Clay REGAZZONI
 C.REGAZZONI
Ferrari
Niki LAUDA
 N.LAUDA
Ferrari
Jacques LAFFITE
 J.LAFFITE
Ligier Matra

269. Großer Preis

XXXIV Grote Prijs van Belgie
Wolkig
Zolder
Sonntag, 16. Mai 1976
70 Runden x 4.262 km - 298.340 km
Affiche
F1
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Normalement ce Grand Prix de Belgique aurait dû se tenir sur le circuit de Nivelles, en vertu de l'alternance entre les pistes belges, mais les équipes n'aimant pas le circuit wallon, Bernie Ecclestone a décidé que désormais seul celui de Zolder accueillerait cette épreuve.

 

En quatre courses, Niki Lauda a obtenu trois victoires et une deuxième place. Son chemin vers un deuxième titre mondial semble dénué d'embûches. Désormais rétabli de sa blessure aux côtes, c'est en pleine forme qu'il aborde cette course. Il doit toutefois se méfier de James Hunt qui, même s'il n'a que six points au compteur, est son adversaire le plus tenace. L'Anglais a ainsi remporté le GP d'Espagne avant d'être disqualifié. Toutefois cette rivalité est très amicale, les deux hommes étant bons camarades depuis leur passage en Formule 3.

 

Suite à l'exclusion de Jarama, McLaren choisit de ne prendre aucun risque avec le règlement. Une des nouvelles normes impose ainsi d'avancer légèrement l'aileron arrière de manière à placer les radiateurs d'huile entre les radiateurs d'eau, à droite de la voiture. Or les refroidisseurs d'huile de la M23 étaient fixés légèrement en arrière. Hanté à l'idée de se retrouver une nouvelle fois dans l'illégalité, Alastair Caldwell ordonne de les replacer à l'endroit exact stipulé par les autorités. Le souci est que l'aile a donc entretemps été avancée de quelques centimètres, et que par conséquent les radiateurs ne retrouvent pas précisément leur place originelle. Ce petit détail va avoir de graves conséquences...

 

Cette fois-ci Tyrrell engage deux P34 pour Patrick Depailler et Jody Scheckter, dépourvues des deux petites prises d'air surmontant le cockpit. Des fenêtres en plastique ont été taillées dans les pontons afin que les pilotes puissent voir où ils placent leurs quatre petites roues avant à la corde.

 

Deux Hesketh 308D sont engagées: en plus de celle de Harald Ertl se présente celle de Guy Edwards, soutenu financièrement par Penthouse et aisément reconnaissable à la pin-up peinte sur le capot avant. L'équipe RAM est toujours présente avec ses deux anciennes Brabham, mais cette fois-ci c'est le Belge Patrick Nève qui assiste Loris Kessel. Copersucar ne se présente qu'avec une seule voiture, celle du patron Emerson Fittipaldi.

Enfin Ensign avait prévu d'engager une N174 pour un mystérieux pilote nommé Antonio Bernardo dont personne n'a pu jusqu'alors découvrir la véritable identité. Une fois l'accord passé oralement avec un sponsor, Mo Nunn n'a plus jamais entendu parler de lui.

 

Les qualifications

Lors des essais du vendredi Regazzoni est le plus rapide. Mais le samedi Lauda réalise enfin sa première pole position de la saison avec seulement cinq centièmes de seconde d'avance sur son équipier. Les modifications opérées sur la McLaren s'avèrent catastrophiques. L'aérodynamisme est complètement déréglé et Hunt qualifie sa voiture de « cheval sauvage ». Il parvient tout de même à se hisser en troisième position, tandis que Mass, désespéré, coule au 18ème rang. Depailler complète la seconde ligne aux côtés de Hunt. Les deux outsiders de ce début d'année, Brambilla et Laffite occupent la troisième ligne. Scheckter est septième et précède Amon qui confirme la vélocité de la nouvelle Ensign. Suivent Pace, Peterson, Andretti et Reutemann. Les Shadow continuent de décevoir, Pryce et Jarier étant respectivement 13ème et 14ème. Révélation du GP d'Espagne, Nilsson a été accablé d'ennuis mécaniques et n'est que 22ème.

Les deux Brabham de l'équipe RAM se qualifient: Nève est 19ème et Kessel 23ème. La Boro de Perkins fait bonne figure avec le vingtième rang. Ertl, Leclère et Lunger sont les derniers qualifiés.

 

Deux pilotes de marque sont éliminés: Fittipaldi, dont la Copersucar n'avait aucune adhérence, et Ickx qui ne pourra pas prendre part à son Grand Prix national après deux accidents. Edwards est le troisième pilote éliminé.

 

Le Grand Prix

Une fois n'est pas coutume, c'est sous un beau soleil printanier que se dispute le Grand Prix de Belgique.

 

Suite à des soucis récurrents de boîte de vitesses et une sortie de route aux essais, Hunt va s'élancer avec son mulet.

 

Départ: Lauda conserve l'avantage de sa pole tandis que Regazzoni se fait déborder au premier freinage par Hunt. Laffite est quatrième devant Depailler et Brambilla.

 

1er tour: Lauda mène devant Hunt, Regazzoni, Laffite, Brambilla, Depailler, Amon, Scheckter, Pace et Reutemann.

 

2e: Lauda a environ une seconde d'avance sur Hunt.

 

3e: Kessel regagne le stand RAM pour faire changer sa boîte à transistors.

 

4e: Brambilla effectue un tête-à-queue. Il parvient à se relancer en quatorzième position, ente Stuck et Pryce. Scheckter dépasse Amon.

 

5e: Regazzoni est dans les roues de Hunt qui rencontre des soucis de tenue de route. Reutemann et Pace se battent pour la huitième place.

 

7e: Regazzoni dépasse Hunt qui se retrouve aussitôt sous la menace de Laffite et de Depailler. Brambilla renonce après avoir cassé un arbre de roue.

 

8e: En doublant Nève, Nilsson sort de la route dans le dernier virage. Il regagne la piste mais doit stopper, son accélérateur étant coincé par du sable.

 

9e: Laffite attaque Hunt par l'intérieur à la chicane mais les deux voitures se touchent. Laffite évite de peu le tête-à-queue et est envoyé à l'extérieur, ce qui permet à Depailler de le dépasser. Andretti prend la neuvième place à Reutemann.

 

10e: Lauda mène avec trois secondes d'avance sur Regazzoni. A cinq secondes se trouve Hunt qui contient Depailler et Laffite. Scheckter est sixième devant Amon, Andretti, Pace et Reutemann.

 

13e: Hunt résiste à Depailler et à Laffite qui sont roues dans roues. Scheckter est à une seconde et demie de ce groupe, Amon à deux secondes.

 

15e: Laffite reprend la quatrième place à Depailler. Andretti sort de la piste. Lorsqu'il reprend sa route, son accélérateur est grippé par de la poussière. Il regagne son stand pour le nettoyer et repart au bout de quelques minutes.

 

17e: Laffite parvient à dépasser Hunt. Reutemann regagne les stands au ralenti, en panne de moteur. Gêné par l'Argentin, Peterson dérape dans la poussière, sort de la piste et atterrit violemment dans les protections, détruisant sa voiture.

 

18e: Depailler double Hunt à son tour. Reutemann entre dans son garage et n'en ressortira pas.

 

20e: Lauda mène devant Regazzoni (3s), suivi par Laffite (14s.) et Depailler (16s.) qui emmène un peloton composé de Hunt, Scheckter et Amon. Pace est huitième devant Jarier, Jones et Mass.

 

21e: Jones double Jarier. Merzario regagne les stands en panne de moteur.

 

23e: Hunt résiste toujours à Scheckter et Amon qui se font très pressant.

 

25e: Nève renonce à cause de la rupture d'un demi-arbre de roue. Il occupait la dix-septième place.

 

27e: Scheckter dépasse enfin Hunt dont la voiture est instable. Mass prend la dixième place à Jarier.

 

29e: Depailler ralentit à cause d'une panne de moteur. Le pilote français n'a plus qu'à regagner le stand Tyrrell à faible allure pour renoncer.

 

30e: Lauda a cinq secondes d'avance sur son équipier Regazzoni. Laffite est troisième à une quinzaine de secondes et précède Scheckter, Hunt, Amon, Pace, Jones, Mass et Jarier. Victime d'une sortie de piste, Stuck regagne les stands. Il repartira au bout de quelques minutes.

 

31e: Gêné par Andretti au ralenti, Laffite part en tête-à-queue dans le dernier virage et effectue un 360°. Par bonheur il repart aussitôt sans avoir perdu de place. Andretti regagne quant à lui son stand pour renoncer, un joint de cardan ayant cassé sur la 77.

 

32e: Hunt tente de résister à Amon. Le Néo-Zélandais est à une seconde derrière lui. Jones prend la septième place à Pace. Ertl renonce, moteur cassé.

 

34e: De la fumée s'échappe de l'arrière de la McLaren de Hunt. Sa boîte de vitesses est en train d'expirer.

 

35e: Watson prend la dixième place à Jarier.

 

36e: Hunt stoppe dans l'herbe peu après le premier virage. C'est son troisième abandon de la saison. Stuck jette aussi l'éponge, ses suspensions ayant trop souffert de sa sortie de route.

 

40e: Lauda mène avec huit secondes d'avance sur Regazzoni et quinze secondes sur Laffite. Scheckter est quatrième à plus de trente secondes et précède Amon, Jones, Pace, Mass et Watson.

 

42e: Rien ne semble pouvoir ralentir les Ferrari, si ce n'est le trafic qui est assez dense. Seul Laffite et son étonnante Ligier-Matra suit leur rythme. Amon rattrape Scheckter.

 

45e: Les écarts sont stables en tête de la course. La principale bagarre oppose Pace à Mass pour la septième place.

 

48e: En proie au trafic, Lauda commence à perdre du temps et voit Regazzoni revenir derrière lui.

 

49e: L'écart entre Lauda et Regazzoni est de moins de cinq secondes. Mass prend la septième place à Pace.

 

50e: Lauda n'a plus que deux secondes d'avance sur Regazzoni. Laffite est revenu à huit secondes de l'Autrichien.

 

51e: Regazzoni est désormais à une seconde et demie de Lauda. Celui-ci serait-il sur le point d'abandonner ? Le champion du monde croit avoir endommagé une suspension. Il est en tout cas bloqué derrière Scheckter, relégué à près d'un tour. Watson double Pace.

 

52e: Dans la courbe Lucien Bianchi, Amon est victime d'une rupture de suspension arrière-gauche. La roue se détache, l'Ensign est projetée à vive allure dans les grillages de protections et se retourne sous l'impact du choc. Heureusement elle ne s'enflamme pas. Amon est tiré sans trop de mal de son épave, mais il souffre de la main droite.

 

53e: Rassuré sur l'état de ses suspensions, Lauda semble avoir repris du poil de la bête et commence à semer Regazzoni, bien qu'il n'ait pas doublé Scheckter, très rapide.

 

55e: Lauda a maintenant trois secondes d'avance sur Regazzoni tandis que Laffite perd du terrain.

 

58e: Pace est au ralenti, sa batterie étant à plat. Il regagne le stand Brabham pour renoncer.

 

60e: Lauda mène devant Regazzoni (3s.), Laffite (24s.), Scheckter (1m. 33s.), Jones (-1t.), Mass (-1t.), Watson (-1t.), Perkins (-1t.), Jarier (-1t.) et Pryce (-1t.).

 

62e: La fin de course est très calme. Lauda attaque toutefois car le rythme de son poursuivant Regazzoni est soutenu.

 

65e: Jusqu'alors avant-dernier, Lunger doit arrêter sa Surtees parce que celle-ci prend feu.

 

68e: Toujours trois secondes d'écart entre Lauda et Regazzoni. Laffite est maintenant à trente-cinq secondes de la tête de course.

 

69e : L'équipe Ligier adresse un panneau « Merci Jacques » à son pilote. Le premier podium des Bleus est en vue...

 

70ème et dernier tour: Niki Lauda remporte le Grand Prix de Belgique devant Regazzoni, donnant à Ferrari son premier doublé de la saison. L'Autrichien réalise le grand chelem: pole, victoire, meilleur tour (1'25''98''') et épreuve menée d'un bout à l'autre. Laffite termine troisième et offre ainsi à Ligier-Matra son premier podium dès sa cinquième participation en F1. Quatrième, Scheckter inscrit les premiers points de la Tyrrell à six roues. Jones finit cinquième et marque les premiers points de l'année pour Surtees. Mass obtient la sixième place. Watson, Perkins, les Shadow de Jarier et Pryce qui ont vécu une course anonyme, Leclère et Kessel sont aussi à l'arrivée.

 

Après la course

Le podium est animé par Stirling Moss, l'interviewer officiel de la fin du Grand Prix. Il interroge un Niki Lauda pour une fois tout sourire... et rassuré d'avoir été au terme de la course : « J'étais tranquillement en tête quand, à vingt tours de l'arrivée, ma voiture a commencé à survirer. J'ai pensé que cela venait des pneus ou de la suspension et m'apprêtais à rentrer aux stands, mais au lieu de cela j'ai roulé prudemment pendant quelques tours. La voiture a mieux réagi et j'ai continué. »

 

Le pilotage « musclé » de James Hunt fait plus d'heureux chez les spectateurs que parmi ses pairs. Laffite, Depailler, Scheckter ont eu maille à partir avec la McLaren. Se souvenant probablement de l'incident qui les a opposés à Long Beach, Patrick Depailler saute sur l'occasion pour tacler Hunt : « Il conduit très sauvagement, nous obligeant à rester derrière lui. Si Hunt dit que les pilotes français sont fous, ce n'est pas une raison pour qu'il se conduise de cette façon... »

 

Loin de ces bisbilles, Guy Ligier sable le champagne avec Gérard Ducarouge et toute son équipe. C'est un jour glorieux pour l'écurie Ligier-Gitanes-Matra. La belle monoplace bleue s'est remarquablement comportée. Hilare, Jacques Laffite estime que remporter une victoire d'ici la fin de la saison n'est pas un vain rêve.

 

Lauda et Ferrari dominent plus que jamais les championnats mondiaux. Chez les pilotes, l'Autrichien possède vingt-sept points d'avance sur son équipier Regazzoni, son poursuivant immédiat. Chez les constructeurs, Ferrari a vingt-neuf longueurs d'avance sur Tyrrell et trente-cinq sur McLaren. La suite de la saison s'annonce comme une promenade de santé pour ce duo.

 

 

Classements (avant la réintégration de J. Hunt au classement du Grand Prix d'Espagne)

 

Pilotes Constructeurs
1.Lauda42 pts1.Ferrari45 pts
2.Regazzoni15 pts2.Tyrrell-Ford-Cosworth16 pts
3.Depailler10 pts3.McLaren-Ford-Cosworth10 pts
4.Mass8 pts4.Ligier-Matra7 pts
Scheckter8 pts5.Lotus-Ford-Cosworth6 pts
5.Laffite7 pts6.Shadow-Ford-Cosworth4 pts
6.Hunt6 ptsBrabham-Alfa Romeo4 pts
Nilsson6 pts7.March-Ford-Cosworth3 pts
7.Pryce4 ptsEnsign-Ford-Cosworth3 pts
Reutemann4 pts8.Penske-Ford-Cosworth2 pts
8.Stuck3 ptsSurtees-Ford-Cosworth2 pts
Amon3 pts9.Parnelli-Ford-Cosworth1 pt
9.Watson2 ptsCopersucar-Ford-Cosworth1 pt
Pace2 ptsWilliams-Ford-Cosworth1 pt
Jones2 pts
10.Andretti1 pt
Fittipaldi1 pt
Ickx1 pt
Tony