont les dauphins de Williams. Essex-Lotus obtient la cinquième place devant Tyrrell qui la détenait jusqu'alors. La Scuderia Ferrari termine l'année au dixième rang avec huit points inscrits. Jamais elle n'était tombée aussi bas...
Le schisme de la F.O.C.A.: création de la W.F.M.S.
Le conflit FOCA - FISA bat son plein et prend une tournure très inquiétante pour l'avenir de la Formule 1. Ecclestone est décidé à organiser une fausse dissidence pour contraindre Balestre de nouvelles négociations. Un coup de bluff, car un championnat alternatif paraît voué à l'échec : réunis à Milan le 16 octobre, les principaux commendataires de la F1 affirment qu'en cas de schisme ils retireront leurs financements aux équipes concernées. Ils n'admettent qu'une compétition réglementée par la FISA, mais acceptent que la FOCA conserve le contrôle financier du sport. Une voix discordante : celle de Leyland qui conserverait son soutien à Williams quel que soit le championnat dans lequel cette équipe serait inscrite.
Finalement Ecclestone franchit le Rubicon le 31 octobre 1980. Il officialise la création d'une nouvelle fédération, la World Federation of Motor Sport (WFMS). Cette organisation dissidente fondée sur la FOCA annonce la création d'un championnat du monde des pilotes pour 1981. Les équipes Arrows, ATS, Brabham, Ensign, Skol-Fittipaldi, Ligier-Gitanes, Essex-Lotus, Marlboro-McLaren, RAM, Candy-Tyrrell et Saudia-Williams annoncent leur ralliement à cette compétition. Elles ne reconnaissent plus aucune autorité à la FIA et à la FISA. Un calendrier de quinze Grands Prix est présenté à la presse. Quinze épreuves certes, mais certaines sont fantaisistes (un Grand Prix de New-York, un Grand Prix du Mexique à Mexico-City) et surtout la plupart des organisateurs demeurent fidèles à la FISA. Jean-Marie Balestre dénonce une « campagne d'intoxication ». Selon lui la WFMS n'a aucune crédibilité et son « championnat pirate » n'est qu'une farce. Néanmoins, en secret, le président de la FISA envisage de déclarer 1981 « année sabbatique » pour la Formule 1 afin d'éviter le cauchemar de deux championnats parallèles qui ruineraient les équipes et le sport en général. Ecclestone, quelque peu effrayé par son audace, attend désormais que son rival lui tende la main afin d'éviter cette catastrophe.
En cette fin 1980, jamais la F1 n'a été si proche de l'explosion.
Tony