René ARNOUX
 R.ARNOUX
Renault
Clay REGAZZONI
 C.REGAZZONI
Williams Ford Cosworth
Jean-Pierre JARIER
 J.JARIER
Tyrrell Ford Cosworth

322. Großer Preis

XXXII British Grand Prix
Sonnig
Silverstone
Samstag, 14. Juli 1979
68 Runden x 4.719 km - 320.892 km
Affiche
F1
Coupe

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Polémique autour du duel Arnoux - Villeneuve

Le duel épique qui a opposé Gilles Villeneuve à René Arnoux à Dijon-Prenois n'a pas plu à tout le monde. Le trio Jody Scheckter - Niki Lauda - John Watson qui avait obtenu l'exclusion de Riccardo Patrese au Grand Prix du Canada 1978 se reconstitue pour l'occasion et accuse le Canadien et le Français de conduite dangereuse. Arnoux et Villeneuve tiennent tête à leurs accusateurs. A Lauda lui faisant de sévères reproches, Arnoux lui réplique, cinglant : « Peut-être que si cette confrontation avait eu lieu entre toi et Gilles, il aurait pu y avoir un grave accident, mais je suis convaincu que tu aurais levé le pied avant... » Quant à Villeneuve, fou de rage, il déclare que son métier est de prendre des risques et que « ceux qui ont peur devraient rentrer à la maison. »

 

A cette époque où la Formule 1 se professionnalise et commence à s'aseptiser, l'opposition est patente entre les pilotes « modernes », professionnels, prudents, calculateurs, « stewartiens » que sont Lauda, Fittipaldi, Scheckter et Andretti, et les artistes du volant, « sans peur et sans reproche », « petersoniens » comme Villeneuve, Arnoux ou Patrese.

 

Présentation de l'épreuve

Avant son Grand Prix, la Grande-Bretagne n'a jamais été aussi peu représentée en Formule 1. Depuis la retraite de James Hunt, plus aucun Anglais ne conduit de Formule 1. Seul le Nord-Irlandais John Watson est là pour représenter Sa Gracieuse Majesté. La situation n'est pas vraiment plus reluisante de côté des constructeurs : aucune équipe britannique n'a gagné depuis le début de la saison, laissant les lauriers aux Italiens de Ferrari et aux Français de Ligier et de Renault. Le symbole de cette décadence est Lotus, dominatrice en 1978 et... largement dominée en 1979. Colin Chapman s'est fourvoyé avec sa « voiture-aile ultime », la 80, abandonnée par Mario Andretti à compter de Silverstone. Mais Chapman n'a pour autant perdu tout espoir et a imaginé une 80/2 que testera cet été son troisième pilote Bob Evans. Pendant ce temps Andretti et Reutemann doivent composer avec leurs 79 dépassées. Celles-ci sont toutefois dotées en Angleterre de nouvelles suspensions... qui ne vont pas du tout donner satisfaction.

 

La situation est encore plus désastreuse chez Brabham qui n'a inscrit en tout et pour tout qu'un seul point depuis le début de l'année ! La faute en revient moins aux BT48 en elles-mêmes qu'aux V12 Alfa Romeo, absolument désastreux. Les régimes maximum varient d'un bloc à l'autre, des fuites d'huile noient régulièrement les carters... Bernie Ecclestone a décidé qu'en 1980 son équipe reviendrait aux V8 Ford-Cosworth. De son côté Niki Lauda est démotivé, même s'il s'entend fort bien avec son jeune équipier Nelson Piquet. Celui-ci prend son aîné en modèle et adopte son style de pilotage prudent et économe. Mais Lauda rêve de nouveaux défis. Il en trouve un des plus intéressés en réclamant à Ecclestone pour 1980 un contrat de... deux millions de dollars, somme colossale à l'époque ! Le petit millionnaire éructe de rage et refuse absolument de céder à cette folle exigence. Le bras de fer entre les deux hommes va durer tout l'été...

 

Le principal espoir de succès des Anglais repose désormais sur les épaules de Frank Williams, dont les Saudia FW07 ne cessent d'étonner. La première victoire semble à porter de main. Pour ce Grand Prix à domicile Patrick Head a apporté des améliorations à sa création, notamment en allongeant le carénage moteur jusqu'au différentiel.

 

De nouvelles voitures sont présentées lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. La M28 étant complètement ratée, McLaren lance la compacte M29, plus légère de quarante kilos. Elle ne possède en effet qu'un seul réservoir contre trois à la M28. Elle est confiée au seul John Watson, Patrick Tambay se contentant de la M28.

Chez Wolf Keke Rosberg bénéficie de la WR9, une voiture à train arrière modifié et à freins reportés dans les roues. Cependant à cause d'un défaut de pompage, le Finlandais se reporte sur la WR8 pour cette épreuve.

 

Ne baissant pas les bras malgré ses non-qualifications récurrentes, Arturo Merzario étrenne sa M4, qui est en fait l'épouvantable châssis Kauhsen WK revu par Giampaolo Dallara. Cette M4 est une wing-car disposant notamment d'un levier permettant de modifier le réglage des suspensions en course. Enfin Alfa Romeo fait l'impasse sur les Grands Prix de l'été et ne reviendra qu'en septembre, pour le GP d'Italie.

 

Ferrari n'aborde pas sereinement ce rendez-vous. Des grèves perlées frappent alors l'industrie automobile italienne, retardant la préparation des bolides pour les circuits rapides à venir, à savoir Silverstone, Hockenheim et l'Österreichring.

 

Après le « tiercé Michelin » de Dijon-Prenois, Goodyear prépare une riposte éclatante, d'autant plus que les Renault turbo chaussées de pneus français s'annoncent redoutables sur ce tracé rapide. Paul Lauritzen concentre tous les efforts de son entreprise sur Williams. Et cela paie.

 

Les qualifications

Deux ans après la dernière visite à Silverstone, l'effet de sol a largement modifié la conduite et la vitesse des monoplaces. Au volant de la Williams FW07 qui s'impose comme la meilleure voiture du plateau, Alan Jones signe sa première position, avec un temps incroyable de 1'11''88''', soit sept secondes de mieux que la pole réalisée par James Hunt en 1977. La concurrence n'en revient pas. Royal, Jones est de loin le plus rapide dans toutes les courbes. Jabouille, longtemps en concurrence avec l'Australien, se satisfait de la deuxième place sur la grille.

 

Piquet continue de démontrer sa pointe de vitesse en décrochant la troisième place. Il précède Regazzoni sur la seconde Williams. Arnoux et Lauda composent la troisième ligne. Watson réalise un beau septième temps avec la nouvelle McLaren. Suivent Reutemann et Andretti sur leurs Lotus peu à l'aise ici. Les Ligier ne sont pas meilleures qu'à Dijon : Laffite est dixième et Ickx dix-septième. Toutefois un souci de direction à l'avant est décelé et corrigé sur les JS 11 le samedi soir, ce qui offre quelques espoirs pour la course. Les essais sont aussi très décevants pour Ferrari. La 312 T4, qui n'est pas une pure « wing car », est terriblement instable sur ce circuit ne comprenant que des courbes rapides. Scheckter et Villeneuve ne sont respectivement qu'onzième et treizième. Au volant d'une Shadow dotée de nouvelles suspensions, le jeune de Angelis décroche une très belle douzième place, intercalé entre les Ferrari. Rosberg est quatorzième et précède les Tyrrell de Pironi et de Jarier. Ce dernier a une petite mine car il souffre d'un début d'hépatite virale. Tandis que Tambay est 18ème, les deux Arrows A2, pourtant modifiées depuis Dijon, sont toujours bloquées en fond de grille. Elles y retrouvent Fittipaldi et Rebaque. Malgré un accident le jeudi, Gaillard réalise une belle performance en qualifiant l'Ensign N179 au 25ème rang.

 

Comme toujours et malgré sa nouvelle voiture, Merzario n'est pas qualifié. L'autre éliminé est Stuck qui désespère de son ATS.

 

Le Grand Prix

Laffite connait bien des malheurs. Suite à une fuite d'essence sur sa voiture, il devait utiliser son mulet lors de la course. Mais celui-ci s'avère si mauvais lors du warm-up qu'il préfère conduire sa Ligier initiale... dont il faut changer le moteur en catastrophe.

Quant à Jabouille, il doit changer de boîte de vitesses au dernier moment. Il choisit aussi de chausser des pneus très tendres pour concurrencer la Williams de Jones. Enfin Lauda s'élance sur son mulet.

 

Tour de formation : Patrese rejoint les stands car son moteur est atteint par le syndrome du vapor-lock. Il partira depuis les stands.

 

Départ: Partant du douzième rang, de Angelis vole clairement le départ de près d'une seconde. Jones et Jabouille partent moyennement et se font déborder par Regazzoni qui se faufile à l'extérieur. Jones et Regazzoni franchissent Copse côte à côte et c'est finalement le Suisse qui prend l'avantage. Gêné par de Angelis, Watson a sombré dans le peloton.

 

1er tour: A l'abord de Stowe, Regazzoni se fait déborder par Jones à l'intérieur et Jabouille à l'extérieur. Jones s'empare du commandement et Jabouille de la deuxième place. Regazzoni se maintient face à la Renault jusqu'à Club où il doit s'incliner. A l'entrée d'Abbey, Andretti se glisse à l'intérieur pour doubler Lauda qui lui ferme sèchement la porte. L'Américain monte sur ses freins pour éviter la collision.

Jones mène devant Jabouille, Regazzoni, Piquet, Lauda, Andretti, Arnoux, Laffite, Villeneuve, Reutemann et Scheckter. Patrese repasse par les stands avant de repartir pour de bon.

 

2e: Jones et Jabouille s'échappent. Piquet part en tête-à-queue à Woodcote et cale. Le Brésilien est heureusement évité par les autres concurrents mais la course est finie pour lui. Arnoux passe Andretti. Laffite perd trois places aux profits de Villeneuve, Scheckter et Reutemann.

 

3e: Arnoux puis Villeneuve passent Lauda. Andretti revient à son stand avec un porte-moyeu arrière gauche cassé, conséquence de sa figure pour éviter Lauda. Il est furieux contre l'Autrichien.

 

4e: Jones et Jabouille sont nettement plus rapides que le reste du peloton, Scheckter double Lauda à Copse.

 

5e: Jones mène devant Jabouille (0.8s.), Regazzoni (8s.), Arnoux (14s.), Villeneuve (16s.), Scheckter (17.5s.) et Lauda (19s.). Laffite et Rosberg passent Reutemann.

 

6e: Laffite prend l'avantage sur Lauda. Reutemann commence à chuter dans le classement. Il se fait doubler par Mass et est menacé par Pironi.

 

7e : Jones et Jabouille prennent un tour à Patrese. A Stowe, Lauda repasse devant Laffite.

 

8e: Jones commence à creuser l'écart sur Jabouille dont les pneus tendres sont déjà usés. Après trois tours de rude bagarre, Laffite s'impose pour de bon face à Lauda. L'Autrichien tente pourtant une ultime manœuvre avant Woodcote, sans succès. Rude bagarre entre Jarier et Watson pour la 13ème place, qui tourne au profit de l'Irlandais.

 

9e : Derrière Laffite, en septième position, s'étend un long peloton comprenant Lauda, Mass, Rosberg, Pironi, Reutemann, Jarier, Watson, Ickx, de Angelis et Tambay.

 

10e: Jones est premier devant Jabouille (6s.), Regazzoni (12s.), Arnoux (17s.), Villeneuve (20s.) et Scheckter (20.8s.). Watson prend la dixième place à Pironi.

 

12e: Neuf secondes et demie entre Jones et Jabouille. Nouvel abandon pour Lauda: l'Autrichien regagne son stand au ralenti car il est privé de freins. Cela s'explique par l'absence de conduit de refroidissement sur le mulet qu'il a utilisé.

 

13e : Watson puis Rosberg doublent l'Arrows de Mass.

 

14e: Tandis qu'ils prennent un tour à Patrese, Villeneuve et Scheckter sont en bagarre pour la cinquième place.

 

15e: Jones a onze secondes d'avance sur Jabouille, quatorze secondes sur Regazzoni, vingt secondes sur Arnoux. Villeneuve rate une vitesse à la sortie de Woodcote et Scheckter le double avant Copse.

 

15e : Regazzoni rattrape rapidement Jabouille. Il n'est plus qu'à une seconde et demie de la Renault. De son côté Laffite remonte sur les Ferrari.

 

17e: Jabouille regagne les stands pour changer ses pneus trop abîmés. Mais l'arrêt s'éternise à cause d'un problème pour fixer la route avant gauche. La moustache droite de la Renault s'est de plus prise dans un câble et lorsque Jabouille redémarre la pièce est arrachée. Il se retrouve en dix-huitième position.

 

20e: Jones mène désormais devant Regazzoni (22s.), Arnoux (29s). Suivent Scheckter, Villeneuve, Laffite, Watson, Rosberg, Reutemann et Mass. Jabouille retourne à son stand pour faire changer son train avant endommagé.

 

23e: Jones doit prendre un tour à un peloton très compact composé de Jarier, Mass, Pironi, Ickx et de Angelis. Jabouille a repris la piste.

 

24e : Jarier gêne Jones et lui coupe notamment la trajectoire à Woodcote.

 

25e : Jarier s'efface devant Jones après lui avoir fait perdre un peu de temps.

 

26e: Jusqu'alors septième, Watson s'arrête à son stand à cause d'un plat à son pneu avant droit. Il chausse de nouveaux pneus et repart seizième. Jabouille revient à son garage pour renoncer suite à un problème de distribution.

 

27e : Fittipaldi abandonne car son moteur toussote à cause d'un problème de distribution.

 

28e : L'écart est stable entre les Williams et n'excède pas vingt-deux secondes. Pironi double Mass.

 

30e: Jones contrôle tranquillement la course et précède Regazzoni (22s.), Arnoux (27.5s.), Scheckter (47s.) Villeneuve (48s.) et Laffite (51s.). Rosberg est septième à plus d'une minute. Viennent ensuite, Reutemann, Jarier, Pironi, Mass et Ickx avec un tour de retard.

 

31e : De Angelis reçoit le drapeau noir car son aileron arrière s'effondre. Il arrive au stand Shadow pour changer son support d'aileron ainsi que sa roue avant gauche.

 

32e: Jones prend un tour à Rosberg. Laffite est revenu juste derrière les deux coureurs Ferrari qui sont eux-mêmes en bagarre. Cette lutte est importante puisqu'elle oppose les trois premiers du championnat du monde.

 

34e: Laffite attaque Villeneuve par l'intérieur à Woodcote et double le Canadien.

 

35e: Arnoux est revenu à trois secondes de Regazzoni. Après Abbey Laffite essaie de déborder Scheckter par l'extérieur, mais celui-ci conserve sa ligne et l'avantage à Woodcote.

 

36e: Laffite prend l'aspiration derrière Scheckter et le déborde à Copse. Le voici troisième.

 

37e: Arnoux perd du temps en doublant les retardataires Mass, Ickx et Pironi. Au moins Ickx en profite pour prendre la neuvième place à Pironi. Reutemann s'arrête aux stands pour changer sa roue avant gauche.

 

39e: De la fumée s'échappe de la Williams de Jones. Le nez de la pompe à eau a cassé et l'Australien entre aux stands pour abandonner. C'est également fini pour Mass qui a cassé un bras de suspension arrière après une belle course. Au même moment Regazzoni réalise le meilleur tour en course: 1'14''40'''.

 

40e: Tout n'est pas perdu pour Williams car Regazzoni a récupéré le commandement. Il possède neuf secondes et demie d'avance sur Arnoux. A quarante secondes se trouvent Laffite, Scheckter et Villeneuve. Rosberg est sixième et précède Jarier, à plus d'une minute. Plus loin se trouvent Ickx, Pironi, Watson, Tambay et Reutemann, avec un tour de retard.

 

42e: Regazzoni a porté son avance sur Arnoux à treize secondes. Laffite entre aux stands car son moteur cafouille. Le Français repart en onzième position sans que ses mécaniciens aient résolu le souci. Watson double Pironi et se retrouve neuvième.

 

43e: Jarier prend la cinquième place à Rosberg.

 

44e: Villeneuve met la pression sur Scheckter mais ne trouve pas l'ouverture.

 

45e: Rosberg est contraint à l'abandon à cause d'un problème d'arrivée d'essence. Peu après c'est Laffite qui met définitivement pied à terre. Une bougie cassée a en effet endommagé une soupape.

 

46e : Regazzoni mène avec 14 secondes d'avance sur Arnoux. A quarante-cinq secondes se trouvent Scheckter et Villeneuve, roues dans roues. Jarier est cinquième à un tour et précède Ickx, Watson, Pironi, Tambay et Reutemann.

 

48e: Watson est rapide car il a des pneus plus frais que ceux de ses adversaires. Il passe Ickx et s'empare ainsi de la sixième place.

 

48e: Bon dernier depuis le début de la course, Patrese renonce après avoir perdu son cinquième rapporte de boîte.

 

49e : Ferrari demande à Scheckter de s'arrêter pour changer de pneus. Mais le Sud-Africain refuse d'obéir afin de ne pas perdre une place au profit de Villeneuve.

 

50e: Regazzoni domine tranquillement, avec une quinzaine de secondes d'avance sur Arnoux. En revanche la lutte pour la troisième place bat son plein entre Scheckter et Villeneuve. L'aileron avant du Québécois est branlant à haute vitesse.

 

51e: Villeneuve s'engouffre dans les stands car il trouve que son moteur émet un bruit suspect. Les mécaniciens changent ses pneus avec une certaine confusion. Villeneuve s'entretient avec Mauro Forghieri avant de repartir au bout de trente secondes, en septième position, entre Ickx et Pironi.

 

55e: Si rien ne semble pouvoir troubler Regazzoni et Arnoux, Scheckter n'est pas du tout assuré de sa troisième place car ses pneus sont assez dégradés et surtout un phénomène d'ébullition dans ses canalisations d'essence coupe le moteur par intermittence. Jarier est plus rapide que lui, mais il a encore seize secondes de retard.

 

57e: Seize secondes d'écart entre Regazzoni et Arnoux. Le Suisse s'apprête à prendre un tour à Scheckter.

 

58e : Villeneuve n'est pas très rapide : non seulement il ne rattrape pas Ickx mais Tambay le rejoint. Pironi s'arrête au stand Tyrrell pour changer son pneu arrière gauche qui cloque.

 

59e : Scheckter met beaucoup de temps avant de s'effacer devant Regazzoni. Désormais seul Arnoux est dans le même tour que le leader.

 

61e: Regazzoni a seize secondes d'avance sur Arnoux. Celui-ci est prudent car ses freins sont à l'agonie. Jarier est revenu à cinq secondes de Scheckter qui tente de ranimer son V12. Watson remonte aussi sur la Ferrari.

 

63e: Regazzoni sur Williams prend un deuxième tour à Reutemann, neuvième sur la Lotus 79... Que de changements en un an ! Tambay double Villeneuve qui rencontre les mêmes problèmes d'alimentation que Scheckter.

 

64e: Jarier dépasse Scheckter par l'intérieur à Copse.

 

65e: Villeneuve est de retour à son stand. Son circuit d'essence est entré en ébullition et le Canadien doit abandonner.

 

67e: Arnoux prend un tour à Scheckter. Watson est à deux secondes du Sud-Africain.

 

68ème et dernier tour: Watson passe Scheckter à Copse. Plus loin, Tambay tombe en panne d'essence.

 

Clay Regazzoni remporte sa cinquième victoire en carrière, à presque 40 ans. Surtout il donne ainsi à Williams sa première victoire en championnat du monde. C'est le résultat de dix ans d'efforts de la part de Frank Williams.

Arnoux finit deuxième et obtient son deuxième podium d'affilée, une belle performance car il a fini la course presque sans frein. Enfin, affaibli par un début d'hépatite, Jarier réalise un véritable exploit en obtenant la troisième place. Watson termine à une quatrième place encourageante pour la nouvelle McLaren M29. Scheckter sauve deux points qui ne lui seront probablement d'aucune utilité dans la lutte pour le titre mondial. Enfin Jacky Ickx termine sixième et inscrit son premier point pour Ligier. Tambay est classé septième malgré son abandon, et devance Reutemann, Rebaque et Pironi. Classé onzième, de Angelis reçoit une pénalité d'une minute pour avoir volé le départ, et passe donc ainsi derrière son équipier Lammers. Gaillard est treizième et dernier.

 

Après la course

Le podium est assez émouvant pour Clay Regazzoni et Frank Williams, pour diverses raisons. Le vétéran suisse sait qu'il s'agit probablement de sa dernière victoire en Formule 1 et savoure ce bonheur. C'est aussi une réponse à ceux qui le disaient fini. Lorsqu'on lui demande ce qui lui est passé par l'esprit en prenant un tour aux Ferrari, il répond malicieux : « J'ai pensé au Commendatore ». Il se souvient en effet qu'Enzo Ferrari l'a renvoyé sans ménagement de la Scuderia fin 1976...

 

Quant à Williams et son ingénieur Patrick Head, ils se doutent que ce succès n'est que le début d'une longue série, si tout va bien, tant la FW07 semble supérieure à la concurrence. Frank Williams peut apprécier le chemin parcouru. Pendant dix ans cet authentique passionné a tiré le diable par la queue pour maintenir son rêve, et maintenant le voici qui tutoie enfin les sommets.

Pour l'anecdote, afin de ne pas froisser son sponsor saoudien, Williams a demandé à Regazzoni de ne pas sabrer du champagne, mais du jus d'ananas...

 

Les pilotes sont décidément nerveux cet été-là. John Watson sort de sa McLaren très en colère à cause des manœuvres inconsidérées de certains adversaires. « Si la Formule 1 c'est devenu ça, alors sans moi. Je n'ai jamais vu autant d'énergumènes zigzaguer d'un bord à l'autre de la piste et bouchonner par tous les moyens. » Dans son viseur se trouve en fait Jean-Pierre Jarier dont la réputation commence à se ternir autant que celle de Riccardo Patrese.

 

Malgré un week-end très pénible, Jody Scheckter peut en être satisfait. Il a inscrit deux points tandis que Jacques Laffite et Gilles Villeneuve réalisent un score vierge. Il compte désormais six points d'avance sur le Canadien et huit sur le Français.

Chez les constructeurs Ferrari possède quinze points d'avance sur Ligier, tandis que Williams grimpe à la quatrième place.

Tony