Jackie STEWART
 J.STEWART
Tyrrell Ford Cosworth
Emerson FITTIPALDI
 E.FITTIPALDI
Lotus Ford Cosworth
Denny HULME
 D.HULME
McLaren Ford Cosworth

222. Großer Preis

II Grande Premio do Brasil
Sonnig
Interlagos
Sonntag, 11. Februar 1973
40 Runden x 7.960 km - 318.400 km
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F1

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Un an après la première édition du Grand Prix du Brésil disputée hors championnat, ce rendez-vous est désormais officiellement inscrit au calendrier. Il se déroule sur le long et difficile tracé d'Interlagos dont les longues courbes vont mettre les muscles des pilotes à rude épreuve, d'autant qu'il tourne dans le sens antihoraire. La chaleur est aussi présente qu'à Buenos Aires et la canicule va sévir durant tout le week-end.

 

Le public est entièrement acquis à son idole le champion du monde Emerson Fittipaldi. Celui-ci est en train de devenir une gloire nationale, à un rang à peine inférieur que Pelé. Un film documentaire sur sa campagne victorieuse de 1972, O Fabuloso Fittipaldi, a même été tourné par le réalisateur Héctor Babenco. Vainqueur en Argentine, il est le favori de l'épreuve, surtout après que Lotus a effectué de nombreux tests sur le circuit durant les jours précédents le Grand Prix.

 

Toutefois « Emmo » est perturbé par l'irruption de Ronnie Peterson au sein d'une écurie JPS qui lui était jusqu'ici toute dévouée. Il a immédiatement flairé que cette cohabitation pouvait se transformer en rivalité et met Colin Chapman en garde : « On ne sait jamais ce qui peut arriver. Peut-être me proposera-t-on un meilleur contrat pour piloter une meilleure voiture... » Mais il se présente aussi en bon camarade : « Un excellent esprit de compréhension mutuelle règne entre Ronnie et moi. Nous ne voulons pas que des personnes ou des événements viennent troubler notre entente. Nous nous sommes mis d'accord. S'il a quelque chose à me dire, s'il se heurte à un quelconque problème, il m'en parlera et ce sera réciproque. Mais tout restera entre nous... »

De son côté, le jeune Suédois est un peu moins « langue de bois » : « Si Colin Chapman et Peter Warr tiennent leurs promesses, s'ils nous traitent tous deux sur un pied d'égalité, tout se passera bien. Nous serons équipiers mais cela ne veut pas dire que nous ne jouerons pas nos cartes personnelles. Si je me trouve derrière Emerson et si je sens que je peux aller plus vite, soyez certains que je ne lèverai pas le pied !... » Voilà Fittipaldi prévenu...

 

Le plateau est le même qu'en Argentine et il faudra attendre l'Afrique du Sud pour voir débuter les Shadow, initialement inscrites à cette course. Le seul nouvel arrivant est le pilote local Luiz Bueno qui pilotera une Surtees TS9B, contre une certaine somme d'argent. Bueno n'est pas tout à fait un inconnu puisqu'il a disputé le GP du Brésil 1972 qu'il a fini sixième.

 

Les qualifications

Les Lotus 72 dominent les essais, mais contrairement aux vœux du public, c'est Peterson qui signe la pole position, la première de sa carrière. Il devance Fittipaldi de deux dixièmes. Ickx est troisième avec une seconde et demie de retard sur Peterson. Regazzoni est quatrième et précède Hulme et l'autre chouchou du public, le jeune Pace sur Surtees. Vainqueur sur cette piste l'année précédente, Reutemann est septième et devance Stewart. Les Tyrrell manquent de puissance depuis l'Argentine et ne vont chercher qu'à limiter les dégâts. Cevert est neuvième devant Beltoise, Wilson Fittipaldi et Revson.

 

Jarier est quinzième avec sa STP March. Il précède de deux rangs Merzario, peu à l'aise au volant de la seconde Ferrari. Bueno se qualifie au vingtième et dernier rang, à trois secondes de l'avant-dernier Beuttler et à douze secondes du poleman.

 

Le Grand Prix

Le dimanche après-midi, l'ambiance est surchauffée, dans tous les sens du terme. Les Paulistes sont venus en très grand nombre pour soutenir « Emmo » Fittipaldi. La police déploie des jets d'eau vers le public, à la fois pour le calmer et le rafraîchir.

 

Départ: Peterson prend un envol moyen et se fait doubler par Fittipaldi. Mais c'est Pace qui prend le meilleur départ et prend la deuxième place après s'être jeté à l'intérieur au premier virage. Placé à l'extérieur, Stewart s'est aussi excellemment élancé et ne tarde pas à doubler Peterson. Hulme rate quant à lui complètement son démarrage et se retrouve au milieu du paquet.

 

1er tour: Pace se retrouve sous la menace de Stewart et Peterson mais leur résiste.

E. Fittipaldi mène devant Pace, Stewart, Peterson, Ickx, Beltoise, Revson, Cevert, Hailwood et Reutemann. Les Brésiliens sont aux anges: deux compatriotes mènent le Grand Prix ! En revanche, W. Fittipaldi est aux stands, victime d'un souci avec son moteur.

 

2e: Tandis que Fittipaldi s'échappe en tête de l'épreuve, Stewart prend la deuxième place à Pace. Hailwood double Cevert. Revson est au ralenti à cause de souci de boîte de vitesses. Il entre aux stands où se trouve toujours Wilson Fittipaldi.

 

3e: Peterson dépasse Pace dans la partie sinueuse du tracé. Plus loin la bagarre fait rage dans un groupe composé d'Hailwood, Cevert, Reutemann, Regazzoni, Hulme et Merzario.

 

4e: Peterson est derrière Stewart et attaque celui-ci pour la deuxième place. Ickx et Beltoise sont à l'affût derrière Pace. Cevert occupe désormais la septième place devant Reutemann, Hulme, Hailwood et Regazzoni.

 

5e: Fittipaldi compte déjà cinq secondes d'avance sur Stewart, lequel est attaqué par Peterson. Ickx dépasse Pace. Hulme prend la huitième place à Reutemann. Reparti pour deux tours, Revson renonce.

 

6e: Une roue arrière se détache de la Lotus de Peterson, envoyant son pilote dans le décor à haute vitesse. Le Suédois s'en tire sans mal mais c'est son second abandon en autant de courses. Voici en tout cas Stewart délivré de sa principale menace. Hulme prend la sixième place à Cevert tandis que Reutemann rejoint les stands car il a perdu une goupille d'accélérateur.

 

7e: Cinq secondes d'écart entre Fittipaldi et Stewart. Ickx est troisième à près de dix secondes. Hailwood abandonne suite à une panne de boîte de vitesses. Reutemann reprend la piste.

 

8e: W. Fittipaldi était bon dernier lorsqu'il abandonne suite à un souci de pression d'eau sur son moteur. Jarier quitte aussi la course après être resté bloqué en deuxième vitesse. En revanche Reutemann reprend la piste.

 

9e: Pace tenait une belle quatrième place mais un problème de suspension le contraint à l'abandon. Comme en Argentine, ce sont les vibrations causées par les pneus Firestone qui ont endommagé les triangles.

 

10e: Fittipaldi mène devant Stewart (7s.) et Ickx (13s.). Beltoise est quatrième à vingt secondes et précède Hulme, Cevert, Regazzoni, Merzario, Lauda et Galli.

 

11e: Hulme est à l'attaque derrière Beltoise. Le Néo-Zélandais est le plus rapide en piste, excepté les deux leaders.

 

12e: Hulme prend la quatrième place à Beltoise et se lance désormais à la poursuite de Ickx.

 

14e: Une dizaine de secondes sépare Fittipaldi et Stewart. Le Brésilien signe le meilleur tour en 2' 35''. Hulme est sur les talons de Ickx.

 

15e: Hulme s'empare du troisième rang aux dépens d'Ickx. Le Belge rencontre quelques difficultés et est bientôt menacé par Beltoise.

 

16e: Beltoise double Ickx qui rencontre des problèmes de stabilité. Cevert doit regagner les stands suite à un souci avec ses amortisseurs. Lauda passe par les stands pour changer ses pneus Firestone usés. Ganley double son équipier Galli.

 

18e: Ickx entre aux stands, souffrant d'une crevaison lente. Les mécaniciens de Ferrari changent rapidement la roue endommagée et le Belge regagne la piste en huitième position.

 

19e: Beuttler abandonne suite à une surchauffe de son moteur. Il occupait la dixième place.

 

20e: Fittipaldi est premier devant Stewart (13s.), Hulme (36s.), Beltoise (42s.), Regazzoni (1m. 08s.) et Merzario (1m. 10s.). Ganley est septième devant Ickx, Galli et Lauda.

 

21e: Merzario menace Regazzoni dont les pneus se détériorent. Ickx prend la septième place à Ganley.

 

24e: Beltoise subit une panne de transistor sur sa BRM. C'est l'abandon pour le pilote français qui stoppe dans l'herbe. Merzario dépasse Regazzoni. Ickx récupère une place dans les points.

 

25e: L'écart est stable entre Fittipaldi et Stewart. Hulme roule isolé au troisième rang.

 

27e: Regazzoni doit s'arrêter à son stand pour chausser un nouveau train de pneus. Comme en Argentine, les pneus Firestone, plus tendres que les Goodyear, n'ont pas tenus la distance. Rega repart en huitième position. En queue de peloton. Bueno stoppe à son garage car il souffre de soucis de tenue de route et de moteur. Il repartira quelques minutes plus tard.

 

29e: Regazzoni double les deux Iso de Galli puis de Ganley et récupère ainsi la sixième place.

 

30e: Fittipaldi compte treize secondes de marge sur Stewart et cinquante-huit secondes sur Hulme. Il prend un tour à chaque autre concurrent.

 

33e: L'écart est le même entre Fittipaldi et Stewart. Hulme est à plus d'une minute du leader. Merzario et Ickx sont quatrième et cinquième, en passe de concéder un tour à Fittipaldi. Regazzoni est sixième.

 

34e: Lauda prend la huitième place à Galli. Cevert lutte durement avec Reutemann pour la dixième place.

 

36e: La fin de course est assez tranquille, Fittipaldi contrôlant son avance en tête de l'épreuve. Il doit cependant se méfier du trafic.

 

39e: Le public est très agité dans les tribunes et se prépare à fêter la victoire de son champion.

 

40ème et dernier tour: Devant une foule en délire, Emerson Fittipaldi franchit la ligne d'arrivée en vainqueur, salué par Colin Chapman qui jette sa casquette dans les airs. Stewart se contente de la deuxième place après une course assez terne. Treizième au premier passage, Hulme obtient une belle troisième place. Les Ferrari se satisfont des places d'honneur: Merzario est quatrième devant Ickx. Regazzoni inscrit son premier point pour BRM. Ganley, Lauda, Galli, Cevert, Reutemann et le valeureux Bueno sont les autres pilotes à voir le drapeau à damiers.

 

Après la course

La foule envahit la piste tandis que Fittipaldi est félicité par Chapman et par Stewart. Le vainqueur s'empare bientôt d'un gigantesque drapeau brésilien et est acclamé par ses supporteurs. C'est sans conteste un très grand jour dans l'histoire du sport automobile brésilien.

De son côté, Jackie Stewart n'est pas très content du niveau de performance de sa Tyrrell 005. Celle-ci n'est pour l'heure pas encore au niveau de la Lotus 72. Les promesses entrevues à la fin de l'année précédente ne se concrétisent pas. La Tyrrell est une voiture capricieuse et il faut toute la maîtrise de Stewart pour en tirer la quintessence.

 

Fittipaldi réalise un début de saison parfait avec deux victoires en deux épreuves. Il possède dix-huit points contre dix à Stewart. Au classement des constructeurs, Lotus mène avec six points d'avance sur Tyrrell.

Tony